La Géorgie soviétique organise un référendum, sur l’indépendance nationale
La RSS de Géorgie vote sur l’opportunité de rester dans l’Union soviétique Jour du référendum sur l’indépendance, lorsque le pays a retrouvé sa souveraineté.
Le référendum, sanctionné par le Conseil suprême géorgien, s’est tenu sur l’ensemble du territoire de la Géorgie, y compris les régions d’Abkhazie et de Tskhinvali, avec un taux de participation de 90,57 %. Une seule question a été posée : « Êtes-vous favorable à la restauration de l’indépendance de la Géorgie conformément à l’acte de déclaration d’indépendance de la Géorgie du 26 mai 1918 ? » — 99,08% ont voté pour. 
La Géorgie est devenue la quatrième république, après les trois États baltes (Lituanie – 9 février 1991, et Lettonie et Estonie – 3 mars 1991) à organiser le référendum sur l’indépendance vis-à-vis du régime soviétique.
À la suite du référendum du 31 mars 1991 sur l’indépendance et de la déclaration d’indépendance qui s’en est suivie, la Géorgie a organisé des élections présidentielles le 26 mai, au cours desquelles les Géorgiens ont élu, à une écrasante majorité, leur tout premier président de l’histoire, Zviad Gamsakhurdia. La Géorgie a commencé à devenir progressivement un État indépendant, prenant politiquement ses distances avec le brutal régime soviétique.
La population géorgienne a soutenu à l’unanimité l’appel à l’indépendance, ce que les autorités soviétiques de Moscou ont eu du mal à ignorer.
Le 2 avril 1991, le Los Angeles Times rapporte : « Bien que Gorbatchev soit probablement réconcilié avec la sécession éventuelle de la Géorgie, ainsi que celle des républiques baltes d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, il a tenté de ralentir leur départ en déclarant illégaux des référendums tels que celui de la Géorgie et en insistant sur le fait que les républiques souhaitant faire sécession doivent se conformer à la loi soviétique pour le faire. » C’était un indicateur pour le monde entier de la manière dont la direction politique de l’Union soviétique allait évoluer.
Dans la foulée des bouleversements qui secouent le bloc communiste, le Parlement géorgien vote à l’unanimité la déclaration d’indépendance du pays qui se retire de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
En mars 1990, le Parlement géorgien amendait la Constitution pour abolir le monopole du Parti communiste et approuvait la tenue d’élections multipartites. Ces élections législatives, tenues le 28 octobre, étaient remportées par la Table ronde géorgienne, une coalition de partis non communistes favorables à l’indépendance.
Son chef, le nationaliste Zviad Gamsakhurdia, accède à la présidence le 14 novembre. Un référendum, auquel 92% des électeurs participent, est ensuite tenu dans l’ensemble de la république (sauf la région autonome de l’Ossétie du Nord), le 31 mars 1991. Les résultats indiquent que 99,6 % des participants souhaitent l’indépendance de la Géorgie. Le 8 avril, le gouvernement brandit la menace d’une grève générale afin de forcer Moscou à retirer ses troupes.
Chargées d’apaiser les violences ethniques entre Géorgiens et Ossétiens, ces troupes sont perçues par Gamsakhurdia comme un moyen d’empêcher l’indépendance de la Géorgie en favorisant celle de l’Ossétie. Le lendemain, le Parlement se prononce à l’unanimité en faveur d’une déclaration d’indépendance. Gamsakhurdia déclare que ce vote n’implique pas un retrait immédiat de l’URSS, mais seulement l’entrée dans une période intérimaire devant précéder la sécession officielle. Les premières élections directes du 26 mai 1991 sont remportées par Gamsakhurdia qui devient le premier président géorgien élu directement par la population.
https://www.lesechos.fr/1991/04/la-georgie-se-proclame-independante-944837