[21 mai – 28 juillet] 1871 – Les troupes régulières françaises attaquent la Commune de Paris.17 000 meurentAprès la reddition de la moitié de l’armée française du Rhin et de l’empereur Napoléon III à Sedan le 2 septembre 1870, les armées allemandes se précipitent pour investir Paris. Le 18 septembre, ils avaient bouclé la capitale française. La seule autre force française importante, l’armée de la Loire, se retira à Metz, où elle aussi fut bientôt assiégée. Les autres grandes forteresses françaises sont également investies. Un seul corps d’armée mobile est resté dans le pays.La reddition de Sedan a effectivement mis fin au Second Empire et, avec elle, l’ordre politique de la France s’est effondré. L’opposition à l’empereur proclame aussitôt un « gouvernement de la défense nationale », dirigé par le général Louis Trochu, gouverneur militaire de Paris. Il n’avait aucune base dans le sentiment populaire et se composait uniquement de ces députés parlementaires qui étaient à Paris lorsque l’empereur fut fait prisonnier. En l’absence d’une direction nationale acceptée, de nouveaux organes de gouvernement doivent être constitués tandis que les militaires français lèvent de nouvelles unités dans les provinces. Les instincts du gouvernement de la Défense nationale, cependant, étaient de faire la paix avec les Allemands le plus rapidement possible. Mais de nombreux Français patriotes se souviennent des événements de 1793, lorsque des citoyens-soldats à peine formés s’étaient ralliés à la défense de la France alors qu’une force mixte d’Autrichiens, de royalistes et d’Allemands envahissait pour restaurer le roi Louis XVI sur le trône. Animées d’un élan révolutionnaire, les nouvelles armées populaires avaient écrasé les envahisseurs à Valmy. Près de 80 ans plus tard, il semblait à beaucoup que si seulement la volonté du peuple pouvait être mobilisée et les armes distribuées, la nation française se soulèverait comme une seule et expulserait les Allemands. Des milliers de Français s’enrôlent dans des unités de la Garde nationale constituées à la hâte, dirigées parfois par des officiers professionnels et des sous-officiers, sinon par des chefs autoproclamés de qualité mixte. il semblait à beaucoup que si seulement la volonté du peuple pouvait être mobilisée et les armes distribuées, la nation française se soulèverait comme une seule et expulserait les Allemands. Des milliers de Français s’enrôlent dans des unités de la Garde nationale constituées à la hâte, dirigées parfois par des officiers professionnels et des sous-officiers, sinon par des chefs autoproclamés de qualité mixte. il semblait à beaucoup que si seulement la volonté du peuple pouvait être mobilisée et les armes distribuées, la nation française se soulèverait comme une seule et expulserait les Allemands. Des milliers de Français s’enrôlent dans des unités de la Garde nationale constituées à la hâte, dirigées parfois par des officiers professionnels et des sous-officiers, sinon par des chefs autoproclamés de qualité mixte.Le problème parisien
Parce que Paris avait été gouverné directement par le gouvernement national, l’effondrement de l’Empire signifiait que l’administration locale dans la capitale et la plus grande ville de France a également disparu, tout comme les armées allemandes s’installaient pour un siège. Parce que les Parisiens désapprouvaient la teneur conservatrice et anti-guerre du gouvernement de la Défense nationale, le gouvernement décampa à Versailles, à 15 miles de Paris et bien au-delà de la portée des foules en colère. La plupart des membres du gouvernement avaient plus peur de la populace parisienne que des armées prussiennes qui avaient assiégé Paris. Bien qu’il y ait peu de réguliers disponibles, Paris est fortement défendu – du moins sur le papier – par des milliers de gardes nationaux, dont la qualité des unités varie considérablement. De nombreux gardes étaient politiquement radicaux. Peu d’entre eux étaient bien formés, bien disciplinés ou bien dirigés. Les ouvriers de Paris soupçonnent leurs supérieurs sociaux de s’être secrètement ligués avec les envahisseurs. En effet, beaucoup ont été stupéfaits par la facilité avec laquelle les armées d’un état aussi secondaire que la Prusse avaient écrasé celles de la France, une nation qui, aussi récemment qu’en 1814, avait gouverné près de la moitié de l’Europe ; pour eux, seule la trahison – et non l’incompétence, comme c’était le cas en réalité – aurait pu être responsable. Dès le 31 octobre, une foule soupçonnant une trahison tente de s’emparer de la mairie de Paris. Pendant le siège de quatre mois qui a suivi, les ouvriers se sont souvent révoltés violemment pour du pain. La ville étant menacée de famine après le nouvel an, les Allemands ont ouvert un bombardement le 5 janvier. beaucoup étaient étonnés de la facilité avec laquelle les armées d’un État aussi médiocre que la Prusse avaient écrasé celles de la France, une nation qui, aussi récemment qu’en 1814, avait gouverné près de la moitié de l’Europe ; pour eux, seule la trahison – et non l’incompétence, comme c’était le cas en réalité – aurait pu être responsable. Dès le 31 octobre, une foule suspectant une trahison tente de s’emparer de la mairie de Paris. Pendant le siège de quatre mois qui a suivi, les ouvriers se sont souvent révoltés violemment pour du pain. La ville étant menacée de famine après le nouvel an, les Allemands ont ouvert un bombardement le 5 janvier. beaucoup étaient étonnés de la facilité avec laquelle les armées d’un État aussi médiocre que la Prusse avaient écrasé celles de la France, une nation qui, aussi récemment qu’en 1814, avait gouverné près de la moitié de l’Europe ; pour eux, seule la trahison – et non l’incompétence, comme c’était le cas en réalité – aurait pu être responsable. Dès le 31 octobre, une foule suspectant une trahison tente de s’emparer de la mairie parisienne. Pendant le siège de quatre mois qui a suivi, les ouvriers se sont souvent révoltés violemment pour du pain. La ville étant menacée de famine après le nouvel an, les Allemands ont ouvert un bombardement le 5 janvier. Pendant le siège de quatre mois qui a suivi, les ouvriers se sont souvent révoltés violemment pour du pain. La ville étant menacée de famine après le nouvel an, les Allemands ont ouvert un bombardement le 5 janvier. Pendant le siège de quatre mois qui a suivi, les ouvriers se sont souvent révoltés violemment pour du pain. La ville étant menacée de famine après le nouvel an, les Allemands ont ouvert un bombardement le 5 janvier.Trois semaines plus tard, le 27 janvier, deux bataillons de gardes ont dirigé une foule qui a tenté de s’emparer de l’hôtel de ville, mais d’autres gardes les ont repoussés. Le même jour, le gouvernement de la Défense nationale a accepté l’offre allemande d’un armistice et d’une paix basée sur des conditions sévères. Ceux-ci comprenaient le paiement d’une énorme indemnité ; occupation d’une grande partie de la France; la reddition de Paris ; et la cession de deux provinces, l’Alsace et la Lorraine. Le 1er mars, les Allemands ont proclamé le Second Empire allemand (le « Second Reich ») dans la Galerie des Glaces de Versailles et les soldats allemands ont défilé triomphalement dans Paris. Par la suite, conformément aux termes du traité, les unités allemandes sont restées en place en dehors de Paris. Au cours de l’armistice de 21 jours qui a suivi, des élections ont eu lieu pour qu’une assemblée nationale se réunisse à Bordeaux, où le gouvernement avait fui après l’investissement de Paris. La nouvelle assemblée déciderait d’accepter ces conditions ou de continuer la guerre.Les élections ont eu lieu et un nouveau gouvernement a été formé à Bordeaux sous Adolphe Thiers, 73 ans, parlementaire vétéran et opposant à l’empereur. Thiers accepta les termes allemands, qui furent signés à Versailles le 10 mars. La nouvelle assemblée s’est déplacée de Bordeaux à Versailles entre le 10 et le 20 mars, après quoi elle a ratifié les conditions convenues par Thiers.Le début de la CommuneBeaucoup de Parisiens se méfiaient de Thiers parce qu’il était monarchiste ; son gouvernement, fondé sur des votes ruraux, ne représentait guère la France urbanisée. En 1834 déjà, alors ministre de l’intérieur, il avait été confronté à une grave insurrection à Lyon : il y réprima l’insurrection mais, espérant attirer les radicaux parisiens au grand jour, éteignit le mot que les rebelles lyonnais l’emportaient. Ils l’ont obligé en se révoltant. Thiers se mit alors à les écraser sans pitié. C’était l’homme désormais chargé de diriger la France et de remettre de l’ordre dans sa capitale.Le fait matériel que la population était au bord de la famine s’ajoutait à l’effervescence politique. Bien que les Allemands laissent désormais passer la nourriture dans la ville, les citoyens n’ont pas les moyens de l’acheter et les réserves de provisions se révèlent bien plus petites que ce que le gouvernement avait estimé. Le jour de la capitulation, il ne restait probablement pas plus d’une semaine de nourriture pour nourrir la population de la plus grande ville de France. Pendant le siège, les étrangers avaient remarqué l’odeur omniprésente vaguement mi-sucré, mi-pourrie produite par la cuisson de la viande de cheval. Les Parisiens les plus pauvres avaient mangé des chiens et des chats. Pour éviter la catastrophe, les Allemands détournent les rations de l’armée vers les Parisiens affamés.Le foyer
Parmi les signes les plus alarmants de troubles à Paris, figure l’attitude de la garde nationale. Ses bataillons formés à la hâte et mal dirigés avaient été organisés après la défaite de l’armée régulière à l’automne précédent. Pendant l’armistice, les gardes ont organisé plusieurs manifestations suggérant qu’ils étaient tout sauf des soldats fidèles au gouvernement élu de Bordeaux. À partir du 24 février, les gardes ont manifesté contre les rumeurs – tout à fait exactes – selon lesquelles le gouvernement visait à les désarmer et à les dissoudre. Le 25 février, un défilé massif de la Garde nationale a commencé, qui a duré huit heures. Quelque 300 000 Parisiens ont pris part à la manifestation, qui a commencé assez symboliquement à la place de la Bastille, le lieu de l’émeute qui avait déclenché la Révolution française en 1789. Dans une indication de ce qui allait arriver, la foule a lynché un ancien policier. Le même jour, une autre foule a fait irruption dans une prison pour libérer des prisonniers politiques et autres, tout comme la foule à la Bastille. Plus important encore, des gardes indisciplinés sont descendus dans divers parcs d’artillerie de la ville pour récupérer les canons que les Allemands s’apprêtaient à emporter. Ils déménagent quelque 200 pièces sur les hauteurs de Montmartre.À cette époque, les bataillons les plus à gauche de la Garde nationale étaient réunis sous un organe exécutif se faisant appeler le Comité central de la Garde nationale. En effet, le Comité central équivalait à un ministère parallèle de la guerre. En plus de ce développement, de nombreux bataillons recrutés dans les quartiers de la classe moyenne s’étaient désormais dissous, de sorte que le Comité central avait une emprise potentiellement puissante sur la Garde à moitié formée, dont les éléments politiquement les plus fiables se rétrécissaient au fil des semaines. D’une faible valeur militaire, les gardes étaient potentiellement très dangereux dans toutes les hostilités internes. Début mars, le gouvernement de Bordeaux a conclu qu’il était temps de réaffirmer son contrôle sur la Garde nationale. Après son déménagement à Versailles (entre le 10 et le 20 mars), il a recherché des preuves de la fiabilité de la Garde nationale et a demandé aux chefs des 260 bataillons de Paris de se présenter à Versailles. Une trentaine seulement le firent, preuve du peu de Paris qui reconnaissait l’autorité de Versailles.Le gouvernement de Versailles a procédé à l’adoption d’une législation qui aliénait davantage Paris. Il suspendit divers journaux de gauche publiés à Paris et annula les ordonnances parisiennes qui avaient suspendu le remboursement des dettes pendant le siège. Selon le gouvernement de Versailles, ces dettes et arriérés de loyer étaient désormais payables en seulement 48 heures. Peut-être plus important encore, le gouvernement a réduit le salaire des gardes nationaux, qui équivalait à une sorte d’allocation sociale. Lorsque cela a été interrompu par le gouvernement de Versailles, beaucoup sont devenus convaincus qu’il fallait faire quelque chose.Pour Thiers, l’une des choses inquiétantes à propos de Paris et du tempérament de sa population était la collection de pièces d’artillerie planquées dans la ville. En arrivant à Paris le 15 mars, Thiers décide que toute l’artillerie de Paris, la plupart à Montmartre, doit être déplacée vers la campagne, c’est-à-dire sous le contrôle des unités de l’armée régulière dépendant du gouvernement de Versailles. Des officiers de l’armée avaient déjà tenté de récupérer les canons une fois (le 8 mars), mais les gardes avaient refusé de les rendre et les réguliers retournèrent docilement à Versailles. En raison de cet échec antérieur, Thiers rassemble une colonne de quelque 3 000 gendarmes et 15 000 réguliers pour prendre les canons. Placés sous le commandement de la garnison parisienne, le général Joseph Vinoy, les réguliers devaient également désarmer les gardes nationaux.Pour cette mission, le général Vinoy a divisé ses forces en quatre «divisions», bien que ces formations n’aient que nominalement une force de division. Le 18 mars, Vinoy en a envoyé un pour occuper deux quartiers populaires particulièrement agités, un autre dans le quartier de la Bastille, un troisième pour couvrir l’hôtel de ville et un quatrième pour prendre les canons de Montmartre. Malheureusement, ces troupes étaient des recrues inexpérimentées. Ils n’étaient pas non plus beaucoup plus fiables politiquement que les gardes qu’ils étaient chargés de déplacer. Alors même qu’ils défilaient dans Paris, les soldats se moquaient des gendarmes, représentants des forces de l’ordre et du gouvernement. Nominalement forte de deux brigades, la division Montmartre fraternise avec la Garde nationale parisienne et part sans les canons. Deux généraux âgés supervisant l’action avortée ont été saisis par la foule et lynchés.Les gardes nationaux avaient reconnu ce coup manqué pour ce qu’il était, un attentat à leur pouvoir. Si l’Assemblée nationale était à Versailles, les organes administratifs de la France étaient restés dans les ministères à Paris. Encouragés par l’échec des plans de Vinoy, les gardes nationaux marchent alors sur le ministère des Affaires étrangères dans le centre de Paris, où Thiers dirige les événements. Apprenant cela, Thiers et les membres de son cabinet sortirent par l’arrière du bâtiment et se retirèrent de Paris, où ils furent rejoints par de nombreux membres de son gouvernement ainsi que par des bureaucrates. Le gouvernement avait abandonné la capitale.La CommuneL’autorité gouvernementale ayant ainsi disparu, le conseil municipal – la Commune – a pris le pouvoir immédiatement, bien que sa règle n’ait été proclamée que le 28 mars. La Commune a immédiatement abrogé la législation exigeant le paiement des dettes et des arriérés de loyer pour la durée du siège.
Il peut être utile à ce stade d’expliquer la signification du terme Commune. Au sens strict, la Commune était le gouvernement communal de la ville, par opposition à la préfecture imposée à la capitale par le gouvernement national. Il n’y a aucun moyen de transmettre cette relation exacte aux Américains, sauf pour leur rappeler que le district de Columbia a été pendant de nombreuses années administré directement par le Congrès et ses fonctionnaires nommés et non élus. Contrairement à cette administration nationale d’une localité, une tradition opposée d’autonomie communale s’était développée. Pendant la phase la plus sanglante de la Révolution française, la foule parisienne dirigeait la ville, se faisant appeler la Commune. Ici, le terme a acquis le fret révolutionnaire qui a survécu à la Terreur elle-même. Sous le Second Empire, la Commune avait été rappelée pour protester contre la politique du gouvernement.Pendant quelques jours, le gouvernement et la Commune ont tenté de négocier un règlement, mais les demandes de la Commune étaient inacceptables pour Versailles et vice versa. La Commune recherchait l’autonomie fonctionnelle à l’intérieur de la France ; l’assemblée de Versailles cherche à rétablir son autorité sur la municipalité. La Commune a demandé la fin de la préfecture de police (c’est-à-dire de la police qui relevait du gouvernement national). Il voulait également institutionnaliser ses propres forces armées, la Garde nationale, permettant à la Garde de nommer ses propres dirigeants et de se réorganiser. Elle exigeait aussi que le gouvernement légitime proclame une république ; c’était un point d’achoppement, car de nombreux conservateurs français – y compris ceux au pouvoir à Versailles – voulaient à cœur restaurer la monarchie.Une manifestation de partisans du gouvernement a provoqué un affrontement avec des gardes nationaux le 21 mars. Seulement une douzaine de marcheurs ont été tués, mais l’événement a aigri l’ambiance de la ville et a convaincu Thiers qu’il devrait utiliser la force pour écraser la rébellion. De son côté, la Commune a organisé des élections qui ont rendu des représentants dominés par des extrémistes radicaux. Les dirigeants de la Commune étaient un mélange de radicaux politiques d’intensités diverses : anarchistes, intellectuels, exilés étrangers et même des femmes. Seuls quelques-uns étaient marxistes ; presque tous défendaient la classe ouvrière urbaine, plus dans l’esprit de 1789 que de 1917. Leur législation couvrait toute la gamme de l’interdiction des jeux de hasard, la dissolution de l’Église catholique, l’imposition de la peine de mort pour pillage, jusqu’à une ordonnance interdisant aux Parisiens de se soulager ailleurs que dans les urinoirs publics. La Commune a aboli la conscription pour l’armée mais a exigé que tous les citoyens s’inscrivent au service de la Garde nationale.En quelques jours, ces événements déclenchèrent des rébellions sympathiques ailleurs en France, notamment à Marseille, Lyon, Toulouse et Narbonne. Aucune de ces épidémies n’a duré plus de quelques jours avant d’être supprimée.
Les contre-révolutionnairesThiers n’avait aucune envie de négociations prolongées. Conservateur à la mémoire longue, il se souvient de ce qui s’est passé à Vienne en 1848 lorsque la populace s’est emparée de la capitale de l’empire des Habsbourg. Il avait fallu une armée russe et un épouvantable bombardement d’artillerie pour briser le dos des forces rebelles, permettant au gouvernement de reprendre le contrôle de sa capitale et de sa ville la plus importante. Ce que les Habsbourg avaient fait avec l’aide russe, Thiers se préparait maintenant à le faire, idéalement avec des unités françaises seules. Cependant, les choses n’allaient pas bien pour le gouvernement. Thiers avait relativement peu de troupes à Versailles, environ 60 000 hommes seulement, et même cela dépassait le total autorisé par le gouvernement par le traité de paix récemment signé avec l’Allemagne. Après le décampement des chefs du gouvernement à Versailles le 18 mars,En quelques jours, cependant, Thiers et le gouvernement ont commencé à regagner leur confiance. Pour commencer, les Versaillais réoccupent la forteresse Saint-Valérien dont les canons dominent la ville. Les communards ne firent aucun geste pour la reprendre. Les réguliers commencent à reconnaître les forts tenus par la Commune et les escarmouches commencent fin mars. Les gardes nationaux s’en tirent mal dans ces échauffourées et cèdent la place aux forces gouvernementales, qui s’emparent très tôt d’un pont vital à Neuilly.Ces succès des forces de Versailles, cependant, ont galvanisé la Commune pour qu’elle se prépare à se défendre contre ce qui promettait d’être une contre-attaque vigoureuse. Le 3 avril, les Communards tentent enfin de faire ce qu’ils auraient dû faire le premier jour : attaquer Versailles. En cela, cependant, ils n’ont pas réussi. Les canons des forteresses tenues par le gouvernement ont creusé des trous dans leurs rangs et la cavalerie gouvernementale a abattu les gardes nationaux en fuite. Il était déjà évident que dans les conflits civils, les lois ordinaires de la guerre entre les nations seraient ignorées. Les prisonniers blessés recevaient généralement le coup de grâce. Les commandants d’une des premières unités à se rendre ont été priés de s’identifier. Quand ils l’ont fait, ils ont été abattus. Les prisonniers communards portant n’importe quel vêtement de l’uniforme de l’armée régulière ont été abattus.Bien que les forces de Versailles aient pu continuer vers Paris, Thiers s’est retenu pour se regrouper. Incertain de la loyauté de l’armée, il voulait plus de troupes avant de tenter de reprendre Paris. Pour lever des forces supplémentaires, cependant, il avait besoin de la permission des Allemands pour étendre l’armée française. C’était à venir: Bismarck, alarmé par le spectre de la Révolution rouge à la vue de l’armée allemande, accepta de permettre aux Français d’étendre leurs forces, d’abord à 80 000, puis à 110 000 et enfin à 170 000. De plus, il a accepté de renvoyer 400 000 prisonniers de guerre français afin qu’ils puissent rejoindre l’armée pour ce dernier acte de la guerre franco-prussienne. A la fin du mois, Thiers compte quelque 130 000 réguliers et le 6 avril les place sous le commandement du feld-maréchal Patrice MacMahon.
Malgré son nom écossais-irlandais, MacMahon était français. Vétéran des combats d’Afrique du Nord et de la guerre de Crimée, il avait commandé l’armée française du Rhin. Avec l’empereur, il s’était rendu à Sedan, mais maintenant il était de retour et soucieux de restaurer sa réputation. En tant que général le plus haut gradé de l’armée, il était bien placé pour superviser l’assaut imminent sur Paris.
Pierre Bitoun, an #Antifa member in France got a 10 month suspended sentence recently for attacking a 2021 Catholic religious event
The event honored the 150th anniversary of the Archbishop of Paris being murdered by the 1871 Paris Commune, which was violently anti-religious https://t.co/cQhgOr0t0l pic.twitter.com/tRYJXpnnIo
— AntifaWatch (@AntifaWatch2) September 5, 2023
De leur côté, les Communards, après leur revers du 3 avril, réorganisent et regroupent leurs forces. Un nouveau commandant militaire, un soldat de fortune nommé Gustave-Paul Cluseret, fait tout ce qu’il peut pour éliminer les officiers incompétents et organiser un état-major central, des services d’ambulance, un économat et des communications. Néanmoins, la Garde nationale restait au fond un assemblage d’unités localisées, des hommes des quartiers unis par l’amitié plus que par l’idéologie et peu enclins à accepter autre chose que l’autorité locale. Cluseret a également divisé les unités de la Garde nationale, séparant les hommes de plus de 40 ans en bataillons sédentaires et réservant les hommes plus jeunes aux bataillons mobiles. Les Communards s’en sont mal sortis dans le combat ouvert qui s’est poursuivi dans les faubourgs, mais en combattant sur leur propre terrain et derrière des barricades, ils ont tenu bon.
Un autre aspect de la Commune mérite d’être mentionné : sa prise d’otages. L’une des grandes attitudes culturelles fédératrices du radicalisme parisien est son anticléricalisme intensif. Début avril, la police de la Commune arrête l’archevêque de Paris et procède à une rafle massive de prêtres et de religieux. Un interrogatoire célèbre mérite d’être relaté :Policier : Quelle est votre profession ?
Prêtre : Serviteur de Dieu.
Policier : Où habite votre maître ?
Prêtre : Partout.
Policier : (à un commis) Enlevez ça. Père X, se décrivant comme serviteur d’un appelé Dieu, un vagabond.Bien que cela n’ait jamais été dit ouvertement, l’archevêque et les prêtres étaient des otages contre le gouvernement. La prise de l’archevêque visait également à obtenir la libération du vétéran révolutionnaire Auguste Blanqui, détenu par le gouvernement. Thiers, cependant, voit dans le vieux révolutionnaire un chef potentiel de la Commune et refuse de commercer.À la mi-avril, Thiers avait rassemblé suffisamment d’artillerie lourde et de munitions à Versailles pour commencer un bombardement de Paris. Beaucoup de ses canons étaient des canons navals lourds tenus par des Marines. Les canons du gouvernement ont bombardé Paris au hasard, frappant ironiquement les quartiers bourgeois aussi souvent que les quartiers difficiles. Aussi brutal qu’ait été le bombardement allemand pendant la guerre, le bombardement désormais infligé à Paris lui correspondait facilement. Les bombardements poussent de plus en plus de Parisiens à abandonner la ville, ne laissant derrière eux que les Communards les plus déterminés et les Parisiens les plus démunis. Mais comme le XXe siècle le démontrera à maintes reprises, le bombardement des zones urbaines a raffermi le moral de ceux qui sont restés, poussant beaucoup de ceux qui étaient restés neutres à se jeter dans leur sort avec la Commune.Ayant été ministre de l’intérieur lors de la construction des forts parisiens, Thiers connaît les points faibles du système de défense de la ville et identifie le pont sur la Seine au Pont-de-Jour, à l’extrême sud-ouest de Paris, comme son talon d’Achille. Sous le couvert d’une trêve de 24 heures pour évacuer les Parisiens affamés, MacMahon a transféré le gros de son artillerie au point faisant face au Fort Issy tenu par les Communards, qui couvrait le pont. Le 26 avril, pas moins de 53 batteries ouvrent le feu et le réduisent rapidement en décombres. Le 30 mars, la garnison évacue le fort. Cluseret n’avait pas ordonné ce déménagement, mais pour cela il a été arrêté. Des rumeurs ont balayé la ville qu’il avait vendu au gouvernement. Il ne l’avait pas fait et ses troupes mobiles réoccupaient le fort alors que les forces de l’ordre se préparaient à attaquer Paris. Néanmoins,Rossel a immédiatement ordonné la construction d’un nouvel anneau de barricades à l’intérieur des remparts existants au cas où les forces gouvernementales pénétreraient la première ligne de défense. Rossel tenta également de concentrer et de centraliser les 1 100 pièces d’artillerie disséminées dans la ville. Beaucoup étaient hors service avec leurs blocs de culasse stockés dans des arsenaux ailleurs à Paris, de sorte que les seules armes facilement disponibles étaient des pièces légères qui se sont mal comportées contre l’artillerie lourde du gouvernement. En outre, Rossel a commencé à travailler dans la ville sur trois citadelles : au Trocadéro, à Montmartre et au Panthéon sur la rive gauche. Ici, les communards pourraient prendre une position définitive si nécessaire. Il a placé la défense des remparts de la ville sous le commandement tactique direct d’une paire de ses émigrés polonais les plus talentueux, jeunes vétérans de la rébellion polonaise de 1863. C’étaient des hommes habitués à des combats désespérés contre des forces désespérées. Reconnaissant qu’une défense purement passive permettrait aux forces gouvernementales de se masser à tout moment, Rossel a élaboré un plan pour organiser les bataillons de la Garde nationale en «groupes de combat», chacun de cinq bataillons, commandés par un colonel et soutenus par quelque 40 canons. Malheureusement, les unités de la Garde nationale restent méfiantes à l’égard de la direction centrale et refusent pour la plupart de servir dans les quartiers de Paris autres que ceux où elles habitent. chacun de cinq bataillons, commandés par un colonel, et appuyés par quelque 40 canons. Malheureusement, les unités de la Garde nationale restent méfiantes à l’égard de la direction centrale et refusent pour la plupart de servir dans les quartiers de Paris autres que ceux où elles habitent. chacun de cinq bataillons, commandés par un colonel, et appuyés par quelque 40 canons. Malheureusement, les unités de la Garde nationale restent méfiantes à l’égard de la direction centrale et refusent pour la plupart de servir dans les quartiers de Paris autres que ceux où elles habitent.Face au désastre, la Commune se réorganise alors politiquement, formant le 1er mai un Comité de salut public. Nommé d’après le gouvernement révolutionnaire qui avait sauvé la France en 1793, il s’agissait d’un corps de cinq hommes chargé de superviser la défense et l’administration de Paris. Cette mesure, dont le nom rappelle la phase la plus brutale de la Révolution française, prépare le dernier acte. Pour rappeler son passé glorieux, le Comité commence alors à dater ses documents à la manière du calendrier proclamé par la Révolution, par exemple en rebaptisant le 15 mai le 15 floréal an 79 (après 1792). Moins glorieusement, la police de la Commune se lance dans une chasse systématique aux saboteurs et traîtres potentiels. En seulement trois semaines, la police du Comité de salut public avait arrêté 3 000 prisonniers politiques. Le Comité supprima aussi un à un les journaux hostiles. Pire, la Commune se tourna vers le vandalisme officiel. Il a abattu la colonne Vendôme, érigée par Napoléon pour commémorer ses grandes victoires terrestres de 1805.Cependant, le Comité n’a pas trouvé plus facile de prendre des décisions que la Commune au complet. Dégoûté de voir ses propres ordres annulés à maintes reprises, le colonel Rossel a démissionné le 8 mars. Ce jour-là, Fort Issy est tombé aux mains des forces de MacMahon. Informé qu’il allait passer en cour martiale, Rossel disparut. Dans la ville, l’ordre public commençait à s’effondrer. En dépit de la loi, des foules de pillards saccagèrent méthodiquement hôtels et résidences privées. Des voix s’élèvent pour réclamer la démolition de la cathédrale Notre-Dame. Les conservateurs du Louvre ont caché des œuvres d’art importantes. L’espionnage a également augmenté et les citoyens en ont profité pour dénoncer leurs voisins et collègues. Thiers a tenté de renverser les dirigeants de la Commune en versant d’énormes pots-de-vin, et certaines des disputes au sein de la Commune ont en effet été causées par des provocateurs à sa solde. Même sans hystérie publique, la police a arrêté des suspects au hasard et les a jetés en prison. Le peintre Auguste Renoir dessinait au bord de la Seine lorsque des gardes nationaux l’ont repéré et arrêté comme espion potentiel. Il a été traîné dans un commissariat qui maintenait un peloton d’exécution permanent pour des cas comme le sien, mais heureusement, le préfet de police de Paris a reconnu Renoir et a ordonné sa libération.Fin de partie : semaine sanglante
Le 13 mai, les troupes de MacMahon prennent Fort Vanves. Les troupes gouvernementales avaient ailleurs percé des défenses âprement disputées. Le temps était parfait pour les opérations militaires et la pression pour attaquer Paris grandit. Bismarck a dit à Thiers que si les Français ne se dépêchaient pas, les Allemands seraient heureux de faire le travail eux-mêmes.L’assaut final, cependant, a commencé pour une raison presque bizarre. Le 21 mai, un ingénieur parisien opposé à la Commune découvrit que la Commune avait laissé le pont du Pont-de-Jour sans surveillance et monta rapidement et commença à agiter un drapeau blanc. Un officier de Versailles s’avança, apprit la nouvelle, la confirma et en informa MacMahon. Étonnamment, les forces gouvernementales n’avaient pas maintenu la surveillance, mais MacMahon a rapidement reconnu l’importance de ces renseignements. Les forces gouvernementales ont rapidement traversé le pont et se sont déversées dans la ville.Malgré les efforts antérieurs de Rossel, l’anneau intérieur des barricades défensives n’avait jamais été achevé. Ces barricades qui avaient été érigées défendaient des quartiers, pas la ville dans son ensemble. Les rues de Paris qui se croisent obliquement, semblables à celles de Washington, DC, permettaient aux habitués de tourner facilement une barricade en se rendant ailleurs dans le quartier. En quelques heures, avant l’aube du 22 mai, MacMahon avait fait entrer 70 000 hommes dans Paris et s’était emparé des hauteurs du Trocadéro. Il a également ouvert cinq brèches dans les murs du côté nord de la ville, car les Allemands avaient laissé ses hommes passer près de leurs lignes à cet effet. En désespoir de cause, les chefs de la Commune font construire des barricades, parfois par des citoyens enrôlés à la baïonnette. Avec la population en panique et craignant la trahison, les communards ont travaillé avec une fureur désespérée pour ensacher les bâtiments et les routes clés. Ils ne pouvaient cependant pas créer un système de défense organisé. Les canons massés de la Commune à Montmartre, par exemple, sont restés silencieux pendant de précieuses heures. Un grand nombre de mitrailleuses, la mitrailleuse française qui aurait pu tuer de nombreux soldats gouvernementaux, sont restées tranquilles à Montmartre. La direction de la Commune avait supposé que l’assaut, lorsqu’il arriverait, serait une attaque frontale à un point où la Commune serait en mesure de rallier suffisamment de gardes nationaux pour arrêter la marée. Au lieu de cela, MacMahon a exécuté une série de mouvements tournants qui ont pris des positions préparées et des barricades d’un flanc ou de l’arrière. Seule une défense mobile coordonnée aurait pu tenir les forces gouvernementales à distance, mais la Commune était incapable d’une telle tactique. Comme en 1848, les radicaux se sont battus et sont morts sur des barricades dans leurs propres quartiers. A la tombée de la nuit du lundi 22 mai, le désespoir de la position de la Commune était évident.Thiers et MacMahon, cependant, ont procédé avec prudence. Ils craignaient des rumeurs sans fondement selon lesquelles les Communards avaient piégé des routes et des bâtiments principaux et continuaient de douter de la fiabilité de leurs forces, composées de soldats inexpérimentés et de prisonniers de guerre de retour dont le moral et l’endurance étaient incertains. Les communards, en revanche, se battaient désormais avec acharnement, du moins lorsqu’ils défendaient leurs propres quartiers. Sachant ce qui leur arriverait s’ils étaient capturés, ils se sont battus avec le courage des désespérés.
Thiers a juré que la justice serait exécutée rapidement et sûrement. De manière inquiétante, il a averti que « l’expiation sera complète. Elle aura lieu au nom de la loi, par la loi et dans la loi ». Hormis la première phrase, il n’aurait pas pu être plus trompeur. Le bain de sang qui a maintenant commencé a dépassé le bilan de la Grande Terreur de 1793 et de la Révolution russe de 1917.Au matin du 23 mai, une autre journée de temps parfait, les forces gouvernementales s’étaient emparées du tiers ouest de Paris. Lentement, ils se frayèrent un chemin vers le centre de Paris, frappant d’abord à gauche, puis à droite. Les propos de Thiers de la veille au soir, désormais publiés sous la forme d’une proclamation, semblent avoir encouragé les soldats à procéder à «l’expiation» sans plus que des hésitations momentanées. Par exemple, après avoir pris Montmartre, les troupes gouvernementales rassemblèrent quelque 49 communards, dont quelques femmes et enfants, les emmenèrent sur les lieux où les deux vieux généraux avaient été lynchés, ordonnèrent aux prisonniers de s’agenouiller devant le même mur et fusillèrent eux. Les rapports de ces atrocités n’ont encouragé que les communards les plus provocants, qui se sont accrochés aux barricades au cœur de Paris sur la place de la Concorde. Les marines postés à l’Opéra ont éliminé nombre de ces insurgés mais n’ont pas pu les déloger. Les forces gouvernementales ont finalement rassemblé 60 canons de campagne au cœur de Paris et les ont amenés à peser sur la position des insurgés. Le feu concentré tua bientôt des dizaines de communards et détruisit la barricade. Le succès de la Marine et d’autres tireurs d’élite abattant des communards derrière leurs barricades a poussé le commandant communard du centre de Paris à ordonner à ses hommes de brûler tous les bâtiments qui pourraient être utilisés pour compromettre une ligne défensive. Pourtant, les forces gouvernementales ont continué. Le feu concentré tua bientôt des dizaines de communards et détruisit la barricade. Le succès de la Marine et d’autres tireurs d’élite abattant des communards derrière leurs barricades a poussé le commandant communard du centre de Paris à ordonner à ses hommes de brûler tous les bâtiments qui pourraient être utilisés pour compromettre une ligne défensive. Pourtant, les forces gouvernementales ont continué. Le feu concentré tua bientôt des dizaines de communards et détruisit la barricade. Le succès de la Marine et d’autres tireurs d’élite abattant des communards derrière leurs barricades a poussé le commandant communard du centre de Paris à ordonner à ses hommes de brûler tous les bâtiments qui pourraient être utilisés pour compromettre une ligne défensive. Pourtant, les forces gouvernementales ont continué.Les communards détestaient tout ce qui touchait à la monarchie. Un commandant a rempli de poudre à canon la plus grande salle du palais des Tuileries de Louis XIV et, le 23 mai, à 22 heures, l’a déclenchée. Avec un énorme rugissement, ce grand bâtiment a disparu. A côté, le Louvre a survécu. D’autres incendiaires ont détruit certains des bâtiments les plus célèbres de Paris : le Palais Royal, le Palais de Justice, le Conseil d’Etat, la Préfecture de Police et le Ministère des Finances. Des pans entiers de la grande ville ont été éventrés. Enfin, l’hôtel de ville, l’un des bâtiments les plus beaux et les plus historiques de Paris, est incendié au petit matin du 24 mai. La météo a ajouté une nouvelle dimension. Il avait été anormalement sec pendant plusieurs semaines, et maintenant un vent fort soufflait. Les feux sautaient de bloc en bloc. Ce qui avait commencé comme une défense de la terre brûlée est devenu un véritable holocauste.Les rumeurs selon lesquelles les communards visaient à détruire toute la ville ont mis en colère les forces gouvernementales, qui pensaient que les femmes spécialement désignées comme incendiaires étaient responsables. Une femme a en fait été appréhendée dans l’acte, et les femmes se sont battues aux barricades aux côtés de leurs hommes. Mais les forces gouvernementales ont pris une terrible vengeance en tirant sur des dizaines de femmes qui sont tombées entre leurs mains. Après avoir saisi une barricade majeure, les troupes gouvernementales ont rassemblé tous les corps des défenseurs, les ont jetés dans la tranchée d’où provenaient les matériaux de barricade, ont ajouté de la chaux vive, puis ont rempli la tranchée, afin qu’ils puissent pousser leur artillerie vers la position suivante. .Heureusement, le Comité de salut public ordonna immédiatement l’évacuation de Notre-Dame. Il a survécu. L’archevêque de Paris n’a pas eu cette chance. Le 24 mai, alors que les forces gouvernementales se rapprochaient de l’hôtel de ville, le chef de la police communarde a ordonné au vieil archevêque et à d’autres otages cléricaux de passer devant un peloton d’exécution. Ne parvenant pas à le tuer de deux volées, le peloton d’exécution lui assène le coup de grâce à la baïonnette.
A midi le mercredi 24, les communards reculent dans de nombreux secteurs, mais restent en place à l’est. Les forces gouvernementales étaient sur leurs talons, tirant sur les communards qui se sont rendus au fur et à mesure qu’ils avançaient. Pourtant, le bombardement de l’Est parisien se poursuit. Menés par un exilé polonais, les Communards résistent avec un courage suicidaire. Un à un, les chefs de la Commune sont tués ou fuient à travers les lignes. Mercredi et jeudi, les tueries sauvages se sont poursuivies. Les propres mitrailleuses de MacMahon ont fait un excellent travail.Les Allemands ont obligé MacMahon le 26 mai en déplaçant quelque 10 000 soldats dans la banlieue est de Paris. Là, ils ont bloqué la dernière ligne de fuite des Communards et neutralisé la dernière forteresse tenue par les Communards à Vincennes. Pourtant, les communards tenaient le 20e arrondissement, un quartier populaire dans lequel hommes, femmes et enfants tenaient des barricades dans des rues étroites et médiévales bien adaptées à cette forme de défense. Dans un avant-goût de ce qui allait se passer à Varsovie et à Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale, les habitants se sont battus vaillamment et les troupes n’ont guère progressé sous la pluie contre des familles qui se battaient comme des animaux piégés. Les communards, qui détenaient plusieurs prisons, ont procédé à l’exécution de leurs otages restants, dont des dizaines de prêtres et de policiers. Une attaque frontale massive des troupes gouvernementales a échoué avec de lourdes pertes, mais l’effort épuisa les dernières munitions des Communards. Ainsi, tôt le lendemain matin, le gouvernement s’empare des derniers bastions communards. C’était le dimanche 28 mai.
#ArchivesHashtagParty time!
Our department works together on various projects a lot; we’re a natural #ArchivesCommunity! Especially when it comes to cleaning dirt off hundreds of 1871 Paris Commune posters. 🙃https://t.co/8ZSdPkqBG3 pic.twitter.com/ARVFzI0zMC— NUL Preservation (@NUL_PresCons) September 1, 2023
Malgré les ordres formels de Thiers et MacMahon à Versailles, les commandants sur place ont ignoré les lois de la guerre et ont régulièrement abattu des prisonniers. Il n’y avait aucune prétention d’entendre des preuves, encore moins une cour martiale. Les Communards blessés sont rapidement tirés d’affaire. Pratiquement aucun prisonnier communard n’arrive jusqu’à Versailles, où il doit théoriquement être jugé. Beaucoup ont été « abattus alors qu’ils tentaient de s’échapper ». Le général qui les a escortés à Versailles était le marquis de Gallifet, un héros de la bataille de Sedan, qui avait également une grande expérience de la guerre brutale au Mexique. Il établit un quartier général au bois de Boulogne, où il triait les prisonniers en leur disant à leur arrivée : « Je suis Gallifet. Vous les gens de Montmartre pouvez me trouver cruel, mais je suis encore plus cruel que vous ne pouvez l’imaginer. » Il a fait aligner des prisonniers et les a inspecté à la manière militaire, en tapotant les individus sur l’épaule. Sans plus tarder, la personne ainsi sélectionnée est conduite au centre de l’axe Paris-Versailles, où un peloton d’exécution spécial s’en occupe. Une femme se jeta à genoux et demanda passionnément grâce. Elle était innocente, dit-elle au général. Il a répondu dans une phrase célèbre : « Madame, j’ai fréquenté tous les théâtres de Paris ; votre jeu ne me fera aucun effet. » Sa méthode de triage de base consistait à sélectionner des hommes aux cheveux gris au motif qu’ils avaient dû combattre en 1848 et s’étaient donc trompés deux fois. Les hommes munis de montres étaient considérés comme de probables « fonctionnaires » de la Commune. Les autres étaient des gens avec une laideur remarquable ou des traits grossiers. Tout Communard ayant servi dans l’armée régulière était, bien entendu,Il était temps pour le gouvernement de commencer sérieusement « l’expiation » promise. Les insurgés ont eu 48 heures pour rendre toutes les armes ; par la suite, toute personne possédant une arme à feu était traitée sommairement. Les Parisiens ont profité de l’occasion pour dénoncer les voisins pour toutes sortes de crimes. Au moins 350 000 ont été dénoncés aux autorités et beaucoup sont morts devant les pelotons d’exécution. Les preuves utilisées étaient fragmentaires ; une épaule décolorée était la preuve d’avoir tiré avec un fusil. Le port d’une paire de bottes militaires s’est avéré fatal. Le favori était le « test de la main », par lequel toute personne aux mains noircies était supposée être un incendiaire. Les autorités ont utilisé des mitrailleuses pour gagner du temps, exécutant des prisonniers par lots de quelques dizaines. Des wagons transportaient les corps vers la campagne, où d’immenses bûchers funéraires étaient construits. Pendant des jours, l’air puait la chair humaine.Officiellement, 17 000 personnes sont mortes lors de la suppression de la Commune, bien que les estimations aillent jusqu’à 40 000 exécutions. Les historiens donnent aujourd’hui le bilan entre 20 000 et 25 000. Les dirigeants de la Commune, cependant, ont été traités de manière plus formelle. Après des procès qui durent jusqu’en 1873, certains comme Rossel sont condamnés à mort ou à de longues peines de prison. D’autres ont été transportés à vie en Nouvelle-Calédonie ou à l’île du Diable. Les souvenirs imprimés de part et d’autre par la guerre de la Commune ont encore aigri la politique intérieure française jusque dans les années 1980.
ConclusionLes étudiants contemporains en histoire militaire ont tiré différentes leçons de la Commune. Une conclusion presque universelle était que les armées de masse faiblement administrées telles que la Garde nationale française n’étaient pas bonnes militairement et politiquement peu fiables. Bien que forcées par l’exemple du modèle prussien à recruter des armées massives de citoyens par la conscription en temps de paix, les armées d’Europe ont cherché à minimiser l’idéal du soldat du week-end, se sont efforcées d’inculquer les valeurs conservatrices de l’armée professionnelle de longue durée et ont préféré recruter dans des zones rurales non contaminées par les idées politiques radicalisées des zones métropolitaines.Quelques jours après la chute de la Commune, Karl Marx rédige sa brochure La Guerre civile en France , dans laquelle il proclame :
Le Paris ouvrier, avec sa nouvelle Commune, sera à jamais célébré comme le glorieux annonciateur d’une société nouvelle. Ses martyrs sont inscrits dans le grand cœur de la classe ouvrière. L’histoire de ses exterminateurs est déjà clouée à cet éternel pilori dont toutes les prières de leurs prêtres ne pourront les racheter.
Cette vision romantique de la Commune a depuis impressionné de nombreux radicaux. Un jugement plus correct de l’historien Guy Chapman a écrit : « La Commune était dans son ensemble sans but. Pour les uns c’était une cause sociale, pour les autres une tentative de réforme administrative, pour les criminels une occasion de pillage, pour les opprimés une protestation contre la bêtise, pour le patriote un geste contre les termes de la paix. » Pour Thiers, la suppression de la Commune représente une opportunité de régler des comptes politiques remontant à 1789. Pour Paris, c’est un désastre.
Écrivant en 1895, le célèbre collaborateur de Karl Marx, Friedrich Engels, concluait qu’une rébellion armée comme celle de la Commune était sans espoir face à l’avantage de la puissance de feu des armées modernes. Les fusils à répétition, les obus à percussion et la dynamite avaient rendu les tactiques de 1848 et 1871 dangereusement obsolètes. Il écrivait dans son dernier ouvrage, La tactique de la social-démocratie.
Le mieux qu’une insurrection puisse accomplir dans le cadre d’opérations tactiques réelles est la construction et la défense appropriées d’une seule barricade. L’appui mutuel, la disposition et l’emploi des réserves, bref, l’action concertée et coordonnée des détachements individuels, indispensable même pour la défense d’une partie d’une ville, pour ne pas dire de l’ensemble d’une grande ville, ne pourra être atteinte que par dans une mesure très limitée, et la plupart du temps pas du tout.
Plus probablement, a-t-il prédit, les insurgés pourraient être en mesure de renverser la loyauté des troupes, auquel cas une insurrection pourrait réussir. Mais sûrement, écrivait Engels, « Le temps des attaques surprises, des révolutions portées par de petites minorités conscientes à la tête de masses inconscientes, est révolu… pour que les masses comprennent ce qu’il y a à faire, un travail long et opiniâtre est nécessaire… » Telle était la tactique de la social-démocratie allemande à la fin du XIXe siècle.
Une leçon de Lénine A plusieurs kilomètres à l’est et bien des années plus tard, un enfant qui avait un an au moment de la Commune apprit son sort et en étudia le sens. Il s’appelait Vladmir Ulyanov, mieux connu de nous sous son nom révolutionnaire, Nicolaï Lénine. Il évalua les erreurs des Communards comme n’étant pas allées assez loin, ne s’emparant pas de la Banque de France, par exemple, et n’ayant pas anéanti ses ennemis de classe. La Commune fit preuve d’une « magnanimité inutile ». En 1908, il croyait qu’une avancée déterminée sur Versailles au début de la Commune l’aurait emporté. Quand sa chance se présenta en 1917, il ne réitéra pas ces hésitations et ne fit preuve d’aucune des magnanimités déplacées des communards.
https://www.clausewitz.com/readings/Jacobsen-TheWarOfTheCommune14.htm