L’univers romanesque de Claude SimonL’Écrivain français Claude Simon (1913-2005), Prix Nobel de littérature (1985), est mort 6 juillet 2005, à Paris, à l’âge de 91 ans. Né à Madagascar, d’un père capitaine d’infanterie de marine dans les troupes coloniales, Claude Simon est orphelin de père dès le début de la Première Guerre mondiale. A l’âge de onze ans, il perd aussi mère et vit alors sous la tutelle de parents éloignés. Le jeune Simon fait alors ses études secondaires en tant qu’interne au lycée Stanislas, à Paris. Bachelier à seize ans, il prépare son entrée à l’Ecole Navale, mais, rapidement, se désintéresse de ses études supérieures et les abandonne pour satisfaire sa passion pour la peinture et la photographie. Durant la guerre d’Espagne, Claude Simon aide à approvisionner les Républicains en armes. Puis, il rentre en France, déçu par les querelles affaiblissant le camp républicain, et commence à écrire. Son premier romanEn 1939, il est mobilisé mais son régiment est écrasé par les Allemands et il est fait prisonnier. Il réussit à s’échapper et à retourner à Perpignan, où il peint, écrit et rejoint la résistance. Il doit fuir lorsque la milice locale le soupçonne d’être dans la résistance et il se rend à Paris où il poursuit ses activités de résistance. À la fin de la guerre, son premier roman est publié. Il s’est marié en 1951 mais a ensuite eu une grave crise de tuberculose.En 1956, il rencontre Alain Robbe-Grillet qui l’introduit aux Editions de Minuit. Il rencontre Michel Butor peu de temps après et le Nouveau roman est né. Il est resté à la pointe de la littérature française et, en 1985, a remporté le prix Nobel de littérature.Le Tricheur est publié à la Libération. Durant la Seconde Guerre mondiale, il échappe de peu à la mort, est constitué prisonnier, s’évade et, enfin, fait partie d’un réseau de renseignements de la Résistance. Ses rencontres avec Alain Robbe-Grillet (1956) puis Michel Butor (1957) transforme son écriture. En 1957, il publie aux Editions de Minuit, le Vent puis participe à la rédaction du Manifeste du Nouveau Roman publié dans la revue Esprit en 1958. Dans son œuvre la plus connue, La Route des Flandres (1960), Claude Simon juxtapose les souvenirs des membres d’une famille aux prises avec la débâcle de 1940. Patchwork d’émotions, de visions, de fragments du passé et de relations d’un présent chaotique, cette œuvre appartient pleinement au courant du Nouveau Roman. D’abord artiste peintre, Claude Simon écrit des compositions plutôt que des récits linéaires. Il détruit la narration, l’illusion représentative et ne recherche pas à reproduire le temps, la durée mais la simultanéité d’événements et d’émotions disparates. Alors qu’il a participé à la guerre d’Espagne aux côtés des Républicains, fait partie d’un régime de cavalerie décimé par les divisions blindées allemandes au cours de la Seconde Guerre mondiale et signé le Manifeste des 121 (déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie) ses productions littéraires ne sont ni moralisatrices ni engagées. Il considère en effet que l’art n’est pas destiné à véhiculer des messages idéologiques. Il est décédé en 2005.
Bibliographie œuvres de Claude Simon :
1945 Le Tricheur
1947 La Corde raide
1952 Gulliver
1954 Le Sacre du printemps
1957 Le Vent
1958 L’Herbe
1960 Où chante la forêt
1960 La Route des Flandres
1962 Le Palace
1966 Femmes (plus tard : La chevelure de Bérénice)1967 Histoire
1969 La Bataille de Pharsale
1970 Orion aveugle (Blind Orion)
1971 Les Corps conducteurs1973 Triptyque
1975 Leçon de choses
1980 La planète bleue
1981 Les Géorgiques1987 L’Invitation
1989 L’Acacia
1997 Le jardin des plantes2001 Le tramway
2009 Archipel et Nord
2013 Triptyque
2019 La Séparation
https://www.themodernnovel.org/europe/w-europe/france/simon/