Début de la Deuxième Guerre mondiale où les nazis ont fait main basse sur la PologneL’invasion de la Pologne, terrain d’expérimentation de la politique nazie La Pologne réclame 800 milliards d’euros à l’Allemagne en 2019L’Allemagne envahit la Pologne Le 1er septembre 1939, les forces allemandes sous le contrôle d’Adolf Hitler bombardent la Pologne par voie terrestre et aérienne. La Seconde Guerre mondiale avait commencé.
#OTD 1 Sept 1939: World War II in Europe begins. Nazi Germany invades 🇵🇱Poland at 4:45 a.m. The first attack came from the German battleship Schleswig-Holstein on Westerplatte. pic.twitter.com/shO993rnoV
— Capt(N) (@Capt_Navy) September 1, 2022
Pourquoi l’Allemagne a-t-elle envahi la Pologne ?
L’Allemagne a envahi la Pologne pour regagner le territoire perdu et finalement gouverner son voisin à l’est. L’invasion allemande de la Pologne était une introduction à la façon dont Hitler avait l’intention de faire la guerre – ce qui allait devenir la stratégie de la «blitzkrieg». L’approche de la guerre éclair de l’Allemagne a été caractérisée par des bombardements intensifs au début pour détruire la capacité aérienne, les chemins de fer, les lignes de communication et les décharges de munitions de l’ennemi, suivis d’une invasion terrestre massive avec un nombre écrasant de troupes, de chars et d’artillerie. Après que les forces allemandes se soient frayé un chemin, dévastant une bande de territoire, l’infanterie est intervenue, éliminant toute résistance restante. Une fois qu’Hitler eut une base d’opérations dans le pays cible, il commença immédiatement à mettre en place des forces de « sécurité » pour anéantir tous les ennemis de son idéologie nazie, qu’ils soient raciaux, religieux ou politiques. Les camps de concentration pour les travailleurs esclaves et l’extermination des civils allaient de pair avec la domination allemande d’une nation conquise. Par exemple, moins d’un jour après l’invasion allemande de la Pologne, Hitler mettait déjà en place des régiments SS « Tête de mort » pour terroriser la population.La résistance polonaise vacille
L’armée polonaise a fait plusieurs erreurs de calcul stratégiques graves dès le début. Bien que fortes d’un million d’hommes, les forces polonaises étaient gravement sous-équipées et ont tenté de prendre les Allemands de front, plutôt que de se replier sur des positions défensives plus naturelles.La pensée démodée des commandants polonais associée à l’état désuet de son armée n’était tout simplement pas à la hauteur des forces allemandes écrasantes et mécanisées modernes. Et, bien sûr, tout espoir que les Polonais auraient pu avoir d’une contre-réponse soviétique a été anéanti avec la signature du pacte de non-agression Ribbentrop-Molotov. La Grande-Bretagne répondra par des bombardements sur l’Allemagne trois jours plus tard.Comment l’invasion de la Pologne par l’Allemagne a déclenché la Seconde Guerre mondialeL’armée allemande franchit la frontière polonaise le 1er septembre 1939 sur ordre d’Hitler. Pour l’opinion mondiale, il ne fait guère de doute que cette agression sans déclaration de guerre préalable marque le début de la Seconde Guerre mondiale.
Hitler a brutalement occupé Prague et annexé la Bohême-Moravie le 15 mars 1939, peu après les accords de Munich.Fort de ses premiers succès sur la scène internationale, il a aussitôt commencé à émettre des revendications sur Dantzig (Gdansk en polonais), dont la population est majoritairement allemande. Il s’agit d’une « ville libre » instaurée par le traité de Versailles de 1919 pour ménager à la Pologne un accès portuaire sur la mer Baltique. À côté de Dantzig, la Pologne bénéficie aussi d’un étroit « corridor » qui lui offre une ouverture directe sur la mer et à l’extrémité duquel elle a créé le port de Gdynia. Ce corridor a l’inconvénient de séparer la Prusse orientale (et Dantzig) du reste de l’Allemagne. Mais pour Londres comme pour Paris, il n’est plus question de reculer face à Hitler comme à Munich à propos de la question sudète. Qu’à cela ne tienne, le 27 avril, Hitler adresse un mémorandum à la Pologne par lequel il réclame la cession de Dantzig et des droits d’extraterritorialité à travers le « corridor de Dantzig ».Les projets de Hitler sur la Pologne ne se précisent que progressivement en septembre et en octobre 1939. Mais, dès le début, la campagne a des caractères spécifiques qui annoncent, malgré sa brièveté, la guerre contre l’URSS. La Pologne est le premier terrain d’expérimentation de la politique nazie de restructuration raciale de l’espace. La guerre contre la Pologne est populaire dans le corps des officiers allemands. Il s’agit de réparer l’injustice du traité de Versailles, conséquence du « coup de poignard dans le dos » de la révolution « judéo-bolchevique » de novembre 1918 qui a mis l’Allemagne, dont l’armée était invaincue, à la merci de ses adversaires. Depuis 1919, la Reichswehr se prépare à la guerre de restauration des frontières orientales de l’Allemagne.Le 1er septembre 1939 le début de la Seconde Guerre mondiale, avec l’invasion de la Pologne par l’armée allemande du régime hitlérien. Une attaque aux conséquences brutales pour les Polonais, mais encore pire pour les juifs du pays. Plusieurs décennies plus tard, les impacts de cette occupation meurtrière continuent d’ailleurs de susciter des controverses politiques. Le 1er septembre 1939, les soldats allemands franchissent aux aurores la frontière polonaise en attaquant sur trois axes différents, dans le cadre d’un plan élaboré à la demande d’Adolf Hitler dès le début du printemps. Après l’annexion de l’Autriche, puis celle de la Tchécoslovaquie, le régime nazi lance ainsi une campagne militaire qui sera par la suite reconnue comme le point de départ de la Deuxième Guerre mondiale, un conflit qui fera plus de 60 millions de morts. «Hitler voulait détruire ce qui restait du Traité de Versailles [signé en 1919, après la fin de la Première Guerre mondiale] en mettant la main sur des territoires retirés à l’Allemagne, dont le couloir de Dantzig, accordé à la Pologne pour lui donner un accès à la mer. Dantzig coupait le territoire allemand en deux, en isolant la Prusse-Orientale, ce qui était inacceptable pour les Allemands», explique l’historien Benoît Lemay, spécialiste de l’histoire du conflit et professeur au Collège militaire royal du Canada. «Hitler voulait aussi, et surtout, faire de l’Allemagne une superpuissance européenne en conquérant des territoires supplémentaires en Europe de l’Est. Et la Pologne se trouvait sur le chemin de la conquête de cet «espace vital», qui incluait pour lui l’URSS », ajoute M. Lemay. Mais en septembre 1939, il n’est pas encore question d’envahir l’immense territoire soviétique, une attaque qui allait néanmoins survenir en juin 1941. Le 23 août, le régime hitlérien et celui de Staline ont plutôt convenu d’un « pacte » de non-agression par lequel ils convenaient de ne pas s’attaquer pendant au moins une décennie, mais aussi de se partager le territoire polonais, de façon à faire disparaître le pays. En lançant ses troupes, ses avions et ses blindés sur la Pologne, le Führer est d’ailleurs confiant. Il est convaincu que la France et la Grande-Bretagne, deux pays alliés de Varsovie qui ont promis de lui venir en aide en cas d’attaque, ne feront rien. Or Hitler se trompe… en partie.
Le 3 septembre, Londres et Paris déclarent la guerre à l’Allemagne (le Canada suivra le 10 septembre). Mais la France, dont la doctrine militaire est alors essentiellement défensive, ne lance aucune opération d’attaque de grande envergure, même si cela aurait obligé l’armée allemande à se battre sur deux fronts. Pendant ce temps, à l’Est, l’URSS attaque à son tour la Pologne, le 17 septembre. Cela signifie que le pays, déjà très désavantagé sur le plan militaire face à la Wehrmacht, se trouve, lui, à devoir combattre sur deux fronts, rappelle Benoît Lemay. «Le combat était très inégal. » Au final, l’armée polonaise, confrontée à la tactique de «guerre éclair» allemande, s’effondre rapidement. La Pologne doit capituler au bout d’à peine cinq semaines de combats.
Grande noirceur
Débute alors une période de profonde noirceur pour les Polonais, puisque le régime nazi « utilise le pays comme laboratoire pour expérimenter ses politiques d’occupation brutale, d’épuration ethnique, de déportations et d’exécutions sommaires », souligne M. Lemay. Dès le mois d’octobre, Hitler nomme Hans Frank comme « gouverneur général des provinces polonaises occupées ». Ce nazi convaincu coordonne ainsi l’élimination des élites du pays, le pillage économique du territoire et l’extermination des juifs polonais. C’est d’ailleurs lui qui instaure les premiers ghettos dans le pays, dont celui de Varsovie. Il est aussi un partisan de la «Solution finale», soit l’élimination complète de tous les juifs d’Europe. En tout, six millions de Polonais vont mourir durant la guerre, dont pas moins de trois millions de juives victimes de la Shoah. Plusieurs ont d’ailleurs été assassinés dans l’un des terribles camps de concentration installés sur le territoire : Auschwitz-Birkenau, Majdanek, Treblinka, Sobibor, Belzec et Chelmno. Le régime nazi sera aussi brutal avec les civils, notamment lors de l’insurrection de Varsovie, en août 1944, contre l’occupation allemande. Pas moins de 200 000 Polonais vont mourir au cours de cette révolte armée désespérée, tandis que l’armée soviétique, pourtant aux portes de la ville, décide de ne pas intervenir. Et Varsovie sera détruite à plus de 85 %. Quelque 80 ans plus tard, alors que la Pologne doit accueillir dimanche plusieurs délégations politiques étrangères pour des cérémonies de commémoration de l’invasion du pays, le sort des biens spoliés aux juifs par les nazis, puis nationalisés par le régime communiste d’après-guerre, continue de hanter le gouvernement polonais. Il faut savoir qu’en 2017, le Congrès américain a adopté la «loi 447», qui stipule que le département d’État américain doit faire rapport au Congrès des mesures prises par les pays européens en faveur de la restitution des biens des victimes de l’Holocauste, ainsi que de leur indemnisation. Cette restitution des biens est d’ailleurs demandée par les familles et les associations juives. Mais le parti conservateur et nationaliste au pouvoir en Pologne a rejeté à plusieurs reprises l’idée de rouvrir cet épineux dossier, qu’il juge réglé depuis plus de 50 ans.
Controverses
Dans le même temps, Varsovie a aussi relancé la semaine dernière une autre controverse découlant de la Deuxième Guerre mondiale, en réclamant des milliards d’euros de réparations de guerre à l’Allemagne. « La Pologne n’a pas encore reçu d’indemnisation adéquate. […] Nous avons perdu six millions de personnes au cours de la Seconde Guerre mondiale, soit beaucoup plus que d’autres États qui ont reçu d’importantes réparations. Ce n’est pas juste. Cela ne peut pas rester en l’état », a ainsi affirmé le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki. Selon des estimations des autorités polonaises, le pays a perdu 20 % de sa population entre 1939 et 1945, dont près de 40 % de son élite intellectuelle. De plus, 40 % de son patrimoine économique, et notamment une grande partie de son industrie, a été détruit durant le conflit. Berlin reconnaît certes sa responsabilité pour les atrocités de la guerre, mais rejette les nouvelles demandes de réparations. « La position du gouvernement allemand reste inchangée, la question des réparations allemandes est juridiquement et politiquement close », a fait valoir la semaine dernière à l’AFP une porte-parole de Berlin, Ulrike Demmer. L’Allemagne a notamment versé, dans les décennies suivant la guerre, des sommes aux travailleurs forcés polonais, mais aussi aux survivants de l’Holocauste.
Huit cents milliards d’euros… C’est la somme que la Pologne pourrait réclamer à l’Allemagne, en dédommagement des atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale. A la veille des élections législatives en Pologne, le 13 octobre 2019, le parlement polonais entend préciser ses revendications dans les semaines à venir. Fin août, à la veille du voyage du président allemand Frank-Walter Steinmeier pour les célébrations du 80e anniversaire de l’invasion de la Pologne par l’armée nazie, le ministre-président Mateusz Morawiecki a rappelé que «la Pologne n’a pas été correctement indemnisée pour les horreurs subies pendant la guerre», notamment par rapport à d’autres pays moins «endommagés», «tels que la France et les Pays-Bas».
«Le niveau de vie élevé des Allemands repose aussi sur le travail forcé des Polonais (pendant la guerre) et sur le vol de territoires polonais», argumente un député du Pis, qui porterait bien le dossier devant le Parlement européen, afin d’augmenter la pression sur Berlin. Le gouvernement allemand estime pour sa part le dossier «clos», argumentant qu’à trois reprises, en 1953, en 1970 et en 1990, la Pologne a renoncé à exiger réparation pour les torts subis pendant la guerre. Varsovie, qui était alors sous la coupe de l’Union soviétique, assure ne pas avoir pu à l’époque prendre de décision souveraine.
https://www.cairn.info/guerre-et-exterminations-a-l-est–9782847349061-page-97.htm
https://www.letemps.ch/monde/pologne-reclame-800-milliards-deuros-lallemagne
https://www.seconde-guerre.com/chronologie/chronologie-avant-guerre-1939.html
https://www.herodote.net/1er_septembre_1939-evenement-19390901.php
https://liberationroute.fr/poland/pois/o/outbreak-of-the-second-world-war
https://www.history.com/this-day-in-history/germany-invades-poland