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1 Avril 2018 – Mort de l’ex-dictateur guatémaltèque Rios Montt, accusé de génocide

Filmmaker to give full footage of genocide trial in Guatemala to USC Shoah Foundation | USC Shoah FoundationSa condamnation pour ces crimes en 2013 a marqué la première fois qu’un ancien chef d’État a été poursuivi pour génocide devant un tribunal national, par opposition à un tribunal international.Genocide – CJAEfrain Rios Montt (1926-2018), ancien dictateur guatémaltèque accusé de génocide et sous le régime duquel (1982-1983) ont été perpétrés les pires massacres en 36 ans de guerre de civile au Guatemala, est mort dimanche le 1 avril 2018 à 91 ans, ont annoncé ses avocats.

L’ex-dictateur est mort à son domicile d’un infarctus, a affirmé à la presse l’un des avocats qui l’avaient défendu durant son procès, Jaime Hernández.Guatemala's Genocide on Trial | The NationUn autre de ses avocats, Luis Rosales, a déclaré que l’ex-chef d’État était « mort en paix, dans la tranquillité, et avec la conviction que son pays n’a jamais connu de génocide et qu’il était innocent des accusations portées contre lui » dans le cadre de la guerre civile qui a déchiré le pays entre 1960 et 1996.Guatemalan Genocide Case | National Security ArchiveRios Montt, une page sombre de l’histoire du GuatemalaImageArrivé au pouvoir après un coup d’Etat et assumant la Présidence de la République du Guatemala entre le 23 mars 1982 et le 9 août 1983, Rios Montt écrit l’une des pages les plus sombres et sanglantes de l’histoire du pays et de la guerre civile (1960-1996). Il impose l’état d’urgence et un régime militaire, dissout le Congrès et suspend la Constitution en la remplaçant par un Statut Fondamental du Guatemala (Décret-loi 24-82). Il impose également une main de fer sur la population, des crimes atroces seront commis par l’armée guatémaltèque contre les guérillas communistes (Mouvement du 13 Novembre – M13, Forces Armées Rebelles) et les populations indigènes, notamment des communautés paysannes mayas soupçonnées de collaborer avec les insurgés communistes. Des milliers d’indiens mayas de l’ethnie Ixil sont assassinés. Près de 29 000 indigènes sont également contraintes au déplacement face à la politique de la terre brûlée pratiquée par Rios Montt pour déloger les guérillas d’extrême gauche.Mort de l'ex-dictateur guatémaltèque Rios Montt, accusé de génocide | Radio-Canada.caC’est pour l’assassinat de 1771 indiens mayas-ixil que l’ancien Président du Guatemala est condamné à 50 ans de prison pour génocide et 30 ans pour crimes contre l’humanité. Le verdict du 10 mai est historique. L’ancien Président, âgé de 86 ans, bien qu’ayant contesté l’usage du terme « génocide » et dénoncé « un show politique international », quitte une salle d’audience comble, sous le regard stupéfait des guatémaltèques et de la communauté internationale. Il est incarcéré dans une prison préventive mais sera hospitalisé le lendemain du jugement. Cette condamnation d’un chef d’Etat latino-américain pour génocide est un fait sans précédent et ce procès fut lui-même hors-norme.

La fin de l’impunité ?The Guatemalan army had every right to execute the necessary actions”L’impunité judiciaire ronge le Guatemala depuis des décennies. Le procès Rios Montt semble en sonner le glas. De nombreux analystes politiques centraméricains n’ont pas hésité à faire de cette sentence la marque de la fin d’une époque pour l’Amérique centrale, l’entrée dans le 21ème siècle et la fermeture d’un cycle de 50 ans d’histoire rythmés de crimes et révoltes restés impunis. Pour autant, la lutte judiciaire contre l’impunité continue de se heurter à une polarisation extrêmement forte de la société guatémaltèque.Guatemala court overrules order expelling UN anti-corruption official | News | DW | 30.08.2017L’ex-militaire, accusé d’avoir fait raser des villages mayas durant son régime, est mort alors qu’était en cours son procès pour génocide, qui se déroulait à huis clos. Les médecins lui avaient diagnostiqué une démence sénile et d’autres affections graves. Son état de santé lui aurait permis, en cas de condamnation, de purger sa peine à son domicile ou dans un centre d’accueil choisi par sa famille.Guatemala: mort de l'ancien dictateur et génocidaire Efrain Rios MonttL’ancien chef de l’État avait été condamné le 10 mai 2013 à 80 ans de prison pour génocide, mais sa peine avait été annulée par la plus haute juridiction du pays, la Cour constitutionnelle pour des vices de procédure.

Rios Montt était notamment accusé d’être responsable du massacre de 1771 Autochtones mayas Ixil dans le département de Quiché (nord).

Le dictateur était arrivé au pouvoir par un coup d’État le 23 mars 1982 et avait été renversé par son ministre de la Défense, Oscar Mejia Victores, le 8 août 1983.

Bien que bref, son passage au pouvoir a été considéré comme l’un des plus violents ayant marqué la guerre civile qui a ensanglanté le pays, selon un rapport de l’ONU de 1999 confirmant qu’un génocide avait été commis au Guatemala.Guatemala: décès de l'ex-dictateur Efraín Ríos Montt, accusé de génocide - BX1

Guatemala indicts fourth former top military official for Maya genocide | The Japan TimesSelon ce rapport, entre 1978 et 1984 ont été commises 91 % des violations des droits de l’homme de la guerre civile, qui a fait au total 200 000 morts et disparus.

En pleine guerre froide, Efrain Rios Montt avait mis en place, au nom de la contre-insurrection, une politique de la « terre brûlée » contre des communautés indigènes soupçonnées de soutenir les guérillas de gauche, dans le nord et le nord-est du pays.Genocide Cases « Guatemala Human Rights CommissionUn passé militaire

Né le 16 juin 1926 dans le département de Huehuetenango, à la frontière avec le Mexique, il a intégré la police militaire à 18 ans. À 20 ans, il entame ses études d’officier, il finira général.

Entré en politique en 1973, il est candidat à l’élection présidentielle pour une coalition de centre gauche, avant de virer ensuite totalement à droite. Il aurait remporté la présidentielle de 1974, mais une fraude aurait finalement accordé la victoire au général Kjell Eugenio Laugerud.Efrain Rios Montt Banque d'image et photos - AlamyEn lot de consolation, il est envoyé comme attaché militaire à l’ambassade en Espagne de 1974 a 1977. Issu d’une famille catholique fervente – son frère Mario est évêque auxiliaire -, il a renoncé au catholicisme à son retour d’Espagne pour devenir pasteur protestant.

Évangélique fanatique, il invoquait Dieu dans chacune de ses interventions publiques, alors que le pays s’enfonçait dans la violence et la violation systématique des droits humains.

Il est finalement parvenu au pouvoir le 23 mars 1982, après un coup d’État contre le général Romeo Lucas Garcia (1978-1982). Un an plus tard, le 8 août 1983, il est lui-même renversé par son ministre de la Défense, Oscar Mejia Victores.Efrain Rios Montt Banque d'image et photos - AlamyEn 1989, Rios Montt a fondé le Front républicain guatémaltèque (FRG, droite), arrivé à la présidence en 1999 avec Alfonso Portillo (2000-2004). Sous les couleurs du FRG, Rios Montt a été trois fois député, entre 1994 et 2003, mais son plus grand souhait aurait été de revenir au pouvoir.

Bien qu’il soit interdit aux responsables de coups d’État de prétendre à la magistrature suprême au Guatemala, il a été candidat à la présidentielle de 2003, où il est arrivé en troisième position.Efrain Rios Montt Banque d'image et photos - AlamyEfrain Rios Montt était père de deux enfants, Enrique, général retraité, et Zury, ex-députée et épouse du sénateur républicain américain de l’Illinois Jerry Weller.

L’ancien dictateur guatémaltèque reconnu coupable de génocide et emprisonné pendant 80 ans

Efraín Ríos Montt tenu pour responsable des abus lors de la campagne qui a tué environ 200 000 personnes et entraîné 45 000 disparitions

L’ancien dictateur guatémaltèque Efraín Ríos Montt a été reconnu coupable de génocide vendredi après qu’un tribunal l’a reconnu coupable de crimes contre l’humanité pour son rôle dans le massacre de 1 771 Ixils mayas dans les années 1980. Il a été condamné à 80 ans de prison. C’est la première fois qu’un ancien chef d’État est reconnu coupable de génocide dans son propre pays.

« Nous sommes convaincus que les actes subis par les Ixil constituent un crime de génocide », a déclaré le juge Yazmin Barrios, ajoutant que Ríos Montt « avait connaissance de ce qui se passait et n’a rien fait pour l’arrêter ». C’était la première fois qu’un ancien chef de gouvernement était tenu responsable au Guatemala des abus perpétrés au cours d’un conflit de 36 ans qui a tué environ 200 000 personnes et entraîné 45 000 autres « disparitions ».

La grande majorité des victimes étaient des membres de groupes indigènes qui représentent environ la moitié de la population. Le verdict a été salué par des groupes de victimes et des organisations de défense des droits de l’homme comme une étape vers la guérison des blessures psychologiques de l’une des guerres civiles les plus sanglantes d’Amérique latine. Son coaccusé, l’ancien chef du renseignement José Mauricio Rodríguez Sánchez, a été innocenté par le tribunal.

« C’est sain pour le Guatemala car cela nous aide à libérer nos démons », a déclaré Helen Mack, une femme d’affaires et éminente militante des droits de l’homme dont la sœur, une anthropologue, a été tuée par l’armée guatémaltèque en 1990. Pascal Paradis, directeur d’ Avocats sans frontières Canada , qui a conseillé les avocats des victimes tout au long de l’affaire, a déclaré que le fait que le procès ait eu lieu était une grande réussite.

« Ce fut tout un exploit de passer outre la loi d’amnistie adoptée lorsque le Guatemala a signé un accord de paix en 1996 pour mettre fin à ses 36 ans de guerre. L’impunité n’est plus la règle », a-t-il déclaré.

D’autres ont déclaré que l’emprisonnement de l’homme de 86 ans n’était pas suffisant, compte tenu de la souffrance des victimes. « Ce que je veux, c’est que Ríos ressente la douleur que nous avons ressentie », a déclaré Elena de Paz Santiago, qui avait 12 ans lorsqu’elle et sa mère ont fui un massacre dans leur village en 1982. Ils se sont cachés dans les montagnes et ont survécu en mangeant des racines et des plantes sauvages pendant des mois, avant d’être capturés et emmenés dans un avant-poste de l’armée pour cuisiner et nettoyer pour les soldats. Sa mère est décédée alors qu’ils étaient tous les deux victimes d’un viol collectif et a ensuite été enterrée dans une fosse commune.Image« Il [Rios Montt] ira en prison mais il aura de la nourriture. Nous avons failli mourir de faim en nous cachant dans les montagnes », a-t-elle déclaré lors d’une interview à l’extérieur de la salle d’audience. La bataille juridique est également loin d’être terminée et Ríos Montt devrait faire appel. « Nous avons encore un long chemin à parcourir », a déclaré Edwin Canil, un conseiller juridique des victimes qui a aidé à monter le dossier contre Rios Montt et qui est lui-même un survivant d’un massacre en 1982. L’équipe de la défense a contesté la validité du procès tout au long des trois semaines d’audiences.

Zury Rios, la fille de l’ancien dictateur, s’est plainte de la « mauvaise gestion juridique » du procès par le panel de trois juges et de ce qu’elle a appelé la « forme arbitraire » dans laquelle il s’est déroulé.Image

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1092679/guatemala-efrain-rios-montt-deces-dictateur-crime-humanite-mayas

https://www.ouest-france.fr/monde/guatemala/guatemala-deces-de-l-ex-dictateur-efrain-rios-montt-accuse-de-genocide-5658879

https://www.sciencespo.fr/opalc/content/rios-montt-un-proces-qui-divise-le-guatemala.html

https://www.theguardian.com/world/2013/may/11/guatemalan-dictator-rios-montt-jailed-genocide

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