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2 Janvier 1942 – Jean Moulin est parachuté en France

ImageJean Moulin : l’improbable héros national qui a uni la résistance contre le nazisme en FranceImageJean Moulin reprend contact avec la terre de France et entre en scène et fédère la Résistance                             Honorer les vétérans de la seconde guerre mondiale Banque de photographies et d'images à haute résolution - AlamyParachuté le 2 janvier 1942 avec des fonds et du matériel de transmission pour les mouvements, Jean Moulin(1899-1943), devenu « Rex », a pour mission de rallier les mouvements, de les unir et de créer l’Armée secrète unifiée en séparant les forces militaires des organisations politiques. Fin 1941, une première fusion est réalisée avec la création de Combat, né de l’union de Liberté et du Mouvement de libération nationale, tandis que Franc-Tireur s’est développé. Jean Moulin impose la mise sur pied de l’armée secrète qu’un général de 63 ans, Delestraint, accepte de diriger. ImageLa coordination militaire est difficile car les résistants jugent la séparation de l’action politique de l’action militaire peu réaliste. Malgré les divergences, Rex accomplit sa mission et réussit à mettre sur pied le Comité de coordination des mouvements. Le général de Gaulle le fait Compagnon de la Libération le 17 octobre 1942. C’est au cours de son second voyage à Londres, du 14 février au 20 mars 1943, que de Gaulle remet au caporal Mercier la Croix de Compagnon de la Libération au cours d’une cérémonie discrète dans sa villa d’Hampstead.Cérémonie du 78e anniversaire de la commémoration de la Victoire du 8 mai 1945 se déroule au sur l'esplanade du Souvenir français de la Porte Désilles. Photo ER/ Cédric JacquotDans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, Jean Moulin (alias « Rex »), Hervé Monjaret et Raymond Fassin sont parachutés dans les Alpilles, en Provence, pour mener à bien la « mission Rex », confiée à Moulin par le général de Gaulle. Il s’agit de fédérer les principaux mouvements de Résistance non communiste de la zone non occupée et de leur faire accepter l’autorité du général de Gaulle. Dès le lendemain, il est primordial d’effacer toute trace du parachutage pour ne pas mettre la gendarmerie en alerte. L’abbé Krebs, responsable du mouvement Combat pour le Vaucluse et le nord des Bouches-du-Rhône reçoit la mission de récupérer le matériel. Une partie du parachute, conservé jusqu’à la Libération par un instituteur d’Avignon, est remis au musée de la Résistance et de la Déportation de Lyon en 1965 par Laure Diebold, secrétaire de Jean Moulin et Compagnon de la Libération, peu de temps avant sa mort. Cette dernière a, comme Laure Moulin et Antoinette Sachs beaucoup contribué par ses actions à porter la mémoire de Jean Moulin dont les cendres sont transférées au Panthéon en décembre 1964.ImageJean Moulin : l’improbable héros national qui a uni la résistance contre le nazisme en FranceImageAutrefois appelé « le visage de la France », Moulin a su unir la résistance française et les groupes politiques. CHARLIE CONNELLY rend compte de ses triomphes et tragédies.  Le matin du 19 décembre 1964 annonçait une de ces froides journées parisiennes où le froid s’infiltre jusqu’aux os. André Malraux, romancier et ministre des affaires culturelles, s’est tenu à un pupitre devant le Panthéon s’adressant au président Charles de Gaulle et à d’autres dignitaires réunis, son souffle s’obscurcissant pendant qu’il parlait. C’était un discours passionné, la dédicace d’une urne contenant les cendres d’un homme mort depuis 20 ans avant son placement parmi les restes des héros nationaux de la France.ImageÀ la fin du discours, dans lequel il avait donné un compte rendu détaillé des réalisations de l’homme et de sa mort brutale, Malraux s’adressa directement à la génération montante. « Aujourd’hui, jeunes gens de France, pensez à cet homme comme vous auriez tendu la main vers son pauvre visage méconnaissable en ce dernier jour, vers ces lèvres qui ne laissent jamais tomber un mot de trahison. France, Loire, Saint Etienne, place Jean Moulin, de la statue de Jean Moulin Photo Stock - Alamy « Ce jour-là, son visage était le visage de la France.  Deux décennies seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Malraux était conscient que les activités de la Résistance française étaient déjà de l’histoire ancienne pour certains. Alors qu’il pouvait voir rassemblés devant lui des visages dont l’héroïsme avait aidé à libérer la nation et qu’il pouvait évoquer dans son esprit les visages de ceux qui étaient morts pour leur pays, pour la première génération d’après-guerre à avoir atteint la majorité, ceux-ci vieillissaient des hommes et des femmes qu’ils ne remarqueraient pas s’ils les croisaient dans la rue. Le nom de Jean Moulin ne leur aurait rien signifié. La cérémonie a tenu ce matin glacial aiderait à changer cela.ImageEn trois décennies, il y aurait 37 monuments, 113 plaques, 365 écoles et une université portant le nom de Moulin à travers la France, sans parler de près de 1 000 rues, places, ponts et stades assortis. Seul de Gaulle lui-même est plus largement commémoré. À certains égards, Moulin était un héros national improbable. Lorsque la France a été envahie, Moulin était un divorcé coureur de jupons, le fils d’un franc-maçon influent qui avait obtenu un diplôme en droit, exploité tous les contacts et charmé et s’est frayé un chemin jusqu’au pôle graisseux de la politique pour devenir préfet de l’Aveyron, la plus jeune personne du pays pour occuper le poste. Les relations de son père l’ont aidé à esquiver la conscription en 1917, et au moment où il a finalement été enrôlé, il était si tard dans la guerre que l’armistice a été signé deux jours avant le déploiement de l’unité de Moulin.  Cela ne signifiait pas que son expérience de la guerre était entièrement privilégiée. Il était encore mis au travail pour enterrer des soldats français tués lors de l’une des dernières batailles du conflit près de Metz et il n’a jamais oublié la vue de prisonniers émaciés revenant en France après leur captivité, des expériences qui l’aideraient à formuler sa réponse lorsque les nazis envahirent sa patrie.

Alors que la Wehrmacht se déversait dans le nord de la France en 1940, de nombreux citoyens français – environ huit millions selon certaines sources – se sont dirigés vers le sud dans une migration interne massive. Moulin est resté dans sa capitale régionale Chartres, au sud-ouest de Paris, et était là pour rencontrer les Allemands à leur arrivée le 17 juin 1940. Immédiatement, ils lui ont présenté un document à signer, celui qui confirmait que trois soldats sénégalais qu’ils venaient de tuer avaient été coupable de viol.  Moulin a refusé, a été emmené, battu et enfermé. En supposant qu’il serait probablement exécuté, il a ramassé un morceau de verre brisé et s’est tranché la gorge. Les sentinelles allemandes ont entendu le vacarme et l’ont empêché de saigner, laissant Moulin avec une cicatrice si effrayante qu’il a porté une écharpe autour du cou pour le reste de sa vie.  Bien qu’il soit revenu à son poste, tentant de maintenir l’ordre à Chartres alors que le chaos régnait, aidé seulement par l’ancien maire, quelques journalistes, quelques prêtres et deux douzaines de religieuses, Moulin a finalement été démis de ses fonctions par le régime de Vichy, apparemment pour sa pré- associations de guerre avec le socialisme radical. Ayant déjà obtenu de faux papiers d’identité au nom de Jean Mercier, Moulin s’est ensuite dirigé vers le sud jusqu’aux contacts de la Résistance à Marseille, puis a traversé l’Espagne jusqu’au Portugal et a pris un bateau pour l’Angleterre.

A Londres, Moulin rencontre de Gaulle, dont le célèbre appel au peuple français a été diffusé depuis les studios de la BBC le jour même où Moulin a tenté de se suicider. La Résistance à ce stade était une fédération lâche d’unités régionales que de Gaulle tenait à rassembler sous la bannière de la France libre, une seule organisation nationale sous sa direction à distance. Impressionné dès le départ par Moulin, de Gaulle charge l’ancien préfet de rentrer en France et de réunir les factions disparates.  Dans la nuit du 2 janvier 1942, Moulin est parachuté en France avec un fusil et une boîte d’allumettes contenant un microfilm d’une lettre de de Gaulle l’autorisant à agir en son nom.  Moulin s’est avéré un rassembleur et un rassembleur très efficace, gagnant presque immédiatement trois dirigeants importants de la Résistance en Henri Frenay, Emmanuel d’Astier et Jean-Pierre Levy.  « Il serait insensé et criminel en cas d’action alliée sur le continent de ne pas faire appel à des troupes préparées aux plus grands sacrifices, dispersées et inorganisées aujourd’hui, mais capables demain de constituer une armée unie de troupes parachutistes déjà en place, familières avec le terrain et ayant déjà sélectionné leur ennemi et déterminé leur objectif », leur a-t-il dit.Jean Moulin Gave His Life for the French Resistance after refusing to give Intel to the “Butcher of Lyon” | War History OnlineSa plus grande réussite a sans doute été d’organiser le Conseil national de la Résistance, une réunion à Paris occupée à laquelle ont participé toutes les organisations qu’il avait décidé de réunir le 27 mai 1943. Il y avait 16 délégués : huit groupes de Résistance, cinq partis politiques. , deux syndicats et Moulin. Il convainquait les groupes de la Résistance d’inclure les partis politiques qui représentaient son plus grand triomphe : tous étaient sceptiques et réticents à politiser leurs activités, mais en fait Moulin avait créé un gouvernement d’union nationale sur le terrain avec ses propres forces armées. La première décision du conseil fut de déclarer de Gaulle à la tête du gouvernement provisoire français qu’ils venaient de devenir.  Le triomphe de Moulin fut cependant de courte durée. Il soupçonnait depuis longtemps la Gestapo d’être sur lui et était toujours très prudent, ne se rencontrant que dans des locaux avec au moins deux sorties. Le 21 juin 1943, il se présente au cabinet d’un médecin généraliste du nom de Frédéric Dugoujon dans la banlieue lyonnaise de Caluire-et-Cuire pour une rencontre dans une salle d’attente à l’étage avec des chefs de la Résistance locale. Le seul moyen d’entrer et de sortir était par les escaliers, mais on pensait qu’un groupe d’hommes dans la salle d’attente d’un médecin ne suffirait pas à éveiller les soupçons.  « Je soignais un patient à ce moment-là et tout d’un coup j’ai entendu des fracas dans les escaliers puis des bruits de pas au-dessus de ma tête », se souvient Dugoujon. « Je savais que c’était fini. »

Les hommes sont conduits à la prison de Montluc et interrogés par Klaus Barbie, le boucher notoire de Lyon. Ils ont été battus et torturés pendant des jours. Raymond Aubrac, également arrêté lors du raid, était la dernière personne à se rappeler avoir vu Moulin vivant.  Moulin a refusé de trahir son pays, même lorsque Barbie l’a conduit à Paris pour continuer la torture au domicile du major Karl Bömelburg, le chef de la Gestapo en France. Les informations sur la mort de Moulin sont sommaires et difficiles à confirmer avec précision, mais on pense qu’il est mort dans un train vers l’Allemagne quelque part autour de Metz, peut-être par suicide.  Après la guerre, il y a eu des accusations et des contre-accusations, et même une théorie selon laquelle Moulin était un communiste de toujours qui a été livré aux Russes. Il y a même un doute que les cendres du Panthéon soient les siennes. René Hardy, l’un des participants à cette réunion fatidique de Lyon, a été jugé deux fois après la guerre pour avoir trahi Moulin mais a été acquitté les deux fois. Il clame son innocence jusqu’à sa mort en 1984.  Quelles que soient les circonstances de son arrestation et de sa mort, Moulin avait atteint son objectif. Sa mission était incroyablement dangereuse : réunir des factions secrètes suspectes de quiconque extérieur à leurs organisations et les gagner avec sa conviction que c’était la meilleure chose pour la France, puis constituer un gouvernement provisoire secret sous le nez des oppresseurs.ImageIl y avait d’autres responsables bien sûr, mais il n’est pas exagéré de suggérer que les activités et le silence courageux de Moulin restent dans les fondements mêmes de la France que nous connaissons aujourd’hui. Le discours d’André Malraux a été le premier pas vers la reconnaissance qu’il méritait. L’homme des secrets était devenu un héros national.Image2 janvier 1942 : Jean Moulin est parachuté en France

Après avoir rejoint Londres dès 1941 et rencontré le général de Gaulle, Jean Moulin est parachuté en France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 afin d’organiser la Résistance intérieure. Il est aujourd’hui l’un des plus célèbres résistants français et repose désormais au Panthéon.  En 1958, l’écrivain Robert Aron publiait « La genèse de l’État gaulliste » dans la Revue des Deux Mondes. « L’unification de la résistance intérieure, sous l’égide de de Gaulle, sera l’œuvre de Jean Moulin, parachuté en France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, arrêté par les Allemands le 21 juin 1943, et qui, au milieu de l’année 1942, a opéré successivement la coordination des grands mouvements de résistance de zone sud (Libération, Franc-Tireur, Combat) et la création des premières institutions clandestines de la résistance […] »Centre Jean Moulin | Chemins de mémoireJean Moulin (1899-1943)The Debt of WWII French Resistance Writers to WWI Veterans, Post 2: Jean Moulin - World War I CentennialPendant 23 ans, Jean Moulin, né dans une famille républicaine et radicale du sud de la France, a servi la République en tant que sous-préfet et préfet, à l’exception d’un passage comme chef de cabinet du ministre de l’Air Pierre Cot pendant le Front populaire (1936), lorsque, déjà déterminé à défendre son pays contre le nazisme et le fascisme, il a été impliqué dans l’envoi d’une aide secrète à l’Espagne républicaine. Au début de la guerre, Moulin tente sans succès de rejoindre l’armée de l’air, mais le ministre de l’Intérieur Albert Sarraut n’a pas l’intention de perdre l’un de ses meilleurs préfets.JOURNAUX DE GUERRE N°30 1er JANVIER 1942 JEAN MOULIN PARACHUTE EN FRANCE EUR 4,50 - PicClick FRLe premier acte de résistance de Moulin eut lieu à Chartres le 17 juin 1940 – il était préfet d’Eure-et-Loir depuis janvier 1939 – lorsqu’il refusa de signer un document rédigé par les Allemands accusant à tort les troupes sénégalaises de l’armée française d’avoir massacré civils. Craignant de craquer sous la torture, il a tenté de se suicider. L’affaire fut étouffée mais Moulin réussit à protéger les civils des atrocités allemandes. Le 2 novembre 1940, le gouvernement de Vichy destitue le fidèle serviteur de gauche de la République qui s’installe à Saint-Andiol dans les Alpilles et contacte divers mouvements de Résistance en zone sud. En octobre 1941, il se rend à Londres et devient le messager de la Résistance auprès du général de Gaulle, lui demandant des moyens pour élaborer des plans de propagande et d’action militaire. De Gaulle confie à Moulin une mission militaire en France : assurer en son nom la liaison avec les trois mouvements clandestins pour amener chacun à créer une branche militaire liée à la France libre.Centre national Jean Moulin | BordeauxDe Gaulle confie à Moulin une mission militaire en France : assurer en son nom la liaison avec les trois mouvements clandestins pour amener chacun à créer une branche militaire liée à la France Libre. La centralisation et la coordination auraient lieu à Londres sous ses ordres. Le chef de la France libre nomma également Moulin son délégué et représentant du Comité national pour la zone libre avec pour mission de fédérer l’action des mouvements. Le 2 janvier 1942, il est parachuté en France avec des fonds et du matériel de transmission. Il réussit, non sans mal, à convaincre les chefs des trois groupes de la Résistance – Combat (Henri Frenay), Libération (Emmanuel d’Astier de la Vigerie) et Franc-Tireur (Jean-Pierre Lévy) – de s’unir au sein de l’Armée secrète, placée sous le commandement, avec l’assentiment du général de Gaulle, du général Delestraint. Un comité de coordination est mis en place qui aboutit à leur fusion dans les Mouvements unis de la Résistance en janvier 1943. Moulin met également en place des unités indispensables au fonctionnement de la Résistance : le Service des opérations aériennes et maritimes pour transporter les agents vers Londres, le bureau d’information et de propagande pour les échanges entre Londres et la France, et le General Study Committee, sorte de think tank du gouvernement d’après-guerre. Moulin est nommé Compagnon de la Libération le 17 octobre 1942.JOURNAUX DE GUERRE N°30 1er JANVIER 1942 JEAN MOULIN PARACHUTE EN FRANCE EUR 4,50 - PicClick FRDe Gaulle remet l’insigne à « Rex » (pseudonyme de Moulin) lors d’une émouvante cérémonie lors de son second séjour à Londres (14 février-20 mars 1943). Après le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 et l’invasion allemande de la zone libre, de Gaulle le nomme son représentant général pour toute la France et élargit sa mission. Pour surmonter les objections de Roosevelt et parvenir à un accord avec Giraud en Afrique du Nord, de Gaulle a compris qu’il avait besoin non seulement de l’appui de toute la Résistance nationale, mais aussi d’hommes représentant les anciens partis et syndicats, reconstitués au sein du Conseil national de la Résistance, une sorte du parlement clandestin. Le 8 mai 1943, « Rex » annonce la création du conseil, qui fait de De Gaulle combattant le seul chef de la France. Après l’arrestation du général Delestraint le 9 juin, Moulin a convoqué une réunion des chefs de l’armée secrète à Caluire (près de Lyon) le 21 juin pour déterminer la marche à suivre. Klaus Barbie les a tous arrêtés. Le chef de la Gestapo de Lyon tortura personnellement Moulin, qui savait tout de la Résistance mais ne parlait pas. Il décède, probablement en gare de Metz, le 8 juillet 1943. Le 6 octobre 1946, Georges Bidault remet à sa sœur, Laure Moulin, la médaille militaire et la Croix de Guerre lors d’une cérémonie à Béziers. André Malraux lui rend l’hommage de la nation en transférant ses cendres au Panthéon le 19 décembre 1964. Le chef de « l’Armée de l’Ombre » entre dans l’histoire.

 

Jean moulin (1899-1943) est à Londres depuis dix-sept mois : désireux de se battre sans autre délai sur le territoire national, il se porte volontaire pour des missions clandestines en France. À la station de départ de Newmarket, où il est entraîné, il apprend sa première affectation ; ce sera auprès de «Max» qu’il rencontre, qu’il découvre, élégant, plein d’humour « sous un aspect d’adolescent rieur » ; mais de Max il ne sait rien d’autre ; il comprend seulement que c’est un important responsable de la Résistance Intérieure ; il ignore encore son véritable nom. Il fait alors du départ d’Angleterre ; du vol au-dessus de la Manche et de la France endormie sous la lune ; du lâcher sur la garrigue aux environs de Salon-de-Provence ; de l’aube de l’épopée héroïque qui va permettre au fédérateur de la Résistance d’accomplir exactement la mission décisive que de Gaulle lui a confiée et qui conduira au martyre, sans qu’il ait parlé, le juste du silence. En août 1944, au terme d’une longue montée en puissance, la Résistance libère Paris. Elle doit en partie ce triomphe à Jean Moulin, parachuté en France le 2 janvier 1942. Sans aucun doute le résistant le plus célèbre (et le plus photogénique), il est parvenu à unir et structurer ses éléments sous l’autorité du général de Gaulle, la transformant en une force qui compte dans la guerre.ImageLa Résistance a besoin d’un chef, et de Gaulle veut l’être

Sous le choc de la défaite du printemps 1940, les débuts de la Résistance sont modestes. Des patriotes peu nombreux s’organisent en réseaux et mènent des actions clandestines. Cependant, leurs faibles moyens et leur manque de coordination limitent leur capacité d’action, même en « zone libre ». Quand l’armée allemande attaque l’URSS en juin 1941, les communistes français rejoignent la lutte. Contrairement aux premiers résistants, ils choisissent de provoquer les forces d’occupation. Mais en visant la Wehrmacht par des attentats, ils provoquent des représailles de la part des Allemands qui exécutent des otages par centaines. À Londres, de Gaulle désapprouve la stratégie des communistes et craint leur mainmise sur la Résistance. Il envoie Jean Moulin en France.  Celui-ci était préfet de Chartres lors de l’invasion allemande. Dès la fin 1940, il était entré en contact avec des réseaux de résistance puis s’était rendu à Londres en novembre 1941 pour y rencontrer de Gaulle et obtenir de l’aide.Jean Moulin entre en scène et fédère la Résistance

En janvier 1942, de retour en France, Jean Moulin œuvre à rassembler les différentes composantes de la Résistance en surmontant leurs divisions et leurs rivalités. Sous les pseudonymes de Max ou Rex, il arbitre leurs querelles et lève leurs soupçons envers de Gaulle et lui-même. Il rencontre alors les principaux résistants français comme Henri Frenay et les convainc de faire confiance à de Gaulle. Persuadé qu’il faut oublier les différends politiques d’avant-guerre pour lutter contre l’ennemi, il crée le Conseil National de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943. Cette opposition unifiée attire l’attention de la Gestapo, qui met en place une surveillance rapprochée autour de ces résistants. Moins d’un mois plus tard, les nazis investissent une réunion du Conseil à Caluire, près de Lyon et transfèrent Jean Moulin à Paris. Elle y arrête presque tous les participants, dont Jean Moulin. Ce dernier est démasqué, interrogé et torturé et de mauvais traitements. À bout de force, il est finalement envoyé à Berlin, où il ne parviendra jamais. Néanmoins, son travail d’unification porte ses fruits : la résistance triomphe enfin de l’occupation en août 1944, sonnant la victoire de la France. Jean Moulin devient un héros républicain et entre au Panthéon en 1964.                         Image

http://museedelaresistanceenligne.org/media3351-Mmoire-de-proposition-de-Jean-Moulin-pour-la-Croix-de-la-Libration

https://www.pleinevie.fr/loisirs/celebrites/retroactu-2-janvier-1942-jean-moulin-est-parachute-en-france-18412.html

https://www.theneweuropean.co.uk/brexit-news-jean-moulin-the-unlikely-national-hero-who-united-france-s-84178/

http://museedelaresistanceenligne.org/media3286-Fragment-du-parachute-de-Jean-Moulin

https://www.herodote.net/2_janvier_1942-evenement-19420102.php

https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/en/jean-moulin

https://www.france-libre.net/retour-moulin-france/

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