Assurbanipal, le dernier grand roi assyrien a gouverné d’une main de ferSuse est une ancienne cité de l’Iran située dans le sud-ouest de ce pays, dans une plaine à environ 140 km à l’est du fleuve Tigre. Habitée dès la fin du Ve millénaire av. JC., elle fut durant la haute Antiquité une des principales villes de la civilisation élamite, puis aux Ve – IVe siècle av. JC. la capitale de l’Empire perse achéménide, et resta peuplée jusqu’au XVe siècle de notre ère au moins. La ville iranienne de Shush qui se trouve à proximité, en a pris la suite depuis le milieu du XXe siècle.Suse est fondée vers 4000 av. JC., sur un point de passage qui relie la vallée du Tigre au plateau iranien, dans une région qui participe alors à l’émergence de l’État et des premières villes, phénomène majeur dans l’histoire humaine, dont Suse est l’un des principaux témoignages. Elle devient vite un centre important, situé à la rencontre des influences de la Mésopotamie et des cultures du plateau iranien. Mais les phases d’expansion alternent avec celles de déclin, ce qui reflète manifestement des changements culturels et politiques entre les civilisations de la plaine et celles du plateau. À partir du IIIe millénaire av. JC., le sud-ouest iranien voit l’émergence d’une entité culturelle et politique, l’Élam, dont Suse devient une des principales cités, passant de manière définitive sous son contrôle à partir des environs de 2000 av. JC. Elle est durant les siècles suivants une des capitales élamites, connaissant une forte croissance, et embellie par les souverains de cet État. Lorsque celui-ci disparaît au VIe siècle av. JC., elle est intégrée par l’empire achéménide, dont elle devient rapidement une des résidences royales, avec la construction de l’imposant palais de Darius Ier, où se rencontrent les influences artistiques et architecturales venues des diverses régions dominées par le «Roi des Rois».Après l’effondrement de l’empire achéménide, dans la seconde moitié du IVe siècle av. JC., Suse est reléguée au rang de ville provinciale des empires qui la dominent (Séleucide, Parthe, Sassanide), restant une ville importante, avant de connaître un déclin durant l’Antiquité tardive.
Dès les premières découvertes effectuées lors des fouilles archéologiques, dans les années 1880 et surtout à partir de 1897, sous la direction d’équipes archéologiques françaises, Suse est devenu un site de première importance pour la connaissance des civilisations du Proche-Orient ancien. Cela est d’abord dû à la qualité des découvertes des objets d’art provenant de Mésopotamie, en premier lieu le Code de Hammourabi, mais aussi diverses œuvres de la dynastie d’Akkad, qui sont des sources essentielles pour la connaissance de cette période. Les autres trouvailles artistiques, couvrant près de 6 000 ans, sont d’une importance cruciale pour connaître l’histoire de l’art et des cultures de l’Iran, en particulier pour les hautes époques, avec l’important corpus de céramiques de Suse I, datant d’une période protohistorique en général peu explorée sur les sites archéologiques du Moyen-Orient, et la documentation artistique et épigraphique des périodes élamites, qui est de loin la principale source permettant de reconstituer l’histoire de ce pays antique.Pour les périodes plus tardives, Suse constitue par exemple un intéressant cas d’étude pour connaître l’évolution de la céramique islamique médiévale. Les collections d’objets exhumés à Suse sont en grande partie conservées au musée du Louvre, en raison d’un accord de répartition des découvertes favorable à la France lors des premières campagnes de fouilles, qui furent les plus fructueuses. En revanche, en dehors du secteur du palais royal achéménide, la plupart des monuments antiques de Suse ne sont pas bien connus, car ils ont été détruits dès l’Antiquité ou bien lors des premières fouilles, sans avoir fait l’objet de relevés archéologiques satisfaisants.
Assurbanipal – Elam et Suse Assurbanipal (-668 -627), Roi d’Assyrie, fils et successeur d’Assarhaddon. Dès son arrivée sur le trône, il dut réprimer une rébellion en Égypte, menée par le Pharaon Taharqa. Thèbes fut libérée des Assyriens, mais Assurbanipal reprendra la ville quelques années plus tard. Le souverain Assyrien dirigera ensuite une expédition contre Tyr, Arvad et la Phénicie, mais aussi contre les Mannéens et l’Elam. Mais durant ces campagnes, son frère, Shamash-shum-ukîn, gouverneur de Babylone, se révolte à son tour, allié aux Arabes et aux Elamites. Assurbanipal détruit Babylone en -648, puis s’empare de l’Elam. Il se fait représenter en train de chasser le lion sur les parois de ses palais, construit de nombreux temples. Roi lettré, Assurbanipal laissera une importante bibliothèque, avait été initié aux arts divinatoires et lisait le Sumérien.Elam était région du sud-ouest de l’Iran, constituée de plaines et de montagnes, débordant l’actuel Kuzistan. Sa situation géographique, à l’extrémité des routes du plateau iranien conduisant vers l’Asie centrale et la vallée de l’Indus, et dominant la plaine du Tigre, lui a permis de jouer un rôle non négligeable dans l’histoire du POA. Le nom d’Elam est fondé sur l’hébreu l’Elam.Sues est la ville d’Iran occidental, elle fut longtemps l’une des principales capitales de l’Élam et la résidence d’hiver des rois de la dynastie achéménide. Elle était située au pied de montagnes, dans une plaine arrosée par le Chaour et par la Kerkha. Le premier établissement préhistorique (Suse I) est daté entre -4200 et -3500. Sa situation entre la Mésopotamie et le plateau de l’Iran, qui en a fait l’intermédiaire du commerce entre ces deux grandes régions, a largement participé à la richesse de Suse, qui devint la ville principale de l’Élam. Les fouilles du site, commencées à la fin du siècle dernier par une mission française, ont mis au jour plusieurs quartiers : vers l’ouest, un complexe sur une hauteur comprenant dans la partie ouest une acropole; au nord, l’ensemble d’époque perse de l’apadana, près d’un temple consacré au principal dieu de la ville, Inshushinak; à l’est, la ville royale.Sur l’acropole étaient bâtis plusieurs temples : de Ninhursag (voir déesses), d’Inshushinak de Shutruk-Nahhunté II (- 717 – 699). Un thalweg sépare cet ensemble de la ville des artisans à l’est et d’un village d’époque achéménide au nord de ce dernier. A l’ouest coule le Chaour, qui sépare l’apadana d’un palais construit par Artaxerxés II. Très tôt au milieu du IIIème millénaire, Suse devînt la ville principale de l’Élam, sinon sa capitale, et son histoire se confond avec cette contrée. C’est à Suse que l’art élamite est le mieux représenté, tributaire souvent des canons vulgarisés par les Mésopotamiens, mais avec des aspects d’une belle originalité et d’un grand réalisme, comme en témoignent cette tête peinte d’un personnage barbu, datée de la seconde moitié du IIème millénaire, ou encore ces modèles réduits d’animaux (lion, hérisson) posés sur des plaquettes pourvues de quatre roues (dépôts funéraires de la fin du IIème millénaire.Par ailleurs, si les contrats, les textes comptables ne se distinguent qu’insensiblement de ceux de la Mésopotamie, les textes juridiques (adoptions en filiation ou en fraternité, successions et partages, donations, sociétés, etc.), s’ils suivent généralement les formes classiques, sont marqués par les coutumes locales. La glyptique, qui subit fortement l’influence suméro-babylonienne dans la technique et souvent dans les thèmes, présente aussi des caractères originaux, en particulier dans les schémas de dessins géométriques.
http://antikforever.com/Perse/Elam/elam_neo.htm
http://arethuse1.free.fr/recherche-manuelle.php?mot=Elam
https://www.lemonde.fr/ete-2007/article/2007/08/17/assurbanipal-le-lettre_945245_781732.html
https://www.unige.ch/lettres/antic/files/5214/4101/7703/VOUILLOZ.pdf