Les Œuvres de Giuseppe Verdi à VeniseOpéra Rigoletto Verdi : Le temps de la vengeance est venu. J’ai attendu trente jours, pleurant des larmes de sang derrière mon masque de bouffon.
RigolettoRigoletto , opéra en trois actes
Représenté au Teatro La Fenice de Venise, le 11 mars 1851Giuseppe Verdi (1813-1901) écrivit cinq œuvres commissionnées par le théâtre la Fenice: Ernani, Attila, Rigoletto, La Traviata et Simon Boccanegra. Ernani, avec livret du vénitien Francesco Maria fût mis en scène le 10 Mars 1844 et bien qu’il eut de lourdes censures de la part de la police autrichienne, il eut toutefois un bon succès. Attila, représenté le 17 Mars 1846, souleva un énorme enthousiasme de la part des vénitiens du fait qu’il racontait la naissance de la ville même : « Il eut un heureux succès lors de la première soirée et fanatisme lors de la seconde » (Verdi).Rigoletto, représenté le 11 Mars 1851 fût un vrai triomphe pour Giuseppe Verdi qui fût consacré par la presse comme un génie. La première de La Traviata fût toutefois un véritable fiasco probablement à cause des interprètes qui n’étaient pas à la hauteur et par le livret scabreux.L’opéra, inspiré de La Dame aux Camélias de Dumas fils fût représenté le 6 Mars 1853 : « La Traviata hier soir, fiasco. La faute est la mienne ou des chanteurs. Le temps jugera ! » (G. Verdi) Dans la reprise de l’Opéra, l’année suivante l’on lui attribua un grand succès. La dernière Première vénitienne de Verdi, fût Simon Boccanegra, mis en scène à La Fenice en Mars 1857, tout comme La Traviata il n’eut pas de succès lors de la première représentation “Ce fût un fiasco aussi grand que celui de La Traviata” (G. Verdi) mais à la seconde le triple des applaudissements en décrétèrent le succès.Les opéras de Verdi sont parmi les plus chantés sur les scènes du monde entier. Films et publicités se sont inspirés de sa musique. Voici quelques exemples des chefs-d’œuvre du maître de l’opéra italien.
À propos de RIGOLETTOOpéra en trois actes de Giuseppe Verdi, livret de Francesco Maria Piave d’après Victor Hugo, créé le 11 mars 1851 à Venise (La Fenice).
Le compositeur : Giuseppe VERDIIssu d’une famille très modeste, Verdi commence sa formation musicale auprès du chef de l’orchestre municipal de Busseto, petite ville située à quelques kilomètres de Parme et commune de rattachement des Roncole, le hameau où naquit le compositeur. Âgé de vingt ans, il dirige une exécution de La Création de Haydn et attire ainsi sur lui l’attention du public et de la critique. Il compose alors son premier opéra : Oberto, comte de S. Bonifacio, qui est représenté à la Scala en 1839. C’est une période très difficile pour le compositeur, qui voit disparaître successivement ses deux enfants et sa femme. En 1842, Nabuchodonosor triomphe à la Scala de Milan. Commence alors une période que le musicien qualifia lui-même d’ « années de galère » au cours desquelles, tout en se débattant dans des préoccupations matérielles et commerciales, il s’efforce de se faire un nom en multipliant les créations : I Lombardi alla prima Crociata (1843), Ernani (1844), Giovanna d’Arco (1845), Attila (1846). Puis vient la trilogie qui consacre sa gloire : Rigoletto (1851), Le Trouvère et La Traviata (1853). La renommée de Verdi devient vite internationale. Il compose plusieurs œuvres pour Paris, notamment Les Vêpres siciliennes (1855) et Don Carlos (1867). Comme Victor Hugo incarne le romantisme littéraire français, Verdi est l’incarnation du romantisme musical italien. Le parallèle entre les deux hommes est frappant : tous deux s’engagèrent politiquement (Verdi fut un ardent partisan de l’unité italienne ; Cavour l’appela à la Chambre des députés, après quoi il fut élu sénateur), tous deux continuèrent de créer jusqu’à un âge avancé, en renouvelant constamment leur langage artistique (Aida est créée en 1871, Otello en 1887, Falstaff en 1893). Tous deux enfin, après leur disparition, plongèrent leur pays dans un deuil national et se virent offrir de grandioses funérailles.La création
Rigoletto fut créé à la Fenice de Venise le 11 mars 1851, après de nombreuses péripéties dues à la censure qui refusa le livret, jugé particulièrement immoral et obscène. Il fut finalement accepté moyennnant quelques adaptations, la principale résidant dans le remplacement d’un monarque (François 1er) par un duc (le Duc de Mantoue).Si l’accueil de la critique fut très frais, le triomphe public fut total – et ne s’est jamais démenti depuis : Rigoletto, le premier opéra de la fameuse trilogie verdienne (avec Le Trouvère et La Traviata, tous deux créés en 1853) demeurant l’une des œuvres les plus populaires de Verdi – mais aussi tout simplement l’un des opéras les plus joués au monde.Le livret
Il est tiré du drame d’Hugo Le Roi s’amuse, créé le 22 novembre 1832 à la Comédie-Française. La pièce d’Hugo met en scène les personnages historiques de François 1er et Triboulet, la fille de ce dernier portant le nom de Blanche.
ACTE I
Le Duc de Mantoue donne une fête dans son palais. Il y chante le plaisir qu’il éprouve à multiplier les conquêtes féminines (« Questa o quella »). Celle qui occupe actuellement ses pensées est une jeune inconnue rencontrée à l’église.La fête est égayée par les moqueries du bossu Rigoletto, qui lance des piques contre les courtisans. Ceux-ci, cependant, lassés d’être la cible de ses attaques, décident de se venger en enlevant sa maîtresse, que d’aucuns ont eu l’occasion d’apercevoir.
La fête est interrompue par l’irruption du vieillard Monterone, qui accuse le Duc d’avoir déshonoré sa fille. Rigoletto tourne ces accusations en dérision et ridiculise Monterone. Le vieillard jette alors sa malédiction sur le bossu, profondément impressionné par la scène.En rentrant chez lui, Rigoletto rencontre Sparafucile, un tueur à gages qui lui offre ses services : en cas de besoin, Rigoletto peut le trouver au bord du fleuve, dans l’auberge que tient sa sœur Maddalena. À peine Rigoletto a-t-il franchi le seuil de sa maison qu’une jeune femme tombe dans ses bras. Contrairement à ce qu’imaginent les courtisans, il ne s’agit nullement de sa maîtresse, mais… de sa fille, Gilda, laquelle a promis à son père de ne jamais quitter la maison (« Figlia ! / Mio padre ! »). Pourtant, Gilda a secrètement lié connaissance avec un jeune homme rencontré à l’église. Celui-ci pénètre dans la maison de Rigoletto : il s’agit du Duc qui se fait passer pour un pauvre étudiant du nom de Gualtier Maldé. Les deux jeunes gens chantent un duo passionné puis, après le départ du Duc, Gilda chante son amour pour l’inconnu dont elle est tombée amoureuse : « Gualtier Maldé… Caro nome ».
Arrivent les courtisans, bien décidés à se venger des moqueries de Rigoletto en enlevant sa maîtresse. Rigoletto les aperçoit. Les courtisans lui font croire alors qu’ils viennent enlever la femme d’un des leurs, le Comte de Ceprano, pour le compte du Duc de Mantoue. Ils demandent à Rigoletto de les aider et, sous le prétexte de lui mettre un masque afin qu’il ne soit reconnu de personne, ils lui bandent les yeux. Rigoletto tient ainsi l’échelle qui permet aux courtisans d’enlever sa propre fille. Quand Rigoletto s’en aperçoit, il est trop tard : Gilda a disparu. Le malheureux bouffon y voit l’un des premiers effets de la malédiction de Monterone.ACTE II Le Duc a appris que Gilda a disparu, il s’en émeut avant d’apprendre que ce sont ses propres courtisans qui l’ont enlevée et conduite au Palais. Arrive Rigoletto qui, face aux courtisans, commence à les insulter (« Cortigiani, vil razza dannata ! ») avant de les supplier de lui rendre sa fille (« Miei signori, perdono, pietate ! »).
Lorsque Gilda apparaît, elle tombe dans les bras de son père. Rigoletto jure alors de se venger du Duc, malgré les suppliques de Gilda qui demande à son père de l’épargner. (« Parla…siam soli ! / Tutte le feste, al tempio… / Si, vendetta, tremenda vendetta ! »)
Rigoletto a décidé de faire appel à Sparafucile pour faire assassiner le Duc : le spadassin doit remettre à minuit le corps du Duc dans un sac, et Rigoletto le fera disparaitre en le jetant dans le fleuve.Par une nuit d’orage, Gilda a accompagné son père jusqu’à l’auberge tenue par Maddalena et Sparafucile. Rigoletto, pour convaincre sa fille de renoncer au Duc, lui fait observer l’intérieur de la taverne par une fissure du mur : Gilda y voit le Duc séduire Maddalena et chanter les plaisirs de l’inconstance amoureuse (« La Donna è mobile »). Mais rien n’y fait : Gilda reste décidée à sauver les jours du Duc. Ayant compris le plan de son père, elle choisit de se sacrifier pour lui.
Maddalena, éprise du duc, demande à son frère de l’épargner : « Attendons jusqu’à minuit : si un voyageur se présente, quel qu’il soit, tuons-le, mettons son corps dans le sac et livrons-le au bouffon ! ». Alors que l’orage se déchaîne, Gilda, qui s’est habillée en jeune homme, frappe à la porte de l’auberge de Maddalena et reçoit les coups portés par Sparafucile. Lorsque Rigoletto revient et se saisit du sac contenant la victime, il entend, stupéfait, le Duc chanter… Il ouvre précipitamment le sac et découvre, horrifié, sa propre fille en train de mourir. Un ultime duo les réunit, au cours duquel Gilda demande pardon avant de s’éteindre. Rigoletto s’effondre : la malédiction de Monterone s’est accomplie.
La partition Rigoletto est l’une des œuvres de Verdi opérant la transition entre les opéras de jeunesse un peu clinquants et dans lesquels le compositeur applique bien souvent (avec talent, parfois avec génie) des recettes plus ou moins pré-établies, et les opéras de la maturité, plus noirs, plus profonds, déjà très engagés dans la modernité. À côté de mélodies faciles au charme ou à l’élan irrésistibles, dont la facture ressortit encore souvent nettement à l’esthétique belcantiste de la première moitié du siècle (le « Caro nome » de Gilda, le duo de la vengeance entre Rigoletto et sa fille, « La donna è mobile » du duc, tube planétaire s’il en est !), on entend certaines pages profondément originales, très élaborées (le fameux quatuor du dernier acte), au dramatisme puissant (l’assassinat de Gilda alors qu’une tempête fait rage), et surtout à l’émotion intense et d’une rare sincérité : les duos entre Gilda et son père comptent parmi les plus beaux jamais composés par Verdi (celui du second acte tire les larmes…), et l’air de Rigoletto « Cortigiani, vil razza dannata ! », bouleversant, est un des fleurons du répertoire de baryton.Il est difforme, bossu, raillé de tous, condamné au rôle de bouffon. Il s’y emploie avec une rage douloureuse, une joie mauvaise, flattant et favorisant les vices de son libertin de maître, riant à son tour de l’infortune de ceux qui en sont les victimes. Il a pour nom Rigoletto. Elle est belle, douce aimante et pure. Elle est sa fille, sa consolation, sa raison de vivre, son unique source de joie et de tendresse. Elle se nomme Gilda. Il est beau, puissant. Il règne sur Mantoue. Il est le Duc, séducteur invétéré et sans scrupule, jouissant de la vie mais sans respect de celle des autres, désirant, s’éprenant intensément des femmes mais incapable d’aimer vraiment.Le destin va les lier inexorablement. L’enjeu en sera la lumineuse Gilda. Elle est l’incarnation de l’Amour, celui qui unit la chair et l’esprit, qui a pouvoir de guérir, de rédimer, de transfigurer les êtres. Elle offre à l’un le pardon, à l’autre cette grâce salvatrice qu’il a entrevue un instant auprès d’elle. Ni l’un, ni l’autre ne sauront s’en saisir. Et l’inévitable s’accomplira. Mais la musique de Verdi atteint un tel degré d’intensité, d’émotion, de beauté, qu’elle nous arrache à la pesanteur tragique, pour nous emporter, non pas comme la fameuse plume au vent que chante le duc, mais à travers la mise en scène de Pierre Thirion-Vallet, tels des aventuriers de l’âme et du cœur chevauchant l’aile puissante de l’amour.Opéra Rigoletto Verdi : Le temps de la vengeance est venu. J’ai attendu trente jours, pleurant des larmes de sang derrière mon masque de bouffon.
Rigoletto
Comment un bouffon pourrait-il jamais faire trembler un roi ? Surtout, les monstres révèlent la monstruosité des sociétés qui les engendrent. Ainsi la Monarchie de Juillet ne supporte pas le miroir que lui tend Le Roi s’amuse : dès le lendemain de la première, le 22 novembre 1832, les censeurs scellent le sort de la tragédie de Victor Hugo.Vingt ans plus tard, Verdi voit dans les bouffonneries de Triboulet un théâtre digne de Shakespeare et entreprend d’en faire un opéra. Avec Rigoletto , qui deviendra le premier volet de sa trilogie populaire, le compositeur accomplit sa révolution : le bel canto cède aux nécessités du drame. Dans la nuit lugubre de Mantoue, la chanson exprime la grâce et la laideur, le sublime et l’absurdité de ce bouffon maudit qui veut sauver sa fille et finit par la tuer.Reconnaissant toute la force d’une danse macabre dans cette musique, Richard Brunel inscrit sa mise en scène dans le cadre strict et hiérarchisé d’un ballet – lieu d’excellence et de rivalité – il substitue au corps déformé du bouffon la violence invisible d’un ballet normalisé, corps soigneusement sélectionnés et mutilés. Ne dérobant jamais le drame aux yeux de cette micro-société, il s’attache à reconstruire une histoire de vengeance, de la répression à l’acte final.Rigoletto , opéra en trois actes
Représenté au Teatro La Fenice de Venise, le 11 mars 1851
Le compositeur italien : Giuseppe VERDI (1813-1901)Giuseppe Verdi était le compositeur italien dominant du XIXe siècle. Nés la même année que Richard Wagner , les deux compositeurs ont créé des styles d’opéra uniques qui sont encore aujourd’hui au cœur du répertoire lyrique. Les œuvres de Verdi restent réputées pour leurs mélodies et leur style théâtral.
Le premier succès de Verdi fut avec l’opéra « Nubucco » (1842), qui a commencé une période où il s’est conduit à produire deux opéras par an. On pense que la relation de Verdi et son mariage ultérieur avec l’ancienne chanteuse Giuseppina Strepponi ont inspiré trois de ses opéras classiques « Rigoletto » (1851), Il trovatore (1853 et « La traviata » (1853), en particulier le personnage de la femme déchue Violetta.
Verdi acquiert alors une renommée internationale, produisant des opéras pour l’Opéra de Paris comme « Don Carlos » (1867) et pour des commandes outre-mer comme « Aida » (1871) au Caire.
Dans ses dernières années, Verdi sortit de sa retraite pour composer deux opéras classiques, « Otello » (1887) pour La Scala de Milan et son dernier opéra « Falstaff » (1893) produit à partir d’un liberetto d’Arrigo Boito.
All’ @TeatroCarlo appuntamento della Stagione Lirica con I due Foscari – tragedia lirica in tre atti di Giuseppe Verdi su libretto di Francesco Maria Piave
In scena dal 31 Marzo all'8 Aprile
Biglietti 👉 https://t.co/bvt8usQHjA#genova #lordbyron #giuseppeverdi pic.twitter.com/W3IIUT0qZn— Vivaticket (@Vivaticket) March 7, 2023
Événements historiques
1839-11-17 Première de l’opéra « Oberte Conti Di » de Giuseppe Verdi à Milan
1842-03-09 Première de l’opéra « Nabucco » de Giuseppe Verdi à Milan
1843-02-11 Première de l’opéra dramatique « I Lombardi » de Giuseppe Verdi au Teatro alla Scala de Milan, Italie
1844-03-09 Première de l’opéra « Hernani » de Giuseppe Verdi à Venise
1847-03-14 Création de l’opéra « Macbeth » de Giuseppe Verdi au Teatro della Pergola, Florence
1849-12-08 Première de l’opéra « Luisa Miller » de Giuseppe Verdi à Naples
1851-03-11 Première de l’opéra « Rigoletto » de Giuseppe Verdi à Venise
1853-01-19 L’opéra « Il Trovatore » de Giuseppe Verdi est créé à Rome
1853-03-06 Première de l’opéra « La Traviata » de Giuseppe Verdi au Teatro La Fenice de Venise, Italie
1855-06-13 L’opéra de Giuseppe Verdi « Les vêpres sicilenne » (Les Vêpres siciliennes) est créé à l’Opéra de Paris
1857-03-12 L’opéra « Simon Boccanegra » de Giuseppe Verdi est créé à Venise
1859-02-17 L’opéra « Un Ballo in maschera » de Giuseppe Verdi est créé à Naples
1862-11-22 L’opéra « La Forza del Destino » de Giuseppe Verdi fait ses débuts au Théâtre Bolchoï de Saint-Pétersbourg, Russie [10 novembre OS]
1867-03-11 L’opéra « Don Carlos » de Giuseppe Verdi est créé à Paris
1887-02-05 L’opéra « Otello » de Giuseppe Verdi est créé à La Scala en Italie, le premier nouvel opéra de Verdi depuis plus de 15 ans
1893-02-09 Première de l’opéra comique « Falstaff » de Giuseppe Verdi à La Scala de Milan, Italie
1955-01-07 Marian Anderson devient la 1ère Afro-Américaine à se produire avec le New York Metropolitan Opera, chantant le rôle d’Ulrica dans « Un ballo in maschera » de Giuseppe Verdi
https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/top-5-giuseppe-verdi-1813-1901/
https://www.opera-national-lorraine.fr/en/activity/19-rigoletto-verdi
https://www.musicapalazzo.com/fr/histoire-de-lopera-lyrique-a-venise/