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Troisième partie – Chapitre 8 : Un aperçu sur les visions anciennes

Troisième partie
Tout le monde meurt, mais tout le monde ne vit pasEverybody dies, but not everybody lives - Motivational Video
La vie signifie-t-elle naître, vivre et mourir dans un espace-temps limité ?

« Ceux qui ne comprennent pas leur passé sont condamnés à le revivre. » disait Goethe

Chapitre 8 : Un aperçu sur les visions anciennes

Le comportement de chaque être humain est un miroir dans lequel il montre son visage. Le résultat de la pensée humaine a été plongé et bloqué dans une impasse pendant plus de mille ans au Moyen Âge, mais il a finalement traversé les tempêtes et est devenu inventif et fertile depuis, mais…

Dans ce chapitre, nous souhaitons brièvement examiner les évolutions des pensées humaines depuis le début de la civilisation et dans l’Antiquité en particulier jusqu’à ce jour.
Le seul but de notre naissance est de créer un monde meilleur et plus beau. Nous ne pouvons pas augmenter la longueur et la largeur de notre vie, mais nous pouvons augmenter sa profondeur. Avec la petite flamme d’une bougie, nous pouvons allumer des milliers d’autres bougies.
Il ne fait aucun doute que la conscience a un effet libérateur. La prise de conscience conduit au besoin de « libération ». En général, les mots « être conscient », « savoir » et « être intelligent » sont pratiquement égaux.
Comment peut-on vivre sans avoir une direction ou un but dans l’art de notre vie ? En effet, une théorie très importante, éclairante et influente dans ce domaine, explique que l’individu fait partie de la société et ne peut être imaginé en dehors de la structure de la société. Les tromperies liées aux réalités sociales affectent la transparence de son esprit et empêchent de se libérer. La vision et la capacité de voir de l’homme, comme sa cécité, ne peuvent pas être analysées. Le talent critique de l’esprit humain est un tout : croire qu’une personne peut voir à l’intérieur, mais être aveugle au monde extérieur à son esprit revient à dire que la lumière d’une bougie ne crée de l’éclairage que dans une direction et pas dans toutes les directions. L’éclairage des bougies, comme la puissance du raisonnement critique, est efficace et illumine la pensée humaine.

Voici deux questions essentielles : la conscience a-t-elle un effet libérateur ? Et si oui, comment ? De plus, le savoir est-il nécessairement souhaitable ?

L’histoire de la pensée humaine est l’histoire des théories et des doctrines qui ont été formulées par les philosophes à travers les époques. Les premières traces historiques de ce qu’on appelle la philosophie apparaissent, en Occident, dans l’Antiquité grecque, avec les penseurs présocratiques comme Héraclite, Antiphon, Gorgias et Pythagore, puis avec Socrate, qu’on considère comme le véritable père de cette discipline, et ceux qui ont suivi son sillage (Platon, Aristote, les écoles socratiques). La discipline poursuit son développement à l’époque hellénistique, en particulier avec le stoïcisme, l’épicurisme, le cynisme et le scepticisme, qui se prolongent dans l’Antiquité romaine. Dès l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, le néoplatonisme et la philosophie chrétienne établissent un pont entre la philosophie et la religion, et c’est en lien étroit avec la théologie et la philosophie gréco-arabe que se développe la philosophie au Moyen Âge, comme en témoigne l’importance de la scolastique à cette époque. L’histoire de la philosophie consiste à tenter de reconstruire, de comprendre, d’interpréter, voire de critiquer, les positions et thèses de penseurs comme Platon, Aristote, Épicure, Thomas d’Aquin, Spinoza, Descartes, Comte, Kant, Hegel, Sartre, Russell, Marx etc.

Tout ce qu’ils ont fait de bien, de remarquable, de grand est avant tout un argument contre les sceptiques. La connaissance de l’existence de l’échec, de l’hypocrisie et de l’égoïsme est obligatoire, non seulement lorsqu’elle est évidente, mais nous devons la connaître même sous ses diverses formes cachées et ses justifications.
L’irrationalité mène à la captivité, et la sagesse mène à la liberté. La sagesse est comme les yeux de l’univers et l’âme de l’homme.

Nous portons tous une force énorme et explosive sans le savoir. Tant que le sentiment d’impuissance et le manque de volonté inhérente est plus grand, la soumission ou le désir obsessionnel de satisfaire ses caprices et d’insister sur le choix personnel est plus grand également. Pire, nous ne voulons pas le savoir, car alors la malveillance, la lâcheté et le mensonge perdent leur justification. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière le prétendu masque de l’incompétence et de l’insuffisance humaine.
Parce que même si nous avons une force puissante à l’intérieur, nous n’osons pas l’utiliser par crainte qu’elle ne nous détruise. Au lieu de cela, nous prenons la route facile et confortable et laissons cette petite force disparaître. Comme il est horrible d’ignorer que nous avons un tel pouvoir ! Si nous savions, nous serions fiers de nous.

Quelle est la différence entre la liberté de caprice et la liberté de volonté ? La fantaisie est tout désir qui émerge spontanément, et sans aucun lien structurel avec la pleine personnalité et ses objectifs. L’homme n’est pas vivant à cause de son rythme cardiaque, sa vie ne dépend pas de la nourriture, il est vivant grâce à la liberté. La liberté n’est pas une caractéristique de l’homme, c’est sa nature.

Une personne qui n’a pas été complètement aliénée, qui est restée sensible et capable de ressentir, qui n’a pas perdu le sens de la dignité, qui n’est pas encore « à vendre », qui peut encore souffrir de la souffrance d’autrui, qui n’a pas acquis pleinement le mode d’existence, qui est restée une personne et n’est pas devenue une chose, ne peut que se sentir seul, impuissant, isolé dans la société actuelle.

L’évolution ne connaît pas de frontières. Les difficultés et les obstacles sont les étapes que nous gravissons dans la vie. Un enfant quant il né, est innocent et sans savoir, mais par l’éducation ou pas, il est rendu stupide ou intelligent. Ce n’est qu’avec la clé de l’effort que nous pourrons ouvrir la porte à une grande victoire d’avenir. Il faut comprendre le pouvoir de nos capacités intérieures et savoir que nous gagnerons sans aucun doute la lutte contre tous les problèmes.
Les personnes qui réussissent, ont contrôlé et renversé presque toutes les situations d’échecs en succès. Ce qui compte, c’est l’effet et non le processus.

Le plus haut sommet de la pensée
Le peuple n’est pas obligé de suivre une pensée réactionnaire et démodée. Ces lois sont essentiellement le résultat d’un système archaïque et ne sont pas acceptables pour la population actuelle. L’esprit d’évolution permanente exige que tout ce qui est désuet et périmé soit jeté. Si notre système est un système progressiste, quelle crainte avons-nous d’un complot et d’une incitation du peuple à un soulèvement dans un environnement où les droits des gens sont respectés, à moins que les gens ne soient fous de contester ?

Pour nous, les nouveaux outils de communication sont un moyen de défendre la dignité humaine. Certains intellectuels éduqués et engagés n’ont ni un esprit sadique ni mal intentionné pour s’opposer systématiquement à un système qui ne fonctionne plus. Nous sommes là pour informer le plus large de la population à la réalité d’un système corrompu qui menace la dignité humaine et le progrès social. Dans l’histoire contemporaine, nous voulons établir des idées et des voies progressistes, libératrices et édifiantes, et la création d’un nouveau monde, car nos pensées ont été fondées dans la rébellion contre les idées anciennes, la tyrannie.

Si une opinion contraire à la nôtre nous met en colère, c’est un signe que nous sommes conscients de n’avoir aucune bonne raison de penser comme eux. Donc, chaque fois que nous nous mettons en colère contre une différence d’opinion ; nous constaterons probablement, à l’examen, que notre colère est justifiée. Mettons à l’épreuve nos opinions dans la vie avec celles des autres afin qu’elles évoluent vers le meilleur comme une goutte qui se connecte à la mer, et devient la mer elle-même.

La discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est complètement subjective et purement scolastique. Au contraire, la question de savoir s’il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n’est pas une question théorique, mais une question pratique. C’est dans la pratique qu’il faut à l’homme prouver et certifier la vérité. Vivons magnifiquement aujourd’hui et demain, nous aurons un beau passé ; car le passé est toujours présent. On veut créer un monde dans lequel les sentiments humains purs se manifestent et l’humanité s’exprime, et les êtres humains se regardent à travers les yeux de la fraternité et de l’égalité. La valeur des êtres humains réside dans leur vertu et leur engagement. Perpétuellement, l’engagement est la force de la vie. On ne peut pas vivre sans le gré. Les idées ont été élaborées dans le lointain infini de la pensée humaine.
La force de la position d’une personne dans la vie dépend du degré d’efficacité de sa conscience de la réalité. Plus il est efficace, plus sa capacité à se tenir debout et à trouver sa force en lui-même est grande.

Certainement, il y a beaucoup d’idées positives au moment où chaque idée est exprimée, mais on doit constater la pauvreté culturelle des gens qui vivent au jour le jour et ne savent pas tirer les leçons de trois mille ans de l’Histoire. Depuis Aristote, Descartes, Comte, Kant, Hegel ou Marx, il y a eu beaucoup de découvertes grâce à la science. Si de nos jours, les « philosophes » analysent comme Aristote, Descartes, Comte, Kant, Hegel ou Marx, ils sont très pauvres en pensées et il ne faut pas leur accorder beaucoup d’importance.
Une pensée évolutive et réaliste est basée sur la dernière découverte de la science pour faire une synthèse juste et annoncer un avenir rayonnant. Il faut absolument insister sur le rôle de la science pour l’analyse complète d’un phénomène. Dans le chapitre 11, nous développerons le rôle de la science.
Par la suite, on expliquera dans les grandes lignes les anciennes doctrines dominantes depuis l’Antiquité.

DogmatismeDogmatisme images libres de droit, photos de Dogmatisme | Depositphotos
Le mot « dogmatisme » signifie attitude consistant à rejeter le doute ou la critique. Dans le domaine de la philosophie ou de la politique, le dogmatisme est un courant de pensée, supposant la possibilité d’une connaissance vraie intangible ou d’une « vérité » décisive, universelle, immuable et incontestable.

Supposons que nous voulons mettre en œuvre des principes. Cette mise en œuvre les oblige-t-elle à s’adapter à des circonstances spécifiques ? Le dogmatisme se caractérise par ses conceptualisations étroites, définitives et implicitement normatives et s’oppose au progressisme. Sa forme militante la plus extrême est l’intégrisme.
Il peut être considéré comme l’un des fondements intellectuels de l’intolérance, du fanatisme, du sectarisme et du totalitarisme. La philosophie dogmatique désigne plus particulièrement la philosophie du Moyen-âge, fondée sur l’autorité du dogme religieux, dont le corollaire est l’intolérance et le fanatisme.
On a même prétendu que le dogmatisme est l’essence même de la philosophie, dont le « scepticisme » – les certitudes n’existent pas – n’aurait été alors que la négation, et aussi les sciences, qui sous ce rapport ne diffèrent pas de la philosophie. On préfère avoir un cerveau surpris par les découvertes étonnantes plutôt qu’un cerveau fermé avec la croyance dogmatique.

Rationalisme – l’homme, un animal raisonnableCitation de Aristote
Le rationalisme est la doctrine qui pose la raison discursive comme seule source possible de toute connaissance du monde. Autrement dit, la réalité ne serait connaissable qu’en vertu d’une explication par les causes qui la déterminent.
La forme du raisonnement est également plus analogique, formelle et naturellement superficielle !
Parménide (515-450 av. J.C.) et Zénon (489 – 430 av. J.C.) sont deux philosophes grecs qui n’accordent aucun crédit aux émotions, ce que nous voyons ou ressentons sont des erreurs, il ne faut pas leur faire confiance. Ils ont fait purement de l’analogie leur façon de voir les choses.

Le monde des ombres de PlatonPlato & Aristotle. - ppt download
Pour Platon (427-347 av. J.-C.), les choses sensibles, c’est-à-dire le monde terrestre, ne sont pas la réalité véritable ; ce n’est qu’une apparence, une ombre, une copie des choses intelligibles, seules vraies, seules réelles ; le monde sensible est aperçu par les sens ; le monde intelligible est perçu par la raison, et l’œuvre de la philosophie consiste à dégager la raison des apparences sensibles pour la tourner vers les réalités intelligibles, que Platon appelle les idées. La célèbre allégorie de la caverne marque nettement cette distinction de l’apparence et de la réalité, et donne une saisissante image de la condition humaine avant et après l’œuvre de la philosophie.
Platon était le deuxième philosophe grec classique et un disciple de Socrate. En 399 avant JC, l’aristocratie au pouvoir condamne à mort Socrate. Socrate boit la ciguë et décède. Platon, témoin de la mort du maître, fonde une école « l’Académie » en mémoire du légendaire héros grec, Académus. Le nom Académie a survécu de cette époque jusqu’à aujourd’hui. C’est dans cette école que Platon a fini par croire que notre monde était un monde d’ombres.
Platon développe une réflexion sur les Idées communément appelée théorie des Formes ou théorie des Idées dans laquelle la réalité sensible est considérée comme un ensemble d’objets participant de leurs modèles éternels et immuables.

Platon a dit que tout le monde matériel est fluide. Au fil du temps, cela est susceptible de changer. Mais il existe des modèles ou des formes qui sont éternels et invariable. La question ici est peut-être de savoir ce que ce format a à voir avec le monde réel. Platon a établi un lien intéressant à cet égard !
Si vous demandez à Platon, pourquoi les chevaux ont-ils plus ou moins la même forme ? Il affirme qu’il y a un cheval éternel sur lequel tous les chevaux sont faits. Un moule à cheval ! Pour le pin ou le sapin, il y a un pin ou sapin éternel aussi, pour l’homme, il y a un être humain éternel, et pour tout autre phénomène, il y a un modèle éternel. Mais toutes ces formes sont dans un autre monde. Il s’intéresse à ce qui est éternel et immuable à la fois dans la nature, la morale et la vie sociale. Platon met tout cela dans la même catégorie. Il essaie d’appréhender une « réalité » propre qui serait éternelle et Immuable. Avec ces mots, nous avons en tout cas tracé les grandes lignes du projet philosophique de Platon.

Les scolastiques – Le chemin de l’obscuritéChemin à l'obscurité photo stock. Image du densité, matin - 44863902
Au Moyen Âge, en fait, au début du quatrième siècle de notre ère, l’Église a établi sa domination en Europe. Une époque où l’humanité a marché sur l’obscurantisme médiéval. On observe les philosophes scolastiques qui appliquent la pensée d’Aristote. Voici un exemple qui prouve leur méthode : pour connaitre le nombre de dents d’un cheval, les scolastiques cherchent dans le livre d’Aristote au lieu d’aller voir directement.
Dans leur méthode, l’expérience, les sens et l’attitude scientifique sont complètement invalides. Quand nous parlons aujourd’hui de « cause », nous cherchons à comprendre comment telle ou telle chose s’est produite.
Voici un exemple : Une vitre a été cassée parce qu’une fille, Nina, a jeté un caillou. Mais Aristote pensait qu’il y a plusieurs sortes de causes dans la nature. Il en distingue quatre en tout. Il est tout d’abord essentiel de comprendre ce qu’il entendait par « cause finale ». Quand il s’agit de la vitre cassée, il est légitime de demander pourquoi Nina a lancé un caillou sur la fenêtre. Nous voulons savoir quelle était son intention.

Mais Aristote appliquait aussi à cette « intention » aux phénomènes naturels, une finalité.

Un autre exemple va nous éclairer sur ce dernier point : Pourquoi pleut-il ?

On a certainement appris en classe qu’il pleut parce que la vapeur d’eau contenue dans les nuages se refroidit et se condense en gouttes de pluie qui tombent sur la terre en vertu de la loi de la pesanteur. Aristote n’aurait rien trouvé à redire à cela. Mais il aurait ajouté que trois causes seulement sont mises en lumière avec cette explication. La « cause matérielle » est que la vapeur d’eau réelle (les nuages) se trouvait là précisément quand l’air se refroidit. La« cause efficiente » est que la vapeur d’eau se refroidit, et la« cause formelle » est que la « forme » ou la nature de l’eau est de tomber sur la terre. Si on n’avait rien dit de plus, Aristote, lui, aurait ajouté qu’il pleut parce que les plantes et les animaux ont besoin de l’eau de pluie pour grandir. C’est ce qu’il appelait la « finalité ». Comme on le voit, Aristote donne alors aux gouttes d’eau une finalité dans la vie, un « destin ». Nous sommes tentés de retourner le problème et de dire que les plantes poussent parce qu’il y a de l’humidité. Saisissons-nous de la nuance.

Aristote pensait que chaque chose dans la nature avait son utilité. Il pleut afin que les plantes puissent croître, et il pousse des oranges et des raisins afin que les hommes puissent en manger. La science pense différemment de nos jours. Nous disons que la nourriture et l’humidité sont une condition pour la vie des animaux et des hommes. Si ces conditions n’avaient pas été remplies, nous n’aurions pu vivre. Mais ce n’est pas la finalité de l’eau ou de l’orange de nous nourrir. En ce qui concerne sa conception des causes, nous serions tentés d’affirmer qu’Aristote s’est trompé. Beaucoup croient que Dieu a créé le monde sous cette forme afin que les hommes et les animaux puissent y vivre. Si on part de ce principe, on peut naturellement soutenir qu’il y a de l’eau dans les fleuves parce que les hommes et les animaux ont besoin d’eau pour vivre. Mais nous parlons dans ce cas de l’intention ou de la destinée de Dieu. Ce ne sont pas les gouttes de pluie ou l’eau du fleuve qui nous veulent du bien.

L’Église a adopté un esprit sec et figé, la scolastique. Cette façon de penser, fondée par Aristote, considérait le processus des phénomènes comme la  création spontanée. Autrement dit, chaque phénomène et chaque être vivant n’est pas créé dans un processus évolutif.
Dans sa conception du mal, saint Augustin (354 – 430) disait : le mal est, une « absence de Dieu ». Il n’existe pas de manière indépendante, il n’a aucune existence véritable, car la création de Dieu est forcément bonne. Le mal provient, d’après saint Augustin, de la désobéissance des hommes. Ou, pour reprendre ses termes : « La bonne volonté est l’œuvre de Dieu, la mauvaise volonté est de s’éloigner de l’œuvre de Dieu. »

La scolastique a vu le monde comme « statique ». Cette idée considérait le mouvement des phénomènes comme le résultat de chocs externes et ne laissait aucune place au mouvement à « l’intérieur ».
Ainsi, selon la scolastique, chaque phénomène en mouvement tire sa force de l’impact du phénomène précédent. Si nous suivons cette tendance à l’envers, nous nous retrouverons avec des phénomènes qui ne bougent pas d’eux-mêmes, mais qui ont porté le premier coup à la roue de l’univers. La scolastique appelle ce phénomène « Dieu ». Les scolastiques ne croyaient pas à la liberté de pensée. Ils considéraient que toute pensée extérieure était sacrilège. Les effets de la scolastique du XIIe au XIIIe siècle sur la société ont été les plus terribles.

Après le Moyen Âge, nous continuons à rencontrer ce type de rationalisme et de pensée pure par raison, qui ne donne aucun crédit à l’expérience et aux sensations ; par exemple, au XVIIe siècle, trois philosophes célèbres, René Descartes (1596-1650), Baruch Spinoza (1632 -1677) et Wilhelm Leibniz (1646 -1716) tous trois de purs rationalistes.

Les trois philosophes, scientifiques et mathématiciens rationalistes partageaient avec Socrate la conviction que seule la raison permet une connaissance claire. Il y a une filiation de Socrate et Platon jusqu’à Descartes et Spinoza en passant par saint Augustin. Ils étaient tous des rationalistes invétérés. Pour eux, la raison était le seul fondement sûr de la connaissance.
Descartes voulait dorénavant chercher une connaissance qu’il trouverait soit en lui-même soit dans « le grand livre du monde ». Il est le premier à construire un véritable système philosophique, comme le font par la suite Spinoza, Locke, Berkeley, Hume et Kant.

L’Antiquité avait eu deux grands théoriciens avec Platon et Aristote. Au Moyen Âge, saint Thomas d’Aquin a essayé de relier la philosophie d’Aristote à la théologie chrétienne. La Renaissance est une époque tumultueuse où se mêlent le passé et le présent. Au XVIIe siècle seulement, la philosophie tente de rassembler les nouvelles idées et de s’ériger en système à proprement parler. Descartes, l’initiateur de ces systèmes cohérents de la pensée philosophique, cherche avant tout à atteindre la connaissance par des idées claires et distinctes. Il veut aussi étudier le rapport entre l’âme et le corps. On retrouve ces deux questions pendant les cent cinquante ans qui vont suivre.

Selon les rationalistes, l’homme devait se contenter d’être conscient de sa propre ignorance. Mais cela ne suffisait pas plus à Descartes qu’à Socrate, qui de son temps s’attaque, lui, au scepticisme des sophistes. Puisque la nouvelle science de la nature venait d’établir une méthode qui permettait de rendre compte des phénomènes naturels avec une grande exactitude, Descartes se demande pourquoi il ne serait pas possible de trouver une méthode aussi exacte et fiable concernant la réflexion philosophique. À ce propos, pour Spinoza, Dieu est la cause immanente de tout ce qui arrive. Il n’est pas une cause extérieure, car Dieu ne se manifeste que par ces lois naturelles. Spinoza disait : « Fondamentalement, nous devons prouver les choses avec des conclusions comparatives », qui est une continuation ou une sorte de trajectoire de la même forme de rationalisme.

Leibniz est le premier à énoncer « le principe de raison » : tout ce qui existe a une raison d’être. Le principe de causalité – qui dit que rien ne saurait exister sans causes, qu’aux mêmes causes succèdent les mêmes effets – est dérivé du principe de raison.
Le raisonnement, la synthèse et l’utilisation du pouvoir de la pensée et du raisonnement sont-ils mauvais et nuisibles ? Non ! En avons-nous besoin ? Pourquoi ! Bien sûr nous en avons besoin. Il est clair que l’homme n’est pas du tout un homme sans raison ; mais la question est la suivante : notre raisonnement ne devrait-il pas avoir des fondements empiriques et scientifiques ? Si la raison, la synthèse, et nos explications n’ont aucune base objective et ne sont pas fondées sur la bonne base, nous serons dans le monde de la raison abstraite de la réalité. Et en bref, nous romprons les liens avec le monde réel.

Chacun fait des calculs, interprète et s’explique. Il condamne l’un, considère l’un comme bon et l’autre mauvais et, bien sûr, se place exclusivement sur le siège de la vérité, de la justice et de la droiture.
Lorsque ces fondations seront coupées pour notre discussion, tout le monde fera une réclamation. L’un dit qu’il n’y a pas de dieu, un autre dit qu’il y en a un, l’un dit que mon intellect le dit et un autre dit que mon intellect n’en a pas.
C’est ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de rationalité pure ou de rationalisme.

Cela signifie à pas valoriser ou sous-estimer le rôle des objets, des sensations, de l’expérience, de l’action et du résumé de « l’objet » et de quelque chose en dehors de l’esprit. C’est-à-dire, pour absolue le rôle de la raison et de la logique, comme si nous n’avions pas besoin d’expérience, de science, d’objectivité et de réalité.

Contrairement à ces rationalismes purs, il y a également un spectre de sensualité pure ou d’empirisme de ce côté. Un empiriste veut déduire toutes ses connaissances sur le monde de ce que ses sens lui transmettent, au contraire, d’un rationaliste croit que la raison est à la source de la connaissance. Il croit aussi que l’homme naît avec certaines idées (idées innées), présentes dans la conscience et qui précèdent toute expérience. Plus l’idée était claire, plus elle devait correspondre à quelque chose de réel. On se rappelle que Descartes déduisait de l’idée d’un être parfait que Dieu devait nécessairement exister. Eh bien à partir du XVIIIe siècle, cette tradition rationaliste va être battue en brèche par ce qu’on a appelé l’empirisme. Plusieurs philosophes défendirent le point de vue que nous n’avons aucune conscience des choses ou des événements avant de les avoir appréhendés par nos sens.

Empirisme – « Rien n’existe dans la conscience qui n’ait existé avant dans les sens. »Empiricism, Rationalism, and Kant - ppt download
Nous n’avons aucune représentation ou idée préconçue du monde dans lequel nous naissons avant de l’avoir perçu. Si nous avons une représentation ou une idée qui n’a aucun lien avec des faits dont nous avons fait l’expérience, c’est alors une idée fausse. Avec des termes tels que « Dieu », « éternité » ou « substance », la raison tourne à vide, car personne n’a vraiment fait l’expérience de Dieu, de l’éternité ou de ce que les philosophes avaient appelé la substance.
Les empiristes se proposaient de passer en revue toutes les idées des hommes pour vérifier si elles étaient fondées sur l’expérience.

« Toute connaissance provient principalement de l’expérience. »

L’empirisme sert à désigner une doctrine qui fait de l’expérience sensible l’origine de toute connaissance valide et de tout plaisir esthétique. L’empirisme s’oppose surtout à l’innéisme (rationalisme) des idées ainsi qu’à l’idée de connaissance à priori. Il va fréquemment de pair avec une théorie associationniste des idées qui explique leur formation par la conjonction d’idées simples. Ce courant considère que la connaissance se fonde sur l’accumulation d’observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant donc du concret à l’abstrait. L’« empirie » est ainsi la totalité des données de l’expérience pure, reconnu comme l’objet sur lequel porte la méthode expérimentale.Classical Empiricism The fundamental source of knowledge is sensory experience. Knowledge can be of both necessary and contingent truths. Necessary truths. - ppt downloadFrancis Bacon (1561-1626), John Locke (1632-1704) et David Hume (1711-1776) étaient des philosophes empiristes. Il se méfie des théories et des argumentations, pour n’accepter que ce qui est réel. « Nous acceptons tout ce que nous voyons ! » À leur avis, rien d’autre n’était acceptable.
Locke est convaincu que toutes les pensées et les images que nous avons dans la tête sont le fruit de nos diverses expériences. Avant de ressentir quelque chose, notre conscience est comme un tableau vierge. L’empiriste compare aussi la conscience avec une pièce sans meubles. Nous commençons à percevoir le monde autour de nous grâce à la vue, l’odorat, le goût, le toucher et l’ouïe. Les enfants sont imbattables sur ce point.

En fait, nous sommes dans un monde où il y a des milliers de raisons pour lesquelles on ne peut pas voir les choses normalement à travers des yeux humains. Voici des exemples : pourquoi la lune tourne-t-elle toujours autour de la Terre ? Comment pleut-il ? Quelle est la cause du tremblement de terre ? Comment la foudre a-t-elle frappé la nuit et a mis fin au silence de la nuit ?

N’avons-nous pas besoin d’être conscients et expérimentés ? Sans expérience, sans traiter de faits objectifs, nos conclusions, interprétations, analyses et explications seront-elles précieuses ? Eh bien, cela ne fait aucun doute. Mais la question est de savoir s’il suffit de s’appuyer sur l’expérience seule. Si tel est le cas et que nous voulons tout voir ou entendre dans l’expérience et la sensation, nous ne comprendrons certainement jamais au-delà de nos limites de la vue et de l’ouïe.

Seule la lumière peut surmonter l’obscuritéOnly Light Overcomes Darkness" - igNation
En fait on pourrait résumer en disant que l’Angleterre était au centre de la philosophie au début, l’Allemagne au milieu et la France à la fin du XVIIIe siècle. La France comptait au XVIIIe siècle de nombreux penseurs. La plupart des philosophes français du siècle des Lumières, de grands noms comme Montesquieu, Voltaire, Rousseau et tant d’autres ont traité les sept points principaux suivants :
1. La révolte contre l’autorité
2. Le rationalisme
3. La pensée du siècle des Lumières
4. L’optimisme culturel
5. Le retour à la nature
6. La religion naturelle
7. Les droits de l’homme

Il est évident que la France première nation qui a connu une révolte contre l’autorité. De nombreux philosophes français s’étaient rendus en Angleterre qui à cette époque jouissait, sur bien des plans, d’une plus grande liberté. Ils sont fascinés par la science expérimentale anglaise, tout spécialement par Newton et sa physique universelle, mais aussi par la philosophie britannique et par Locke avec sa conception de la politique.

De retour en France, ils se rebellent à leur tour contre les anciennes autorités. Il est essentiel d’avoir une attitude critique vis-à-vis de la tradition philosophique. L’idée était que l’individu seul doit être à même de répondre aux questions qu’il se pose. L’exemple de Descartes, on le voit, a fait des émules. Cette révolte contre l’autorité sous toutes ses formes s’adressait aussi bien au pouvoir de l’Église, du roi ou de la noblesse. Il faut dire qu’au XVIIIe siècle ces institutions étaient beaucoup plus puissantes en France qu’en Angleterre.
Montesquieu, Voltaire et Rousseau, tous les trois s’étaient rendus en Angleterre et connaissaient bien la pensée de Locke, qui, on s’en souvient, n’avait rien d’un empiriste pur et dur. Selon lui, Dieu et certaines normes morales étaient innées dans la raison de l’homme. On retrouve cela en France au cœur de la philosophie des Lumières. Quand les Anglais parlent de « common sense », les Français préfèrent dire « évidence ». On pourrait traduire l’expression anglaise par « bon sens » et le terme français par « ce qui s’impose clairement à l’esprit », c’est-à-dire la raison.

Les philosophes du siècle des Lumières se situaient dans la tradition des humanistes antiques, tels Socrate et les stoïciens, puisqu’ils avaient une foi inébranlable en la raison de l’homme. Aussi certains se contentent d’appeler le siècle des Lumières, le siècle du « rationalisme ». La nouvelle science expérimentale avait établi que la nature suivait des règles bien précises. Les philosophes s’assignent alors comme tâche de jeter les bases rationnelles de la morale et de la religion. Cela nous mène à la pensée proprement dite du siècle des Lumières.

Idéalisme – Berkeley absolumentBerkeley | Esse Est Percipi | Subjective Idealism | Philosophy Simplified | - YouTube
L’idéalisme absolu met en doute la réalité vécue. George Berkeley (1685 – 1753) affirme dans ses Principes de la connaissance humaine que les perceptions issues des sens – ce que l’homme goûte, ce qu’il sent, touche, ce qu’il voit et ce qu’il entend. – ont en fait leur siège dans l’esprit et sont indépendantes du dehors. Cette doctrine visant à combattre l’athéisme et le matérialisme radicalise le doute cartésien et serre encore d’un cran supplémentaire l’exigence de la rigueur de la science.

Selon Berkeley, la seule chose qui existe est ce que nous percevons. Justement, nous ne percevons pas la « matière » ou encore la « substance ». Nous ne pouvons saisir le monde à pleines mains comme si c’était un simple « objet ». En partant de l’hypothèse que tout ce que nous percevons est une manifestation d’une « substance » cachée, nous commettons une erreur. Nous ne sommes absolument pas en mesure de fonder une telle assertion. Selon lui, toutes nos idées ont une cause extérieure à notre propre conscience, mais cette cause est de nature spirituelle et non matérielle.

Selon Berkeley, notre propre âme peut être la cause de nos propres représentations, comme dans le cas du rêve, mais seule une autre volonté ou un autre esprit peut être la cause des idées qui déterminent notre monde matériel. Tout découle de l’esprit « qui agit en toute chose et en quoi toute chose consiste », disait-il. Berkeley pense à « Dieu », naturellement quand il parle d’esprit. Il va jusqu’à dire que « nous pouvons même affirmer que l’existence de Dieu est beaucoup plus clairement perçue que celle des hommes ». — Alors on n’est même plus sûr d’exister ? Et « Tout ce que nous voyons et sentons est une conséquence de la puissance de Dieu », insistait Berkeley. Selon lui, Dieu est « intimement présent dans notre conscience et fait surgir toute cette multitude d’idées et de perceptions. »

Physiocratie – Laissez faire et laissez passerLaissez faire, laissez passer.... Quote by François Quesnay - QuotesLyfe
La physiocratie est une doctrine économique et politique du XVIIIe siècle avec pour maître à penser, François Quesnay (1694-1774) qui fonde le développement économique sur l’agriculture et qui prône la liberté du commerce et de l’industrie. Cette école, qui est sans doute l’une des toutes premières théories économiques, est née en France vers 1750 et atteint son apogée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle considère que la richesse d’un pays provient exclusivement de son agriculture qui est la seule création de richesse. La physiocratie signifie le « gouvernement de la nature ». Les physiocrates se sont définis comme des « philosophes économistes ».
En réponse aux mercantilistes, les physiocrates affirment que l’État n’a pas à intervenir dans la sphère économique. Puisque l’économie est gouvernée par des lois naturelles analogues aux lois physiques. Des lois valables en tout temps et en tout lieu. Cette universalité met tout le monde sur un pied d’égalité si on respecte la « liberté du commerce » et la « liberté de l’industrie ». Il faut bannir les « servitudes seigneuriales » pour les paysans et les « servitudes gouvernementales » pour les industriels qui mettent des freins au développement économique. Il faut « Laissez-faire les hommes, laissez-passer les marchandises » et supprimer toutes les barrières douanières.
[Le mercantilisme (ou pensée mercantiliste) est une doctrine économique des XVIe, XVIIe et première moitié du XVIIIe siècle qui part du postulat que la puissance d’un État existe en fonction de ses réserves en métaux précieux (or et argent). Il prône le développement économique par l’enrichissement de l’État au moyen du commerce extérieur. Dans un système mercantiliste, l’État joue un rôle primordial en adoptant des politiques protectionnistes qui établissent notamment des barrières tarifaires et encouragent les exportations.]

Vivant dans une société qui reste essentiellement rurale, les physiocrates estiment que seule la nature, et donc les paysans, produisent de la richesse. Les propriétaires fonciers vivent du surplus dégagé par les agriculteurs. Quant aux artisans et ouvriers, ils ne font que transformer des produits qui proviennent de la nature et forment donc une « classe stérile » !
En réalité, l’apparition de la doctrine physiocratique montre la fin définitive de la scolastique donc du système féodal et prépare l’arrivée imminente du système capitaliste que n’a plus besoin d’un « Dieu » influence.

Agnosticisme – On ne sait pasWHAT IS AGNOSTICISM? WHY IS IT DIFFERENT THAN ATHEISM OR SKEPTICISM?
L’agnosticisme, ou pensée de l’interrogation, est une conception selon laquelle l’esprit humain ne peut accéder à l’absolu, doctrine qui considère l’absolu inaccessible à l’intelligence humaine. Etre agnostique, c’est affirmer que l’on ne sait pas.
Le mot « agnosticisme » est créé par Thomas Henry Huxley (1825-1895) un biologiste, paléontologue et philosophe britannique en 1869. On ne peut se prononcer ni sur l’origine, ni sur la nature ou la finalité des choses. Affirmer ou nier quoique ce soit dans ce domaine soit vain. L’incapacité à se prononcer sur l’existence de « Dieu » est une conséquence de cette position.
Nous avons vu que, pour les rationalistes, la raison de l’homme constitue le fondement de toute connaissance, alors que les empiristes soutiennent que seuls nos sens nous permettent de connaître le monde. Et selon Emmanuel Kant (1724 – 1804), les deux avaient à la fois raison et tort. La question était bien de savoir quelle connaissance nous pouvons avoir du monde et ce projet philosophique était commun à tous les philosophes depuis Descartes. Mais il s’agit maintenant de savoir si le monde est tel que les sens le percevaient ou tel que nous le représente la raison. La perception et la raison jouent, selon Kant, toutes les deux un grand rôle, mais il trouve que les rationalistes accordent trop de pouvoir à la raison et que les empiristes se limitent trop à leurs expériences sensibles. Imaginons que nous portons des lunettes rouges, les verres déterminent donc notre manière de voir le monde en rouge. Mais on ne peut quand même pas affirmer que le monde est rouge juste parce que c’est ainsi qu’on le perçoit.Agnostic vs. Atheist: Difference between Atheist vs. Agnostic • 7ESLKant a toujours ressenti que la distinction entre le bien et le mal recouvrait quelque chose de réel. Il rejoignait en cela les rationalistes pour qui la raison permettait de faire le tri. On pourrait dire pour Kant, d’un côté nous avons les éléments extérieurs que nous ne pouvons pas connaître avant d’en avoir fait l’expérience et c’est ce que nous appelons la « matière » de la connaissance. De l’autre, nous avons les caractéristiques de la raison humaine, comme par exemple de concevoir chaque événement dans l’espace et le temps ou encore de le situer dans un rapport de cause à effet : c’est ce qu’on peut appeler la « forme » de la connaissance.
Kant pensait que répondre aux « grandes » questions philosophiques, à savoir si l’homme a une âme immortelle, s’il existe un « Dieu », si la nature est constituée de minuscules particules ou encore si l’univers est fini ou infini n’était pas du ressort de l’homme. En résumé, on pourrait peut-être dire que Kant a réussi à sortir la philosophie de l’impasse où elle se trouvait avec la querelle entre les rationalistes d’un côté et les empiristes de l’autre. C’est pourquoi Kant marque aussi la fin d’une époque dans l’histoire de la philosophie. Il meurt en 1804, à l’aube d’une nouvelle époque qu’on a désignée sous le terme de romantisme, la dernière grande période culturelle que l’Europe ait connue. Sur sa tombe à Königsberg est gravée une de ses plus célèbres maximes : « Deux choses ne cessent de remplir mon cœur d’admiration et de respect plus ma pensée s’y attache et s’y applique : le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la loi morale en moi. »

Dans la langue courante, l’agnosticisme est avant tout une position sur l’existence de Dieu. L’agnosticisme est alors le point de vue selon lequel il n’est pas possible de se prononcer sur l’existence ou non de Dieu. C’est une position médiane entre l’athéisme et l’affirmation de l’existence d’un Dieu (quel qu’il soit).

RomantismeLe romantisme Mouvement littéraire et culturel du XIXe siècle - ppt video online téléchargerLe romantisme a commencé à la fin du XVIIIe et a continué jusqu’au milieu du XIXe siècle. Elle était le dernier mouvement à définir un mode de vie. Cela commence en Allemagne en réaction contre le règne sans partage de la raison pendant le siècle des Lumières. Les nouveaux mots d’ordre étaient « sentiment », « imagination », « expérience » et « nostalgie ». Certes le sentiment n’avait pas été complètement mis de côté par les philosophes du siècle des Lumières, rappelons-nous Rousseau, mais ce n’était que pour faire contrepoids à la raison. Ce qui n’était qu’accessoire devient dorénavant essentiel dans la culture allemande. Kant avait clairement indiqué qu’il y avait des limites à ce que nous pouvons savoir de « la chose en soi » tout en soulignant l’importance du sujet sur la voie de la connaissance. Ainsi chacun pouvait à sa guise redéfinir son rapport au monde et donner sa propre interprétation du réel. Les romantiques pratiquent à l’outrance ce« culte du moi ». Tout cela aboutit à l’idée de génie artistique comme quintessence de l’esprit romantique.

La vie signifie-t-elle naître, vivre et mourir dans un espace-temps limité ?
Si de nos jours, les « philosophes » analysent comme Aristote, Descartes, Comte, Kant, Hegel ou Marx, ils sont très pauvres en pensées et il ne faut pas leur accorder beaucoup d’importance.
Une pensée évolutive et réaliste est basée sur la dernière découverte de la science pour faire une synthèse juste et annoncer un avenir rayonnant. Il faut absolument insister sur le rôle de la science pour l’analyse complète d’un phénomène. Dans le chapitre 11, nous développerons le rôle de la science.Ludwig van Beethoven — WikipédiaLudwig van Beethoven  (1770 – 1827) en est un exemple. Il est un des artistes exceptionnels qui ont uni au génie créateur, maître d’un immense empire intérieur, le génie du cœur fraternel à tous les humains. Sa musique traduit les émotions et les désirs d’un être humain et, à ce titre, il s’oppose aux grands maîtres de la musique baroque comme Bach et Haendel, qui composaient en l’honneur de Dieu et d’après des règles souvent assez strictes. On connaît le romantisme de cette sonate « au clair de lune » et l’atmosphère dramatique de la Neuvième Symphonie, dite Symphonie du destin. On peut dire qu’il y a beaucoup de traits communs entre la Renaissance et le Romantisme, entre autres la place privilégiée accordée aux sentiments comme moyen de connaissance. Kant n’y est pas étranger, puisque dans son « Esthétique » [théorie du sensible] il s’était interrogé sur l’origine de notre ravissement face à quelque chose de très beau comme par exemple une œuvre d’art. Selon lui, en nous abandonnant à la contemplation esthétique sans rechercher autre chose qu’une expérience d’ordre artistique, nous nous approchons d’une forme d’expérience de la « chose en soi », car nous débordons du strict cadre de notre raison.

Telle était du moins la conception des romantiques : l’artiste peut faire passer quelque chose que les philosophes sont incapables d’exprimer. L’artiste exerce librement, pour Kant, sa faculté de connaissance et joue avec elle. Le poète allemand Schiller (1759 – 1805) développe les idées de Kant en disant que l’activité artistique est comme un jeu où l’homme est libre puisqu’il invente ses propres règles. Les romantiques pensaient que seul l’art nous permettait de cerner l’« indicible ». D’autres vont jusqu’à comparer l’artiste avec Dieu. Ce n’est pas si surprenant, puisque l’artiste crée sa propre réalité exactement de la même façon, l’artiste a une imagination créatrice. Porté par son élan créateur, il abolit la différence entre le rêve et la réalité. Les romantiques voulaient aussi retrouver la trace de cultures plus lointaines, comme la culture et la mystique orientales. Ils se sentaient attirés par la nuit, les lueurs crépusculaires, les ruines et le surnaturel, en un mot par tous les aspects nocturnes, c’est-à-dire étranges et mystiques, de l’existence.

Une des caractéristiques du romantisme, c’était précisément la nostalgie d’une nature sauvage et mystique. C’était une vision créée de toutes pièces. On se souvient peut-être de Rousseau qui lance le mot d’ordre du « retour à la nature ». Le romantisme permet enfin de donner une dimension réelle à cette formule, puisque ce mouvement s’oppose à la conception mécanique de l’univers au siècle des Lumières. Le romantisme renoue avec la tradition de la conscience d’être au monde. À ce schéma-là, il faut ajouter la conception romantique de l’amour impossible, nous le trouvons déjà chez Goethe dans son roman épistolaire, Les Souffrances du jeune Werther, qui parait en 1774. Ce petit livre se termine par le suicide du jeune Werther qui ne peut obtenir celle qu’il aime. Il y a une telle vague de suicides à la suite de ce roman qu’il fut un temps interdit en Europe du Nord. Être romantique, ce n’était donc pas si anodin que ça, puisqu’il y a de très violentes émotions en jeu.

Le premier grand philosophe romantique est Friedrich Wilhelm Schelling (1775 – 1854), qui tente d’abolir la distinction entre l’« esprit » et la « matière ». Toute la nature n’était selon lui que l’expression d’un absolu ou de l’« esprit du monde », « La nature est l’esprit visible, l’esprit la nature invisible », dit Schelling. En effet, partout dans la nature nous pouvons deviner un « esprit qui ordonne et structure ». La « matière est de l’intelligence ensommeillée », ajoute-t-il. Schelling voyait en la nature l’esprit du monde, mais il voyait aussi cet esprit à l’œuvre dans la conscience de l’homme. Vu sous cet angle, la nature et la conscience de l’homme sont simplement deux formes d’expression de la même chose. On peut donc chercher l’« esprit du monde » aussi bien dans la nature qu’en soi-même. C’est pourquoi Novalis (1772 – 1801) a pu écrire que « le chemin mystérieux va vers l’intérieur ». Il entendait par là que l’homme porte tout l’univers en lui et que c’est en plongeant à l’intérieur de soi-même que l’homme peut ressentir le mystère du monde. Novalis, qui était un des génies romantiques, déclare que le monde devient rêve, le rêve devient monde ». Il écrit un roman intitulé « Heinrich Von Ofterdingen », qui reste inachevé à la mort de l’auteur en 1801, mais qui a cependant un énorme retentissement. Il y est question du jeune Heinrich qui part à la quête de la « fleur bleue » qu’il a aperçu un jour en rêve et n’aspire qu’à retrouver.
Pour les romantiques, la philosophie, les sciences expérimentales et la littérature faisaient partie d’un grand tout. Que l’on compose des poèmes inspirés à son bureau ou que l’on étudie la vie des fleurs et la formation des pierres, c’est la même chose, car la nature n’est pas un mécanisme mort, mais un « esprit du monde » vivant. Friedrich Schelling observe une évolution dans la nature qui part de la terre et de la pierre jusqu’à la conscience de l’homme. Il souligne les différents stades qui permettent de franchir toutes les étapes qui vont de la nature inanimée jusqu’à des formes de vie de plus en plus élaborées. La nature est conçue par les romantiques comme un organisme, c’est-à-dire un tout qui laisse s’épanouir ses possibilités internes ou si on préfère comme une fleur qui s’ouvrirait en montrant ses feuilles et ses pétales. La philosophie romantique de la nature présente des traits communs à la fois avec le néo-platonisme et Aristote qui concevait davantage les phénomènes naturels d’un point de vue organique que les matérialistes mécaniques.

Le même raisonnement s’applique à l’histoire. Celui qui à cet égard joue un rôle déterminant pour les romantiques est Johann Gottfried Herder (1744 – 1803). Selon lui, le cours de l’histoire était le fruit d’un processus visant à un but bien précis. Il a une conception « dynamique », en opposition à la conception « statique » des philosophes du siècle des Lumières. Herder rend justice à chaque époque, de même que chaque peuple avait sa spécificité, ce qu’il appelle l’« âme du peuple ». Toute la question est de savoir si nous sommes capables de nous transposer dans ces différentes cultures. Tout comme nous devons pouvoir nous mettre à la place de quelqu’un d’autre pour mieux comprendre sa situation, nous devrions être capables de nous imaginer vivre dans d’autres cultures pour mieux les comprendre. C’est devenu un lieu commun de nos jours, mais c’était très nouveau à l’époque romantique.

Le romantisme contribue en effet à renforcer l’identité culturelle de chaque nation. Mais il faut distinguer deux formes de romantisme : celui qu’on a appelé le romantisme universel et qui fait référence à la conception de la nature, à l’âme du monde et au génie artistique et qui se développe surtout à Iéna en Allemagne, vers 1800. Et l’autre, c’est bien le romantisme national qui connaît un essor quelques années plus tard à Heidelberg. Les romantiques nationaux s’intéressaient surtout à l’histoire, à la langue du« peuple », c’est-à-dire à tout ce qui relevait de la culture« populaire ». Le peuple aussi était considéré comme un organisme devant développer ses possibilités internes, tout comme la nature ou l’histoire, en bref « dis-moi où tu vis et je te dirai qui tu es ». Ce qui relie ces deux aspects du romantisme, c’est la notion d’organisme. Tout, que ce soit une plante, le peuple, un poème, la langue ou la nature tout entière, était considéré comme un organisme vivant. L’esprit du monde était tout aussi présent dans la culture populaire que dans la nature et l’art.

Les philosophes romantiques conçoivent l’« âme du monde » comme un « moi » qui dans un état plus ou moins onirique pouvait recréer le monde. Le philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte (1762 – 1814) explique que la nature n’est que l’émanation d’une instance supérieure qui prend inconsciemment cette forme. Pour Schelling aussi, le monde est « en Dieu ». Dieu est conscient de ce qu’il crée, mais il existe aussi des faces cachées dans la nature qui représentent ce qui est inconscient chez Dieu. Dieu aussi a son « côté nocturne », c’est une pensée à la fois effrayante et fascinante. On a qualifié cette forme de rupture de l’illusion d’« ironie romantique ».

Hegel et sa dialectique : « la vérité est toujours concrète »Hegel (1770-1831) et la dialectique en histoire - Presse-toi à gauche ! Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche
Drame contradictoire et paradoxal chez Hegel
Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770 – 1831) était un authentique fils du romantisme, il suit toute l’évolution de l’esprit allemand. Né à Stuttgart en 1770, il commence à dix-huit ans à étudier la théologie à Tübingen. À partir de 1799, il travaille avec Schelling à Iéna au moment précisément où le mouvement romantique était à son apogée. Après avoir enseigné à Iéna, il obtient un poste de professeur à l’université de Heidelberg qui était alors le centre du romantisme national allemand. Enfin, à partir de 1818, il obtient une chaire à Berlin qui était déjà, à cette époque, en passe de devenir le centre intellectuel de toute l’Allemagne. Il meurt en 1831 du choléra, mais l’hégélianisme avait d’ores et déjà trouvé un large public dans la plupart des universités allemandes. Hegel réunit et développe les principaux courants de pensée des romantiques, ce qui ne l’empêche pas d’exercer une critique virulente à l’égard de la philosophie de Schelling.Hegel and the Zero-Knowledge Proof | by Beni Issembert | MediumSchelling et les autres romantiques voyaient dans l’« esprit du monde » l’origine de l’existence. Hegel aussi utilise l’expression d’« Esprit du monde », mais il lui donne un tout autre sens. Quand Hegel parle de l’« Esprit du monde » ou de la« raison du monde », il veut dire la somme de toutes les manifestations à caractère humain. Seul l’homme a un « esprit ». C’est dans ce sens que nous pouvons parler de la progression de l’Esprit du monde à travers l’histoire. Nous ne devons jamais oublier que nous parlons de la vie, des pensées et de la culture des hommes.

On rappelle que Kant avait parlé de « la chose en soi ». Même si, selon lui, l’homme ne pouvait sonder le mystère de la nature, il existe cependant une sorte de « vérité » inaccessible. Hegel dit que la vérité est fondamentalement subjective et il ne croit pas qu’il puisse exister une vérité au-dessus ou en dehors de la raison humaine. Toute connaissance est connaissance humaine, pensait-il. Il voulait « faire retomber les philosophes sur terre », si l’on peut dire les choses de cette manière.

Mais comme la philosophie de Hegel est très complexe et nuancée, nous nous bornerons à souligner quelques points essentiels. Il est difficile d’affirmer que Hegel avait sa propre « philosophie », car ce terme recouvre avant tout chez lui une méthode pour comprendre le mouvement de l’histoire. C’est pourquoi il est quasiment impossible de parler de Hegel sans parler de l’histoire des hommes. Sa philosophie ne nous apprend rien sur la prétendue nature intime de l’existence, mais elle peut nous apprendre à réfléchir de manière efficace. Tous les systèmes philosophiques avant Hegel avaient en commun d’essayer de trouver les critères éternels qui pourraient déterminer le champ du savoir de l’homme. Cela vaut pour Descartes et Spinoza aussi bien que pour Hume et Kant. Chacun avait tenté de définir les fondements de la connaissance humaine, mais en se situant chaque fois dans des conditions intemporelles. Hegel pensait justement qu’on ne pouvait pas faire l’impasse du devenir, car ce qui est à la base de la connaissance humaine se transforme au fil des générations. C’est pourquoi on ne peut parler de « vérités éternelles ». Il n’existe pas de raison intemporelle. La seule base solide à partir de laquelle le philosophe peut travailler, c’est l’histoire elle-même. L’histoire est en perpétuel changement, comme un fleuve et il serait vain de se demander à quel endroit de la vallée, il mérite le plus le nom de « fleuve », car il reste un fleuve tout du long. Eh bien, pour Hegel, l’histoire est semblable au cours d’un fleuve. Le moindre mouvement de l’eau en tel point du fleuve est certes déterminé par la chute et les tourbillons de l’eau loin en amont du fleuve, mais aussi par les cailloux et les méandres du fleuve à l’endroit où l’on se trouve pour l’observer. Toute l’histoire de la pensée — autrement dit l’histoire de la raison — est comme le cours d’un fleuve. Toutes les pensées que la tradition fait « déferler » sur nous, d’une part, et les conditions matérielles qui déterminent notre présent, d’autre part, concourent à définir notre mode de pensée. On ne peut donc aucunement prétendre que telle ou telle pensée est juste et éternelle. Elle peut tout au plus se révéler juste là où l’on se trouve. Chaque chose peut être juste ou fausse selon le contexte historique.

Si on défend l’idée de l’esclavage en ce début du XXIe siècle, on passera dans le meilleur des cas pour un être inhumain. Mais il y a deux mille cinq cents ans, on ne voyait pas les choses de la même façon, malgré quelques esprits plus avancés qui s’élevaient déjà contre cette pratique. Prenons un exemple plus proche de nous : il y a à peine cent ans, il ne semblait pas « déraisonnable » de brûler de grandes étendues de forêts afin de permettre d’accroître les terres cultivables. On a aujourd’hui bien changé d’avis. Tout simplement parce que nous avons des connaissances bien meilleures pour juger un tel acte. Hegel souligne que c’est la même chose pour la réflexion philosophique, à savoir que la raison est quelque chose de dynamique, c’est-à-dire un processus. Et la « vérité » est ce processus même. Il n’existe en effet aucun critère extérieur à ce processus historique pour déterminer ce qui présenterait le plus grand degré de « vérité » ou de « raison ».

On ne peut pas tirer hors de leur contexte, différentes pensées de l’Antiquité, du Moyen Age, de la Renaissance ou du siècle des Lumières et les classer en disant : celle-ci est juste et celle-là est fausse. On ne peut pas dire que Platon avait tort et Aristote avait raison, ou encore que Hume avait tort, mais que Kant et Schelling avaient raison. C’est une manière complètement antihistorique d’analyser le problème. En règle générale, on ne peut jamais séparer un philosophe ou une pensée — quels qu’ils soient — de leur contexte historique.
Ceci est un point essentiel : parce qu’il arrive toujours quelque chose de nouveau, la raison est « progressive », c’est-à-dire que la connaissance de l’être humain est en perpétuel développement et, vu sous cet angle, ne fait qu’« aller de l’avant ». En ce sens, la philosophie de Kant est peut-être plus juste que celle de Platon, l’esprit du monde s’est développé, s’est élargi, de Platon à Kant. C’est bien la moindre des choses. Si nous retournons à l’image du fleuve, nous pouvons dire qu’il y a de plus en plus d’eau. Plus de deux mille ans se sont écoulés. Kant ne doit cependant pas se leurrer en croyant que ses « vérités » vont tranquillement se déposer sur les rives et devenir des rochers inébranlables. Ses pensées, sa « raison » à lui aussi vont subir l’assaut et la critique des futures générations. Et c’est exactement ce qui est arrivé. Mais ce fleuve, où va-t-il ? Hegel dit que l’esprit du monde se développe pour atteindre une conscience de plus en plus grande de lui-même. Comme les fleuves qui deviennent de plus en plus larges au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de l’océan. Selon Hegel, l’histoire n’est que le lent éveil de l’Esprit du monde jusqu’au stade le plus avancé de la conscience de lui-même. Le monde a toujours existé, mais à travers la culture des hommes et l’évolution des hommes, l’Esprit du monde prend de plus en plus conscience de sa spécificité.

C’est pour lui une réalité historique. Il ne s’agit nullement d’une prophétie. Quiconque étudie l’histoire verra que l’humanité se dirige vers une plus grande connaissance. L’histoire témoigne en effet que l’humanité évolue dans le sens d’une plus grande rationalité et d’une plus grande liberté. Malgré tous ses méandres, le processus historique va « vers l’avant ». Nous disons que l’histoire a un seul but : celui de se dépasser elle-même. L’histoire n’est qu’une longue chaîne de pensées. Hegel indique quelles règles gouvernent cette longue chaîne de pensées. Il suffit d’étudier tant soit peu l’histoire pour se rendre compte qu’une pensée vient souvent se greffer sur d’autres pensées plus anciennes. Mais, à peine posée, cette pensée va être contrée par une nouvelle pensée, créant ainsi une tension entre deux modes de pensée. Et cette contradiction sera levée grâce à une troisième pensée qui conservera le meilleur des deux points de vue. C’est ce que Hegel appelle un processus dialectique. Le raisonnement dialectique consiste à examiner les arguments favorables ou défavorables à une thèse et à une thèse contradictoire ou opposée (antithèse) pour aboutir à une proposition (synthèse) qui essaie de dépasser la contradiction et apporte quelque chose de nouveau par rapport aux deux points de vue initiaux.
Hegel est le premier à soumettre les lois de la logique scolastique et formelle à une analyse critique exhaustive. Au début, il complète le travail en montrant les déficiences et les contradictions inhérentes à la logique traditionnelle et statique, mais ensuite il est allé beaucoup plus loin. Il a élaboré une conception de la logique complètement différente, une conception dynamique, qui comprend le mouvement et la contradiction, face auxquels la logique formelle est impuissante.

Hegel donne à la dialectique une ampleur inédite. Il démontre dans ses principes de la philosophie qu’elle est la propriété fondamentale du processus intellectuel, celle qui lui donne sa pertinence et sa cohérence. Estimant avoir ainsi identifié le mouvement même de la pensée, il conçoit (très modestement) son système philosophique comme l’achèvement de toute l’histoire de la philosophie.

Pour Hegel, la philosophie est aussi dynamique et même une sorte de processus. C’est-à-dire qu’avec le mouvement de l’histoire, cela change. Dans ce système, l’histoire est la réflexion de la longue chaîne infinie. Selon Hegel, « l’âme universelle » ou « Dieu » passe également par ce processus dialectique. Ainsi, le Dieu de Hegel est un Dieu dans le cadre des lois dialectiques. Un Dieu qui change tout le temps !

Hegel était un très grand penseur et constructeur de systèmes. Le système de croyance hégélien, en dépit de toutes ses innovations historiques, est appuyé fortement d’un côté par un Dieu « absolu » ou une sorte de Dieu ; avec sa méthode de la connaissance dialectique, il transforme son dieu en évolution dialectique, drame contradictoire et paradoxal.
Ludwig Feuerbach et Karl Marx font un temps parti des jeunes hégéliens.

Subjectivisme – existentialisme, angoisse et désespoirSøren Kierkegaard | The Present Generation and Work of the Spirit | Philosophy Core Concepts - YouTube
Søren Kierkegaard (1813 – 1855) est un écrivain, poète, théologien, et philosophe danois, dont l’œuvre est considérée comme une première forme de l’existentialisme.

Contre la volonté hégélienne de rassembler les connaissances et les diverses manifestations spirituelles au sein d’un ensemble clos, Kierkegaard nous rappelle que l’existence, le mode d’être du sujet individuel, est précisément à l’opposé du système. Kierkegaard défendait ardemment une conception individualiste. Nous ne sommes pas seulement « les enfants de notre siècle », chacun d’entre nous est une personne unique qui ne vit qu’une seule fois. Ce n’est donc pas au niveau de l’Histoire universelle, des Idées et du Système abstrait qu’il convient de rechercher la vérité des êtres. En cette quête, l’individu doit être centre, point de référence et fondement. L’individu désigne l’être particulier, irréductible à l’espèce, infiniment supérieur au collectif de la foule, car la foule est le mensonge. L’individu au contraire, c’est le réveil de l’esprit, celui en lequel s’affirme la vocation à l’existence subjective. La subjectivité authentique représente celle de l’existence religieuse, où l’homme trouve un ancrage dans le Christ. En résumé, l’influence de Kierkegaard a été considérable et déterminante : il est en un sens, le fondateur de l’ « existentialisme » contemporain. L’individu n’est pas un moment de concept, a-t-il souligné à juste titre : il n’est pas un accident de l’histoire. L’homme n’est pas réductible à un concept, il est une existence, non figée.
Positivisme – La science donne toutes les réponsesPositivisme — Didaquest

Le positivisme est la vision d’Auguste Comte (1798 – 1857) selon laquelle l’expérience est le seul moyen de vérifier ses connaissances et d’affirmer une vérité, et l’esprit humain ne peut pas atteindre l’essence des choses et doit renoncer à l’absolu :
Cette conception a eu une influence majeure jusqu’à notre époque. On appelle aussi scientisme cette philosophie qui fait primer les limites de la raison sur la métaphysique : l’homme doit se borner à ce qu’il peut savoir de manière certaine, grâce à la science. Béhaviorisme ou comportementalisme est un paradigme de la méthode psychologique fondée sur l’observation objective. Pour les béhavioristes, la psychologie est le comportement extérieur des hommes, et non l’intériorité (les pensées, les sentiments) des sujets. Les deux visions scientisme et Béhaviorisme sont dans la continuité du positivisme.

Aux yeux d’Auguste Comte, la connaissance ne saurait dépasser la sphère des lois scientifiques. Aussi la philosophie positive, expression par laquelle Comte désigne sa conception, se définit-elle comme une discipline ayant pour objet la coordination des faits observés, sans nulle prétention à aller au-delà des acquisitions de la science expérimentale.
Toute investigation portant sur l’essence du réel se trouve ainsi exclue du champ de recherche.
Cette philosophie positive d’Auguste Comte porte aussi le nom de positivisme, terme aujourd’hui répandu dans la langue courante, mais qui, chez Auguste Comte, désigne stricto sensu, la conception selon laquelle l’esprit humain ne saurait atteindre le fond des choses et doit se borner à la seule recherche des lois de la nature, conçues comme des relations invariables de succession et de similitude.
Le positivisme repose lui-même sur la loi des trois états :
– L’esprit humain passe d’abord, selon Auguste Comte, par l’état théologique, mode d’explication par des agents détenant une volonté (ex : Zeus exercerait des interventions rendant compte des anomalies apparentes de l’univers)
– puis par l’état métaphysique, croyance en des entités ou des abstractions (la vertu dormitive de l’opium, par exemple)
– l’état positif, caractérisé par l’abandon du « pourquoi » et le seul attachement au « comment », à la recherche des lois effectives gouvernant les phénomènes.
Ce terme de positif désigne ainsi, chez Auguste Comte, ce qui est utile, réel et palpable, par opposition à ce qui est fictif, chimérique ou imaginaire.
Telle est la « loi des trois états », conçue comme la grande loi permettant d’unifier l’évolution de l’humanité. Cette loi, qui concerne l’espèce humaine, dans sa démarche vers le stade positif, apparaît également vraie dans le développement de chaque individu : si l’enfant croit aux agents surnaturels, l’adolescent est métaphysicien et l’adulte accède enfin à la positivité.

À propos d’Auguste Comte, il faut ajouter qu’il est né après la révolution française et pendant la terreur dont il est terriblement déçu. Il est devenu hystérique contre toutes formes de changements dans la société et sa position et sa pensée sont le reflet d’un moment d’incertitude et le retour à un régime totalitaire. Sa vision donc est très simpliste et triviale et il ne voit pas la complexité de la société qu’il compare avec une machine ou avec le métabolisme humain.
[Précisément, à ce propos, on peut distinguer en cinq étapes la Révolution française :
1) 1789 – 1792 La révolution anti-absolutiste, la prise de la Bastille, la chute de la monarchie et la naissance de la république
2) 1792 – 1795 L’avènement de la Terreur – pouvoir exécutif sous le Directoire, La Terreur en action, les thermidoriens et le Directoire
3) 1795 – 1799 Napoléon Bonaparte renverse le régime et fonde le Consulat.
4) 1799 – 1804 Bonaparte devient Napoléon 1er (le titre d’empereur) Napoléon exerce un pouvoir dictatorial
5) 1804 – 1814 La fin de la république, un régime impérial et la France des notables]

La vision mécaniste
Depuis que Peter Henlein (1485 – 1542) un serrurier et horloger de Nuremberg, souvent considéré comme l’inventeur de la montre, a construit sa première montre de poche dès 1508, la pensée de la philosophique a trouvé le nouvel itinéraire pour s’exprimer. Il faut préciser que Christian Huygens (1629 – 1695), un mathématicien, un astronome et un physicien néerlandais en 1656, a fabriqué la première horloge à pendule afin de rendre la mesure du temps plus précise.Christiaan Huygens (1629-1695): hij is geboren in Den Haag. Hij hield zich bezig met wiskunde, natuurkunde s… | Geschiedenis projecten, Geschiedenis, Sterrenkundige
Un mécanisme est un assemblage de pièces mécaniques dont certaines peuvent se déplacer par rapport aux autres. Par exemple, le mécanisme d’une montre désigne l’ensemble des ressorts, balanciers ou engrenages utilisés pour faire tourner les aiguilles. L’histoire de la mécanique débute réellement avec Galilée (1564 – 1642) et R. Descartes (1596- 1650) dont le rôle a été le plus décisif. Pour Descartes, la connaissance des lois de la nature est accessible à l’intellect sous la forme des mathématiques, sources de l’intelligibilité du monde. Pour cela, des idées claires et distinctes, soutenues par des démonstrations mathématiques, sont nécessaires.

Mais c’est Isaac Newton (1642-1727) considéré comme « l’un des plus illustres savants de tous les temps » qui concrétise le rêve cartésien. La physique classique newtonienne fait la synthèse des travaux qui l’ont précédée pour aboutir à une formulation mathématique complète de la vision de la nature qui constituera un socle solide jusqu’au XXème siècle. Il élabore ainsi le calcul différentiel pour décrire le mouvement des corps solides, bien au-delà des méthodes précédentes de Galilée et de Descartes, et combine les découvertes de Kepler et de Galilée pour formuler les lois générales du mouvement régissant tous les objets du système solaire. Comme sa théorie peut tout décrire, elle s’impose rapidement comme la théorie correcte de la réalité. L’idée du monde-machine présenté par Descartes est désormais considérée comme prouvée par Newton.
Le mécaniste -« Matérialiste mécanique »- est aussi un courant de pensée matérialiste qui s’est développé en généralisant les analogies avec les mécanismes dans son explication du monde. Historiquement il a été porté par la bourgeoisie ascendante, principalement en France.

La vision mécaniste qui considérait le monde comme une machine, était bien meilleure que les versions scolastiques précédentes et résolvait certains problèmes, mais trompeuse à bien des égards. Le corps humain ressemble à une machine ! Une discussion est impossible avec quelqu’un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder.
Dans le chapitre précédent, nous avons présenté la vision mécaniste. Voici trois figures incontestables de cette vision.
La Mettrie : un matérialisme radical primitif
L’Homme-machine (1747) livre de La Mettrie (1709-1751), comme son titre l’indique, fait référence à la conception des « animaux-machines » de Descartes, en la généralisant à l’homme. Peut-on y voir une anticipation de l’intelligence artificielle ? Le propos concerne plus simplement le fait de considérer le corps humain comme une machine très complexe, du point de vue du médecin qu’était La Mettrie. Mais on comprend vite que le problème est quand même celui de « L’Esprit dans la machine ».

Le contexte du milieu du XVIIIe siècle correspondait à une conception spiritualiste et religieuse dogmatique. Au siècle précédent, le dualisme de Descartes avait maintenu une distinction entre l’âme et le corps pour légitimer l’étude scientifique des phénomènes matériels, en laissant les questions spirituelles à la religion. C’était plus prudent. Lucilio Vanini (1585-1619) avait été condamné au bûcher à Toulouse pour avoir soutenu l’éternité de la matière. La postface sur la « Vie de La Mettrie » rappelle qu’il avait lui-même publié à La Haye L’Histoire naturelle de l’âme, en 1745, prétendument traduite d’un ouvrage anglais. Ce livre avait été condamné par le Parlement à être lacéré et brûlé en 1746, puis Politique du médecin de Machiavel, publié sous pseudonyme à Amsterdam en 1746, avait subi le même sort.
Soulignant la continuité de l’anatomie du cerveau des animaux à l’homme, La Mettrie envisage même d’enseigner à parler aux singes avec le langage des sourds-muets du Suisse J.C. Amman (1699-1730), antérieur à celui de l’abbé de L’Épée (1712-1789), puisque ces animaux semblent ne pas avoir les organes phonatoires nécessaires (pp. 32-33). La Mettrie s’interroge sur le rôle du langage dans la conscience : « Les mots, les langues, les lois, les sciences et les beaux-arts sont venus […]. Tout s’est fait par des signes. […] Mais qui a parlé le premier ? » (pp. 35-36), « est-ce comme ce sourd qui entend pour la première fois ? » (p. 36). Il conçoit la simplicité de l’esprit comme imagination (faire des images) contre les faux mots de spiritualité ou immatérialité (p. 39), mais il admet qu’on en ignore le fonctionnement (p. 40). Il pense que l’esprit dépend de l’organisation du cerveau et de l’éducation (pp. 41-42) et voit l’imagination comme une succession d’idées à apprendre à fixer (p. 44) contrairement aux animaux qui sont plus habiles sans éducation (pp. 45-46).
Le fond de la thèse de La Mettrie repose sur une base empirique, comme l’observation des fœtus humains, issus du sperme qui s’implante « dans l’œuf que fournit la femme » semblable aux œufs des animaux « si ce n’est que la peau ne durcit jamais » (pp. 76-77).
Sincèrement, le principe de la pensée de La Mettrie est très dogmatique, sans valeur et primitif.

Hobbes – absolutiste tout-puissantPPT - Hobbes, Locke, Rousseau PowerPoint Presentation, free download - ID:405589
« Le pouvoir souverain doit être absolu dans toutes les républiques », affirme Thomas Hobbes (1588 – 1679) à la fin du chapitre 20 du Léviathan. Il a développé une doctrine centrée sur l’Etat tout-puissant, une philosophie absolutiste. Hobbes s’attache à la nature humaine et décrit l’homme comme un être doué de parole, mais par l’acte, l’homme est un loup pour l’homme ! Ce n’est pas une réalité historique, mais une fiction théorique, où Hobbes nous donne à voir un état originel de guerre se caractérisant par la menace permanente. L’état de nature, état de guerre et de violence, condamne l’homme à une existence quasi animale, sans culture ni civilisation.

Dans Moby Dick, Herman Melville (1819 -1891) raconte la lutte à mort entre le capitaine Achab et la terrible baleine blanche éponyme. Quels sont les motifs profonds qui poussent le vieux marin à traquer avec tant d’acharnement ce terrible Léviathan ? S’agit-il d’une simple vengeance ou est-il plutôt question d’accéder à un statut ontologique supérieur tout-puissant en mettant à bas le monstre ?

Les guerres de religion en France et les guerres civiles en Angleterre l’amènent à développer une philosophie où Hobbes considère que seul l’absolutisme de l’Etat, à qui les hommes confient par contrat le soin de les gouverner, peut maintenir le droit et garantir la paix. En matière de morale, il pense que l’homme doit agir selon les lois d’un « égoïsme utilitaire » qui découle de l’instinct de conservation et de domination. Sa philosophie naturaliste construite à partir de la sensation, est inséparable de la science, notamment celle du corps humain. Pour lui, l’expérience est la seule base de toute connaissance.
Chez Hobbes, l’état de nature doit être dépassé : un contrat est donc nécessaire pour échapper à cet enfer et à ce risque permanent, où la violence menace chacun, en raison de la situation concrète de l’homme et de la défiance réciproque qui le caractérise. Les causes de discordes étant multiples, il s’agit de les dépasser et d’établir la paix : le contrat désigne la convention par laquelle les hommes se dessaisissent de leur droit sur toutes choses et confèrent leur pouvoir à un monarque ou à une assemblée accomplissant le bien général.
Reste cependant la question politique et sociale centrale : jusqu’à quel point faut-il renoncer à sa liberté pour obtenir la paix et la sécurité ? On sait que la réalité est différente de la vérité qui sera diamétralement opposée à celle de Hobbes.
« Nous devons faire des plans pour la liberté et pas seulement pour la sécurité, car seule la liberté peut rendre sûre la sécurité » disait Karl Popper (1902 – 1994)
La liberté c’est, avant tout, l’ascension de l’homme par la libération de la superstition.
C’est dans l’admission de l’ignorance et l’admission de l’incertitude qu’il y a un espoir pour le mouvement continu des êtres humains dans une direction qui ne soit pas confinée, bloquée de façon permanente, comme elle l’a fait tant de fois auparavant à diverses périodes de l’histoire de l’homme.

Ainsi, l’idée de Hobbes accuse avec insistance et prépare au moins théoriquement à justifier le tyran, le chef totalitaire et la doctrine centrée sur l’Etat tout-puissant. C’est donc une philosophie absolutiste qui a sûrement provoqué des milliers, des millions de victimes partout dans le monde et en provoque encore de nos jours.

Les institutions politiques sont toutes des cristallisations et des incarnations du pouvoir primaire, et dès que les fondations vivantes du peuple abandonnent leur soutien, elles se tournent vers la stagnation et la corruption.
Finalement, le principe de la pensée de Hobbes est très cruel, sinistrement mécanique et inhumain. Au-dessus de cette pensée machiavélique et idiote s’élèvent non seulement le douloureux soupir du peuple opprimé par ses exploiteurs, mais aussi ses cris de colère, ses chansons magnifiques et sa voix vigoureuse.

Matérialisme de Feuerbach – L’homme est ce qu’il mangeKarl Marx & Friedrich Engels Sociology 100 The philosophers have only interpreted the world, in various ways; the point, however, is to change it. - ppt downloadPendant un certain nombre d’années, au milieu du XIXe siècle, Ludwig Feuerbach (1804–1872) a joué un rôle important dans l’histoire de la philosophie allemande post-hégélienne et dans la transition de l’idéalisme à diverses formes de naturalisme : le matérialisme et le positivisme ne font qu’un et participent à l’évolution la plus notable de cette période.
Feuerbach affirme : « toute spéculation sur le droit, la volonté, la liberté, la personnalité, qui se passe de l’homme, se situe hors de l’homme ou même au-dessus de lui, est une spéculation sans unité, sans nécessité, sans substance, sans fondement, et sans réalité. »

Feuerbach était très opposé à la religion et à « Dieu », mais pensait très mécaniquement la relation sociétale et a précisé : « l’homme est ce qu’il mange », l’homme se crée dans le travail de production des moyens d’alimentation et dans l’organisation sociale qui assure cette production et cette reproduction de l’existence des espèces. Il se réfère avec approbation à la proposition absurde de Jacob Moleschott (1822 – 1893) selon laquelle un végétarien a un caractère végétarien, les mangeurs de viande sont déterminés, etc. l’énergie des travailleurs anglais s’explique par leur consommation du rôti de bœuf, et au contraire la paresse du lazzarone italien dans le résultat d’un régime végétarien. De ces curiosités, Feuerbach a conclu qu’une révolution allemande ne sera jamais accomplie par les mangeurs de chou.

Une telle synthèse de la société est véritablement pauvre et absurde.
Les mécanistes et leur accident heureux
Toutes les questions relatives au déterminisme en sciences et en philosophie, et, par conséquent, celles qui touchent au hasard et à l’incertitude semblent piégées ! La science peut observer et expérimenter ; le monde de la science est réel, ce n’est ni une illusion, ni les résultats de l’imagination, ou du hasard. Un scientifique ne cache pas vainement la réalité par la pauvreté de la nécessité philosophique.
Les mécanistes sont en difficulté à propos de la conception de l’univers. Ils avaient sur toutes choses des idées toutes faites qui dataient de son histoire ancienne. De l’aube au crépuscule, ils vivaient dans un mirage perpétuel. Nous avons déjà expliqué que depuis le Big-bang et le début de l’évolution, il y a 14 milliards d’années, il n’y a pas de place pour un événement accidentel, inopiné et hasardeux. C’est un vrai désastre qu’au XXIe siècle, on parle encore de coïncidence ou de hasard heureux au nom de la « science ». Bref, le théâtre de l’absurde.

Raisonnement de Newton
Probablement, vous avez entendu le récit souvent raconté de la façon dont Isaac Newton a fait fabriquer par un artisan qualifié une maquette de notre système solaire qui a ensuite été affichée sur une grande table dans la maison de Newton. Non seulement l’excellente exécution simulait les différentes tailles des planètes et leurs proximités relatives, mais c’était un modèle de travail dans lequel tout tournait et orbitait quand une manivelle était tournée.Newton e la teoria della gravitazione universale | Vulcano notizie
Un jour, alors que Newton était dans son bureau, un ami est venu qui se trouvait être également un grand scientifique. Examinant le modèle avec une admiration enthousiaste, il s’est exclamé : « Mon cher ami ! Quelle chose exquise, c’est extraordinaire ! Qui l’a fait ? » Sans lever les yeux de son livre, Newton répondit : « Personne. »
Arrêtant son inspection, le visiteur s’est retourné et a dit : « Evidemment, vous avez mal compris ma question. J’ai demandé qui avait fait ça ? »

Newton, profitant sans aucun doute de la possibilité de donner une leçon à son ami, répondit d’un ton sérieux : « Personne. Ce que vous voyez ici se trouve juste prendre la forme qu’il a maintenant. »

« Vous devez penser que je suis un imbécile ! » rétorqua le visiteur. « Bien sûr que quelqu’un a réussi, et c’est un génie. Je veux savoir qu’il est. »
Posant son livre de côté, Newton se leva et posa une main sur l’épaule de son ami, disant :

Cette chose n’est qu’une imitation chétive d’un système beaucoup plus grand dont vous connaissez les lois, et je ne suis pas en mesure de vous convaincre que ce simple jouet est sans concepteur et fabricant ; pourtant vous, en tant qu’athée, prétendez croire que l’original dont le modèle est issu est né sans concepteur ni fabricant ! Maintenant, dites-moi par quel genre de raisonnement arrivez-vous à une conclusion aussi incongrue ?

En science, le hasard n’existe pas, tout simplement.
James Hopwood Jeans (1877 – 1946) est un physicien, astronome et mathématicien britannique. Il a écrit plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique, sur l’histoire de la mécanique et de la physique, et sur les implications philosophiques des théories scientifiques les plus récentes. Il disait « Kant, discutant des différents modes de perception par lesquels l’esprit humain appréhende la nature, a conclu qu’il était particulièrement enclin à voir la nature à travers des lunettes mathématiques. Tout comme un homme portant des lunettes bleues ne verrait qu’un monde bleu, Kant pensait qu’avec notre parti pris mental, nous avons tendance à ne voir qu’un monde mathématique. » James Hopwood Jeans ne croit pas au hasard et il a précisé que l’univers ne peut pas créer accidentellement, c’est impossible scientifiquement.L'attitude que représente le pragmatisme est une attitude depuis longtemps bien connue, puisque c'est l'attitude des...Pragmatisme
Le pragmatisme est une doctrine ou un mode de pensée selon laquelle n’est vrai que ce qui fonctionne réellement et la réussite pratique est le seul critère de vérité. Dans le langage courant, le pragmatisme est l’attitude d’une personne qui s’adapte à la réalité et qui préfère l’action pratique. En politique, le pragmatisme est une attitude fondée sur le réalisme et qui privilégie l’observation des faits. C’est une forme d’empirisme qui valorise l’action, l’efficacité, l’expérience, la mise en pratique et ce qui fonctionne réellement plutôt que des considérations abstraites ou théoriques. Une idée ou une théorie ne peut être considérée comme vraie que si elle peut agir sur le réel. Le pragmatisme s’est développé, sous forme d’une théorie philosophique, aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, avec Charles Sanders Peirce (1839-1914), William James (1842-1910) et John Dewey (1859-1952). Pour eux, le pragmatisme serait une philosophie d’hommes d’action pour laquelle tout ce qui est vrai est utile et tout ce qui est utile est vrai, une pensée n’a de sens que par ses implications concrètes et les idées ne sont que des instruments de la pensée. La vérité n’existe pas à priori, mais se révèle progressivement par l’expérience. On comprendra donc d’autant mieux le pragmatisme qu’on saura ce qu’il n’est pas.
Pour ces auteurs, le pragmatisme représente en premier lieu une méthode de pensée et d’appréhension des idées qui s’oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans s’opposer à la logique.

Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier la totalité de ses implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée.
Quant à la vérité, elle n’existe pas à priori, mais elle se révèle progressivement par là une théorie expérimentale de la signification. Il se présente aussi comme une philosophie de la démocratie, faisant des méthodes de mise à l’épreuve et de vérification qui caractérise l’esprit de laboratoire le modèle même de la tâche politique. Le pragmatisme est souvent considéré comme une caractéristique de l’esprit anglo-saxon.
Distinction entre Vérité et Réalité
À propos du pragmatisme, il y a une ambiguïté, un malentendu, entre les mots « vérité » et « réalité ».
Il faut bien distinguer les deux mots.
La vérité désigne ce qui a le caractère d’être vrai, pour une chose, un fait, ou une proposition. Dans le premier cas, découvrir la vérité serait donc découvrir ce que les choses sont en elles-mêmes, dans le second cas, ce serait accéder à une adéquation de la pensée et de la réalité. La réalité est une catégorie ontologique ; la vérité est une catégorie logique qui concerne le langage et la connaissance. Les choses sont réelles ou non ; ce que l’on en dit est vrai ou faux. Le lien entre la réalité et la vérité est que ce que l’on dit de la réalité est vrai ou faux en fonction de ce qui existe ou n’existe pas. Autrement dit, la réalité est un critère de vérité. C’est donc à partir du sentiment de la perte de la vérité que la pensée en a organisé la recherche. Toute l’histoire de la philosophie témoigne de cette inlassable quête. La vérité n’est pas une démonstration. Elle n’a pas besoin de preuve pour exister.

Rappelons la différence entre la réalité et la vérité afin de montrer que la réalité change sans cesse, mais que la vérité s’y rapporte toujours. En ce sens peu importe que la réalité se transforme puisque la vérité est la connaissance exacte de cette réalité. L’idée d’une vérité temporaire, provisoire et partielle est contradictoire. Par principe, la vérité n’est qu’objective et non pas subjective et particulière. Si bien que seules les connaissances en droit partageables par tout esprit rationnel sont vraies. La vérité donc indiscutablement s’impose comme les rayons du soleil après une longue durée du mensonge et d’illusion. On peut citer l’exemple de Galilée et de sa découverte dont la vérité s’oppose à la réalité imposée par l’église. L’Histoire pour démontrer qu’une vérité historique (relative au passé) demeurera vraie dans le futur si on précise le moment de son énoncé. Si la vérité est comme une connaissance instantanée de la réalité objective, alors chaque connaissance instantanée est vraie pour toujours. L’esclavage et l’exploitation des paysans par le pouvoir en place dans le passé sont des exemples réels et historiques qui appartiennent à la réalité du passé, mais les leçons pour l’avenir et ces phénomènes réels ne sont pas vrais. En définitive, on peut dire que non seulement la vérité ne change jamais et peut faire peur, mais qu’elle implique nécessairement la peur donc dangereuse que pour ceux qui ont intérêt à maintenir les hommes dans l’ignorance. Dire la vérité, dans un univers mensonger est un acte révolutionnaire. La vérité est une des valeurs suprêmes de la vie humaine, surtout par le refus de la tromperie et l’appel à la réflexion critique qu’il suppose. Rappelons que dans 1984, George Orwell a écrit qu’à « une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ».

Intelligence Artificielle (IA) et Transhumanisme
Actuellement, des moyens techniques et financiers sans précédent semblent mettre le vieux rêve de l’homme-machine à portée de main : sur quels fondements idéologiques le projet transhumaniste s’appuie-t-il ? Quelle vision de l’homme porte-t-il ? Alors que les idées du transhumanisme affectent déjà nos vies, il faut choisir à travers l’histoire des idées, les enjeux philosophiques, économiques et politiques.
L’IA peut-elle permettre aux machines de dépasser les humains, leurs créateurs ? Certains le redoutent, d’autres, notamment les adeptes du transhumanisme, espèrent que, combinée avec d’autres technologies, l’IA permettra une « sortie par le haut de la condition humaine ». Entre ces deux points extrêmes existe une relativement grande variété de positions.
Le rêve ancien de « La Mettrie » et les mécanistes, l’homme – machine, reviennent dans l’actualité à la différence que cette fois techniquement, l’IA croit disposer des équipements bien réels dans nos vies, pour réduire l’homme à une machine.
« On a demandé où est l’enfer ? Quelqu’un a répondu : Trouve un cœur qui ne peut pas aimer. »
L’Homme face à l’intelligence artificielle : repenser l’éthique homme-machine
En ce début de troisième décennie du XXIe siècle, l’intelligence artificielle (IA) semble incarner l’angoisse prométhéenne liée au progrès technique et scientifique : « Une fois que les hommes auraient développé l’IA, celle-ci décollerait seule, et se redéfinirait de plus en plus vite…
Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés », a déclaré, lors d’une interview, Stephen Hawking (1942 – 2018).

Ce propos est décevant : il y a des blessures dans la vie qui engloutissent lentement et secouent l’âme.
Nous constatons aujourd’hui une rupture dans les relations entre l’homme et la machine, rupture permise par l’IA qui met l’humain en position de déléguer certaines actions à ces machines autonomes.
Avec la place croissante occupée par l’IA dans l’économie, c’est un nouveau monde du travail qui se profile, marqué par la complémentarité hommes/machines.
Tout a commencé par une étude publiée en 2013 par deux chercheurs de l’Université d’Oxford, « Futur de l’emploi : quels métiers sont susceptibles d’être informatisés ?». Celle-ci dresse un constat alarmant : près de la moitié (47%) des emplois américains risqueraient d’être automatisés au cours des deux décennies suivantes. Depuis, les rapports sur le sujet se sont succédés, certains parvenant à des conclusions identiques, voire encore plus inquiétantes.
Des inquiétudes largement relayées par les media, et dont certaines œuvres de fiction se sont emparées, telle la série télévisée française « Trepalium ». Mais pour comprendre comment l’IA va remodeler le monde du travail, on ne peut se contenter d’une querelle de chiffres.
Les robots créent aussi des emplois
D’abord, si l’étude de l’Université d’Oxford parue en 2013 a largement contribué à lancer le débat autour de la robotisation, les inquiétudes de voir la mécanique se substituer à l’homme sont en réalité bien plus anciennes. L’histoire regorge d’épisodes illustrant ce phénomène. Ainsi, lorsqu’à la fin du XVe siècle, les tout premiers livres illustrés ont été imprimés dans la ville d’Augsburg, dans l’Allemagne actuelle, les graveurs sur bois locaux, craignant pour leur travail, ont lancé une émeute et se sont emparés des imprimeries pour stopper leur fonctionnement.
Mais les inquiétudes des graveurs n’ont pas tardé à s’apaiser, à mesure qu’un nombre croissant de personnes venaient quérir leurs services. L’imprimerie ayant baissé drastiquement le prix des livres, la demande augmentait, il fallait donc accroître l’offre de livres illustrés, et faire appel aux graveurs sur bois pour réaliser les illustrations originales. C’est un mécanisme classique en économie, également observé au XIXe siècle, avec l’invention du métier à tisser, qui a permis d’accroître la productivité et donc de baisser le coût des vêtements, entraînant une hausse de la demande pour ces derniers, avec à la clef davantage de travail pour les tisserands. Bien sûr, l’innovation détruit aussi régulièrement des emplois.
La faucheuse mécanique a ainsi rendu obsolète le métier de faucheur. Mais, selon la destruction créatrice théorisée par l’économiste autrichien Joseph Aloïs Schumpeter, elle en crée également de nouveaux. Il faut des ingénieurs pour concevoir les faucheuses mécaniques, des ouvriers pour les construire et les entretenir, etc. La question ne peut donc se limiter au nombre d’emplois que va détruire l’IA : il faut également prendre en compte ceux qu’elle va créer. Or, s’il est tout aussi difficile de prédire l’un et l’autre, on estime en général que l’automatisation créera davantage d’emplois qu’elle n’en détruira. Certains phénomènes déjà observables chez Amazon, Tesla, Google et Facebook viennent appuyer cette idée.

Sans doute l’une des caractéristiques de la société de demain est d’utiliser le maximum de la croissance de la technologie et de l’innovation. Dans le chapitre 10, on développera les progrès de la science et de la technologie.
Parfois, on se comporte comme si on n’avait pas de passé. Nous naissons tous les jours, et nous mourons tous les soirs. Cette année est un moment de deuil et d’agonie en raison de la pandémie de coronavirus.

Cependant, elle porte toujours la promesse de la fin de l’oppression et de l’exploitation, et du triomphe de la justice et de l’égalité. Il y a une destination, bien que le chemin soit long. Si nous voulons atteindre la côte, nous devons combattre les vagues. Enfin, il faut dire que l’univers commence à ressembler plus à une grande pensée qu’à une grande machine.
Nous portons tous une force énorme et explosive sans le savoir. Pire encore, nous ne voulons pas le savoir, car nous perdrions alors notre justification pour la malveillance, la lâcheté et le mensonge. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière le prétendu masque de l’incompétence et de l’insuffisance humaine. Parce que même si nous avons une force puissante à l’intérieur, nous n’osons pas l’utiliser par crainte qu’elle ne nous détruise. Au lieu de cela, nous prenons la route facile et confortable et laissons cette petite force disparaître. Comme c’est horrible d’ignorer que nous avons un tel pouvoir ! Si nous le savions, nous serions fiers de nous.

Objectivisme – vivat capitalisme
L’objectivisme est la philosophie de l’individualisme rationnel fondée par Ayn Rand (1905-1982). L’objectivisme soutient qu’il n’y a pas de plus grand objectif moral que d’atteindre le bonheur. Mais on ne peut pas atteindre le bonheur par souhait ou par caprice. Fondamentalement, cela exige un respect rationnel des faits de la réalité, y compris des faits concernant notre nature et nos besoins humains. Le bonheur exige que l’on vive selon des principes objectifs, notamment l’intégrité morale et le respect des droits d’autrui. Politiquement, les objectivistes prônent le capitalisme du laissez-faire.
Sous le capitalisme, un gouvernement strictement limité protège les droits de chacun à la vie, à la liberté et à la propriété et interdit à quiconque d’engager la force contre quelqu’un d’autre. Les héros de l’objectivisme sont des exécutants qui créent des entreprises, inventent des technologies, créent de l’art en fonction de leurs propres talents, et du commerce avec d’autres personnes indépendantes pour atteindre leurs objectifs. L’objectivisme est optimiste, considérant que l’univers est ouvert à l’accomplissement humain et au bonheur et que chaque personne a en lui la capacité de vivre une vie riche, épanouissante et indépendante.

À propos du matérialisme historique
Les sources du matérialisme historique sont multiples. Il est à la fois matérialiste et dialectique. Il doit beaucoup à Hegel, dont la dialectique repose sur la contradiction, qui dégage une nouvelle conception de la vérité dans l’histoire et de la dialectique de la maîtrise et de la servitude. On ne peut donc vivre sans l’histoire. Il faut noter aussi le matérialisme de Feuerbach chez qui Marx et Engels utilisent et puisent leur critique vers la philosophie hégélienne. En définissant leur matérialisme, Marx et Engels se réfèrent habituellement à Feuerbach, comme un philosophe qui a réintégré le matérialisme dans ses droits.

De manière générale, on dit que Hegel marque la fin des grands systèmes philosophiques. Après lui, la philosophie s’oriente dans une toute nouvelle direction. Au lieu de grands systèmes spéculatifs, nous trouvons ce que l’on appelle une « philosophie de l’existence » ou une « philosophie de l’action ». Tel est le fond de la pensée de Marx lorsqu’il constate : « Les philosophes se bornent à interpréter le monde alors qu’il s’agit de le transformer. » C’est précisément cette phrase qui marque un tournant décisif dans l’histoire de la philosophie. La pensée de Marx a aussi une visée pratique sociale et politique. Il ne faut pas oublier qu’il n’était pas seulement philosophe, mais aussi historien, sociologue et économiste.
Le matérialisme dialectique est ainsi nommé parce que la façon de considérer les phénomènes de la nature, sa méthode d’investigation et de connaissance est soi-disant « dialectique », et son interprétation, sa conception des phénomènes de la nature, sa théorie est matérialiste. Nous y reviendrons dans le chapitre suivant.
Le matérialisme historique étend les principes du matérialisme dialectique à l’étude de la vie sociale ; il applique ces principes aux phénomènes de la vie sociale, à l’étude de la société, à l’étude de l’histoire de la société.

La critique d’une pensée réflexive
Un arbre et ses fruits – on juge l’arbre à ses fruits
L’histoire de l’évolution est l’histoire d’un long et ininterrompu voyage de séparations, d’obligations et d’aliénations, vers l’unité, la convergence et la libération. Ce qui est essentiel pour l’homme et présente pour celui-ci une importance décisive en dernière analyse sous la dépendance des conditions économiques et sociales.

La pensée critique est, nécessairement réflexive et ne saurait être sans s’appuyer sur une sociologie critique de la connaissance rendant compte du rapport existant entre groupes sociaux mobilisés, société et productions scientifiques et la science qui la poussent dans une certaine direction. La place qu’elle confère à l’histoire l’enjoint, en effet, à considérer que la science sociale et la pratique scientifique participent d’une même réalité historique. Sujets et objets appartiennent tous les deux à une réalité sociale structurante et structurée dont ils sont à la fois les producteurs et les produits. L’extériorité de la science positiviste qui permettrait un retrait des déterminations sociales apparaît alors comme un mirage objectiviste. Autrement dit, la pensée et la production théorique sont dépendantes du contexte social qui en constitue la base. Aussi, ce n’est pas la pensée dans sa splendeur et son autonomie imaginée, qui dirige notre destin ; au contraire, pour comprendre la pensée, qui paraît nous guider en pleine liberté, il faut la placer dans le contexte dont elle est issue et qu’elle exprime.

Il y a une identité partielle entre le sujet observant et l’objet observé. Une relation dialectique spécifique qui réfute notamment toute spéculation et qui est fondée sur des enquêtes de terrain et des recueils de données empiriques sans être pour autant empiristes, car ce ne sont pas les faits qui parlent d’eux-mêmes, n’est pas un simple prolongement de la masse des faits accumulés. C’est en effet à partir de « la vie réelle » que peut seulement se développer une science critique réelle et positive. Il s’agit de « commencer par le réel et le concret » selon la formule de Marx. La critique n’est néanmoins pas liée à un quelconque positivisme qui ferait des phénomènes sociaux des « choses » qu’il s’agirait d’enregistrer à l’aide des bonnes techniques, mais se présente plutôt comme une dialectique empirico-théorique au sein de laquelle les dits phénomènes sociaux sont appréhendés comme des processus et construits par le biais d’une médiation théorique axiologiquement fondée, spécifique, particulière, qui fait de l’activité scientifique critique un « moment relativiste », c’est-à-dire porté par une perspective, un point de vue singulier.

Depuis une perspective critique, le monde social se trouve en fait doublement saisi sous l’angle du problème et de la gageure. La pensée critique se fonde donc nécessairement, sur des appuis normatifs qui lui permettent de juger du décalage entre ce qui est et ce qui devrait advenir, de jauger la « pente » qui porte le moment négatif analysé (l’évolution des tourments du présent) et donc de produire un diagnostic de la modernité capitaliste, mais aussi de déterminer les possibles, c’est-à-dire ce vers quoi l’on se dirige si la tendance sociétale reste la même, ou bien si la trajectoire est déviée par des élans émancipatoires. La critique ne répond pas à une logique seulement formelle, telle que celle de la philosophie analytique qui ne s’occupe que « d’inférences dans lesquelles la pensée n’a affaire qu’à elle-même ».
Paradoxalement, la méthode dialectique en sciences sociales nous dirige vers un système unificateur et libéré dans le processus de l’évolution avec ses quatre principes :
La complexité, L’accélération, L’irréversibilité et L’adaptation.

Les différentes étapes de l’évolution sont révélatrices de la libération des obligations et de l’enfermement.
Le matérialisme historique (le marxisme) ne peut pas utiliser l’analyse dialectique finalement et justement, car ce sont ses dogmes constants et immuables.
L’idée de dictature du prolétariat et imaginer éternellement les contradictions comme finalité de l’univers et le courant de l’évolution sont parmi ses conséquences dogmatiques. On peut conclure qu’il y a une divergence entre la vision dialectique et le marxisme.

La théorie n’a pas d’existence autonome en dehors du mouvement des faits, mais elle n’est pas pour autant le simple précipité mécaniste de conditions matérielles. Il s’agit, pour elle, d’envisager les phénomènes sociaux particuliers comme historiquement ancrés au sein d’un général, en adoptant une structure sociale globale et les envisage rupture avec les approches positivistes, fonctionnalistes et déterministes. Donc le « matérialisme historique » ne peut pas une pensée et une vision dialectique dans la pratique sociale, parce que le sens et la dialectique de l’histoire est une direction liberté, unificateur et convergence au contraire d’un système dictatorial et divergent.
Il n’y a pas de place pour l’individualisme. La « dictature du prolétariat » est une idée marxiste très critiquée, qui est un concept du matérialisme historique désignant la phase transitoire de la société entre le capitalisme et le communisme. Elle se réfère par conséquent à des situations réellement vécues par les humains. La catastrophe insensée et inoubliable de la centrale nucléaire de Tchernobyl, méconnaissance du danger malgré l’abnégation de la population et abandon total de l’état, nous a montré l’incapacité d’un système au bout de souffle. En effet, ce n’est pas le réacteur qui a explosé, mais tout un système qui s’est effondré.

Aujourd’hui, après un XXe siècle marqué par tant de régimes tyranniques, dont les régimes staliniens, qui se réclamaient du marxisme, le mot de « dictature » est encore plus détesté et détestable. Le mot « dictature » en référence au fait qu’un individu est doté des pleins pouvoirs pour mettre à genou son propre peuple. Ainsi, la dictature du prolétariat désigne cette phase au cours de laquelle la classe ouvrière concentre le pouvoir politique, après l’avoir arraché à la bourgeoisie.

Incontestablement, c’est le point noir et insupportable de la vision matérialiste historique.

Les penseurs capitalistes peuvent imaginer que la meilleure méthode pour construire une société primitive capitaliste en apparence stable avec l’industrialisation à grande échelle du sexe et la mafia des drogues sera apparemment le passage obligatoire par une forme de société communiste. Quelle histoire paradoxale, tellement niaise, vainement absurde et ironiquement triste !
L’iceberg de mensonges fond sous le soleil des faits et les réalités. Seule, la vérité est la libératrice. Il vaut mieux mourir debout sur nos pieds que vivre à genoux. La liberté est l’essence de l’existence humaine et il faut croire au pouvoir infini de l’homme, et à son engagement dans le progrès social. L’unité et l’empathie signifient l’humanité et l’expansion des liens humains profonds. Les grands hommes influencent le monde ; il y a ceux qui toujours nagent à contre-courant.

La résistance humaine
Parlez à nos enfants de ceux qui ont traversé les mers, escaladé les montagnes et franchi la frontière protégée par des baïonnettes, et dites que tandis que les chiens assoiffés cherchaient à déchirer leur chair, ils ont tout traversé : leur amour, leur pays, leur patrie et leur richesse, leurs pères, Leurs mères, leurs épouses, leurs frères et sœurs et leurs enfants. Pour nous dire : nous sommes là, pour notre idéal, l’idéal de toute l’humanité progressiste et pionnier, pour la liberté d’être humaine.

Tournez votre tête vers le soleil et toutes les ombres tomberont derrière vous. Le perdant est celui qui attend un miracle … Il n’y a pas d’espoir que les morts ont fait un miracle. Ce qui est plus difficile qu’être aveugle, c’est qu’avec une vision consciente, nous ne voulons pas voir. On constate que les régimes issus de l’idéologie de marxisme sont autant de responsable du crime, de l’injustice, bafoué de droit de l’homme et liberté… que son « adversaire capitalisme » depuis plus d’un siècle. Si nous nous endormons dans un système démocratique à long terme, nous nous réveillerons dans un régime dictatorial, mais si nous dormons dans une dictature à long terme, nous ne nous réveillerons pas dans une démocratie. Là où le feu brûle, l’obscurité de la nuit ne peut pas survivre.
Notre objectif est de garantir la liberté et la démocratie à tout prix, même au prix de sacrifier notre existence ! Nous nous sommes précipités vers de grands sacrifices et des difficultés, afin que le plus faible puisse avoir la liberté et le bonheur. Nous avons tout abandonné, pour que tout soit bon pour les plus démunis et il en sera ainsi ! Par conséquent, nous devons être convaincus de la conquête et de la liberté du peuple. La nuit de la tyrannie et de l’oppression n’aura plus lieu, le jour reviendra, la liberté prévaudra. Parmi les personnes qui naissent puis décèdent, il y a des personnes dont la vie est créative et exaltante, et dont la mort n’est pas l’immortalité, mais l’éternel, parce que les créateurs sont le pouvoir spirituel et la vie durable qui animent l’humanité.

C’est le secret de la gloire et de la grandeur des personnalités du monde humain ; ce sont les indicateurs et les sources d’espoir pour le salut des êtres humains, sortis de l’esclavage et de l’auto-aliénation. L’un des fruits les plus importants de ce chemin de lutte pour la justice et de la révolution sociale est que tout le monde comprenne, sache, observe et entende.

Dans un tel monde, ce qui est original, ce ne sont pas les erreurs et les défauts des êtres humains, mais les relations de chaque être humain avec ses semblables et ses compagnons, et l’étendue des sacrifices humains et des dispositions des uns pour les autres. La vérité est que la résistance signifie s’épanouir et s’élever dans les hivers les plus sombres et les plus glacés socialement. L’humanité et la justice, force de la liberté et de l’espoir d’un avenir meilleur, ce changement est en notre pouvoir et nous y parviendrons.

Les sciences sociales critiques tendent ainsi à établir des synthèses dont la spécificité tient à ce qu’elles sont cadrées par des attendus axiologiques qui en constituent en quelque sorte les fondements sociaux.

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