Jean-Louis Guez de Balzac , le maître de la littérature épistolaire et l’un des créateurs de la prose classiqueBalzac, Jean-Louis Guez de (1595-1654)Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654), conseiller d’État, Historiographe de France et l’un des premiers membres de l’Académie Française, grand réformateur de la langue française. Né à Angoulême sous le règne d’Henri IV, Balzac était le filleul du duc d’Epernon. Il était aussi le fils ainé des trois enfants de Guillaume Guez et de Marie Nesmond. Couramment appelé Guez de Balzac, il né le 31 mai 1597 et mourut le 8 février 1654. Il vécut au château de Balzac jusqu’en 1612 puis revint à Angoulême passer la fin de sa vie. Cet écrivain français du XVIIe siècle contribua à la réforme de la langue française. Il fut célèbre à 27 ans pour un recueil de « Lettres » qui lui valut un concert de louanges dans toute l’Europe. Les esprits les plus éminents le considéraient comme le Prince des Orateurs. Richelieu le nomma Souverain de la République de Lettres. Surnommé « le grand épistolier », il devint l’oracle de l’hôtel de Rambouillet, côtoyant entre autres, Chapelain, Malherbe ou Boisrobert. Mais sa jeune gloire attisait les jalousies, elle souleva des polémiques.Déçu, Guez de Balzac se retira dans ses terres au Château de Balzac où on le considérait comme « L’Oracle de la Charente ». Il y vécut de nombreuses années et son œuvre en est tout imprégnée. Le Prince, Les Entretiens, Le Socrate Chrétien et de nombreuses Lettres contiennent la vie de l’auteur. Et notamment celle dans son ermitage dont il évoque « les plaisirs de la vie retirée ».« Il fut d’abord connu par ses Lettres, dont le premier volume parut en 1624. Elles causèrent, si j’ose ainsi parler, une révolution, générale parmi les beaux esprits. » (d’Olivet). Lorsque l’Académie décida que des discours seraient prononcés tout à tour par chacun de ses membres, Balzac se contenta de faire donner lecture d’une de ses œuvres. Il fonda, en 1654, le prix d’éloquence, le premier que l’Académie fut appelée à distribuer. Il était d’une valeur de deux cents livres, consistait en une médaille et devait être donné tous les deux ans ; il fut distribué pour la première fois en 1671 et par l’accumulation des intérêts, il eut une valeur de trois cents livres. Il connaissait l’italien et l’espagnol ; il souleva des critiques passionnées et eut de zélés défenseurs. «Balzac, en ce temps-là, donnait du nombre et de l’harmonie à la prose ; il est vrai que ses lettres étaient des harangues ampoulées. L’éloquence a tant de pouvoir sur les hommes qu’on admira Balzac, dans son temps, pour avoir trouvé cette petite partie de l’art ignorée et nécessaire, qui consiste dans le choix harmonieux des paroles, et même pour l’avoir souvent employée hors de sa place.» (Voltaire).Jean-Louis Guez de Balzac mourut le 18 février 1654. Selon son désir il fut inhumé à Angoulême, dans l’hôpital Notre Dame des Anges, aux pieds des pauvres auxquels il avait légué la plus grande partie de sa fortune. Il repose aujourd’hui dans la chapelle des Cordeliers, ancien hôpital d’Angoulême.
Balzac, Jean-Louis Guez de (1595-1654)Ce Balzac était aussi un écrivain français important, non pas du XIXe siècle, mais du XVIIe. Il a été, comme Descartes, d’abord éduqué par les jésuites et plus tard à l’université de Leiden. Sa réputation littéraire reposait en grande partie sur sa correspondance, qui fut recueillie et publiée deux fois de son vivant. Il a été élu, en quelque sorte, à l’Académie française (il a été plusieurs fois favorisé par des nominations de Richelieu). Sa place dans l’histoire n’a pas été assurée par ce qu’il a dit (même ses partisans n’ont pas réussi à le décrire comme un génie) mais par la façon dont il l’a dit (tout le monde a reconnu qu’il avait contribué au développement de la langue française moderne).Il ressentit « l’amitié la plus proche et la plus sincère » après l’adhésion de Descartes à sa cause en 1625 avec le légat du pape en France pour faire face aux calomnies portées contre lui par la publication de la correspondance d’un prêtre nommé Goulu. Le problème était l’égocentrisme perçu de Balzac (ses ennemis l’appelaient « Narcisse »). Selon le dernier auteur du cogito , « il faut parfois parler de soi avec la même liberté qu’on parle des autres ». Ce n’est pas un hasard si le jugement de Descartes sur Balzac, même s’il est écrit en latin, pourrait être proleptiquement le texte le plus proustien de toute la littérature française (AT I 7-11). En tout cas, le texte est important pour comprendre les premières pensées de Descartes sur l’attention dans la perception claire et distincte de la vérité.Il « estime le cœur de son ami plus que son esprit », mais Descartes n’en loue pas moins la pureté du style littéraire de Balzac, qu’il compare à la santé du corps , « jamais plus parfaite que lorsqu’elle est le moins remarquée ». Lors de la parution du Discours de la méthode , Descartes écrivit à Balzac dans l’espoir que son propre manque de style dans l’œuvre qu’il lui envoyait pourrait être surmonté par l’affection de Balzac pour lui et aboutir à un jugement favorable sur celle-ci.
Balzac exprima un vif désir de rendre visite à Descartes en Hollande, voire d’y résider avec lui, mais sa proposition échoua, peut-être à cause de Villebressieu , qui avait une conception différente de la façon dont et avec qui Descartes devait passer son temps.
https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jean-louis-guez-de-balzac
https://www.chateaudebalzac.fr/jean-louis-guez-de-balzac-1597-1654/