« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. » Héraclite
Chapitre 6 : 3ème principe de l’évolution – Irréversibilité
« Avoir un sens » et « irréversibilité » dans le processus de l’évolution
Il faut savoir que le processus de l’évolution est un ensemble de phénomènes et un enchaînement unifié comme l’anatomie de l’être humain avec ses pensées, ses paroles et ses capacités. Les principes de l’évolution ne sont pas séparables, mais pour faciliter l’analyse, il convient de les étudier séparément.
En tous cas, après la complexité et l’accélération, examinons « l’irréversibilité » et/ou la « direction » dans le processus de l’évolution, le troisième principe de l’évolution.
La définition de la direction dans les différentes étapes de l’évolution
Un vecteur est un segment portant une origine et une extrémité. Quelle est la différence entre un vecteur et une ligne droite. En géométrie, la différence majeure est l’orientation et la direction d’un vecteur. Une ligne droite n’a pas une direction.
Dans une rue à sens unique, on ne peut pas faire demi-tour. Dès lors que l’on circule au volant d’une automobile, un conducteur doit être capable de distinguer rapidement le type de voie qu’il emprunte afin d’en respecter la réglementation.
Un fleuve, un cours d’eau finissant dans la mer ou un océan, est souvent formé par la réunion d’un certain nombre de rivières.
Les trois exemples ci-dessus ont illustré la direction, le sens, mais aussi l’irréversibilité.
Toutefois, on peut distinguer que la direction et le sens du processus de l’évolution, au contraire du fleuve, monte. L’évolution s’oppose à la dégradation, l’érosion et le vieillissement, ainsi, le courant de l’évolution est toujours rajeunissant, modernisé et actualisé. On peut spécifier que dans le courant de l’évolution, il existe une direction principale alors que les autres chemins nous ont conduits vers l’impasse.
La direction dans l’étape des minéraux
Nous avons déjà parlé à propos du tableau des éléments périodiques et de l’organisation des éléments simples dans un ordre spécial : transformation de l’hydrogène en hélium ; ensuite arrivé du carbone et plus tard les éléments radioactifs… Chaque fois, plus de complexité avec de nouvelles propriétés. Les éléments plus lourds (au sens du numéro atomique) donc plus complexes sont développés à partir des éléments simples par le sens et la direction.
En effet, les éléments lourds ou super-lourds sont ceux dont le numéro atomique dépasse 104. L’élément naturel le plus lourd est l’uranium. Les électrons sont répartis en couches autour du noyau. Les neutrons et les protons sont aussi organisés en couches dans le noyau. Si les couches de protons ou celles de neutrons sont remplies, le noyau est très stable. On dit qu’il est un nombre magique. Si les deux couches sont remplies, il est doublement magique. Les sept nombres magiques vérifiés expérimentalement sont : 2, 8, 20, 28, 50, 82, 126. Une approche théorique montre que 184 pourrait être le 8e nombre magique, au moins pour les neutrons.
Au moment où d’immenses nuages d’hydrogène et d’hélium se sont effondrés sur eux-mêmes, des galaxies se sont formées. L’effondrement est causé par la gravité, la même force qui nous retient les deux pieds sur Terre et qui fait que la Terre est ronde et qu’elle reste en forme de boule.
L’histoire des galaxies commence quelques 300 000 ans après le Big-bang, date à laquelle naissent les premiers atomes. Avec la chute de la température et de la densité de l’Univers, les photons cessent d’interagir avec la matière : l’Univers opaque devient transparent à la suite du découplage de la matière et du rayonnement.
Cet événement marque la frontière de notre Univers observable. La lumière alors libérée et provenant de tout point de l’espace peut être actuellement captée par les astrophysiciens : c’est le fameux « rayonnement fossile », un vestige du Big-bang. Grâce à lui, on devrait donc, par l’observation précise de ses irrégularités, comprendre comment notre univers s’est peuplé d’étoiles et de galaxies. De la Galaxie à l’homme, le monde ne reviendra jamais comme avant. On peut identifier cette « irréversibilité » et cette « direction » sur tout le processus de l’évolution des matières minérales. En bref, on ne peut pas imaginer de retour en arrière, de rétrogression et d’affaiblissement du mouvement de l’évolution.
La direction dans l’étape des matières organiques
À propos de la phase de l’évolution de la matière organique après la phase de l’évolution des minéraux et avant l’arrivée de la vie et la phase de l’évolution biologique, on remarque un ordre spécial, un arrangement propre comme la préparation d’une naissance ou un accouchement.
Auparavant, nous avons exprimé le rôle des enzymes et des catalyseurs qui accélère une réaction chimique dans une direction bien déterminée.
Ainsi, précédemment, nous avons spécifié que dans toutes les étapes de l’évolution, il existe une direction principale et les autres chemins sont secondaires, dérisoires, insignifiants, car ils n’avancent plus de façon notable. La progression considérable de l’évolution est seulement possible dans une direction et un sens principal.
Comme l’étape précédente, dans l’évolution de la matière organique aussi, on ne peut pas prévoir recul, déclin et régression du mouvement de l’évolution.
« Avoir un sens » dans l’étape biologique
Le courant de l’évolution met une impasse sur le chemin incertain, réversible et confus. Parmi les possibilités dans chaque carrefour, il a choisi seulement l’unique route comme s’il connait sa destination, comme s’il a une adresse précise.
De la naissance du vivant aux organismes unicellulaires jusqu’à l’homme, nous observons et nous apprécions une direction et un sens bien choisi, unique chemin possible pour arriver au sommet. Oparine disait que ce choix était très étonnant, mais l’unique solution possible avec une qualité très au-dessus des autres. « Les organismes vivants par la chaîne de réactions biosynthétiques se dirigent vers un objectif précis et toutes les réactions ont suivi une ligne les unes après les autres dans une direction. » ou bien encore « La vie a pris une ligne parmi les milliers de possibilités dans le processus de la biochimie » ou « Le système choisi était de très haut niveau en qualité et il occupe une position dominante par la suite pour avancer. »
« L’enchaînement des effets réciproques, le système principal de la création de la vie (« coacervat ») avec son environnement, l’augmentation du nombre de coacervats par un choix très strict. Ce choix était l’arme essentielle pour les étapes suivantes ; et il est très évident que la nouvelle qualité des organismes a changé dans un sens spécial vers le progrès. »
Autrement dit inéluctablement, le courant de l’évolution a une direction et a un sens incontestable à travers des millions et millions chemins qui passent, déroulent ou défilent. Il a donc déterminé et s’est orienté vers un « choix » naturel et un progrès permanent. En biologie comme partout ailleurs, le mot « choix » signifie avoir un sens, une direction, une destination et un objectif.
« Avoir un sens » dans la phase de l’évolution sociale
On peut aussi facilement distinguer et préciser la notion d’irréversibilité et avoir un sens dans le processus de l’évolution sociale. La question est de savoir si l’Histoire et la société aussi ont un sens bien défini ? Oui, la réponse est positive. Aujourd’hui, au contraire des temps anciens, beaucoup de scientifiques ont accepté que l’évolution sociale a aussi un sens, une direction vers le haut et qu’elle est irréversible.
Nous nous expliquons sur quelques domaines :
D’un point de vue géographique
Le développement des villes débouche à terme sur ce qu’on appelle la civilisation. Les premières sont la civilisation sumérienne (vers 3500 av. J. -C.), et la civilisation égyptienne (vers 3300 av. J. -C.).
La Mésopotamie, zone située entre le Tigre et l’Euphrate, l’Égypte ensuite sont les cultures pionnières et les états pleinement développés à adopter un mode de vie plus sédentaire. C’est l’une des plus grandes énigmes de notre histoire ! Il y a 5 à 6 000 ans, se produit ce que les spécialistes appellent un « saut historique », un changement crucial — qualifié de « révolution » par le préhistorien Vere Gordon Childe. Soudain, l’homme sort de la Préhistoire et se met à créer des civilisations. Bien sûr, ce n’est pas du jour au lendemain et le processus va prendre plusieurs siècles, mais le fait est qu’une profonde métamorphose se produit dans l’humanité qui la propulse dans un laps de temps très court des petits villages du Néolithique aux somptueuses cités sumériennes de la Mésopotamie. Le chasseur-cueilleur à peine sédentarisé se fait bâtisseur de pyramides en un clignement d’œil à l’échelle de l’Histoire humaine. Comment un tel prodige a-t-il été possible ? Du point de vue géographique, la société a toujours été en croissance et nécessairement liée au processus de développement.
Les vallées des fleuves deviennent les berceaux des premières civilisations : le fleuve Jaune en Chine, le Nil en Égypte et l’Indus au Pakistan. Jusqu’au début de la colonisation européenne, au XIXe siècle, une grande partie de la planète est occupée par des groupes humains non constitués en États. Menacés ou influencés par des États déjà constitués, ces groupes se transforment eux-mêmes pour devenir des États. Certains groupes, comme les Kassites et les Mandchous, sont absorbés par les États qu’ils ont conquis. L’agriculture peut permettre l’émergence de sociétés complexes, appelées « civilisations », à la formation d’États et à l’apparition de marchés. Toutefois, la formation d’États triomphe par l’esclavage pendant des siècles par les civilisations les plus anciennes. Il y a environ 3 500 ans, l’esclavage régnait dans diverses régions du Moyen-Orient, en Afrique du Nord, dans le Caucase, en Perse, en Inde, etc.
[ An outline of social development, D.K. Mitropolsky]
Le développement géographique se poursuit : on construit des maisons, des villages, et des villes. En 1492, Christophe Colomb, avec trois navires, entame la première traversée de l’océan Atlantique et découvre le Nouveau Monde, l’Amérique actuelle.
D’un point de vue ethnique et sur les nations
Le sens moderne de nation est assez proche de celui de peuple, mais s’ajoute souvent l’idée d’État souhaité, autonome ou indépendant. En effet, un peuple peut se concevoir, ou non, en tant que nation, et, à ce titre, se doter, ou non, de la structure d’un État. Une ethnie ou un groupe ethnique est une population humaine qui considère avoir en commun une ascendance, une histoire, une culture, une langue ou un dialecte, un mode de vie ; bien souvent plusieurs de ces éléments à la fois. Dans le domaine des sciences humaines, la question des identités passées implique avec elle le problème central de l’individu et de la société : comment s’articulent espace social et développement individuel ? L’utilisation du concept d’ethnicité ou de nation, est limitée à des groupes particuliers, et souvent implicitement ou explicitement normative.
L’Égypte codifie son identité, des millénaires avant que la domination perse et pendant la période hellénistique, ne soit achevée la « construction culturelle de l’Autre ». On remarque que nous ne sommes pas là par coïncidence ou circonstance avec anarchie et confusion. Le succès du concept de la nation s’explique d’ailleurs peut-être justement par la grande instabilité de sa signification : l’identité peut se comprendre de manière statique ou comme un processus dynamique ou être fondée théoriquement – dans un sens moderne ou post-moderne – comme progrès permanent. C’est précisément ce qui rend son emploi scientifique si difficile. De fait, cela nous montre le développement du point de vue des ethnies et des nations comme du point de vue géographique.
D’un point de vue économique
L’homme, à moitié nu avec une pierre dans la main est devenu un « géant ».
Quoique l’on en dise parfois, la société aspire toujours au progrès, au développement économique et voit toujours dans le progrès scientifique une de ses sources. De façon plus générale, je dirais que le progrès apprécié au niveau individuel est indissociable du progrès social, celui de la société toute entière. Le progrès nous projette vers le moyen et le long terme. Bien avant que l’on ne parle de science, la curiosité, l’inventivité, et la capacité de transmission des connaissances ont certainement joué un rôle majeur dans l’aventure humaine, en se nourrissant de la pratique et des besoins des sociétés. En trois siècles, l’homme a plus changé qu’en des milliers d’années. L’homme aujourd’hui n’est pas seulement le fruit d’une évolution très différente de celle des autres espèces animales, mais également le fruit d’une évolution qui n’a plus rien à voir avec des générations précédentes d’Homo Sapiens. Nous sommes vraiment devenus des mutants et presque sans le savoir. « Le rythme des changements technologiques et de la physiologie humaine ont été remarquables au XXème siècle » souligne Robert W. Fogel qui dirige à l’Université de Chicago le Centre d’économies des populations. Il évoque une « technophysio évolution », c’est -à-dire le fait que les progrès de la matière et de la physiologie se sont combinés pour accélérer encore les transformations L’HOMME GÉANT
Il y a un géant dans le monde.
Il a des mains qui peuvent soulever une locomotive sans le moindre effort.
Il a des pieds qui peuvent voyager des milliers de kilomètres dans une seule journée.
Il a des ailes qui peuvent le porter au-dessus des nuages, plus haut qu’un aigle peut voler.
Il a de telles nageoires qu’il peut nager sous l’eau, mieux que n’importe quel poisson.
Il a des yeux qui peuvent voir l’invisible, des oreilles qui peuvent entendre ce que les gens disent de l’autre côté du monde.
Il est si fort qu’il peut traverser les montagnes et arrêter les chutes d’eau de la tête à mi-chemin.
Il fait le monde à sa convenance ; il plante des forêts, unit les mers, et transforme un désert en paradis.
Qui est ce géant ? Ce géant est l’Homme.
[How man became a giant, M. Ilin et E Segal ]
Nous ne sommes jamais retournés en arrière, pendant ce temps ; s’il y a eu des retraites occasionnelles, elles étaient momentanées, et temporaires. Tout ce qui s’est passé, c’est le progrès, mais la lutte continue sans cesse. Nous filons droit vers la société de l’information avec l’espoir de nouvelles formes de solidarité et de la conscience collective qui vont se mettre à jour sous peine d’une implosion généralisée d’une société devenue trop rigide.
Quelques résultats surs « avoir un sens et l’irréversibilité »
1 – Avoir un sens, signifie absence d’impasse dans l’évolution
Il faut savoir qu’il n’existe aucun obstacle, de crise ou de zone noire pour le progrès de l’évolution. L’avenir est plus radieux que les rayons du soleil. Ne prenons pas au sérieux toutes les propositions ou les théories qui envisagent et devinent un sort négatif et des complications pour la société humaine.
Un exemple est la théorie de Thomas Malthus (1766 – 1834) :
La théorie de l’économiste anglais Malthus selon laquelle la population d’un pays augmente toujours plus vite que la production des ressources nécessaires pour assurer son alimentation et plus généralement son existence. C’est en 1798, dans la première édition de son Essai sur le principe de population, que le Révérend Thomas Robert Malthus a formulé son « principe de population » : « Si elle n’est pas freinée, la population s’accroît en progression géométrique. Les subsistances ne s’accroissent qu’en progression arithmétique. ». Il prédit donc une catastrophe démographique !
La théorie ridicule et absurde de cet économiste « célèbre » pour la société n’a aucune considération pour les capacités de l’être humain. Immanquablement, le parcours général et la méthode principale de l’évolution sont toujours sortis victorieux de tous les obstacles et blocages.
Ainsi, la majorité de ces pronostiques et diagnostiques discerne l’incapacité humaine et ses erreurs et les préjugés dus à l’ignorance de cette espèce.
Nous sommes comme des papillons qui battent des ailes pendant un jour en pensant que c’est l’éternité. disait Carl Sagan.L’homme « jeté au monde » des existentialistes est un de ces mythes constitutifs de la modernité que le décalage chronologique permet mieux maintenant de repérer comme tel. L’homme qui était à moitié nu et en face des animaux féroces, comment s’en est-il sorti ? Le cousin de singe faisait des choses étonnantes, impossibles pour les autres animaux.
Son cerveau est un nouveau phénomène et l’homme aujourd’hui n’est pas seulement le fruit d’une évolution très différente de celle des autres espèces animales, mais également le fruit d’une évolution qui n’a plus rien à voir avec les générations précédentes. Il s’est enrichi dans le siècle qui vient de s’achever en se nourrissant de la montée de l’individualisme du siècle précédent, favorisé probablement, entre autres caractéristiques de la pensée scientifique de cette époque, par la confirmation expérimentale et l’illustration pratique de l’atomisme en physique.
Les principales caractéristiques des sociétés humaines, les différents aspects de leurs activités ont changé complètement la direction et le sens même de l’évolution. Le courant de l’évolution sociale a pris concrètement une direction claire, voulue avec conscience, au contraire d’auparavant qui était inconscient, forcé, inévitable et aveugle.
2 – L’évolution individuelle en parallèle avec l’évolution sociale
L’homme est comme un rosier, il a besoin de terre, d’une certaine température, d’humidité, de lumière ; les conditions biologiques pour être rayonnant et rester rayonnant. Est-ce que tous ces éléments sont suffisants pour montrer les secrets et toutes les capacités de l’homme dans la vie ?
Il y a deux forces contraires qui coexistent à l’intérieur de nous : la force du bien et la force du mal. Nous nous mentons tout le temps, nos actes finalement sont le résultat de la manipulation de ce processus.
Cette planète bleue n’est qu’un grain de sable ou un petit caillou en comparaison avec la galaxie entière. Un seul individu ne peut pas faire la connaissance de tout. En face de nous, les milliards de gens nous regardent. Il faut savoir qu’on peut ajouter une feuille à cet héritage immense ou être comme une feuille verte jaunissante qui tombe finalement, pour disparaitre dans un cycle récurrent ?
L’air qu’on respire, c’est un air que les milliards des gens ont respiré, respirent et respireront ; la lune qu’on regarde à minuit l’hiver, c’était, c’est et sera regardée avec joie par des milliards d’autres humains. Nous sommes les héritiers d’une planète qui était, est et sera la maison des milliards d’êtres humains. À tout point de vue, il faut savoir libérer et préparer l’avenir à la hauteur de l’homme.
La force directive, c’est l’envie de vivre dans chacun de nous qui est très puissante et irremplaçable ; même dans le cas où un homme donne sa propre vie pour une idée.
Il y a beaucoup d’éléments qui construisent le caractère de l’être humain : la faim du pouvoir, de l’argent, du plaisir, du sexe, de la célébrité, l’envie d’un poste important dans la société, la reconnaissance et le respect des autres… mais en réalité, au moment où il a compris qu’en donnant son amour sans compter aux autres, en échappant à l’individualisme, l’Humanité commence.
Si quelqu’un regarde avec ses propres lunettes, il est loin de la réalité. Il ne peut pas se regarder sous tous les angles. Pour voir la réalité, on a besoin du regard des autres. Au moment où l’on pense que nous sommes quelqu’un de très important, on est orgueilleux et on n’a aucune valeur ! Pourquoi nous regardons-nous de cette façon ?
L’objectif pour l’homme est infini : il est le résultat d’une évolution permanente depuis presque 14 milliards d’années, depuis le Big-bang. Les découvertes extraordinaires dans tous les domaines scientifiques nous montrent que dès la première particule, ensuite les atomes et les molécules jusqu’à la dernière espèce – l’Homme – nous sommes tous le résultat d’un enchaînement unique dans le sens de l’évolution permanente. Des millions de révolutions ont eu lieu depuis la première particule jusqu’à présent l’homme. Sur ce chemin, la révolution est la logique de l’évolution. Maintenant, c’est à nous de décider ce qu’on va faire par la suite.
Est-ce que l’homme va prendre ses responsabilités avec une conscience collective pour commencer une nouvelle page de son histoire, aller plus loin dans tous les sens ou regarder ses destructions, résultat de son individualisme, ou de toutes les formes aliénantes qui le dispersent ?
Il faut admettre que le cerveau humain est le seul capable d’effectuer des recherches et en plus seul l’être humain est capable de changer. Si le changement n’est pas nécessaire, alors pourquoi cette capacité existe-t-elle en nous ? On peut ajouter que cela nous distingue de toutes les autres espèces. À ce jour, l’homme peut faire exécuter tous les travaux par les animaux. Avec la voiture, il peut se déplacer plus rapidement que les gazelles ; avec un avion, il peut voler plus haut qu’un aigle ; avec un sous-marin, il peut nager plus rapidement que les requins ou les dauphins…
Il peut utiliser des milliers d’objets avec des doigts fabriqués par lui-même pour faciliter les tâches. Il faut savoir que dans les trois parties de notre cerveau, il est enregistré les processus d’évolution, étape par étape. Nos gènes sont conçus pour garder en mémoire tout cela. La combinaison chimique de nos cellules est héritée du premier océan qui est la cause de notre existence. Dorénavant, nous sommes les narrateurs de notre histoire que l’on va écrire nous-mêmes. Mais dans quel sens ? Accepter la responsabilité de votre vie. Sachez que c’est vous qui vous emmènerez où vous voulez aller, personne d’autre.
Définitions de l’homme selon quelques philosophes de l’Antiquité à nos jours
Aristote (384-322 av. JC) disait que l’homme est un animal qui parle.
L’agnosticisme pense que l’homme n’a pas la capacité de connaitre et dit qu’on ne sait pas. Les dualistes désignent notamment les théories sur les relations entre l’âme et le corps, dont la plus connue est celle du philosophe R. Descartes (1596-1650) qui disait « je pense donc je suis. » Thomas Hobbes (1588-1679), philosophe anglais s’appuie sur une vision très négative de l’Homme et disait que « L’Homme est un loup pour l’homme », Tandis que J.J Rousseau (1712-1778) et sa conception de l’homme selon laquelle, l’homme par sa nature est bon, mais la société le rend mauvais et le corrompt.
Ludwig Feuerbach (1804-1872) en tant que matérialiste mécanique disait que « l’homme est ce qu’il mange essentiellement » et pour Sigmund Freud (1856 – 1939) l’homme est un animal sexuel, mais selon Karl Marx (1818-1883) « les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde : il s’agit désormais de le transformer ». À ce propos Victor Hugo (1802-1885) disait : « Tout ce qui augmente la liberté, augmente la responsabilité ».
L’uniformité mène à la mort. On n’a peur de rien dans la vie autant que de l’uniformité. La première personne à agir et mettre en mouvement, d’autres naîtront et paraîtront après lui. On sait que nous sommes en danger, mais on risque de mieux connaître. Les anciens nous conseillent d’éviter le danger. Mais notre engagement nous a appris que celui qui ne risque pas n’a rien et qu’il est vide. Nos blessures sont les meilleures choses que la vie nous ait données, parce que chacune est un pas en avant.
Notre vie ne s’améliore pas par hasard, elle s’améliore par le changement. La plus grande découverte de notre génération a été de s’apercevoir qu’un homme peut changer sa vie en modifiant sa façon de penser. On peut encore poser la question suivante : si le changement n’est pas nécessaire, alors pourquoi cette capacité existe-t-elle en nous ? C’est à nous d’organiser le moment du changement, de le déterminer et de l’écrire.
La fertilité, la créativité d’une âme exaltée, curieuse est insatiable.
Voici la définition de l’homme un point de vue évolutif :
« L’homme est une créature intelligente, indépendante, consciente et libre. »
3 – Le sens de l’être dans la vie de l’homme
L’homme a besoin profondément d’un sens dans sa vie. Erich FROMM dans son ouvrage, L’art d’aimer, dit : « Angoisse de la séparation et besoin de la surmonter : L’homme se trouve confronté à la solution d’un seul et même problème : comment surmonter la séparation, comment accomplir l’union, comment transcender sa propre vie individuelle et trouver l’unicité ? …. En ce sens, la séparation est source d’extrême angoisse. »L’homme est obligé de choisir son propre chemin dans sa vie. Si l’homme n’y arrive pas, il ne peut pas trouver l’adaptation nécessaire et il se perd. La bataille perdue, il n’arrivera nulle part et finalement futilité, faux pas, folie, nihilisme, anarchisme. Mais l’homme ne peut pas déterminer comme ça sa vie, alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Sa solitude lui semblait moins triste que cette chaîne d’habitudes qui vous attache pour la vie à un être pour qui vous êtes un objet de haine, ou, (bien pire !) pour qui vous n’êtes rien. S’il ne s’adapte pas avec le monde, il va disparaître comme d’autres espèces et l’évolution et son existence s’arrêtent. Comment l’homme peut-il faire pour que cet inconnu devienne connu ? Il a donc besoin d’un sens. L’équation de la vie humaine ne peut pas être résolue sans un sens. L’homme qui tourne sur lui-même n’a pas de sens dans sa vie. Le sens donne une direction et une conception dans la vie de l’homme. Celui qui a une ferme détermination change le monde selon sa volonté. Là où se trouve une volonté, il existe un chemin.
La mesure de la vie, c’est l’amour. Toute théorie de l’amour doit commencer par une théorie de l’homme, de l’existence humaine. Devant la douleur, il n’est plus ni vainqueur ni vaincu. On ne prouve sa victoire que par sa grandeur d’âme. Et la plus haute force est celle de la bonté.
L’homme n’est là que pour aimer et être aimé, que pour l’amour à tout point de vue. L’amour, précisément, est essentiel dans l’existence de l’homme. L’homme ne peut avancer qu’en développant sa raison, en trouvant une harmonie nouvelle. Qui aime bien se donne entièrement à tous ceux qu’il aime. L’amour, justement, est la réponse au problème de l’existence humaine. Le remède de tous les problèmes de l’humanité est uniquement l’amour et rien que l’amour.
Il ne peut d’ailleurs se limiter au plan personnel de l’acquisition et du développement des attitudes qui ont été décrites dans ce chapitre. Il est inévitablement et inséparablement lié au plan social. Si « aimer » signifie avoir une attitude aimante envers chacun, si l’amour est un trait de caractère, il doit se manifester non seulement dans notre relation à nos proches, mais aussi dans nos contacts professionnels et dans nos relations d’affaires. Il n’existe pas de « division du travail » entre l’amour envers les siens et l’amour envers les étrangers. Au contraire, le premier conditionne le second. Prise au sérieux, cette vérité entraînera sans aucun doute un changement profond dans les relations sociales auxquelles nous sommes accoutumés.
Les humains sont obligés de trouver les solutions avec deux contraintes permanentes : la première celle de la nature et la deuxième celle de la société ; mais ils ne peuvent résoudre aucun problème sans aimer. L’art d’aimer est un processus très long à apprendre tout au long de la vie. Sans amour, l’humanité ne pourrait survivre un seul jour.
Chaque personne, chaque être humain est le résumé du monde entier. En réalité, il est le résultat de la galaxie entière ; le fruit de tous les processus de l’évolution existe dans chaque être humain. Alors la question se pose : L’homme va-t-il continuer ce chemin ou va-t-il s’arrêter ?
En tous cas, nous avons exprimé que l’une des caractéristiques fortes du processus de l’évolution est d’avoir un sens et d’être irréversible. De la Galaxie à l’homme, l’univers ne reviendra jamais comme avant.