Le cinéma italien a perdu l’un des réalisateurs les plus admirés et les plus connus du public mondial
Sergio Leone, pionnier des films « westerns spaghetti » et ses films cultes 
Le western spaghetti est défini comme un sous-genre de films western qui a émergé au milieu des années 1960. Plus de six cents films ont été réalisés entre 1960 et 1978. Il y a un réalisateur qui a non seulement défini le western spaghetti, mais l’a créé et dont les films à relativement petit budget sont devenus des classiques du cinéma. L’homme était Sergio Leone (1929-1989) et il a montré à Hollywood qu’il n’était pas nécessaire de jeter des millions de dollars dans un projet lorsque vous avez réuni le bon talent dès le départ. Le réalisateur, producteur et scénariste est né à Rome le 3 janvier 1929 et était le fils du pionnier du cinéma Vincenzo Leone (qui était souvent crédité comme Roberto Roberti) et de l’actrice du cinéma muet Edvige Valcarenghi (Bice Waleran).
Après avoir vu son père travailler sur des plateaux de tournage, Leone a commencé sa propre carrière dans l’industrie cinématographique à l’âge de 18 ans, abandonnant la faculté de droit pour ce faire. En quelques mois, il décroche un emploi d’assistant de Vittorio de Sica. C’était un début audacieux. Le premier film sur lequel il a travaillé était « The Bicycle Thief », qui est généralement reconnu comme l’un des 10 meilleurs films de tous les temps. En quelques années, Leone écrivait ses propres scénarios, principalement pour des épopées historiques «épée et sandale» qui étaient immensément populaires à l’époque. Il a également travaillé comme assistant réalisateur sur plusieurs productions internationales de grande envergure tournées aux studios Cinecittà de Rome, notamment « Quo Vadis » (1951) et « Ben-Hur » (1959). Lorsque le réalisateur Mario Bonnard est tombé malade lors de la production de l’épopée de 1959 « Les derniers jours de Pompéi », Leone a été invité à intervenir et à terminer le film.
Le film a coûté 200 000 $, mais a finalement rapporté près de 20 millions de dollars au box-office international. L’une des percées du film, un style qui se poursuit encore à ce jour, était l’intention de Leone de brouiller les lignes entre le personnage traditionnel du bon et du méchant. Le héros du film (Eastwood) ne portait pas de chapeau blanc et ressemblait autant à un méchant qu’aux méchants eux-mêmes. Cet élément granuleux a apporté un réalisme aux films de Leone qui rappelait son expérience en tant que jeune assistant sur « The Bicycle Thief ». C’était du néoréalisme italien classique situé dans le Far West et cela a fonctionné.
Les deux films suivants de Leone, « Pour quelques dollars de plus » (1965) et « Le bon, la brute et le truand » (1966), ont complété ce qui est devenu connu sous le nom de « Man with No Name Trilogy« , avec chaque film mieux réussi financièrement que son prédécesseur. L’un des camarades de classe de Leone à l’école était Ennio Morricone, le compositeur primé qui a marqué de nombreux films de Leone. Le cinéaste a travaillé en étroite collaboration avec le compositeur pour créer une ambiance et un lien immédiat avec le film. L’exemple par excellence est le thème de « Le bon, la brute et le truand ». Pour la plupart, il est impossible de lire le titre du film sans entendre également le refrain obsédant du film.
Fort du succès de la trilogie, Leone est invité aux États-Unis en 1967 pour réaliser « Once Upon a Time in the West » pour Paramount Pictures. Le film mettait en vedette Charles Bronson, Henry Fonda, Jason Robards et Claudia Cardinale. Ce qui a émergé aurait dû être un classique. Avec de nombreuses références stylistiques à des films western emblématiques, la tension du public est maintenue tout au long du film en dissimulant à la fois l’identité du héros et la motivation de sa rétribution jusqu’à la scène finale de la fusillade. Avant sa sortie, il a été impitoyablement édité par Paramount, qui a affirmé que le montage final de Leone était une heure de trop (il a duré un peu moins de trois heures). Cela a probablement nui aux résultats du box-office américain, mais le film a été un énorme succès en Europe. Il en est venu à être considéré par beaucoup comme le meilleur film de Leone.
Il a continué à faire des films dans les années 1980, créant ce qu’il considérait comme son chef-d’œuvre. « Il était une fois en Amérique » (1984), était une histoire de cupidité, d’amitié, de troubles culturels et de rédemption. Le film de quatre heures terminé a reçu une ovation enthousiaste au Festival de Cannes, mais Warner Brothers a estimé qu’il était trop long et l’a réduit à deux heures, détruisant essentiellement les éléments clés qui reliaient le film. Leone n’a jamais pardonné au studio d’avoir massacré son travail et ce devait être son dernier film.
Né le 3 janvier 1929 à Rome, fils du metteur en scène italien Roberto Roberti et de l’actrice Bice Valerian, Sergio Leone était, comme qui dirait, prédestiné au cinéma. Il débute dans le milieu en tant qu’assistant, aussi bien de cinéastes italiens (Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica, 1949) que de cinéastes américains tournant en Italie (Quo Vadis de Mervyn Leroy, 1951 ; Ben-Hur de William Wyler, 1960). C’est vers la fin des années 50 qu’il commence à écrire ses premiers scénarios, puis remplace le réalisateur Mario Bonnard sur le tournage de Les Derniers Jours de Pompei (1959), au générique duquel il sera crédité comme coréalisateur.
Suite au succès de cette aventure, il se voit confier la réalisation d’un peplum, Le Colosse de Rhodes (1961). Après avoir dirigé la seconde équipe du film de Robert Aldrich, Sodome et Gomorrhe (1961), et face au déclin progressif du western américain, le cinéaste italien s’approprie ce genre en accouchant d’un remake du film Le Garde du corps d’Akira Kurosawa : Pour une poignée de dollars (1964), qu’il réalise sous le pseudonyme de Bob Robertson. Par ce deuxième long-métrage, Leone s’impose comme le chantre d’un style nouveau, celui du western « spaghetti ». 
Le cinéaste s’evertue en effet à briser les codes du western traditionnel, en en parodiant les situations typiques, en privilégiant la lenteur et en étirant les scènes à l’excès, en usant des gros plans (colts, visages, regards) comme s’il filmait des paysages… La naissance de ce style propre à Leone marque aussi la première collaboration du maître avec le décorateur Carlo Simi et le compositeur Ennio Morricone, qui signera la bande originale de tous ses autres films. En plus d’être un succès mondial, le film contribue à l’émergence d’une star américaine, Clint Eastwood, qui reprendra d’ailleurs le rôle du célèbre Homme sans nom dans les deux autres opus de la trilogie dite » des dollars « .
Dans Et pour quelques dollars de plus (1965), Leone paufine et approfondit ce qui faisait l’esprit et l’atmosphère de son premier western, et travaille avec des pointures comme les comédiens Lee Van Cleef et Gian Maria Volonte (que l’on avait déjà vu dans Pour une poignée de dollars). Le troisième volet de sa trilogie, Le Bon, la brute et le truand (1966), peut se voir comme l’affirmation pleine et entière de son style, auquel il adjoint une dimension historique. Clint Eastwood partage l’affiche avec Lee Van Cleef et Eli Wallach.
Malgré une certaine lassitude face aux westerns, Leone s’associe à la Paramount pour réaliser l’ambitieux Il était une fois dans l’Ouest (1968), véritable opéra moderne dans lequel le cinéaste convie des stars internationales comme Henry Fonda, Charles Bronson et Claudia Cardinale. Le film s’effondre au box-office américain, mais triomphe en France (14 millions d’entrées). Beaucoup le considèrent comme son chef d’œuvre. Il était une fois dans l’Ouest, dont l’histoire fut co-signée par Bernardo Bertolucci et Dario Argenté, est aussi l’œuvre introductrice d’une seconde trilogie, consacrée à l’histoire de l’Amérique. 
Après trois années d’absence, Leone réalise péniblement Il était une fois la révolution (1971), avec Rod Steiger et James Coburn, film dans lequel il dépeint la révolution méxicaine et les massacres de 1913. Par ailleurs, il produit et participe à la réalisation de deux westerns spaghettis, Mon nom est Personne (1973) de Tonino Valerii et Un génie, deux associés, une cloche (1975) de Damiano Damiani, tous deux avec Terence Hill.Après avoir décliné la réalisation du premier Le Parrain (1972), qui sera finalement confiée au jeune Francis Ford Coppola, le cinéaste italien se penche sur son propre projet de film de gangsters, Il était une fois en Amérique (1984). Leone mettra plus de dix ans à monter cette fresque new-yorkaise, qui s’étend des années 20 aux années 60, et dans laquelle on retrouve notamment Robert De Niro, James Woods et Joe Pesci.
Peu avant sa mort, qui survient le 30 avril 1989, le cinéaste avait développé un ultime scénario, construit autour du siège de Leningrad entre 1941 et 1944. En seulement six films, Leone a su imposer un style cinématographique personnel. Son œuvre a exercé une influence fondamentale sur le cinéma contemporain, particulièrement chez les réalisateurs cinéphiles comme Quentin Tarantino repose à Pratica di mare (Italie)
C’était le maître du western spaghetti.
Sergio LEONE a contribué au scénario :
1984 – Il était une fois en Amérique
1975 – Un génie, deux associés, une cloche
1973 – Mon nom est Personne
1971 – Il était une fois… la révolution
1968 – Il était une fois dans l’Ouest
1966 – Le Bon, la brute et le truand
1965 – Et pour quelques dollars de plus
1964 – Pour une poignée de dollars
1963 – Les Canons de San Antiogo
1961 – Le Colosse de Rhodes
1961 – Ivan le conquérant
1959 – Les Derniers jours de Pompéi
1959 – Sous le signe de Rome
1958 – L’Esclave de l’Orient
Sergio LEONE a contribué au scénario de certains épisodes :
Sergio LEONE a joué dans :
1984 – Il était une fois en Amérique
1965 – Et pour quelques dollars de plus
1948 – Le Voleur de bicyclette
Sergio LEONE a joué dans la série ou le téléfilm :
1980 – Danger zone (Bob ROBERTSON)
Sergio LEONE a réalisé :
1984 – Il était une fois en Amérique
1975 – Un génie, deux associés, une cloche (Réalisateur 2e équipe)
1973 – Mon nom est Personne (Réalisateur 2e équipe)
1971 – Il était une fois… la révolution
1968 – Il était une fois dans l’Ouest
1966 – Le Bon, la brute et le truand
1965 – Et pour quelques dollars de plus
1964 – Pour une poignée de dollars
1962 – En avant la musique (Réalisateur 2e équipe)
1962 – Sodome et Gomorrhe (Réalisateur 2e équipe)
1961 – Le Colosse de Rhodes
1959 – Au risque de se perdre (1er assistant)
1959 – Sous le signe de Rome (1er assistant)
1959 – Ben-Hur (Réalisateur 2e équipe)
1959 – Les Derniers jours de Pompéi
1958 – Le Fils du corsaire rouge (1er assistant)
1958 – L’Esclave de l’Orient (1er assistant)
1956 – Quai des illusions (1er assistant)
1956 – Hélène de Troie (Réalisateur 2e équipe)
1956 – Mi permette babbo! (1er assistant)
1954 – Haine, amour et trahison (1er assistant)
1954 – Questa é la vita (1er assistant)
1953 – La Fille du Corsaire noir (1er assistant)
1952 – Phryné, courtisane d’Orient (1er assistant)
1952 – Les Trois corsaires (1er assistant)
1951 – Quo vadis ? (Réalisateur 2e équipe)
1950 – Mara fille sauvage (1er assistant)
1949 – Fabiola (1er assistant)
1948 – Le Voleur de bicyclette (1er assistant)
Sergio LEONE a produit :
1980 – Un sacco bello
1977 – Qui a tué le chat ?
1976 – La Fête sauvage
1975 – Un génie, deux associés, une cloche
1973 – Mon nom est Personne
Sergio LEONE participe ou apparait dans le documentaire :
2021 – Ennio : The Maestro
2020 – Charles Bronson le génie du mâle
2018 – Sergio Leone, Une Amérique de Légende
Voici les cinq films cultes du cinéaste, décédé en 1989.
Il était une fois dans l’ouest
«Il joue de l’harmonica, mais il joue aussi de la gâchette». Il y a des scènes que l’on n’oubliera jamais. La roue d’une éolienne qui grince, une mouche qui s’acharne sur un visage mal rasé, une goutte d’eau qui tombe régulièrement sur un chapeau, cette séquence d’ouverture, longue de dix minutes, pose le décor de ce qui deviendra l’un des chef-d’œuvres incontestables du maitre
.En pleine révolution industrielle, le chemin de fer se développe dans le Grand Ouest. Sur un quai de gare désert, trois hommes armés vêtus de cache-poussière attendent un voyageur, un énigmatique joueur d’harmonica, à la recherche de Frank, un dangereux tueur à gages qui a autrefois fait pendre son frère sous ses yeux.
Sublimé par les partitions d’Ennio Morricone, ce film mythique l’est aussi par ses gros plans pétrifiants, et son casting irréprochable avec Charles Bronson, Claudia Cardinale et Henry Fonda.
Le Bon, la Brute et le Truand
«Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses». Pendant la guerre de Sécession, loin des combats, Blondin (Clint Eastwood, «le Bon») s’associe à Tuco, (Eli Wallach, «le Truand») pour s’enrichir grâce à une combine : livrer le bandit à la justice contre la prime promise, avant de le sauver, à chaque fois de la pendaison.
Bientôt, les deux hommes partent à la recherche d’un trésor, caché dans un cimetière. Mais un certain Sentenza, (Lee Van Cleef, «la Brute») entend bien s’emparer de cet argent.
Parmi toutes les scènes mythiques de ce chef-d’œuvre, on retiendra le duel final. Revolvers à la main, les trois héros s’affrontent, encore une fois sur l’inoubliable musique d’Ennio Morricone, dans le cimetière Sad Hill.
Il était une fois la révolution
«J’ai cru en beaucoup de choses, maintenant je crois en la dynamite». Dans un Mexique à feu et à sang, en 1913, un pilleur de diligences, Juan Miranda (Rod Steiger), et un Irlandais, ancien membre de l’IRA spécialiste en explosifs, John Mallory (James Coburn), font connaissance.
Alors que Juan a toujours rêvé de dévaliser la banque centrale de Mesa Verde, il voit en John le complice idéal. Mais tous deux se trouvent, malgré eux, plongés en plein cœur de la tourmente de la révolution mexicaine, et deviennent les héros d’une guerre qui n’est pas la leur.
Deuxième volet de sa trilogie «Il était une fois» et surement l’un de ses films les plus sombres, ce western livre une magnifique fresque sur la révolution mexicaine, avec toute sa violence, sa cruauté et ses désillusions.
Et pour quelques dollars de plus
«Quand la musique s’arrêtera, ramasse ton fusil et essaie d’me tuer. Essaie…». Le Manchot (Clint Eastwood), et le Colonel Douglas Mortimer (Lee Van Cleef), deux chasseurs de primes concurrents, décident, après une confrontation tendue, de faire finalement équipe pour arrêter les bandits.
Les deux hommes pistent la bande de l’Indien (Gian Maria Volonte), mais leurs motivations vont apparaître divergentes : l’argent pour l’un et la vengeance pour l’autre.
Immense succès de Sergio Leone (plus de 4 millions d’entrées en France), ce film est le deuxième volet de la trilogie dite du «dollar», commencée avec «Pour une poignée de dollars».
Il était une fois l’Amérique
«Qu’est-ce que tu as fait pendant toutes ces années ? Je me suis levé tôt».
Dernier opus du réalisateur, ce film raconte, sur une période de quarante ans (des années 1920 aux années 1960), les dramatiques aventures de Noodles (Robert De Niro) et de son ami Max (James Woods), et leur passage progressif du ghetto juif au milieu du gangstérisme durant la Prohibition aux États-Unis.
Célèbre dans le monde entier pour son film « Il était une fois dans l’Ouest ».Sergio Leone est un réalisateur et scénariste italien, né le 3 janvier 1929 à Rome, où il meurt le 30 avril 1989.
https://www.cnews.fr/divertissement/2020-07-06/les-5-films-cultes-de-sergio-leone-795562
https://www.notrecinema.com/communaute/stars/stars.php3?staridx=19046
https://italiantribune.com/sergio-leone-and-the-spaghetti-western/