1974-1977 Démocratie et processus d’intégration européennePortugal, 25 avril 1974. Menée par le général Spinola, la junte militaire prend le pouvoir et renverse 50 ans de dictature. C’est la Révolution des Œillets. Après 40 ans de régime autoritaire, le pays aspire à l’ouverture de la vie politique.Après 36 ans de règne sans partage sur le Portugal, Salazar est contraint d’abandonner le pouvoir en 1968, affaibli par la maladie. Président du Conseil depuis 1932, Salazar avait instauré l’Estado Nuevo, un régime nationaliste et autoritaire sans place pour l’opposition politique. Salazar désigne Marcelo Caetano, un homme de confiance, comme successeur.Au même moment, l’empire colonial portugais aspire à l’indépendance : Mozambique, Angola, Cap Vert, les tensions montent et l’armée portugaise s’enfonce dans le bourbier de la guerre coloniale. Mais le gouvernement de Marcelo Caetano refuse d’abandonner ses territoires africains (c’est avant tout ses intérêts économiques que Lisbonne souhaite conserver). Le coût de la guerre et la mobilisation des jeunes accoraient le mécontentement de la population déjà crispée par les problèmes économiques.Une partie de l’état-major portugais ne croit plus en la victoire dans les colonies. Aussi, le 24 avril 1974, menée par le général Spinola, la junte militaire renverse le gouvernement. En quelques heures, l’armée met fin au parti unique et à la dictature.A Lisbonne, la foule est en liesse. Les prisonniers politiques sont libérés. Partout on fête la liberté retrouvée. Après l’euphorie vient le temps de la reconstruction. Il faut réorganiser le pays. Communistes, socialistes, militants catholiques de droite, tous désirent le pouvoir. Le Portugal sombre peu à peu dans la guerre civile. L’armée entend garder le pouvoir et maintenir l’ordre le temps d’assurer la transition politique.Le 25 avril 1976, soit deux ans jours pour jours après la Révolution des œillets, la nouvelle Constitution est adoptée.Chronologie des événements en images1969. La guerre coloniale fait rage. 25 000 soldats portugais luttent contre les guérilleros de Guinée Bissau.Mars 1974. Le changement de mentalité est en marche. L’opinons portugaise réclame une solution politique à la guerre. 280 000 » pères, maris, ou fils » sont engagés dans le conflit. Les étudiants contestataires sont envoyés en Guinée, là où les combats sont les plus durs. Une division apparait au sein de l’armée. Un général avertit les politiques que la guerre est vouée à l’échec. En parallèle, la crise économique touche le pays. Les prix montent en même temps que la colère des Portugais. La guerre dans les colonies représente 42% du budget.25 avril 1974 : Le putsch – Lisbonne célèbre la liberté.28 avril 1974.Trois jours après la révolution. Les partis de gauche sortent de la clandestinité pour rendre hommage » aux forces armées » menées par le Général Spinola. Les prisonniers politiques sont libérés, le défilé du 1er mai autorisé.
2 mai 1974. De retour d’exil, Mario Soares rencontre le général Antonio Spinola, leader du mouvement des Forces armées (MFA).
Juillet 1974. Constitution d’un nouveau gouvernement autour de Vasco Gonçalves, membre du MFA : « Les objectifs du Mouvement des forces armées sont transparents. Ce sont des objectifs, nationaux, progressistes et antifascistes : décolonisation démocratique et essor économique et social… « .
30 septembre 1974. Le général Spinola, « l’homme au monocle », démissionné. Francisco da Costa Gomes devient le nouveau président.Avril 1975. Prévue pour le 12 avril 1975, l’élection de l’assemblée constituante est finalement retardée au 26.
Mai 1975. Interview de Mario Soares, leader du PS et ministre dans le gouvernement Gonçalves. Invité par François Mitterrand à Paris, le Portugais espère « pouvoir travailler avec les communistes ».Juin/juillet 1975. Le Portugal entre en guerre civile. Les communistes occupent les locaux du journal socialiste « Républica ». Des catholiques de droite manifestent contre la gauche et les militaires.Nomination d’un triumvirat de généraux.
26 juillet 1975. Le président Costa Gomes, le Premier ministre Vasco Gonçalves, et le chef de la sécurité militaire Otelo de Carvalho se partagent le pouvoir. Les partis sont relayés au second plan. La démocratie parlementaire est abandonnée.25 avril 1976. 2 ans jour pour jour après le coup d’état du 25 avril, les Portugais sont appelés aux urnes pour élire 263 députés. Le scrutin est marqué par le retour de la droite et du centre droit. Une politique de coalition est obligatoire.
Eanes président, Soares Premier ministre
14 juillet 1976. Candidat de la coalition, le général Eanes devient le premier président de l’IIIème République portugaise. Nommé Premier ministre, le socialiste Mario Soares gouverne avec difficulté. Le Portugal entre cependant dans une nouvelle ère marquée par des changements sociaux profonds et d’importantes évolutions économiques.Mario Soares, président portugais
Mario Soares (1924-2017), souvent appelé le « père de la démocratie moderne » du Portugal, était une figure centrale de la vie politique portugaise de la seconde moitié du XXe siècle.Dans sa jeunesse, Soares a rejoint le parti communiste et a activement protesté contre la dictature de son pays. Pour cela, il a été emprisonné et exilé de force sur l’île de São Tomé.
Soares a acquis une notoriété politique lors de la «révolution des œillets» de 1974 au sein du parti socialiste, où il a été ministre des Affaires étrangères.En 1976, Soares, en tant que chef du parti socialiste, est devenu le 1er Premier ministre civil élu en plus de 50 ans lorsqu’il a formé un gouvernement minoritaire.
Soares a dirigé un autre gouvernement minoritaire de 1983 à 1985,
En 1986, il a été élu président du Portugal, un rôle principalement honorifique et a servi jusqu’en 1996. De 1999 à 2004, il a siégé au Parlement européen.
Événements historiques
21-03-1968 Le socialiste portugais Mario Soares banni à Sao Tomé, après avoir été arrêté par la police secrète sous le dictateur António de Oliveira Salazar
10-11-1968 Le socialiste portugais Mario Soares libéré de son bannissement à Sao Tomé sous le nouveau régime de Marcello Caetano
25-04-1975 Le Parti socialiste de Mario Soares remporte la première élection libre au Portugal depuis 1925 après la révolution des Œillets de 197426-01-1978 Mario Soares forme le gouvernement portugais
27-07-1978 Le président portugais António Ramalho Eanes limoge le premier ministre Mario Soares
25-04-1983 Le Partido Socialista de Mario Soares au Portugal remporte les élections législatives26-06-1985 Le Premier ministre socialiste du Portugal, Mario Soares, démissionne sur fond de prédictions de dissolution du Parlement et d’élections
16-02-1986 Mario Soares du Parti socialiste est élu 1er président civil du Portugal
13-01-1991 Président Mario Soares du Portugal réélu
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