Fukushima : que s’est-il passé en 2011 Conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima – Rapport de l’AIEA de 2015Accident de Fukushima DaiichiUn tremblement de terre de magnitude 9,0 frappe à 130 km à l’est de Sendai, au Japon, déclenchant un tsunami tuant des milliers de personnes et provoquant le deuxième pire accident nucléaire de l’histoire à la centrale nucléaire de FukushimaLe 11 mars 2011, un séisme suivi d’un tsunami frappaient le Japon, causant la mort de plus de 18 000 personnes. À ce lourd bilan sont venues s’ajouter les terribles conséquences d’un accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Dix ans après, quels sont les impacts de la catastrophe nucléaire de Fukushima ? Pourquoi des centaines de kilomètres carrés de terres restent aujourd’hui encore inhabitables ? Comment mesurer les effets à long terme de cette catastrophe nucléaire ? Autant de questions dont les réponses sont complexes, loin des raisonnements simplificateurs et du mythe du « Fukushima, zéro mort ».Du 11 mars 2011, on retient surtout le nom de Fukushima, ville et préfecture du centre du Japon, dont la centrale, installée près de la côte pacifique, est au cœur de la pire catastrophe nucléaire après celle de Tchernobyl en 1986. Pourtant, à ce jour, le lourd bilan humain n’est pas dû à l’accident nucléaire mais bien à un séisme de magnitude 9,1 – le plus violent jamais ressenti au Japon – et surtout au tsunami qui s’en est suivi, dévastant 600 kilomètres de côte et causant la mort ou la disparition de 22 500 personnes, selon le ministère de la reconstruction japonais.Combien de morts l’accident nucléaire de Fukushima a-t-il causé ? Selon un bilan officiel des services de police japonais en 2012, le séisme et le tsunami de Tohoku survenus le 11 mars 2011 ont entraîné la mort de 18 079 personnes. Ce chiffre a été par la suite revu à la hausse : interrogée par des journalistes de Libération, l’ambassade du Japon en France donnait l’estimation suivante au 1er mars 2018 : 19 630 décès et 2 569 disparus, très majoritairement dus au séisme et au tsunami. Officiellement, les rayonnements radioactifs dus à l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima-Daiichi n’ont fait pour leur part qu’un seul mort direct à ce jour. Le ministère de la Santé japonais a en effet reconnu comme étant directement lié aux rayonnements radioactifs le décès d’un employé de la centrale, à la suite d’un cancer du poumon, ainsi que deux malades de cancers de la thyroïde et trois atteints de leucémie. Début 2021, aucun décès ou pathologie parmi la population civile n’avait encore été officiellement reconnu par les autorités japonaises comme étant explicitement dû aux effets des radiations nucléaires, bien que des dossiers de demande de reconnaissance soient en cours.Comme dans toute situation de crise, l’absence de référentiel avant l’accident, les difficultés de collecte des données, les changements de protocoles, la multiplication des opérations de dépistage (et donc des cancers dépistés) et la dispersion des populations touchées compliquent la tâche. La nature des données et leur interprétation suscitent depuis plusieurs années déjà de sérieuses interrogations, que ce soit de la part d’experts de l’IRSN ou d’organisations de médecins comme « Physicians for social responsability » (PSR) et « International Physicians for the Prevention of Nuclear War » (IPPN). L’une des grandes incertitudes sur l’impact sanitaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima concerne les effets à long terme de faibles doses de radioactivité. Cela fait l’objet de plusieurs études, menées notamment par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), non seulement dans le cadre de l’accident nucléaire de Fukushima mais aussi plus largement. Comme le précise la Commission internationale de protection radiologique, en matière de radioactivité, « il n’y a pas de seuil en dessous duquel il n’y a aucun effet ». C’est également ce que rappelle l’Organisation mondiale de la santé.Combien de personnes ont dû être évacuées en raison de la catastrophe nucléaire de Fukushima ?Ce bilan sanitaire officiel jusque-là limité durant les premières années consécutives à l’accident nucléaire de Fukushima a fait dire à certains que ce sont la « peur du nucléaire » et des évacuations jugées « inutiles » qui auraient tué, et non les radiations. Une conclusion hâtive et simplificatrice, sur un problème beaucoup plus complexe et durable. N’aurait-il pas fallu évacuer ces dizaines de milliers de personnes ? Fallait-il laisser la population consommer les produits contaminés provenant de Fukushima ? Les mesures prises au lendemain de la catastrophe ont très probablement permis de limiter les conséquences de l’accident sur la population. « Les conséquences de cet accident nucléaire seront vraisemblablement moins dramatiques qu’à Tchernobyl sur le plan environnemental et sanitaire, pour plusieurs raisons, affirmait en 2012 le directeur de la crise à l’IRSN, Didier Champion, d’abord parce qu’une partie du panache radioactif s’est dirigée vers l’océan où les effets de diffusion limitent la contamination. Et aussi parce que les populations ont été évacuées dès le 12 mars dans la zone dangereuse des vingt kilomètres ».Pour donner quelques chiffres, au lendemain de la catastrophe, 70 000 personnes provenant du premier cercle de 20 kilomètres autour de la centrale ont été évacuées. Au total, ce sont plus de 160 000 personnes qui ont été contraintes de quitter la région depuis 2011. Tout cela sans compter les personnes évacuées provenant de zones contaminées en dehors de la zone d’évacuation officielle et dont l’estimation varie selon les sources.Nécessaires afin de limiter autant que possible les conséquences sanitaires sur les populations, ces évacuations ont évidemment eu un impact psychologique, social et économique considérable pour des milliers de familles qui ont dû tout quitter du jour au lendemain. Début 2021, la préfecture de Fukushima, selon les chiffres officiels rapportés par l’ACRO, comptabilisait 2 317 décès indirects dus à des suicides ou à une dégradation des conditions de santé suite à l’évacuation.« Les conséquences de ces accidents majeurs [Tchernobyl et Fukushima] ne se limitent pas aux effets sanitaires potentiels, précise une note de l’IRSN comparant les impacts de Tchernobyl et Fukushima. Dans les deux cas, on se retrouve avec des territoires durablement contaminés, des conséquences sociales et économiques importantes avec le bouleversement de la vie de nombreuses personnes ».Des terres inhabitables à Fukushima pour combien de temps encore ? Ces évacuations ne sont qu’une des facettes du désastre au long court que représente une catastrophe nucléaire telle que celle de Fukushima. Elle se poursuit encore. Dix ans plus tard, des terres restent durablement contaminées. La superficie des zones évacuées est passée de 1 150 km2 (8,3% de la superficie de la préfecture de Fukushima) en 2013 à 336 km2 (2,5% de la superficie de la préfecture de Fukushima) en mars 2020. Si sur le papier on peut penser à une bonne nouvelle, en réalité, les zones rouvertes aux habitantes sont pour la plupart encore contaminées. Pour parer à cela, le ministère de l’Environnement japonais compte trois catégories de décontamination des sols :Les « zones résidentielles », où les maisons et leurs environs immédiats ont bénéficié d’opérations de décontamination,
Les «zones agricoles», où les champs ont été décontaminés, mais par leurs abordsLes « zones sauvages », traitées de manière encore plus superficielle, ont été déclarées « décontaminées » après que les feuilles et les branches tombées ont été enlevées jusqu’à 20 mètres du bord de la zone.Comment gérer les millions de mètres cubes de déchets nucléaires de Fukushima ? D’autres problématiques autour de la décontamination des sols se posent à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima. Aujourd’hui, en plus du coût exorbitant de l’opération (l’ACRO estime le coût total de la procédure et du stockage des déchets à environ 45 milliards de dollars), sa lenteur et son efficacité relative, cette décontamination est encore incomplète et pose d’énormes problèmes de stockage. Ce sont en 2021, 14 millions de mètres cubes de sols contaminés qui ont été placés dans des sacs toujours entreposés à l’air libre, et donc soumis aux aléas climatiques de plus en plus fréquents. En 2019, une dizaine de ces sacs ont été emportés par une rivière lors du passage du typhon Hagibis.Ni charbon, ni nucléaire : quelles leçons tirer de Fukushima ? Comme si ces difficultés ne suffisaient pas, la population japonaise subit aujourd’hui les conséquences d’une politique énergétique qui a trop longtemps ignoré les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables. Suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Japon a dû mettre un terme brutal à l’utilisation de l’énergie nucléaire en fermant les 54 réacteurs du pays. Cette transition éclair, sans aucune anticipation des autorités, a conduit le gouvernement japonais à relancer la filière du charbon au détriment d’une politique de long terme alliant sobriété, efficacité et diversification des sources d’énergies renouvelables. Par ailleurs, depuis le retour du parti libéral démocrate au pouvoir, le gouvernement japonais n’a pas caché ses intentions de revenir d’ici 2030 à un mix énergétique incluant plus de 20% de nucléaire. Un projet tout à fait contestable, compte tenu de la vétusté des centrales nucléaires actuelles dont la plupart ne redémarreront pas, de la lenteur de la construction de nouveaux réacteurs (une quinzaine d’années), des coûts extrêmement élevés et de la dangerosité du nucléaire décuplée dans un pays comme le Japon soumis à des aléas naturels fréquents.
Les catastrophes nucléaires 6 et 9 août 1945 : Hiroshima et Nagasaki (Japon)
Les bombardements atomiques américains sur les deux villes japonaises ont fait environ 300 000 morts durant la seconde guerre mondiale. C’est la seule fois où l’arme nucléaire a été utilisée de façon opérationnelle.
29 septembre 1957 : Kychtym (Russie)
C’est le premier accident nucléaire grave répertorié, il est classé au niveau 6 de l’échelle internationale des événements nucléaires, qui en compte sept. Plus de 200 personnes seraient mortes de cancers à la suite de l’explosion d’un réservoir de déchets nucléaires liquides.
26 avril 1986 : Tchernobyl (Ukraine, ex-URSS)Un réacteur explose lors de la réalisation d’un essai technique et le combustible nucléaire brûle pendant dix jours, rejetant dans l’atmosphère des produits radioactifs qui contamineront les trois quarts de l’Europe. L’accident est classé au niveau 7, le plus élevé. Le nombre de victimes est contesté : jusqu’à 4 000, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais d’autres études évoquent 60 000 décès dus à des cancers.
11 mars 2011 : Fukushima Daiichi (Japon)
L’accident nucléaire, déclenché à la suite d’un séisme et d’un tsunami, est classé au niveau 7. Officiellement, on déplore un seul mort, un employé décédé d’un cancer du poumon. Certains doutent que l’on soit en mesure d’évaluer, un jour, les conséquences de l’exposition aux radiations. 2 300 réfugiés forcés d’évacuer la province et morts prématurément sont considérés comme des « morts liées au désastre ».
En France, les accidents nucléaires les plus graves (niveau 4) ont eu lieu à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) en octobre 1969 et en mars 1980.
Accident de Fukushima Daiichi
- À la suite d’un tremblement de terre majeur, un tsunami de 15 mètres a interrompu l’alimentation électrique et le refroidissement de trois réacteurs de Fukushima Daiichi, provoquant un accident nucléaire à partir du 11 mars 2011. Les trois cœurs ont en grande partie fondu au cours des trois premiers jours.
- L’accident a été classé au niveau 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, en raison de rejets radioactifs élevés au cours des jours 4 à 6, finalement un total d’environ 940 PBq (I-131 eq).
- Les quatre réacteurs de Fukushima Daiichi ont été radiés en raison des dommages causés par l’accident – 2719 MWe nets.
- Après deux semaines, les trois réacteurs (unités 1 à 3) étaient stables avec l’ajout d’eau et en juillet, ils étaient refroidis avec de l’eau recyclée de la nouvelle usine de traitement. La «condition d’arrêt à froid» officielle a été annoncée à la mi-décembre.
- Outre le refroidissement, la tâche fondamentale en cours était d’empêcher la libération de matières radioactives, en particulier dans l’eau contaminée qui s’échappait des trois unités. Cette tâche est devenue digne d’intérêt en août 2013.
- Il n’y a eu aucun décès ni cas de maladie des radiations suite à l’accident nucléaire, mais plus de 100 000 personnes ont été évacuées de leur domicile à titre préventif. La nervosité du gouvernement a retardé le retour de beaucoup.
- Les chiffres officiels montrent qu’il y a eu 2313 décès liés à la catastrophe parmi les évacués de la préfecture de Fukushima. Les décès liés aux catastrophes s’ajoutent aux quelque 19 500 morts du tremblement de terre ou du tsunami.
Le grand tremblement de terre de l’est du Japon de magnitude 9,0 à 14 h 46 le vendredi 11 mars 2011 a fait des dégâts considérables dans la région, et le grand tsunami qu’il a créé en a causé bien plus. Le tremblement de terre était centré à 130 km au large de la ville de Sendai dans la préfecture de Miyagi sur la côte est de l’île de Honshu (la partie principale du Japon), et était un double tremblement de terre rare et complexe d’une durée sévère d’environ 3 minutes. Une zone du fond marin s’étendant sur 650 km du nord au sud se déplaçait généralement de 10 à 20 mètres horizontalement. Le Japon s’est déplacé de quelques mètres vers l’est et le littoral local s’est affaissé d’un demi-mètre. Le tsunami a inondé environ 560 km 2 et entraîné un nombre de morts d’environ 19 500 personnes et de nombreux dégâts aux villes et ports côtiers, avec plus d’un million de bâtiments détruits ou partiellement effondrés.
Onze réacteurs de quatre centrales nucléaires de la région fonctionnaient à l’époque et tous se sont arrêtés automatiquement lorsque le tremblement de terre a frappé. Une inspection ultérieure n’a montré aucun dommage significatif causé par le tremblement de terre. Les unités d’exploitation qui ont fermé étaient Fukushima Daiichi 1, 2, 3 et Fukushima Daini 1, 2, 3, 4 de Tokyo Electric Power Company (Tepco), Onagawa 1, 2, 3 de Tohoku et Tokai de Japco, totalisant 9377 MWe net. Les unités 4, 5 et 6 de Fukushima Daiichi ne fonctionnaient pas à l’époque, mais ont été affectées. Le principal problème était initialement centré sur Fukushima Daiichi 1-3. L’unité 4 est devenue un problème le cinquième jour.
Les réacteurs se sont révélés robustes sismiquement, mais vulnérables au tsunami. L’alimentation, provenant du réseau ou de générateurs de secours, était disponible pour faire fonctionner les pompes de refroidissement du système d’élimination de la chaleur résiduelle (RHR) dans huit des onze unités, et malgré quelques problèmes, elles ont atteint un «arrêt à froid» en environ quatre jours. Les trois autres, à Fukushima Daiichi, ont perdu l’électricité à 15 h 42, près d’une heure après le tremblement de terre, lorsque tout le site a été inondé par le tsunami de 15 mètres. Cela a désactivé 12 des 13 générateurs de secours sur site ainsi que les échangeurs de chaleur pour rejeter la chaleur résiduelle du réacteur et la chaleur de décroissance dans la mer. Les trois unités ont perdu la capacité de maintenir les fonctions appropriées de refroidissement du réacteur et de circulation de l’eau. L’appareillage électrique a également été désactivé. Après, de nombreuses semaines de travail ciblé ont porté sur la restauration de l’évacuation de la chaleur des réacteurs et la gestion des bassins de combustible usé surchauffés. Cela a été entrepris par des centaines d’employés de Tepco ainsi que par certains sous-traitants, soutenus par des pompiers et du personnel militaire. Certains membres du personnel de Tepco avaient perdu des maisons, et même des familles, dans le tsunami, et vivaient initialement dans des logements temporaires dans de grandes difficultés et privations, avec un certain risque personnel. Un centre d’intervention d’urgence sur site renforcé n’a pas pu être utilisé pour faire face à la situation, en raison de la contamination radioactive. et vivaient initialement dans un logement temporaire dans de grandes difficultés et privations, avec un certain risque personnel. Un centre d’intervention d’urgence sur site renforcé n’a pas pu être utilisé pour faire face à la situation, en raison de la contamination radioactive. et vivaient initialement dans un logement temporaire dans de grandes difficultés et privations, avec un certain risque personnel. Un centre d’intervention d’urgence sur site renforcé n’a pas pu être utilisé pour faire face à la situation, en raison de la contamination radioactive.Trois employés de Tepco dans les usines de Daiichi et Daini ont été directement tués par le tremblement de terre et le tsunami, mais l’accident nucléaire n’a fait aucun mort.
Parmi des centaines de répliques, un tremblement de terre de magnitude 7,1, plus proche de Fukushima que celui du 11 mars, a été subi le 7 avril, mais sans autre dommage pour la centrale. Le 11 avril, un tremblement de terre de magnitude 7,1 et le 12 avril un tremblement de terre de magnitude 6,3, tous deux avec l’épicentre de Fukushima-Hamadori, n’ont causé aucun autre problème.
Les deux centrales de Fukushima et leur implantationLes centrales Daiichi (première) et Daini (seconde) de Fukushima sont situées à environ 11 km l’une de l’autre sur la côte, Daini au sud.
Les données sismiques enregistrées pour les deux centrales – à environ 180 km de l’épicentre – montrent que 550 Gal (0,56 g) était l’accélération maximale du sol pour Daiichi, et 254 Gal était maximale pour Daini. Les unités Daiichi 2, 3 et 5 ont dépassé leur base de conception d’accélération de réponse maximale dans une direction est-ouest d’environ 20 %. L’enregistrement a duré plus de 130 à 150 secondes. (Toutes les centrales nucléaires au Japon sont construites sur de la roche – l’accélération du sol était d’environ 2000 Gal à quelques kilomètres au nord, sur des sédiments).
La hauteur du tsunami de base de conception d’origine était de 3,1 m pour Daiichi sur la base de l’évaluation du tsunami chilien de 1960 et la centrale avait donc été construite à environ 10 mètres au-dessus du niveau de la mer avec les pompes à eau de mer à 4 m au-dessus du niveau de la mer. L’usine Daini a été construite à 13 mètres au-dessus du niveau de la mer. En 2002, la base de conception a été révisée à 5,7 mètres au-dessus et les pompes à eau de mer ont été scellées. En l’occurrence, les hauteurs du tsunami arrivant à terre étaient d’environ 15 mètres et les salles des turbines de Daiichi étaient sous environ 5 mètres d’eau de mer jusqu’à ce que les niveaux baissent. Daini a été moins touché. L’amplitude maximale de ce tsunami était de 23 mètres au point d’origine, à environ 180 km de Fukushima.
Au cours du siècle dernier, il y a eu huit tsunamis dans la région avec des amplitudes maximales à l’origine supérieures à 10 mètres (certains beaucoup plus), ceux-ci ayant résulté de tremblements de terre de magnitude 7,7 à 8,4, en moyenne un tous les 12 ans. Celles de 1983 et de 1993 ont été les plus récentes affectant le Japon, avec des hauteurs maximales à l’origine de 14,5 mètres et 31 mètres respectivement, toutes deux induites par des séismes de magnitude 7,7. Le tremblement de terre de juin 1896 d’une magnitude estimée à 8,3 a produit un tsunami d’une hauteur de 38 mètres dans la région de Tohoku, tuant plus de 27 000 personnes.
Les mesures de lutte contre les tsunamis prises lors de la conception et de l’implantation de Fukushima Daiichi dans les années 1960 étaient considérées comme acceptables par rapport aux connaissances scientifiques de l’époque, avec de faibles hauteurs de run-up enregistrées pour ce littoral particulier. Mais quelque 18 ans avant la catastrophe de 2011, de nouvelles connaissances scientifiques avaient émergé sur la probabilité d’un grand tremblement de terre et d’un tsunami majeur d’environ 15,7 mètres sur le site de Daiichi. Cependant, cela n’avait encore conduit à aucune action majeure de la part de l’exploitant de la centrale, Tepco, ou des régulateurs gouvernementaux, notamment l’Agence de sécurité nucléaire et industrielle (NISA). La discussion était en cours, mais l’action minime. Les mesures de lutte contre le tsunami auraient également pu être revues conformément aux directives de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui exigeaient de prendre en compte les niveaux élevés de tsunami.
Un rapport du Comité de recherche sur les tremblements de terre du gouvernement japonais sur les tremblements de terre et les tsunamis au large de la côte pacifique du nord-est du Japon en février 2011 devait être publié en avril et pourrait finalement avoir entraîné des changements. Le document comprend l’analyse d’un tremblement de terre de magnitude 8,3 dont on sait qu’il a frappé la région il y a plus de 1140 ans, déclenchant d’énormes tsunamis qui ont inondé de vastes zones des préfectures de Miyagi et de Fukushima. Le rapport conclut que la région devrait être alertée du risque qu’une catastrophe similaire ne se reproduise. Le tremblement de terre du 11 mars mesurait une magnitude de 9,0 et impliquait un déplacement substantiel de plusieurs sections du fond marin sur une zone source de 200 x 400 km. Les vagues du tsunami ont dévasté de vastes zones des préfectures de Miyagi, Iwate et Fukushima.
http://www-pub.iaea.org/MTCD/Publications/PDF/Pub1710-ReportByTheDG-Web.pdf
https://www.iaea.org/sites/default/files/fr-brochure.pdf
https://www.greenpeace.fr/catastrophe-nucleaire-de-fukushima-quelles-consequences/
https://www.greenfacts.org/fr/fukushima-consequences/index.htm