Cette nuit d’avril où les SS ont commis un massacre à Ascq Crimes nazis : le massacre d’Ascq sort de l’oubliLe 1er avril commémore le massacre de 86 civils Français dans le nord de la France en 1944. Les soldats allemands se sont vengés de sabotages sur les lignes de chemins de fer survenus quelques temps avant. Les conséquences du massacre ont été, bien entendu, un sentiment de rejet de l’occupation Allemande. Mais aussi de grandes manifestations et une grève de 60.000 personnes à Lille le 5 avril 1944. Et malgré l’interdiction, 20.000 personnes se sont rendus aux obsèques des martyrs.Des mois avant l’invasion alliée du nord de la France en 1944, des membres de la Résistance ont déclenché des explosifs sur une voie ferrée près de Lille, faisant dérailler un train transportant un bataillon de la 12e division blindée Waffen SS de la jeunesse hitlérienne.
Quelques wagons de marchandises sont sortis de la piste et personne n’a été blessé – mais le lieutenant Walter Hauck, qui était en charge du transport, a ordonné une attaque de représailles SS sur le village voisin d’Ascq tard dans la nuit du 1er avril.1944
Des dizaines d’hommes et de garçons ont été traînés jusqu’à la voie ferrée, alignés et abattus. Le plus jeune était un écolier de 15 ans, l’aîné avait 75 ans.C’est un massacre peu connu. Un cauchemar englouti par le temps. Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, 86 hommes de 15 à 75 ans furent exécutés à Ascq, près de Lille. Cinq ans plus tard, un tribunal militaire français déclarait coupables de cet assassinat collectif et condamnait 17 SS de la division Hitlerjugend (« Jeunesse hitlérienne »), parmi lesquels le sous-officier Karl Münter.
Le massacre a ensuite été surnommé L’Oradour du Nord – après le massacre des SS deux mois plus tard à Oradour-sur-Glane, où 642 personnes sont mortes.1er avril 1944 : l’effroyable massacre SS d’AscqC’est une ignominie qui est accomplie par un acte de représailles aveugle et d’une violence inouïe contre la population d’Ascq. 86 habitants vont être exécutés. Le 1er avril 1944, à 22 h 44, le train allemand n° 649.355 (n° 9872 pour les cheminots français) en provenance de Baisieux et à destination d’Haubourdin se présente à l’entrée de la gare d’Ascq. C’est un convoi important qui transfère des éléments d’un bataillon blindé de reconnaissance de la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend, en provenance du camp d’Aarschot pour consolider les moyens opérationnels de la défense côtière en Normandie.Il se compose de la 1re compagnie d’automitrailleuses commandée par le sous-lieutenant Kudoke, de la 2e compagnie de chars de reconnaissance commandée par le lieutenant SS Walter Hauck, 25 ans, de la 3e compagnie d’infanterie sur chars légers de transport commandée par le sous-lieutenant Hauer et l’adjudant-chef Sturm, de l’état-major du bataillon avec un groupe d’agents de liaison, d’ordonnances. Ce sont 400 hommes, et 60 blindés et véhicules qui sont embarqués.
Walter Hauck fait passer son train juste après l’express Lille-Bruxelles.Brusquement à 22 h 45, une explosion se produit, et la locomotive qui progresse à petit vitesse (25 km/h) stoppe à la hauteur du poste d’aiguillage. Le sabotage est le troisième signé en moins d’une semaine par un groupe de résistants du réseau « Voix du Nord ». Trois wagons chargés de véhicules sortent des rails et la locomotive est bien malmenée. Après vérifications les dégâts s’avèrent secondaires.Le lieutenant Hauck est « furieux ». Les wagons seront remis sur rail dans la nuit. Les représailles ne tardent pas. Les SS se rassemblent près du passage à niveau. Hauck ordonne de réunir tous les hommes âgés de 17 à 50 ans et de les conduire sur les lieux du sabotage. Il constitue quatre groupes sous les ordres d’un gradé responsable : l’adjudant Jura cherchera les terroristes, le sous-lieutenant Kudoke explorera la partie gauche de la voie, le sous-lieutenant Hauer la partie droite, l’adjudant Wetzlmayer ira du passage à niveau au centre du village et le sergent Buss a pour ordre d’abattre tout civil qui s’approcherait du train.Dans les principales rues – Marceau, Courbet, du Maréchal-Foch, Faidherbe, de la Gare, de l’abbé-Lemire – presque toutes les habitations dont les portes sont pour la plupart défoncées sont fouilléesUn adjudant-chef de la Feldgendarmerie tente de s’interposer et déclare que les SS ne sont pas qualifiés pour procéder à des arrestations. Les SS n’écoutent pas et continuent leur rafle. Certains promettent aux familles que leurs hommes reviendront bientôt à la maison.Le Kommando Hauer cherche lui aussi tous les hommes pour les prendre en otage et reçoit l’ordre de tirer sur tous les fuyards. Le Kommando Wetzlmayer arrive lui près de l’église, et exécute plusieurs hommes autour et dans le presbytère. Les SS affirment conduire une action de contre-terrorisme pour briser l’aide apportée à la Résistance.A l’aube du 2 avril 1944, les habitants se rendent compte de l’ampleur du massacre lorsqu’on relève les dépouilles des martyrs : dix, rue Mangin ; un, rue Courbet ; un, place de la Gare ; deux, rue Marceau (actuellement rue Gaston-Baratte), devant le portail de l’église et trois au presbytère ; sept, carrière Dewailly et soixante-deux au Quennelet près de la voie ferrée !La nouvelle du massacre se répand dans toute la région du Nord. Il n’y a pas de réaction du gouvernement de Vichy. Radio Paris se contente de signaler le 4 avril que « quatre-vingt-six terroristes ont été fusillés à Ascq dans le Nord ». Ce qui est un comble. En revanche, les rapports de police des commissaires de Wattrelos, Lannoy, Wasquehal condamnent ce crime nazi de masse. Le directeur de cabinet du préfet proteste. Le conseil municipal de Lille, le centre départemental de coordination et d’action des mouvements familiaux du Nord, le cardinal Achille Liénart, évêque de Lille et Wasquehal expriment leur sympathie envers la population Ascquoise et condamnent « un esprit de sauvagerie peu commun ». Un minimum.
http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2014/04/01/1er-avril-1944-leffroyable-massacre-ss-dascq/