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2 Septembre 1945 – Début de l’occupation du Japon par les forces américaines

ImageCapitulation du Japon : Le Japon sous la tutelle américaineRebuilding Japan after World War II America's post war ally. - ppt downloadLe Japon capitula le 14 août 1945 et les forces américaines occupèrent l’archipel. Sa reddition officielle aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à l’Union soviétique eut lieu le 2 septembre 1945. A la fin de la guerre du Pacifique, en 1945, le général MacArthur et ses hommes débarquent au Japon pour l’administrer. Tout est à reconstruire dans l’archipel dévasté.Did the US Army Occupy Japan After World War II? | The National WWII Museum | New OrleansSignature de la capitulation du Japon, peu après 8 heures, par le ministre des Affaires étrangères japonais Shigemitsu et le chef d’état-major général Umezo devant le général MacArthur, sur le cuirassé Missouri en rade de Tokyo. MacArthur signe au nom des Alliés.Image L’acte est contresigné par l’amiral Helfrich pour les Pays-Bas, le colonel Moore-Cosgrave pour le Canada, le général Leclerc pour la France, le maréchal de l’air Isitt pour la Nouvelle-Zélande, l’amiral Nimitz pour les États-Unis, le général Blamey pour l’Australie, l’amiral Fraser pour la Grande-Bretagne, le général Derevyanko pour l’URSS et le général Yongchang pour la Chine. Sont présents les généraux Percival et Wainwright, qui avaient été faits prisonniers par les Japonais respectivement lors de la reddition de Singapour et de Corregidor.Rebuilding Japan After World War II - ppt downloadComment survivre après pareil traumatisme ? Comment accepter que l’empire du Soleil-Levant subisse la plus terrible humiliation de son histoire ? Le 15 août 1945, les 70 millions d’habitants de l’archipel allument leur poste de radio à midi pile. Après l’hymne national, ils entendent pour la première fois une voix étrange, s’exprimant dans un vocabulaire châtié du XIXe siècle, difficilement compréhensible : celle de l’empereur Hirohito. 1945 newspaper japan hi-res stock photography and images - AlamyLe «fils du Ciel» s’adresse à eux afin de reconnaître la défaite du Japon. Tous s’attendent pourtant à entendre l’empereur «les appeler au suicide national», comme le racontera plus tard le journaliste français Robert Guillain, présent sur place, dans la revue Politique étrangère (article sur La Reprise japonaise, 1948). «Ils étaient prêts à mourir. Mais telle n’était pas la volonté d’Hirohito. Quelques minutes après l’appel de l’empereur, tout était changé», écrit ainsi le correspondant du Monde en Asie.Surrender of JapanAlors que les débarquements américains se préparent, les Japonais versent des «larmes sincères de vrai patriotisme», puis le pays prend un masque impassible. Il entre tranquillement dans la défaite.  Le débarquement et l’occupation du Japon auraient pu intervenir le jour même. Mais le général Douglas MacArthur, qui commande les opérations, préfère laisser au pays plus de deux semaines pour accepter cette capitulation honteuse. Lorsqu’il atterrit à l’aérodrome militaire d’Atsugi, dans la préfecture de Kanagawa, ses troupes viennent de débarquer sans encombre. ImageComme il l’avait prévu, aucun soldat américain n’a été tué. L’occupation est acceptée. A leur immense surprise, en lieu et place de guerriers japonais intrépides, les GI découvrent, sur les plages, des femmes qui les interpellent et de rares hommes qui les saluent respectueusement. Devant leurs yeux, un pays dévasté par les bombardements et par deux explosions atomiques. L’occupation américaine va durer jusqu’en 1952. Sept années pendant lesquelles les Etats-Unis se donnent pour mission de démilitariser et démocratiser le Japon. Une gageure.  Pour y parvenir, le général Douglas MacArthur sait qu’il va devoir ruser.Japon, une nouvelle ère sans guerre ? | Conflits : Revue de GéopolitiqueA 65 ans, ce vieux sage est conscient qu’il lui faut se faire accepter par ce pays vaincu, humilié, détruit. Heureusement pour lui, il est familier de cette culture complexe. «Son père avait été attaché militaire dans le pays en 1904. Le jeune MacArthur a vécu à Tokyo et connaît la mentalité japonaise», précise aujourd’hui l’historien François Kersaudy. Un atout qui va lui permettre d’imposer à ses supérieurs la manière de traiter l’empereur. Un point clé. Il connaît la dévotion que le peuple voue à ce dieu vivant. Malgré les critiques de son camp, il va donc maintenir l’institution impériale afin de ménager les nationalistes et se préserver d’un soulèvement général. Surtout, il décide de ne soumettre ni l’empereur ni sa famille aux procès qui vont être menés contre les criminels de guerre afin que l’équilibre du pays ne soit pas davantage ébranlé.  Cette décision fait des vagues aux Etats-Unis. Mais MacArthur est un général ultra médaillé qui a l’oreille du président. Nommé commandant suprême des forces alliées par Truman, il a carte blanche pour jouer le rôle d’un chef d’Etat sur place, et sa connaissance du Japon va l’aider.The Record Headline said it all 75 Years Ago Today: 'JAPAN SURRENDERS! World War II is Over – Peace on Earth Again!' | The Fayette County RecordFace à ses détracteurs qui répètent que l’on ne peut faire confiance à ce peuple fourbe, caricaturé dans les années 1940 comme féroce et dangereux, MacArthur juge au contraire qu’il peut compter sur le respect du Bushido, le code d’honneur des samouraïs. Si certains nationalistes fanatiques peuvent se montrer récalcitrants, la plupart des Japonais, qu’ils soient militaires ou représentants de l’administration, respectera ce code moral ancestral qui donne tous les droits au vainqueur, auquel on se soumet sans mot dire. Durant des siècles, le Bushido a réglementé les conflits entre grandes familles, et ne pas le respecter serait considéré comme un déshonneur.On Display: The Japanese Instrument of Surrender – Pieces of HistoryLes Japonais sont des occupés modèles, c’est-à-dire qu’ils ne protestent pas, ils font même l’éloge de leur vainqueur.Image

Ils se répandent en panégyriques sur la générosité des Alliés. Même les éléments communistes, qui sont évidemment hostiles aux Américains, ne se manifestent pas au Japon. Pour prolonger cette «harmonie», MacArthur veut aussi donner des gages aux vaincus. Alors que l’URSS, selon l’engagement pris à Yalta, a déclaré la guerre au Japon le 8 août, et négocié après la conférence de Postdam d’occuper les îles Kouriles et Sakhaline, Staline fait pression pour occuper aussi l’île d’Hokkaido au nord de l’archipel. Le général refuse catégoriquement. Son passage à Tokyo juste avant la guerre russo-japonaise de 1905 lui a fait comprendre à quel point la tension entre les deux pays s’avère un enjeu tactique. Il le sait, les Japonais lui seront éternellement reconnaissants de leur éviter un affront supplémentaire face à l’ennemi russe, honni depuis des décennies.

Ensuite, les Américains tentent de prouver aux habitants leur volonté de les traiter avec respect. Si on dénombre des exactions et notamment des pillages et des viols durant les premières semaines, très rapidement le général impose un règlement strict et menace de pendre les soldats qui y contreviendraient. Le gouvernement japonais, pour protéger sa population, fait en parallèle ouvrir de nombreuses maisons closes afin que cette occupation crée le moins possible de troubles…

Outre un contrôle des troupes, MacArthur veut soulager le quotidien des Japonais qui, depuis des années, subissent épidémies et famines. Sans prévenir ses supérieurs, il récupère des stocks de nourriture entreposés aux Philippines pour les GI. Des tonnes de hamburgers déshydratés, de beurre de cacahuète et autres mets inconnus des Nippons sont alors distribuées à un peuple affamé qui a perdu 2,5 millions d’habitants, sans parler de son agriculture réduite à néant et d’une industrie détruite à 80 %. La nourriture et les produits de première nécessité sont quasiment introuvables. Il faut aussi trouver des ressources pour les familles dont les pères et les fils sont morts à la guerre, et loger des millions de survivants qui ont vu leurs maisons partir en fumée. Les occupants, non-interventionnistes, laissent le gouvernement japonais gérer l’archipel dévasté, où les hommes ont quasiment disparu. Après quinze ans de politique expansionniste, 6 millions de soldats sont éparpillés dans tout le Pacifique. Les Etats-Unis ont promis de les ramener au plus vite mais cela prendra des années. En attendant, le redressement du Japon doit commencer sans eux.

Reddition du Japon – Contexte historiqueImage

L’instrument japonais de reddition était l’accord écrit qui officialisait la reddition inconditionnelle de l’Empire du Japon, qui marquait la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La cérémonie qui a duré 23 minutes s’est déroulée à bord du pont de l’USS Missouri et a été retransmise dans le monde entier.

L’instrument a d’abord été signé par le ministre japonais des Affaires étrangères Mamoru Shigemitsu « Par ordre et au nom de l’empereur du Japon et du gouvernement japonais » à 9h04.

Le général américain de l’armée Douglas MacArthur a accepté et signé la reddition en sa qualité de commandant suprême des puissances alliées. Il a ensuite été également signé par des représentants de la République de Chine, du Royaume-Uni, de l’Union soviétique, de l’Australie, du Canada, de la France, des Pays-Bas et de la Nouvelle-Zélande.

Événements connexesV-J Day and the Potsdam Conference | Britannica

1945-09-02 VJ Day, la reddition officielle du Japon signée à bord de l’USS Missouri marque la fin de la Seconde Guerre mondiale (date américaine, 3 septembre au Japon)

1945-09-02 VJ Day, reddition officielle du Japon à bord de l’USS Missouri marque la fin de la Seconde Guerre mondiale (date japonaise, 1er septembre aux États-Unis)

https://www.geo.fr/histoire/le-japon-sous-la-tutelle-americaine-185080

https://www.seconde-guerre.com/chronologie/chronologie-septembre-1945.html

https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/world-war-ii-in-the-pacific 

2 réponses sur « 2 Septembre 1945 – Début de l’occupation du Japon par les forces américaines »

Très bon article complet et synthétique, avec des archives vidéos très intéressantes, et plutôt rares sur les autres sites. Je mets 10/10

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