En 1947, Rudolf Hoess, le commandant du camp de concentration d’Auschwitz, est pendu à côté du crématorium du campLe 11 mars 1946, Rudolf Franz Ferdinand Hoess, SS, premier commandant du camp d’Auschwitz, est capturé par les troupes britanniques de l’équipe d’enquête sur les crimes de guerre à Gottrupel, près de Flensburg.RUDOLF HOESS, LE COMMANDANT D’AUSCHWITZLa force Britannique qui a capturé Hoess a été mené par Hanns Alexander, un jeune homme Juif de Berlin qui a été forcé de fuir vers l’Angleterre avec toute sa famille au cours de la montée de l’Allemagne Nazie. Au premier abord, Hoess a nié son identité, jusqu’à ce qu’Alexandre a remarqué son anneau de mariage et a exigé qu’il le supprimer de son doigt alors qu’Alexandre pouvait l’examiner. Hoess a refusé, disant qu’il était coincé, jusqu’à ce qu’Alexandre menacé de couper son doigt. Hoess a remis l’anneau, qui Alexandre bientôt découvert, contenant le nom de Rudolf et Edwige inscrit à l’intérieur.Himmler et Rudolf HoessRudolf Hoess (Rudolf Höss) est l’architecte et le commandant du plus grand centre d’extermination jamais créé, le camp de la mort d’Auschwitz, dont le nom est devenu le symbole de l’humanité de l’ultime descente vers le mal.Le 1er Mai 1940, Hoess a été nommé commandant d’un camp de prisonniers dans l’ouest de la Pologne. Le camp a été construit autour d’un ancien empire Austro-hongrois (et, plus tard, polonais) caserne de l’armée près de la ville d’Oswiecim ; son nom allemand était Auschwitz. Hoess commandé le camp pour trois ans et demi, au cours de laquelle il a élargi l’établissement d’origine dans un vaste complexe connu comme Auschwitz-Birkenau, camp de concentration. Après la visite de camp d’extermination de Treblinka pour étudier ses méthodes d’extermination de l’homme, Hoess, en commençant le 3 septembre 1941, testé et perfectionné les techniques de meurtres de masse qui a fait Auschwitz le plus efficacement meurtrière instrument de la Solution Finale. Il s’est amélioré sur les méthodes à Treblinka par sa construction de chambres à gaz dix fois plus grande, de sorte qu’ils pourraient tuer 2000 personnes à la fois, plutôt que de 200. Il a commenté : “encore une autre amélioration que nous avons fait plus de Treblinka était qu’à Treblinka victimes presque toujours su qu’ils allaient être exterminés et à Auschwitz, nous avons essayé de tromper les victimes en pensant qu’ils devaient passer par un processus de désinfection”.Hoess ont expérimenté diverses méthodes de gazage. Selon Eichmann du témoignage du procès en 1961, Hoess lui dit qu’il a utilisé des filtres de coton trempé dans de l’acide sulfurique dans les premiers meurtres. Plus tard, il introduit du cyanure d’hydrogène (acide cyanhydrique), produit à partir du pesticide Zyklon B. Avec du Zyklon B, il dit qu’il a fallu 3 à 15 minutes pour les victimes de mourir et que “nous savions que quand les gens sont morts parce qu’elles ont cessé de crier”. Dans les derniers jours de la guerre, Hoess a été conseillé par Himmler pour déguiser lui-même chez les allemands de la Marine. Il a échappé à l’arrestation de près d’un an. Quand il a été capturé par les troupes Britanniques le 11 Mars 1946, il a été déguisé en paysan et lui-même appelé Franz Lang. Sa femme l’avait dit le Britannique, où il a pu être trouvée, craignant que son fils, Klaus, seraient expédiés hors de l’Union Soviétique, où elle craignait qu’il serait incarcéré ou d’être torturé. Après avoir été interrogé et battu (Hoess est ravisseurs étaient bien conscients de ses crimes), Hoess a avoué sa véritable identité.Rudolf Hoess a été pendu le 16 avril 1947 dans l’enceinte du camp d’Auschwitz, à portée de vue de son ancienne villa. Il est considéré en tant que commandant comme responsable de la mort de 1,13 million de Juifs. Les quelques mois pendant lesquels il est incarcéré en Pologne ont donné à Rudolf Hoess, 47 ans, le temps de rédiger son autobiographie (« Le commandant d’Auschwitz parle », éd. François Maspero, 1979). Préoccupé avant tout d’atténuer sa propre responsabilité, il tient à préciser que jamais il n’a « molesté ni même tué un prisonnier » et que, « personnellement », il n’a « jamais haï les Juifs ». En tant que commandant d’Auschwitz, il est pourtant considéré comme directement responsable de la mort de 1,13 million d’entre eux, exterminés pour la plupart dans les chambres à gaz aussitôt après être descendus des trains qui les avaient conduits au camp. Ainsi, c’est lui qui a dirigé la mise à mort des 430 000 Juifs hongrois pendant l’été 1944. Sur 237 feuilles manuscrites, il consigne scrupuleusement tout ce qu’il sait du système d’extermination auquel il a contribué avec tant d’ardeur.
Cette chronique de la Shoah, il l’intitule pompeusement : « Ma psyché. Devenir, vie et expérience ». Un chapitre traite spécifiquement de la « solution finale de la question juive ». Hoess dit avoir « été totalement absorbé et même obsédé » par la tâche qui lui avait été confiée d’éliminer « les ennemis du peuple allemand ». Dans ce style de comptable méticuleux qui lui est propre, il rapporte que « les deux grands crématoires I et II ont été construits durant l’été 1942-1943 et mis en fonction au printemps 1943. Chacun comportait cinq fours à trois foyers pour brûler 2 000 cadavres par vingt-quatre heures. Augmenter la capacité de combustion était techniquement impossible ». En réalité, il aurait tant aimé faire mieux !Un des plus grands bourreaux de l’Histoire Né le 25 novembre 1900 à Baden-Baden, Rudolf Hoess a grandi dans une famille catholique très stricte. Il a 15 ans quand meurt son père, qui souhaitait le voir devenir prêtre. Hoess s’engage sur le front turc, où il termine la Première Guerre mondiale comme sous-officier. Après la défaite, il rejoint les corps francs et adhère au NSDAP en 1922. L’année suivante, il est impliqué dans un meurtre politique et condamné à dix années de prison, mais amnistié au bout de cinq ans. En 1934, à son arrivée dans la SS, il est affecté au camp de concentration de Dachau. Il est alors marié depuis cinq ans avec Hedwig, et le couple rêve de s’établir dans une exploitation agricole florissante, avec de beaux enfants sains et robustes : très vite arriveront Klaus, Heidetraut et Ingebrigitt, puis Hans-Jürgen et une nouvelle petite fille. Selon Hoess, ils avaient été engendrés pour les « nouveaux lendemains, le nouveau futur ».Mais c’est au camp d’Auschwitz qu’ils vont grandir. Hoess en est nommé chef en 1940, fonction qu’il ne quittera quasiment pas jusqu’en 1944. Hoess a travaillé avec zèle, en introduisant notamment l’utilisation systématique du Zyklon B, « plus hygiénique », selon lui, pour assassiner femmes, enfants et vieillards… L’accomplissement sans faille de sa tâche lui a valu de recevoir, en 1944, la croix du mérite de guerre de 1re et de 2e classe. A peine, dans ce continent à feu et à sang, a-t-il parfois conscience du danger : « Souvent, je regardais les enfants heureux, ma femme avec la petite dernière, et je me demandais combien de temps notre bonheur allait durer. »Capturé le 11 mars 1946 par les Anglais, Hoess sera livré aux Polonais. Le 2 avril 1947, il est condamné à mort. Deux semaines plus tard, il est pendu sur le lieu même de ses crimes, à Auschwitz, non loin de la villa où jouaient ses enfants. Mélange étrange d’apitoiement sur lui-même et de sentimentalité mièvre, sa « confession » glaçante montre une notion du bien qui se réduit à un zèle du fonctionnaire, et une notion du mal qui ne voit pas plus loin que la désobéissance aux ordres des supérieurs. Hoess est finalement fier d’avoir toujours été un exécuteur besogneux et un assassin appliqué : « De jour comme de nuit, j’étais obligé d’assister à la crémation des cadavres. Il fallait que j’observe des heures durant l’arrachage des dents, la tonte des cheveux et toutes ces choses affreuses. » Le psychologue américain Gustave Gilbert, qui s’est entretenu avec lui, l’a trouvé « objectif et dénué de passion ». Un des plus grands bourreaux de l’Histoire se sentait, selon ses propres mots, « parfaitement normal ». Alors qu’il actionnait la machine de mort, il restait persuadé de « mener une vie de famille équilibrée ».Brigitte Hoess. « Mon père était le bourreau d’Auschwitz »Brigitte Hoess. « Mon père était le bourreau d’Auschwitz »La fille de Rudolf Hoess vit aux Etats-Unis. Soixante-dix ans après, elle parle avec tendresse du monstre qui a organisé le pire crime contre l’humanité. En juin 1941, j’ai reçu l’ordre d’organiser l’extermination à Auschwitz. Je me suis rendu à Treblinka pour voir comment ils s’y prenaient. Le commandant m’a dit qu’il avait fait disparaître 80 000 détenus en six mois avec de l’oxyde de carbone. Ses méthodes ne me parurent pas très efficaces. Mon choix se porta sur le Zyklon B, acide prussique cristallisé, que nous laissions tomber dans la chambre de mort par une petite ouverture. Selon les conditions atmosphériques, il fallait compter de trois à quinze minutes pour que le gaz fasse effet. Nous savions que les gens étaient morts quand ils avaient cessé de crier. Nous attendions encore une demi-heure pour ouvrir. Une fois les corps sortis, nos commandos spéciaux leur retiraient bagues et alliances ainsi que l’or des dents. Nous avons apporté une autre amélioration en construisant des chambres à gaz pouvant contenir 2 000 personnes au lieu de 200 à Treblinka. Là-bas, les victimes savaient presque toujours qu’elles allaient être exterminées. Nous nous efforcions de leur faire croire qu’elles allaient à l’épouillage. Bien entendu, elles ont fréquemment deviné nos intentions, et nous avons connu des incidents. Il arrivait que des femmes dissimulent leurs enfants sous les tas de vêtements qu’elles laissaient à la porte. Aussi, les vêtements étaient-ils systématiquement fouillés sous la supervision des SS. »Rudolf Hoess signe ses premiers aveux en mars 1946, devant le capitaine de l’armée britannique Hanns Alexander qui l’a retrouvé trois jours plus tôt dans une ferme en Allemagne, caché sous un faux nom. Il a été dénoncé par sa femme, Hedwig, à qui les Anglais ont fait croire qu’ils allaient envoyer son fils en Russie si elle ne leur révélait pas où était caché Hoess. Commandant du camp d’Auschwitz de mai 1940 à fin 1943, rappelé en mai 1944 pour superviser le massacre de plus de 400 000 Juifs hongrois, Hoess témoigne à Nuremberg, où il reprend le président du confort qu’ils n’en ont jamais eu. Deux étages au milieu d’un jardin avec un toboggan, et des hauts murs, de très hauts murs, au-delà desquels commence l’enceinte du camp numéro un, celui à la grille duquel on peut lire « Arbeit macht frei » (« Le travail rend libre »). La rampe conduisant aux énormes chambres à gaz, c’est l’autre camp, le numéro deux, construit quelques mois plus tard et distant de 2 à 3 kilomètres. C’est pourquoi on discute encore pour savoir si, chez les Hoess, arrivaient les terribles odeurs qui montaient des fours et incommodaient les habitants de Brzezinka. Une chose est certaine, c’est que personne, même pas les nombreux prisonniers employés pour ratisser les pelouses, ne pouvait empêcher les cendres d’y retomber. C’est un des rares souvenirs de Hans-Jürgen, un des frères de Brigitte.« Mutti disait toujours : “Les fraises, surtout vous les lavez avant de les manger !”» Hans-Jürgen a un fils, Rainer, neveu de Brigitt, le seul de la famille à avoir fait le voyage à Auschwitz, pour visiter la maison de ses grands-parents. Il s’est caché des caméras de la BBC pour pleurer dans le jardin. Avant de confier à Thomas Harding : « Si je savais où grand-père est enterré, j’irais pisser sur sa tombe. » Thomas Harding est journaliste, écrivain. Il a une vieille relation avec les Hoess. Le capitaine Hanns Alexander, qui a arrêté le criminel de guerre, était son grand-oncle. Brigitt se souvient très bien. « Quand ils sont entrés dans la maison, j’étais à table avec ma soeur. J’avais à peu près 13 ans. Les soldats répétaient en hurlant : “Où est ton père ?” J’en ai eu mal à la tête… Des migraines qui m’ont duré des années. Elles ont repris quand j’ai reçu votre lettre », a-t-elle dit à Harding. Il voulait l’interviewer pour son livre « Hanns and Rudolf », l’histoire de la traque. Et elle a accepté parce qu’il promettait de ne révéler ni son nom ni son adresse : « Il y a tant de Juifs, et ils haïssent toujours les Allemands. Cela ne finira jamais », lui a t-elle expliqué. C’est toujours ce qu’on disait chez elle. Au psychologue Gustav Gilbert, chargé de l’examiner dans sa cellule, Hoess avait confié : « J’ai toujours été les Juifs étaient à l’opposé des Allemands et que, tôt ou tard, il y aurait entre eux un clash. » Hoess fut le premier des nazis de haut rang à expliquer la « solution finale ».11 mars – 1946 – L’arrestation de Rudolf HössRudolf Höss est devenu célèbre pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que commandant des camps de concentration et de la mort à Auschwitz en Pologne. Après la fin de la guerre, cela a fait de lui l’un des principaux dirigeants du Troisième Reich recherché par les dirigeants alliés. Alors qu’il a réussi à se fondre dans la population civile dans un premier temps, Rudolf Höss a été abandonné par sa famille moins d’un an après la chute du IIIe Reich. Ce qui a rendu la capture de Höss si remarquable, c’est qu’il semblait n’avoir aucun problème à décrire en détail ses actions pendant la guerre, y compris son système d’extermination dans les camps d’Auschwitz. Rudolf Höss était le chef le plus efficace de tous les camps de concentration nazis et il a personnellement supervisé la mort de millions de personnes, principalement des Juifs polonais, mais aussi des gitans et des prisonniers politiques. En état d’arrestation, Rudolf Höss a pu témoigner contre certains de ses camarades nazis, mais cela n’a rien fait pour empêcher sa propre exécution. En avril 1947, Rudolf Höss a été pendu à une potence spécialement construite sur l’ancien site de la chambre à gaz d’Auschwitz.
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https://www.parismatch.com/Actu/International/La-terreur-d-Auschwitz-Birkenau-Rudolf-Hoess-762244
https://clio-texte.clionautes.org/rudolf-hoess-commandant-auschwitz-parle.html