Histoire de la transfusionLa première transfusion sanguine impliquant un être humain est réalisée le 15 juin 1667.Jean-Baptiste Denys (1643-1704), médecin personnel de Louis XIV en France, est généralement crédité d’avoir effectué la première transfusion de sang humain, bien que certaines sources attribuent cette distinction à l’Anglais Richard Lower. Ce qui n’est pas contesté, c’est l’année – 1667 – et le patient – un garçon de 15 ans qui avait été tellement saigné par son médecin qu’il avait besoin d’une perfusion de sang.La source n’est pas non plus contestée : quel que soit le médecin, il a utilisé du sang de mouton. Et, d’une manière ou d’une autre, le gamin a récupéré.Cependant, les transfusions ultérieures utilisant du sang de mouton n’ont pas eu autant de succès et la pratique a finalement été interdite. La science ignorait non seulement le danger des transfusions interspécifiques, mais aussi le fait que les êtres humains possédaient des groupes sanguins différents, généralement incompatibles.Les quatre principaux groupes sanguins n’ont été identifiés que dans la première décennie du XXe siècle.
Une autre découverte qui a fait progresser la science des transfusions sanguines a eu lieu en 1901, lorsque le médecin viennois Karl Landsteiner a démontré la présence d’agglutinines et d’iso-agglutinines dans le sang. Le travail de Landsteiner lui vaudra un prix Nobel.Creuser plus profondDenys a utilisé environ 12 oz. de sang de mouton et le garçon a survécu, probablement la toute première transfusion qui n’a pas tué le patient. Essayer cette technique sur d’autres patients, en utilisant de petites quantités de sang de mouton ou de vache pour ne pas surcharger la réponse allergique n’a pas eu autant de succès et certains de ses patients sont décédés.Denys a été accusé de meurtre par la femme d’un patient, mais il a été acquitté et l’homme s’est avéré mort par empoisonnement à l’arsenic, très probablement par la femme. Après ses échecs et son procès pour meurtre, Denys en avait assez d’arrêter la pratique de la médecine.Les transfusions de sang humain ne deviendront une pratique viable qu’après 1902, lorsque le Dr Karl Landsteiner d’Autriche découvrit les 4 groupes sanguins (A, AB, B et O). Un autre facteur majeur fut la découverte du facteur Rhésus (Rh) (positif ou négatif) par Landsteiner et le Dr Alexander Wiener en 1937. (Pendant ce temps, Landsteiner et le Dr Erwin Popper ont également découvert le virus de la polio.) Le Dr George Washington Crile a effectué la première transfusion sanguine humaine réussie lors d’une intervention chirurgicale à l’hôpital St. Alexis (Cleveland, Ohio) en 1908.Bien sûr, aujourd’hui, les transfusions sanguines sont une pratique sûre et courante qui sauve des vies grâce aux chercheurs qui ont eu du mal à trouver les bonnes méthodes au fil des ans. Heureusement pour les patients français, après le meurtre de Denys, les transfusions d’animaux à humains n’étaient plus autorisées.
Histoire de la transfusion sanguineEn 1616 : William Harvey, un médecin anglais commence à parler dans ses cours de la circulation du sang. En 1628, il fait publier sa découverte « exercitato anatomica de motu cordis et sanguinis in animalibus », où il prouve que le sang sert à transporter quelque chose mais à l’époque on ne sait pas encore quoi.En 1665 : Christofer Wren s’est intéressé à un problème très utile pour la transfusion sanguine, à savoir comment arriver en pratique à injecter du liquide dans la circulation sanguine. Pour cela, il a développé des outils opérationnels, testés sur des animaux, qui seront utilisés pour les premières transfusions sanguines. Ses travaux sur ce sujet sont publiés dans les transactions de la Royal Society en 1665.En 1667 : Le 15 juin 1667, Jean Baptiste Denis, un médecin français très réputé à l’époque, médecin personnel de Louis XIV, est le premier à injecter, de manière bien documentée, le sang d’un animal à un homme. Il injecte le sang d’un jeune agneau à un garçon d’une quinzaine d’années atteint d’une fièvre qui avait résisté à une vingtaine de saignées, ce qui l’avait conduit à une perte de mémoire et une incapacité à produire le moindre effort, signes attribués par Denis à l’effet des saignées. Le traitement transfusionnel consistait en fait en l’échange de 3 onces (environ 100 ml) de sang du patient contre 9 onces (environ 300 ml) de sang de mouton. Le patient, suivant le récit, guérit aussitôt de façon définitive.Dans cette même année de 1667, il traita 4 autres patients par la transfusion. Alors que les deux premiers survécurent à ce traitement, le troisième mourut mais le décès put aisément être attribué à une autre cause. Quant au quatrième, il fut à l’origine du premier contentieux transfusionnel. Antoine du Mauroy, âgé de 34 ans, a été transfusé deux fois pour traiter des crises intermittentes de comportement maniaque. Alors que la première transfusion de sang de veau s’est bien déroulée, Denis réalise une deuxième transfusion car l’état pathologique du patient n’avait pas changé. Il constata un accident hémolytique, lié à la destruction des globules rouges transfusés au receveur. Quelques mois plus tard, au retour des symptômes, il réalisa une nouvelle transfusion qui fut fatale. L’épouse du patient attaqua Jean Baptiste Denis en justice.Le jugement du procès qui s’ensuit est prononcé au Châtelet à Paris le 17 avril 1668 : Jean-Baptiste Denis est totalement disculpé, et Madame du Mauroy est condamnée pour l’empoisonnement de son mari par l’arsenic ! Cependant, le jugement précise que « à l’avenir, aucune transfusion ne peut être autorisée qu’après approbation des médecins de la faculté de Paris ». L’expérience transfusionnelle s’arrêta en France. En 1676, la transfusion sanguine fut interdite en France.En 1674 : Van Leeuwenhoeck, dans le cadre de ses travaux de microscopie, mentionne pour la première fois le terme de globule rouge, qu’il décrit ainsi : « J’ai observé le sang de ma main et j’ai trouvé qu’il consiste en globules rouges nageant dans un liquide clair. »En 1788 : on peut à cette date démontrer qu’un chien affaibli par une perte de sang a uniquement besoin d’une injection de sang pour être réanimé. Donc la même chose est envisageable pour les hommes. On sait aussi alors que le sang sert à transporter de l’oxygène indispensable à la vie.En 1818 : James Blundell publie dans la revue « The Lancet » les premières transfusions de sang humain. Le sang des animaux n’est plus utilisé car trop de patients sont morts. On espère plus de résultats avec le sang humain. Non seulement il va utiliser du sang humain, mais surtout, l’indication retenue est l’hémorragie aiguë, car James Blundell, qui est obstétricien, espère ainsi contrôler les hémorragies du post-partum. A cette époque, le problème majeur était les conséquences de la coagulation du sang du donneur. De ce fait, les travaux de James Blundell ne furent pas suivis par les autres scientifiques malgré les résultats encourageants (sur 10 patients transfusés, 5 on été sauvés grâce à la transfusion).En 1820 : la transfusion avec du sang animal refait une petite apparition parce que de nombreux problèmes surviennent comme la coagulation du sang humain (beaucoup plus rapide que celle du sang animal) mais aussi de nombreuses maladies et épidémies se propagent par le sang humain.En 1900 : l’Autrichien, Karl Landsteiner découvre la notion de différents groupes sanguins (ABO (le groupe AB a été découvert en 1901)), en comparant le sang de différents sujets. Il constate que le sang agglutine ou non avec les globules rouges des autres patients. La transfusion sanguine s’est donc développée rapidement et désormais la plupart des transfusions réussissent. Il obtient le prix Nobel de médecine en 1930. A noter que, en hommage à sa contribution à la transfusion sanguine, la date du 14 juin, jour de sa naissance, a été retenu par l’OMS pour célébrer la journée internationale des donneurs de sang.
En 1910 : Georges Woolsey décrit le premier cas de maladie transmise par transfusion : le paludisme.Il s’agissait d’un homme de 54 ans, habitant New-York, hospitalisé en septembre 1910 pour anémie pernicieuse connue depuis 3 ans. Le lendemain d’une transfusion, un tableau clinique d’hémolyse évoquant un accident par incompatibilité ABO est observé, mais l’examen minutieux du sang montre la présence de Plasmodium falciparum. Le donneur est recontrôlé, et trouvé également porteur du parasite, mais sans signes d’hémolyse.
En 1914 : Albert Hustin, un médecin belge, fut le premier à utiliser les propriétés anticoagulantes du citrate de soude à l’usage de la transfusion. Ceci a permis sur les champs de bataille de dissocier le donneur du receveur. La conservation de ce sang citraté n’était que de 4 jours. Les techniques initiales furent rudimentaires.
En 1916 : Rous et Turner ont l’idée d’ajouter un sucre, le dextrose, pour augmenter la durée de conservation du sang. Mais ce sucre pose de gros problèmes lors de la stérilisation des flacons, dus à la caramélisation de celui-ci.En 1918 : pendant la Première Guerre mondiale de nombreux progrès ont été faits en médecine et en particulier sur le sang. C’est pendant ces années que les premières « vraies » transfusions ont lieu à grande échelle (transfusions en tenant compte des groupes sanguins). Pendant cette période, coexistent la transfusion « historique », de bras à bras, et les débuts de la transfusion moderne, avec séparation de la phase de recueil du sang chez le donneur de la transfusion effective chez le patient.
En 1928 : Arnault Tzanck fonde le premier Centre de transfusion sanguine à l’hôpital Saint-Antoine, sous le nom d’Œuvre de la Transfusion Sanguine d’Urgence. Le centre réalisera 262 transfusions en 1929, 3.738 en 1932 et plus de 35.000 en 1948. Dès 1938, il étudie le problème de la conservation du sang.
En 1936 : Norman Bethune créa la première banque de sang en Europe le 23 décembre 1936. Il invente le concept de collecte mobile (en pratique, les collectes ont lieu à l’arrière du camion). Beaucoup de voies nouvelles sont explorées, dont certaines se révèlent des impasses, telle l’utilisation de sang de cadavre en 1936. En 1940 : Karl Landsteiner et son compatriote Wiener découvrent ensemble le facteur rhésus du nom du singe de race macaque ayant servi à l’expérience. Les transfusions deviennent de plus en plus sûres pour les receveurs.
En 1940 : Edwin Cohn met au point une technique de fractionnement du plasma en ses différentes protéines, permettant ainsi la préparation d’albumine, stockée, transportée et utilisée facilement sur le théâtre des opérations.En 1943 : Loutit et Mollison mettent au point la solution de conservation (solution dite « ACD » pour Acide citrique, Citrate, et Dextrose) qui permet de conserver le sang total pendant 21 jours.
En 1951 : Mollison effectue la première transfusion avec du sang congelé puis décongelé.
En 1952 : Walter et Murphy décrivent la première poche à sang en matière plastique, en remplacement des flacons de verre. Cette technologie révolutionnaire à l’époque mettra plus de 20 ans à prendre sa place, mais aujourd’hui, on ne pourrait imaginer de transfusion sans elle.
En 1956 : Afin d’améliorer la sécurité transfusionnelle, il est réalisé sur les dons : les groupes sanguins ABO (et antigènes C c E e si la personne était de rhésus négatif), le dépistage de la Syphilis et la détermination de l’hématocrite.
En 1959 : Détection des Anticorps immuns anti A et B
En 1962 : le CPD (Citrate, Phosphate, Dextrose) est additionné avec l’adeline afin d’augmenter la conservation du sang jusqu’à 35 jours
En 1971 : Virus de l’hépatite B : Dépistage de l’antigène HBsEn 1971 : Un groupe à Boston développe la première méthode d’aphérèse semi-automatique pour le prélèvement de plaquettes
En 1978 : Mise au point de la solution SAG (Saline, Adeline, Glucose) et sera après accouplée avec du mannitol (SAG-mannitol), permettant une conservation du sang de 42 jours
En 1983 : Recherche des anticorps anti-érythrocytaires
En 1985 : Détection des anticorps anti-VIH
En 1986 : Paludisme : Détection des anticorps anti-paludéens
En 1988 : Virus des hépatites B et C, Dosage ALAT et Détection anticorps anti-HBc
En 1989 : Détection du Virus HTLV (Anti-HTLV 1-2) aux Antilles et en Guyane, en 1991 en métropole
En 1990 : Détection des anticorps anti-VHCDe 1985 à 1990 (affaire du sang contaminé) : 4400 personnes sont contaminées par le virus du sida après administration de produits sanguins.
En 1993 (janvier) : de nombreuses lois sont signées pour garantir la sécurité des donneurs et des receveurs lors du don et de la transfusion. Le gouvernement veut encourager les dons pour pouvoir sauver le maximum de vies et pour éviter une pénurie.
En 1998 (avril) : filtration systématique des prélèvements de sang (sang total, plasmas, plaquettes) afin d’éliminer les globules blancs (déleucocytation).
En 2000 (janvier) : création de l’Établissement Français du Sang, opérateur unique de la transfusion sanguine en France. Les employés ne sont pas bénévoles, ils sont salariés de l’Établissement.
En 2001 (juillet) : un dépistage systématique très sensible (dit génomique) du virus du SIDA et de l’hépatite C est fait sur chaque don. Cette recherche directe du virus par biologie moléculaire permet de dépister une éventuelle contamination du donneur avant sa séroconversion (apparition des anticorps).
En 2003 : virus de l’hépatite C : Arrêt du dosage des ALAT
En 2005 : Virus de l’hépatite B : Dépistage du génome viral unitaire du VHB dans les DOM
En 2006 : Maladie de Chagas : Dépistage Anti-T.cruzi aux DOM AntillesEn 2007 : Maladie de Chagas : Dépistage Anti-T.cruzi si séjour zone endémique
En 2008 : Dosage de l’hémoglobine et hémogramme lors du don de sang
https://www.historyandheadlines.com/june-15-1667-first-human-blood-transfusion-sheeps-blood/
https://www.wired.com/2007/06/june-15-1667-first-human-blood-transfusion-is-performed/