Une icône et la figure emblématique de la résistance françaiseJean Moulin, héros français de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, exécuté à 44 ansJean Moulin (1899-1943), est une figure emblématique de la résistance française au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cet illustre personnage a organisé et unifié la résistance à l’intérieur du CNR.L’enfance de Jean Moulin Né le 20 juin 1899 à Béziers, Jean Moulin a été élevé au sein d’une famille d’érudits. Au cours de son enfance, il a développé des fortes aptitudes pour le dessin. Il obtient son baccalauréat en 1917 et part poursuivre des études de droit à l’université de Montpellier. À la même époque, il travaille déjà au cabinet du préfet de l’Hérault. Jean Moulin évite de justesse de partir pour le front en 1918, car il n’est mobilisé qu’au crépuscule de la Première Guerre mondiale. Il reprend ses études en 1919 et obtient sa licence en 1921.Jean Moulin, le politicien précoce Jean Moulin vouait un énorme intérêt pour la politique depuis son jeune âge. De nombreux récits ont démontré que Jean Moulin devait son penchant pour le socialisme de son père. Les idéologies politiques de ce dernier ont grandement influencé Jean Moulin qui s’est ensuite tourné vers la voie républicaine. Très impliqué dans l’organisation du pays, Jean Moulin devenait en 1925 le plus jeune sous-préfet de France, d’abord à Albertville, et ensuite à Châteaulin. Politicien passionné, Jean Moulin s’est beaucoup investi dans ses fonctions. Il n’a jamais divergé de ses opinions politiques, si bien qu’en 1936, il est élu chef du cabinet du Ministère de l’Air du Front populaire. C’est ce qui explique pourquoi il a soutenu les républicains au cours de la guerre civile espagnole. En 1937, il accédait à la fonction de préfet d’Aveyron. Une nouvelle fois, il était le plus jeune français à exercer cette fonction.Jean Moulin, l’unificateur de la résistance En 1939, Jean Moulin est amené à occuper le poste de préfet de Chartres. Au début de l’invasion allemande, il a demandé à être incorporé dans l’armée sous le grade de sergent de réserve, mais l’administration de l’époque l’a maintenu à la préfecture. Patriote, Jean Moulin n’a jamais accepté de collaborer avec le gouvernement de Vichy. Plusieurs fois, il a tenu tête à l’occupant, et plusieurs fois, il a été emprisonné et torturé.En tant que préfet, il va bientôt devoir faire un choix déterminant. En effet, en juin 1940, les nazis lui soumettent une déclaration selon laquelle un groupe de tirailleurs sénégalais appartenant à l’armée française aurait commis des crimes graves. Conscient de l’innocence des accusés, Jean Moulin refuse de signer le document. Ayant osé tenir tête à l’occupant, il est battu puis emprisonné. Ensuite, Jean Moulin choisit la voie de la clandestinité et rejoint Londres.Le résistant Jean Moulin Son refus de collaborer l’amène à commettre un acte qui témoigne de son courage et de sa détermination : il tente de se trancher la gorge à l’aide d’un bout de verre. Il échappe à la mort de justesse, puis est révoqué par le gouvernement de Vichy en novembre 1940. C’est à cet instant qu’il fait concrètement ses premiers pas dans la Résistance. Convaincu de son devoir de lutte contre l’occupant, il se rend à Londres pour rencontrer le général de Gaulle, en 1941. Les deux hommes ne tardent pas à s’accorder leur confiance et Jean Moulin se voit confier la lourde tâche d’unifier la Résistance dans le Sud de la France. Assuré d’un soutien matériel essentiel, il rejoint le pays dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il prend différentes identités, dont celles d’un agriculteur et d’un directeur de galerie d’art. Aux prix de grands efforts, il tente de rallier les différents mouvements de résistance entre eux et sous l’autorité du Général. Dans un premier temps, il contacte tous les chefs des différents mouvements de résistance. Ensuite, il s’efforce, après avoir créé l’Armée secrète (AS), de mettre en place différents services : parachutage, information, presse, transmissions, comité général d’études, noyautage des administrations publiques…Quel a été le rôle de Jean Moulin ? Doté d’une énergie inépuisable, Jean Moulin parvient à réunir les trois grands mouvements de résistance français, à savoir Combat de Henri Frenay, Franc-Tireur de Jean-Pierre Levy et Libération-Sud d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Il les rassemble au sein du Mouvements Unis de résistance (MUR). Toutefois, les conflits entre différents chefs résistants ne lui facilitent la tâche. Après un bref retour à Londres au début de l’année 1943, où il rend son rapport au Général De Gaulle, il est ensuite chargé de mettre en place le Conseil national de la Résistance (CNR). Il s’agit en fait de réunir toutes les organisations (mouvements, partis politiques et syndicats) sous une même entité politique. C’est Jean Moulin lui-même qui en prend la présidence. La première réunion du CNR se déroule le 27 mai 1943, à Paris. Mais les conflits au sein de la Résistance ne s’atténuent pas. Certains espèrent même pouvoir évincer Jean Moulin.Mort Lorsque le chef de l’Armée secrète, le général Delestraint, est arrêté par l’occupant au début du mois de juin, Jean Moulin organise en urgence une réunion des responsables militaires à Caluire, afin de s’organiser en l’absence du malheureux. Le 21 juin 1943, la Gestapo envahit le lieu de rassemblement et arrête tous les participants. La trahison, ou dénonciation, semble évidente. Jean Moulin est emprisonné à Lyon et torturé pendant plusieurs jours. Malgré les souffrances abominables qu’il endure, jamais il ne donnera une quelconque information sur le mouvement qu’il a mis en place. Il meurt lors de son transfert en Allemagne, le 8 juillet 1943.Panthéon
Sans chercher la gloire ou une quelconque reconnaissance, Jean Moulin a lutté corps et âme pour libérer sa nation du joug nazi. Jusqu’à son dernier souffle, il a mené une résistance autant psychique que physique. Ses cendres reposent au Panthéon depuis le 19 décembre 1964, le consacrant comme un héros national. Un honneur rendu à l’initiative du général de Gaulle et du ministre des Affaires culturelles, André Malraux. Les cendres de Jean Moulin sont alors transférées au Panthéon en présence de sa famille et de nombreux ex-résistants. André Malraux rend hommage à l’ancien chef du Conseil national de la Résistance dans un discours ainsi qu’à tous les hommes ayant lutté contre l’occupation allemande.Jean Moulin : dates clés20 juin 1899 : Naissance de Jean Moulin
Jean Moulin voit le jour à Béziers. Son père est professeur d’histoire-géographie. Il passera une enfance paisible en compagnie de sa sœur et de son frère. Passionné par le dessin, activité dans laquelle il excelle, Jean Moulin suivra également la voie politique socialiste et républicaine de son père, particulièrement engagé.17 avril 1918 : Jean Moulin est mobilisé
Alors qu’il étudie le droit à l’université de Montpellier, Jean Moulin est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. Toutefois, l’armistice sera signé avant même qu’il ne parte au combat.
1921 : Il obtient sa licence de droitJean Moulin obtient sa licence de droit et, dès l’année suivante, est nommé chef de cabinet du préfet de Savoie.
1925 : Il est nommé sous-préfet
Ayant commencé une carrière administrative depuis le début de ses études universitaires, Jean Moulin obtient le poste de sous-préfet d’Albertville. Cette ascension professionnelle fait de lui le plus jeune français à assurer de telles fonctions.1936 : Au cabinet de Pierre Cot
Jean Moulin est nommé chef du cabinet de Pierre Cot, au ministère de l’Air du gouvernement du front populaire. Mû par ses fortes convictions républicaines, il soutiendra le gouvernement légal lors de la guerre d’Espagne.
1937 : Il devient préfetJean Moulin est nommé préfet de l’Aveyron, à Rodez. Il devient ainsi le plus jeune préfet de France. Dès l’année suivante, il occupera les mêmes fonctions en Charente.
21 février 1939 : À la préfecture de ChartresJean Moulin est nommé préfet de Chartres, en Eure-et-Loir, peu de temps avant que la Seconde Guerre mondiale n’éclate.
En 1940, il demandera à rejoindre son unité militaire pour combattre, mais le ministère de l’Intérieur refusera. Demeurant en Eure-et-Loir, il devra affronter les bouleversements provoqués par l’attaque du 10 mai. Une foule de réfugiés se rendront à Chartres. Le préfet s’efforcera alors d’assurer leur protection et celle des habitants.17 juin 1940 : Jean Moulin tente de se trancher la gorge
Arrêté pour s’être opposé à l’occupant, Jean Moulin est battu et emprisonné. Il refuse catégoriquement de signer un document accusant injustement de meurtre des tirailleurs sénégalais de l’armée française. Face à la pression allemande, il préfère se trancher la gorge à l’aide d’un débris de verre plutôt que de leur céder quoique ce soit et ainsi de se déshonorer. Tout de suite après avoir commis cet acte suicidaire, il est soigné et libéré.2 novembre 1940 : Jean Moulin est révoqué
Fidèle à ses convictions républicaines, Jean Moulin suscite la méfiance du gouvernement de Vichy. Il est donc révoqué et décide de se lancer dans la lutte de la Résistance.1er octobre 1941 : Jean Moulin à Londres
Dans l’idée de renforcer la Résistance française en l’organisant, Jean Moulin se rend à Londres pour y rencontrer le Général de Gaulle. Ce dernier lui confie la mission d’unifier tous les mouvements de Résistance du pays.
2 janvier 1942 : Jean Moulin parachuté en FranceAprès sa rencontre avec le général de Gaulle, Jean Moulin est parachuté en Provence, dans la nuit du 1er au 2 janvier, pour accomplir la lourde mission qu’on lui a confiée : unifier la résistance sous l’autorité du général de Gaulle. Il met à profit sa longue expérience administrative pour réorganiser la Résistance. Il mettra en place plusieurs services de communication et d’études après avoir fondé l’Armée secrète, dirigée par le général Delestraint.
26 janvier 1943 : Fondation du MURMalgré les conflits internes entre différents chefs, Jean Moulin parvient à unifier les trois plus grands mouvements de Résistance français. Il fonde ainsi le MUR, Mouvements unis de la Résistance, qui comprend « Combat », d’Henri Frenay, « Franc-Tireur », de Jean-Pierre Levy et « Libération-Sud » d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
27 mai 1943 : Première réunion du CNR
Afin de renforcer la Résistance française, Jean Moulin a mis en place une entité politique qui représente chaque mouvement. Il s’agit du Conseil national de la Résistance, qu’il préside lui-même. Après maintes difficultés d’ordre conflictuel, la première réunion du CNR a lieu à Paris, rue du Four.
21 juin 1943 : Jean Moulin est arrêté
La Gestapo investit la villa du docteur Dugoujon, à Caluire-et-Cuire près de Lyon, où se tient une réunion secrète de la Résistance. Jean Moulin, alias Max, est arrêté. Il sera identifié par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de Lyon, comme le président du Conseil national de résistance. Transféré par les Allemands à Paris, il sera torturé et mourra le 8 juillet 1943 dans le train qui l’amenait en Allemagne.
8 juillet 1943 : Mort de Jean Moulin
Arrêté le 21 juin par la Gestapo de Klaus Barbie à Caluire, près de Lyon, le président du Conseil national de la Résistance (CNR) meurt lors de son transfert en Allemagne. Selon la thèse officielle, il serait décédé à Metz après avoir été soumis à la torture et sans n’avoir dévoilé aucune information sur l’action du CNR. Ses cendres seront transférées au panthéon en 1964.
19 décembre 1964 : Jean Moulin au Panthéon
A l’initiative du général de Gaulle et du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon en présence de la famille du défunt et de nombreux anciens résistants. Malraux, dans un formidable discours, rend hommage à l’ancien chef du Conseil national de la Résistance ainsi qu’à tous les hommes qui ont lutté contre l’occupation allemande. En entrant dans la demeure des grands hommes de France, Jean Moulin devient un héros national.
Figure phare de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin a fait preuve d’un courage et d’une détermination sans égal. Il a organisé et unifié la Résistance au sein du CNR.
https://www.francetvinfo.fr/culture/jean-moulin-resistant-et-heros-de-la-france_1162545.html
https://www.herodote.net/Une_icone_de_la_Resistance-synthese-1842.php
http://www.jadispress.com/jean-moulin-homme-politique-resistance/