La comète Hale-Bopp est découverte et devient visible à l’œil nu près d’un an plus tard Découverte
La comète C/1995 O1 (Hale-Bopp) a été découverte le 23 juillet 1995, indépendamment, par Alan Hale et Thomas Bopp. Hale-Bopp a été découvert à la distance étonnante de 7,15 UA. Une UA équivaut à environ 150 millions de km (93 millions de miles).Aperçu
Aussi appelée la Grande Comète de 1997, la comète C/1995 O1 (Hale-Bopp) est une grosse comète dont le noyau mesure environ 60 kilomètres de diamètre. C’est environ cinq fois la taille de l’objet supposé avoir conduit à la disparition des dinosaures. En raison de sa grande taille, cette comète a été visible à l’œil nu pendant 18 mois en 1996 et 1997.Il faut environ 2 534 ans à Hale-Bopp pour orbiter une fois autour du soleil. Hale-Bopp a atteint le périhélie (approche la plus proche du soleil) pour la dernière fois le 1er avril 1997.
Comment la comète C/1995 O1 (Hale-Bopp) a obtenu son nomLes comètes sont généralement nommées d’après leur(s) découvreur(s) ou le nom de l’observatoire/télescope utilisé dans la découverte. Depuis qu’Alan Hale et Thomas Bopp ont découvert cette comète, elle porte son nom. La lettre « C » indique que C/1995 O1 (Hale-Bopp) est une comète à longue période et ne devrait pas retourner dans le système solaire interne. 1995 indique l’année de la découverte.Hale-Bopp, la comète des records
Dans les mois qui suivent sa découverte, la comète Hale-Bopp continue de s’approcher et de dégazer copieusement sous la surveillance des lunettes et télescopes terrestres. Pourtant on l’oublie presque pendant les premiers mois de l’année 1996 quand tous les regards se tournent vers Hyakutake, une autre comète découverte par un astronome amateur japonais qui passe en trombe au mois de mars à seulement 15 millions de kilomètres de la Terre, déployant sur le ciel une queue de plasma qui s’étend sur 70 degrés de longueur apparente. Hyakutake partie, les astronomes repointent leurs instruments sur C/1995 O1.À partir du mois d’août 1996, Hale-Bopp se trouve à 3 UA de la Terre. Le diamètre de sa chevelure est estimé à 1 million de kilomètres et la longueur de sa queue à 10 millions de kilomètres.La comète devient visible à l’œil nu (magnitude 4) à partir du mois de décembre mais le spectacle débute vraiment en février 1997 quand la comète s’est élevée au-dessus de l’horizon. On peut alors l’admirer après le coucher du Soleil et les photographies révèlent une queue de plasma de 7 degrés de longueur apparente. À la mi-mars la tête de la comète affiche une magnitude de -1 et les deux queues (celle de poussière et celle de plasma) sont parfaitement visibles sans instrument. Ni la présence de la Lune ni la pollution lumineuse n’empêchent d’observer la comète qui est même photographiée depuis le centre de Paris et de New York ! La comète qui passe au plus près de la Terre le 23 mars à 1,3 UA conserve une magnitude négative jusqu’à la fin du mois d’avril puis elle glisse peu à peu dans le ciel de l’hémisphère sud où l’on pourra encore l’observer à l’œil nu jusqu’à la fin de l’année 1997, donnant à C/1995 O1 le record absolu de visibilité sans instrument (supérieure à un an).De ce fabuleux passage, il reste quelques avancées scientifiques importantes comme la détection d’émission de rayons X émis par la comète et la découverte d’une troisième queue constituée de sodium à l’état neutre. Pour les astronomes, aucune comète n’a depuis égalé les performances de Hale-Bopp, malgré les passages remarqués des comètes Mc Naught en 2007 et Lovejoy fin 2011.Historique :
La comète Hale-Bopp est une comète à très longue période découverte indépendamment le 23 juillet 1995 par les astronomes amateurs américains Alan Hale et Thomas J. Bopp. Lors de sa découverte, elle se trouvait à plus de 1 milliard de kilomètres du Soleil et se révélait déjà nettement plus lumineuse que la comète de Halley à la même distance. Des observations ultérieures ont montré qu’elle possédait un volumineux noyau, de 40 km de diamètre. Les astronomes ont pu ainsi suivre son évolution sur une longue période de temps. Elle est passée au plus près du Soleil, à 0,91 UA de distance, le 1 er avril 1997, quelques jours après être passée au plus près de la Terre, le 22 mars, à 1,32 UA. Pendant plusieurs semaines, elle a offert aux observateurs un magnifique spectacle, atteignant une magnitude maximale de 0,5 environ, tandis que sa queue de gaz se déployait sur 20 ° environ et sa queue de poussières sur 25 ° (correspondant à des longueurs réelles de plus de 150 millions de kilomètres). On lui a découvert aussi une queue de sodium, qui s’étendait sur quelque 50 millions de kilomètres de long à la mi-avril 1997. Son orbite inclinée de 89,4° sur l’écliptique et dont excentricité est de 0,995, ne la ramènera près du Soleil que dans 2400 ans environ. On a pu établir que son noyau tourne sur lui-même en 11 h 34 min.
Quelques caractéristiques de la comète Hale-BoppLongueur de la queue : plus de 100 millions de km (fin mars 1997).
Si l’on tient compte de la queue, la comète a été, quand elle était proche du Soleil, l’objet le plus grand du système solaire !
La détentrice du record de la plus longue queue est la Grande Comète de 1843. Sa queue s’étendait sur plus de 250 millions de kilomètres. Si on avait pu placer le noyau de cette comète au centre du Soleil, la queue se serait déployée au-delà des orbites de Mercure, de Vénus, de la Terre et de Mars !
Diamètre du noyau : entre 40 et 50 kilomètres.Même si ce noyau est plus grand que la moyenne des comètes (le noyau de la comète de Halley, par exemple, mesure 8 km sur 15 km), il est tellement petit que même les télescopes les plus précis ne sont pas arrivés à le distinguer.
L’analyse du nuage d’hydrogène autour de la comète Hale-Bopp a permis d’estimer que chaque seconde, 600 tonnes de glace étaient vaporisées et éjectées dans l’espace lors du maximum d’activité. Une telle activité ne dure cependant que quelques semaines. Cela parait énorme mais la masse totale de la comète est suffisante pour qu’elle puisse passer des milliers de fois près du Soleil.
Observée au télescope, la comète présentait dans la chevelure des sortes de coquilles concentriques, visibles même dans un petit télescope. Depuis la comète Donati en 1858, on n’avait plus vu une telle structure autour du noyau d’une comète. Ces coquilles sont formées par la matière éjectée par un puissant jet sur le noyau. Ce dernier est en rotation et envoie la matière dans l’espace ; cette matière s’éloigne progressivement du noyau et forme donc une spirale.
Ce jet a permis de mesurer la période de rotation de Hale-Bopp : le noyau tourne sur lui-même en 11,4 heures ; à cette rotation s’ajoute un mouvement de précession d’une période d’environ 21 jours.Espérance de vie
En dépit de l’immensité de leur queue, les comètes ne perdent pas beaucoup de matière. On a estimé que la comète de Halley perd entre 2 et 5 mètres d’épaisseur à chacun de ses passages auprès du Soleil. Naturellement, plus une comète s’approche du Soleil, plus vite sa surface glacée se dissipera et plus courte sera sa vie.En mesurant la quantité de lumière réfléchie par la queue de poussières ou émise par la queue d’ions, on peut calculer le taux de production de poussières ou d’ions. Ainsi, à la mi-février 1997, environ 400 tonnes de poussières et 100 tonnes de gaz étaient émises à chaque seconde par la comète Hale-Bopp.
Un calcul simplifié permet d’estimer combien de temps la comète pourra survivre à ce rythme.
Supposons que 500 tonnes de matière soient éjectées à chaque seconde pendant une période de 5 mois. Il y a 13 millions de secondes dans 5 mois et 500 tonnes/seconde multipliées par 13 millions de secondes donnent une perte totale de matière d’environ 6,5 milliards de tonnes. La densité d’une comète est estimée à environ 0,3 gramme par cm3 (ou tonnes par m3). Ces 6,5 milliards de tonnes représentent donc un volume d’environ 22 milliards de m cubes ou 22 km cubes.
Le diamètre de Hale-Bopp a été évalué à environ 40 km ; une sphère de 40 km de diamètre possède une surface d’environ 5000 km2. L’épaisseur de matière perdue par la comète à chaque passage est donc approximativement de 22 km3 (volume) divisés par 5000 km2 (surface), soit environ 4 mètres (cette approximation est raisonnable car 22 km3 représentent une faible fraction du volume de la comète). Ainsi donc, lorsque la comète Hale-Bopp sera retournée dans les profondeurs glacées du système solaire, elle aura perdu 4 mètres d’épaisseur.
Si elle perd 4 mètres d’épaisseur à chaque orbite et que son diamètre est de 40 km, elle pourra encore parcourir 5000 orbites (soit 12 millions d’années) avant de disparaître complètement. Cependant, elle finira par s’épuiser, sa queue devenant de moins en moins spectaculaire à chaque passage et, en fin de compte, il ne restera probablement plus qu’une sorte de noyau rocheux inactif en orbite autour du Soleil, à peu près semblable à un astéroïde. Elle pourrait aussi se casser en plusieurs morceaux avant cela. Ce phénomène a déjà été observé pour une vingtaine de comètes, par exemple la célèbre comète West qui, lors de son passage près du Soleil en 1976, s’est fragmentée en quatre.
Composition chimique
L’eau constitue 75 à 80 % de la matière volatile de la plupart des comètes. D’autres glaces fréquentes sont le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’ammoniac (NH3) et le formaldéhyde (H2CO).
https://solarsystem.nasa.gov/asteroids-comets-and-meteors/comets/c-1995-o1-hale-bopp/in-depth/