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12 Septembre 1959 – Lancement de la sonde spatiale soviétique Luna 2

Aucune description de photo disponible.Le fabuleux destin de la sonde lunaire soviétique Lunik IIRussia 🇷🇺 on Twitter: "🚀 #OTD in 1959 space probe #Luna2 was launched from the #Baikonur Cosmodrome - it became the very 1⃣st man-made object to reach the 🌒 #Moon & anyLe 12 septembre 1959 à 8.40, la fusée Vostok-L décollait depuis le cosmodrome de Baïkonour avec la sonde soviétique Luna 2 (également appelée Lunik 2), qui avait pour objectif d’atteindre la Lune.  La sonde devenait le lendemain le premier engin spatial terrestre à rejoindre la Lune.  Luna 2 avait à son bord un drapeau de l’Union soviétique. Le moment de l’impact a été enregistré par les observatoires soviétiques et étrangers, mais le contact a ensuite été perdu.  Il est fort probable que le drapeau, au même titre que Lunik, se soient totalement désintégrés, la vitesse de l’engin étant de 12 000 km/h au moment de l’impact avec le satellite de la Terre.ImageL’année est 1955. Nous sommes en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), dans les bureaux occupés par l’équipe de Sergeï Pavlovitch Korolev, le concepteur en chef anonyme du premier missile balistique intercontinental de l’URSS, le R-7 Semyorka. Dès cette époque, alors qu’il travaille sur le Semyorka, Korolev envisage la possibilité d’utiliser une version plus puissante de ce messager de mort (thermo)nucléaire pour expédier une sonde ders la Lune. Le succès planétaire de Spoutnik I, le premier satellite artificiel, lancé en octobre 1957, lui offre la possibilité de créer 3 équipes de travail au sein de son bureau d’études expérimental, sur les satellites de télécommunication, les vaisseaux spatiaux pilotés et les sondes lunaires. Fin 1957 ou début 1958, une équipe de chercheurs soviétiques élabore un programme d’exploration lunaire qui comporte 6 types de sondes de plus en plus sophistiquées :Image– le type Ye-1 qui va s’écraser sur la Lune,

– le type Ye-2 qui va photographier la face cachée de la Lune,

– le type Ye-3 qui va photographier la Lune,

– le type Ye-4 qui va transporter une charge explosive détonnée sur la Lune,                                                           Image– le type Ye-5 qui va prendre des photographies détaillées de la Lune, et

– le type Ye-6 qui va se poser sur la Lune afin de capturer un panorama de notre satellite.

Examiné tant par la Akademiya Nauk Sovestskogo Soyuza que par Nikita Sergeyevitch Khrouchtchev, ce programme ambitieux est officiellement approuvé en mars 1958. Vous souviendrez qu’il est question ici de l’académie des sciences de l’URSS et du premier secrétaire du comité central du Kommunisticheskaya Partiya Sovetskogo Soyuza, un personnage.ImageSoit dit en passant, la version du Semyorka destinée à expédier des sondes vers la Lune sert aussi à placer en orbite Youri Alekseïevitch Gagarine, le premier être humain à être allé dans l’espace, en avril 1961. Alors que la mise au point des sondes de type Ye-1 et de la version plus puissante du Semyorka se poursuivent, la United States Air Force (USAF) et la United States Army annoncent leur intention d’envoyer des sonde vers la Lune au cours de l’été de 1958. Si la USAF espère placer ses sondes Pioneer en orbite autour de la Lune, la seconde espère tout au plus que ses sondes Pioneer vont survoler la surface de notre satellite. Les fusées dont disposent ces 2 services étant fort différentes, les sondes de l’United States Army sont beaucoup plus légères, petites et rudimentaires que celles de l’USAF.  Les militaires américains, qui ignorent tout du programme soviétique, amorcent ainsi, sans le savoir, une course de prestige vers la Lune. Oserait-on dire que l’USAF et l’United States Army participent à leur propre course de prestige vers la Lune ? Si l’United States Navy ne songe pas à s’y rendre, le fait est qu’elle a son propre programme spatial. Croiriez-vous que là l’actuelle National Aeronautics and Space Administration (NASA), voit le jour en juillet 1958 afin de mettre un terme à cette rivalité, et à ce gaspillage éhonté de ressources ? Elle a aussi pour objectif de placer sous contrôle civil le programme d’exploration spatiale américain.ImageQuoiqu’il en soit, les annonces de l’USAF et de l’United States Army sont typiques de l’approche du gouvernement américain qui annonce à l’avance le lancement d’une sonde ou satellite, de même que sa fonction. La dite approche est tout à l’honneur de ce pays. Elle a toutefois le désavantage de montrer au grand jour les lancements ratés, malheureusement assez fréquents au début de la course vers l’espace.  Le gouvernement soviétique, quant à lui, ne fait l’annonce d’un lancement de satellite ou sonde que si celui-ci est réussi. Les lancements ratés ne sont pas rendus publics. Du coup, l’opinion publique internationale se fait une fausse opinion du programme spatial soviétique, jugé bien supérieur à celui des États-Unis.  Dans certains cas, le gouvernement américain fait entorse à son approche pour préserver certains secrets. Il suffit de songer aux 15 satellites de la série Discoverer, lancés à partir de février 1959 mais pour ainsi dire tous victimes de problèmes techniques. La NASA décrit ces satellites espions / de reconnaissance photographique comme étant destinés à la préparation de vols pilotés à venir.  La première sonde du programme américain Pioneer, curieusement baptisée Pioneer 0, s’envole en août 1958. La fusée explose toutefois avant de quitter l’atmosphère terrestre. La première sonde soviétique de type Ye-1 s’envole en septembre 1958. La fusée explose toutefois avant de quitter l’atmosphère terrestre.On This Day on September 14, 1959, The Soviet probe "Luna 2" impacted the Moon's surface and becoming the first man-made object to reach Moon. Luna 2 originally named the Second Soviet Cosmic Rocket and nicknamed Lunik 2 in contemporaneous media, was the sixth of the Soviet Union's Luna programme spacecraft launched to the Moon, E-1 No.7. This was the first spacecraft to reach the surface of the Moon, and the first human-made object to make contact with another celestial body. The spacecraft was launched on September 12, 1959, by the Luna 8K72 s/n I1-7B rocket. It followed a direct path to the Moon. Luna 2 impacted the Moon's surface east of Mare Imbrium near the craters Aristides, Archimedes, and Autolycus.Le tableau suivant donne une idée des déboires rencontrés par les ingénieurs soviétiques et américains.

Août 1958, Pioneer 0 – échec – défaillance de la fusée

Septembre 1958, Ye-1 numéro 1 – échec – défaillance de la fusée

Octobre 1958, Pioneer 1 – échec – défaillance de la fusée

Octobre 1958, Ye-1 numéro 2 – échec – défaillance de la fusée

Novembre 1958, Pioneer 2 – échec – défaillance de la fusée

Décembre 1958, Ye-1 numéro 3 – échec – défaillance de la fusée

Décembre 1958, Pioneer 3 – échec – défaillance de la fusée

Janvier 1959, Ye-1 numéro 4 – échec – passage de la sonde loin de la Lune

Mars 1959, Pioneer 4 – échec – passage de la sonde trop loin de la Lune

Juin 1959, Ye-1A – échec – défaillance de la fusée Si les 5 échecs consécutifs des sondes lunaires Pioneer sont connus de toutes et tous, seuls quelques rares initié(e)s connaissaient ceux des 5 sondes de type Ye-1.  Alla Genrikhovna Masevitch, l’une astrophysicienne soviétique affirme alors ne pas avoir entendu parler de lancements de fusées soviétiques ayant mal tourné. Votre humble serviteur se demande si cette affirmation peut être un mensonge. Comment peut-on manquer un objet de la taille de la Lune? Le fait est que c’est plutôt facile. Une variation de 0.01 % de la vitesse d’une fusée ou de 10 secondes dans l’heure de son lancement fait passer une sonde lunaire à 200 kilomètres (125 milles) de la surface de notre satellite.ImageAtteindre la Lune à partir de la Terre n’est donc pas chose facile. Aux dires de Heinz Kaminski, un ingénieur chimiste ouest-allemand alors bien connu pour son intérêt envers tout ce qui touche à l’exploration spatiale, cela équivaut à placer une balle de fusil dans l’œil d’une mouche distante de près de 10 kilomètres (6 milles) – une analogie d’une grande violence si je peux me le permettre.  Vu le nombre d’échecs rencontrés par les sondes Pioneer, vous imaginerez fort bien la réaction de Madame et Monsieur Tout-le-monde lorsque le gouvernement soviétique annonce qu’une de ses sondes, Lunik II, a heurté la Lune, comme prévu, en septembre 1959. Des dizaines de millions de Soviétiques exultent. Des dizaines de millions d’Américain(e)s n’exultent pas.ImageLe gouvernement soviétique ne rend évidemment pas public le fait que le lancement de Lunik II est apparemment reporté 3 fois. Un lancement doit être avorté 3 jours avant le début de son vol historique, par exemple, lorsque les moteurs principaux de la fusée refusent de donner leur pleine puissance.

Il faut savoir que Lunik II est le premier vaisseau spatial fait de mains humaines ayant atteint la surface d’un autre corps céleste. Il s’agit aussi de la première sonde ayant – prouvé la présence du vent solaire dans l’espace interplanétaire, – confirmé l’absence de champ magnétique autour de la Lune, et – révélé l’absence de ceinture de radiations autour de la Lune.  Le vent solaire, soit dit en passant, est un flux d’atomes ionisés et d’électrons éjectés par le Soleil.  Il est à noter que l’équipe soviétique met apparemment tout en œuvre pour prévenir la présence d’organismes vivants sur ses sondes avant leur lancement vers la Lune.  Vous avez une question, ami(e) lectrice ou lecteur? S’il y a un Lunik II, n’y a-t-il pas un Lunik I, dites-vous ? Votre logique est sans faille. Oui, il y a un Lunik I. Cette désignation est donnée à la susmentionnée sonde de type Ye-1 qui passe à environ 6 000 kilomètres (3 700 milles) de la Lune en janvier 1959. Connue initialement sous le nom de Mechta, ce vaisseau spatial est apparemment redésigné Luna 1 par ses concepteurs vers 1960. Et oui, Lunik II est probablement redésignée The Soviet Union Also Landed on the Moon | Roger Launius's BlogLuna 2 vers la même époque. Si la dite Lunik II est pulvérisée lors de son impact avec la Lune, détruisant ainsi toute information concernant son origine, le fait est que Korolev et son équipe ont songé à un moyen de préserver pour toujours la preuve du succès de leur sonde. Lunik II et le dernier étage de sa fusée porteuse transportent chacune 1 petite sphère qui comporte 72 éléments pentagonaux (en acier inoxydable ?), dont 12 portant le blason de l’URSS et l’acronyme CCCP (URSS en lettres cyrilliques) et 60 portant ce même acronyme de même que la date du vol, soit septembre 1959. L’explosion contrôlée d’une de ces sphères peu avant l’impact de Lunik II disperse ses éléments sur la surface de la Lune. La seconde n’ayant pas explosé, elle est peut-être, je répète peut-être, relativement intacte. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur fana de sports, les sphères de Lunik II ressemblent un peu à des ballons de soccer de 150 millimètres (environ 6 pouces) de diamètre. Moon landing - Wikipedia Et oui, vous avez bien raison, ami(e) lectrice ou lecteur, la Leningradskiy monetnyy dvor doit fabriquer de nouvelles sphères après chaque lancement raté d’une sonde lunaire.  Deux jours après l’impact de Lunik II avec la Lune, le susmentionné Khrouchtchev, en visite officielle aux États-Unis, offre une réplique d’une des sphères de Lunik II au président américain. Si le premier arbore probablement un large sourire, Dwight David « Ike » Eisenhower apprécie probablement beaucoup moins cette preuve de la supériorité soviétique en matière de technologie spatiale. Le gouvernement soviétique fait appel à Lunik II et à ses autres succès du domaine spatial pour promouvoir son système politique. Ne l’oublions pas, de nombreuses colonies de pays européens acquièrent leur indépendance à partir des années 1950.  Mentionnons par exemple que ledit gouvernement soviétique présente un modèle de l’étage de fusée qui envoie ses sondes Lunik / Luna vers la Lune dans quelques / plusieurs expositions itinérantes technique, scientifiques et / ou culturelles tenue en Europe, en Asie et en Amérique. Une de ces expositions ouvre ses portes à Ciudad México, México, en novembre 1959.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, des agents de la Central Intelligence Agency parviennent à gagner accès au dit modèle au début de 1960, et ce afin de définir les caractéristiques et performances de la fusée soviétique qui, rappelons-le, est une version plus puissante du susmentionné missile balistique intercontinental Semyorka. À leur grande surprise, ils réalisent que ce modèle est pour ainsi dire un véritable étage de fusée dépourvu de son moteur et de certaines composantes électriques et électroniques.  ImageConvaincus de l’importance de mieux examiner le dit étage de fusée, les agents parviennent à intercepter le camion qui le transporte vers une gare afin que le contenu de l’exposition se rende à une autre destination (Cuba ou Norvège ?). Ils ont ainsi tout le loisir de sortir l’étage de fusée de sa caisse afin de l’examiner jusqu’au matin suivant. Le camion et son conducteur étonnamment coopératif se rendent alors à la gare. Le responsable soviétique arrive un peu plus tard et, constatant / croyant que tout est en ordre, fait placer la caisse sur un wagon plat.  Au risque de paraître cruel, et / ou anti-américain, permettez-moi de mentionner que la NASA lance 3 sondes lunaires Pioneer X / Pioneer P entre novembre 1959 et décembre 1960. Aucun de ces vaisseaux spatiaux destinés à entrer en orbite autour de la Lune ne parvient à quitter l’atmosphère terrestre. Soit dit en passant, c’est en juillet 1964 que la première sonde lunaire américaine remplit sa mission. Ranger 7 heurte alors la Lune après avoir transmis une série de photographies.

Luna 2 : En 1959, Luna 2 a été lancée, faisant partie d’une série de sondes lunaires soviétiques sans pilote, et 36 heures plus tard, le 14 septembre 1959, deviendrait le premier vaisseau spatial à frapper la Lune. Soviet Union - Luna Programme/Lunik First Lunar Spacec - PaperlessArchives.comElle fut suivie de Luna 3, lancée le mois suivant, le 4 octobre 1959, qui effectua le premier tour du monde de la Lune et rendit les premières photographies de sa face cachée. Auparavant, la mission Luna 1 avait décollé le 2 janvier 1959. Ce vaisseau spatial n’a pas réussi à percuter la Lune comme prévu, en raison d’une défaillance du système de guidage, mais il est devenu le premier objet artificiel en orbite solaire.

https://fr.rbth.com/histoire/79127-lancement-de-la-sonde-spatiale-sovietique-luna-2

https://ingeniumcanada.org/fr/le-reseau/articles/le-fabuleux-destin-de-la-sonde-lunaire-sovietique-lunik-ii

http://www.cosmovisions.com/LuneChrono06.htm

https://todayinsci.com/9/9_12.htm#event

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