L’URSS a été la première dans l’histoire à envoyer une sonde interplanétaire vers la planète Vénus.La sonde, baptisée « Venus-1, a été lancé en orbite par une fusée « Molniya » avec une trajectoire interplanétaire. Venus-1 pesait 643,5 kg et avait un diamètre 1,05 m avec un sommet arrondi pour son intégration. La longueur totale de l’appareil était de 2,035 m. L’énergie de deux panneaux solaires de 1×1,6 m venait alimenter des batteries argent-zinc installées sur les côtés. Sur la surface de la coque a été fixée une antenne parabolique d’un diamètre de deux mètres, qui est conçu pour transmettre des données vers la Terre à une fréquence de 922,8 MHz. Le contrôle d’attitude était asservi par un pointeur solaire assurant l’orientation correcte des panneaux. La mission Spoutnik 8 fut lancée le 12 février depuis le pas de tir n°5 du complexe de lancement n°1 du cosmodrome de Baïkonour et correctement mise sur une orbite de 229 × 282 km. Le quatrième étage fut le premier engin à ergols liquides à être allumé en apesanteur et réussit la mise sur trajectoire interplanétaire de la sonde. L’objectif de «Venus-1″ a confirmé l’existence de plasma du vent solaire, et a aussi permis d’obtenir des informations à une distance de 1,9 millions kilomètres de la terre. La dernière partie de la route n’a pas été aussi réussie. Le 19 février 1961 elle dut repasser en mode de réalignement solaire et le dernier signal reçu a été capturé par un radio amateur américain de la Banque Dzhordelom en Juin 1961, elle était à près de 100 000 km de Vénus.Vénus – L’exploration in situVénus a constitué une cible très tôt dans l’histoire de l’exploration spatiale. Les Soviétiques y ont dirigé les premières sondes, essentiellement dans le cadre de leur programme Venera. Celui, qui se développa de 1961 à 1983, compta 16 missions, et après des débuts difficiles eurent à son actif le premier atterrissage en douceur et les premières images de la surface vénusienne. Les Américains, à qui l’on doit, avec Mariner 2, le premier vol réussi jusqu’à cette planète en 1962, ont été relativement absents de la scène vénusienne jusqu’à leur programme Pioneer Venus, en 1978, qui permet de conduire les premières études radar in situ. Une originalité de l’exploration de Vénus est sans doute aussi qu’elle a souvent été une « cible d’opportunité » : des sondes, dont l’objectif était un autre corps céleste, se sont approchées de la planète, généralement pour bénéficier de son assistance gravitationnelle, et en ont profité pour transmettre quelques informations à son sujet. Il en a été ainsi des missions Mariner 10, envoyée vers Mercure, Galileo, dirigée vers Jupiter, Cassini-Huygens, à destination de Saturne. La mission Vega, avec ses deux sondes destinées à l’étude de la comète de Halley, a même cherché à exploiter au mieux cette logique en mettant à profit son passage à proximité de Vénus pour larguer des ballons-sonde et des modules atterriseurs sur la planète… Les conditions extrêmes de température et de pression qui règnent à la surface de la planète expliquent que les sondes qui ont réussi à s’y poser n’aient jamais réussi à fonctionner très longtemps. Les transmissions n’ont jamais été possibles que quelques dizaines de minutes, au mieux. quant aux sondes qui ont étudié Vénus en restant en orbite, elles ont été la plupart du temps réduites, à cause de l’opacité de l’atmosphère, à ne pouvoir s’occuper de quelques caractéristiques sommaires de sa structure nuageuse. Seules missions dotées d’un équipement radar (Pioneer Orbiter, Venera 15 et 16, et surtout Magellan), ont pu livrer une connaissance étendue de la topographie vénusienne.
Dates clés :
1962 – Mariner 2 passe à moins de 35 000 km de Vénus.
1970 – Venera 7 réussit le premier atterrissage en douceur.
1975 – Venera 9 transmet les premières images des images du sol.1978 – Début des études radar avec la sonde Pioneer Orbiter.
1985 – Les ballons sondes de la mission Vega parcourent plusieurs milliers de kilomètres.
1990-94 – La sonde Magellan réalise une cartographie radar détaillée.
Premières approches
La course vers Vénus, comme celle vers la Lune a opposé les États-Unis à l’Union soviétique. Ce dernier pays que l’on doit les premiers lancements en direction de Vénus en 1961. Les débuts vont être chaotiques. Les premières sondes soviétiques, Spoutnik 7, lancée le 4 février 1961, et Venera 1, lancée le 12 du même mois échouent. La première à cause d’une défaillance du dernier étage de la fusée, qui empêche de placer l’engin sur la bonne trajectoire, la seconde à cause d’une perte de contact radio avec la sonde alors qu’elle était déjà en route vers Vénus. Elle en était à sont septième jour de voyage, et avait déjà parcouru deux millions de kilomètres. Et bien que Venera 1 n’ait ait pu le confirmer, les calculs ont montré qu’elle avait dû s’approcher à moins de 100 000 km de Vénus, le 20 mai 1961.
La sonde Spoutnik 19, lancée le 25 août 1962, restera pour sa part coincée en orbite terrestre et retombe dans l’atmosphère trois jours plus tard. Échec encore pour Spoutnik, 20, lancé le 1er septembre la même année, et dont un arrêt du dernier étage l’empêche de quitter l’orbite terrestre, puis de Spoutnik 21, lancé onze jours plus tard, et dont la fusée explose au décollage. Les États-Unis ne réussissent pas mieux avec leur sonde Mariner 1, le 22 juillet 1962. La perte de contrôle de la fusée Atlas-Agena aussitôt après le lancement oblige à commander sa destruction. Mais le programme Mariner, qui utilise des engins assez analogues à ceux de la famille Ranger, envoyés vers la Lune, et destiné à l’exploration des diverses planètes du Système solaire interne, prévoit une seconde tentative en direction de Vénus : Mariner 2, qui sera le premier véhicule spatial à atteindre une autre planète, après la Lune.