Qu’est-ce que c’est une Éclipse solaire ?De Land’s End en Angleterre au golfe du Bengale en passant par la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Yougoslavie, la Hongrie, la Roumanie, la Turquie, l’Irak, l’Iran et le Pakistan, des centaines de millions de Terriens peuvent observer la dernière éclipse totale de soleil du siècle.
Eclipse Totale de Soleil du 11 août 1999 Le mercredi 11 août 1999, une éclipse totale de Soleil sera visible depuis l’intérieur d’un couloir étroit qui traverse l’hémisphère oriental. La trajectoire de l’ombre ombrale de la Lune commence dans l’Atlantique et traverse l’Europe centrale, le Moyen-Orient et l’Inde où elle se termine au coucher du soleil dans le golfe du Bengale. Une éclipse partielle sera observée dans la trajectoire beaucoup plus large de l’ombre pénombre de la Lune, qui comprend le nord-est de l’Amérique du Nord, toute l’Europe, l’Afrique du Nord et la moitié occidentale de l’Asie.
Éclipse solaire du 11 août 1999 : qu’est-ce que c’est ?Le 11 août 1999 avait lieu une éclipse totale de Soleil visible en France. Ce phénomène reste très rare en un lieu donné : la précédente éclipse totale observable dans notre pays s’était déroulée le 15 février 1961, la prochaine est prévue pour le 3 septembre 2081.Qu’est-ce qu’une éclipse de Soleil ?
Une éclipse de Soleil, c’est avant tout un jeu d’ombre entre trois acteurs : le Soleil, la Lune et la Terre. Éclairée par le Soleil, la Lune projette dans l’espace une ombre en forme de cône très allongé, long d’environ 374 000 kilomètres. Quiconque se trouve à l’intérieur de ce cône d’ombre voit le Soleil entièrement caché par la Lune.Autour du cône d’ombre, il y a une zone où le Soleil n’est que partiellement voilé : c’est la pénombre. Dans le prolongement du cône d’ombre, on trouve une partie de la pénombre appelée anti-ombre : elle intervient lors des éclipses annulaires de Soleil.
Une éclipse de Soleil ne peut se produire qu’à la nouvelle lune, lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont alignés dans cet ordre. Ce n’est qu’à ce moment que l’ombre ou la pénombre de la Lune peuvent atteindre la surface de la Terre.La Terre aussi projette une ombre. Une éclipse de Lune survient obligatoirement à la pleine lune, lorsque le Soleil, la Terre et la Lune sont alignés dans cet ordre, et que la Lune passe dans l’ombre de la Terre.
Pas d’éclipse à chaque mois
Puisqu’il y a environ une nouvelle lune à chaque mois, pourquoi ne se produit-il pas d’éclipse solaire à chacune de ces occasions ? C’est parce que l’orbite de la Lune est inclinée d’un peu plus de 5° par rapport à celle de la Terre. Dans la plupart des cas, au moment de la nouvelle lune, l’ombre de notre satellite passe bien au-dessus ou en dessous de la Terre.Pour qu’une éclipse soit possible, la nouvelle lune ou la pleine lune doit avoir lieu lorsque la Lune se trouve près d’un des deux endroits, appelés « nœuds », où son orbite croise celle de la Terre. La ligne des nœuds de l’orbite lunaire pointe alors approximativement en direction du Soleil. Ces périodes favorables surviennent deux fois par années pendant quelques semaines : ce sont les saisons d’éclipses, qui se décalent d’environ 19 jours d’une année à l’autre.
Le Soleil est 400 fois plus gros que la Lune. Mais il est aussi en moyenne 400 fois plus éloigné de la Terre ! Voilà pourquoi ces
Heureuse coïncidence !
deux astres nous semblent avoir à peu près la même taille apparente dans le ciel : environ un demi-degré.Cette remarquable coïncidence est à l’origine des éclipses totales de Soleil. Si la Lune était de plus petite taille (ou plus éloignée), elle n’arriverait jamais à cacher complètement le Soleil, et il n’y aurait que des éclipses partielles ou annulaires. Si la Lune était plus grosse (ou plus proche), elle donnerait des éclipses plus longues et un peu plus fréquentes, mais peut-être moins spectaculaires car elle cacherait aussi une partie de la couronne solaire.
La distance de la Lune et du Soleil au moment d’une éclipse, donc la taille relative de la Lune par rapport au Soleil, détermine le type d’éclipse solaire, totale ou annulaire, auquel on assistera.Jamais deux éclipses pareilles ?
L’aspect, la durée et la région de visibilité d’une éclipse dépendent d’une multitude de facteurs (coordonnées célestes précises du Soleil et de la Lune, leur distance respective, etc.). Rien d’étonnant à ce qu’il n’y ait pas deux éclipses parfaitement identiques ! Il existe malgré tous des séries d’éclipses dont les circonstances générales sont très semblables.
En effet, 6585,3 jours après une éclipse donnée (soit 18 ans 10 jours et 8 heures plus tard), trois cycles orbitaux de la Lune s’accordent à nouveau. On retrouve alors la même phase lunaire, près d’un nœud de son orbite, et pratiquement à la même distance de la Terre.
Et puisqu’on retombe tout près de la même date de calendrier, la distance Terre-Soleil sera également comparable. Il se produit donc une nouvelle éclipse dont la durée et le tracé géographique sont presque identiques à la précédente, mais décalés de 120° de longitude vers l’ouest, et un léger déplacement vers le nord ou le sud. Ce cycle de 6585,3 jours, appelé saros, est connu depuis l’Antiquité.
À quoi ressemblait l’éclipse près du point maximum
L’animation montre à quoi ressemblait approximativement l’éclipse près du point maximum. La courbure de la trajectoire de la Lune est due à la rotation de la Terre.
Éclipse totale
En 1999, la dernière éclipse totale du millénaire s’est produite. Parce qu’elle a traversé de nombreuses zones peuplées, c’était peut-être l’éclipse la plus regardée de tous les temps, vue par peut-être 350 millions de personnes. La totalité s’est d’abord produite au milieu de l’océan Atlantique. La première terre traversée par l’ombre de la lune fut les îles Scilly, puis l’extrême sud-ouest de l’Angleterre, en Cornouailles. Bien que le soleil y ait été obscurci par des nuages, une obscurité dramatique est tombée et la température a chuté pendant la totalité d’une durée de 1 min 30 sec. De là, le chemin de la totalité s’est tracé à travers l’Europe, l’Inde et l’Iran. En Égypte, les religieux ont ordonné aux musulmans de s’enfermer, mais la Jordanie et la Syrie ont déclaré une fête nationale.
L’éclipse de 1999 se présentait sous les meilleurs hospices : elle se produisait en été pendant une période de vacances et en plein milieu de journée quand le Soleil est au plus haut. Des dizaines de millions de curieux étaient attendus à l’intérieur de la bande de totalité, là où le Soleil serait complètement masqué : une bande de moins de 200 kilomètres de large, s’étendant du sud de la Nouvelle-Écosse jusqu’au golfe du Bengale. En France cette bande s’étirait au nord d’une ligne Le Havre-Strasbourg. La durée de la phase totale devait être inférieure à 3 minutes, assez peu si on la compare à la grande éclipse totale de 1973 observable en Afrique du Nord (totalité de 7 minutes).
À l’est de Reims, les nuages se dissipèrent pendant la phase partielle, alors que la Lune grignotait lentement le Soleil. La baisse de luminosité ne se fit sentir qu’une dizaine de minutes avant la totalité. Le paysage devint blafard, puis soudain un cri : « L’ombre ! » Au loin, fonçant à plus de 1000 kilomètres à l’heure, l’ombre de la Lune fondit sur les observateurs. Tout le monde pu alors lever les yeux au ciel : la couronne solaire se déployait autour du disque occulteur de la Lune. Dans les télescopes, on pouvait admirer des protubérances qui projetaient leurs flammes rouges au bord du Soleil. Les 3 minutes de totalité passèrent et soudain un éclair de lumière signa la fin du spectacle : le Soleil faisait son grand retour.
https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/astronomie-eclipse-solaire-11-aout-1999-6177/
https://eclipse.gsfc.nasa.gov/SEmono/TSE1999/TSE1999.html
https://www.eso.org/public/france/events/astro-evt/eclipse99/