L’empereur romain Constantin I décrète que le dies Solis Invicti (dimanche) est le jour de repos dans l’EmpireLe repos dominical, une histoire millénaire de ConstantinEn 321, Constantin, le premier empereur chrétien, incitait l’administration du sud de la péninsule italienne à observer une journée de repos « le jour vénérable du Soleil ». L’empereur Constantin Ier n’est pas simplement le créateur de Constantinople. C’est à lui que l’on doit aussi l’institution du repos dominical. Un décret impérial du 7 mars 321 institue qu’«au jour vénérable du soleil, les magistrats et les habitants doivent se reposer et que tous les ateliers soient fermés». Ce jour du soleil (Sunday pour les Anglais ou sonntag pour les Allemands) est pour Français, le jour du seigneur (dies dominicus) par référence aux propos de la Genèse : «Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvres qu’il avait créée en la faisant.»En 1598, l’édit de Nantes d’Henri IV réaffirme ce principe. Un règlement de police en date du 8 novembre 1782 impose aux employeurs et aux salariés l’observance des fêtes de l’Eglise. Peu à peu, dans les classes populaires, les hommes délaissent les vêpres pour les guinguettes et les artisans et commerçants choisissent de chômer le « Saint-Lundi ». Montesquieu et Voltaire s’en prennent aux effets pervers, moraux ou économiques, de ce jour oisif…C’est dire que, depuis des siècles, il est à la fois normal, légitime et moral de se reposer un jour par semaine. Et cet usage issu à la fois de l’histoire, des pratiques religieuses et du mode de vie rural a fini par être transcrit dans le droit du travail, il y a exactement un siècle, juste après la séparation de l’Église et de l’État. Le Code du travail, qui est à tous les dirigeants d’entreprise une forme de bible, en plus rigoureux et, en plus ennuyeux, précise donc qu’il est «interdit d’occuper plus de six jours par semaine un même salarié. Le repos hebdomadaire doit avoir une durée de vingt-quatre heures et être donné le dimanche». Bien sûr, il existe des dérogations à cette règle d’airain. Bien sûr, il y a une série d’exceptions, notamment pour les commerces qui n’emploient pas de salariés. Mais tout cela n’a pas empêché la justice d’ordonner il y a quelques jours la fermeture le dimanche du magasin Louis Vuitton des Champs-Élysées, et la cour d’appel de Versailles de condamner 73 des 140 boutiques du centre commercial Usines Center à se mettre en conformité avec la loi.
Pour une fois, cette incongruité économique n’est pas le fait d’une inspection du travail trop zélée. Non, c’est le résultat d’une action judiciaire menée par un ancien commerçant, devenu président de la Fédération nationale de l’habillement, et qui mène, comme l’empereur Constantin, de façon messianique ce combat contre l’ouverture le dimanche. «Ceux qui ouvrent avec du personnel ce jour-là pour gagner des parts de marché ne sont que des tricheurs.» Et certains syndicalistes de le soutenir en affirmant : «Il est indispensable qu’un jour par semaine soit consacré aux loisirs, à la famille ou à la culture.» Cette attitude soulève deux questions fondamentales. D’abord est-ce vraiment à l’État, à travers le droit du travail, de décider ce que les citoyens doivent faire ou pas de leur dimanche ? Est-ce à une nation laïque depuis plus d’un siècle de réglementer le «jour du seigneur» et de laisser le préfet ou le maire décider quels services et quels commerçants ont le droit de fonctionner ce jour-là ? La seconde question de fond soulevée par ce débat tient à l’offre de travail.Vers la banalisation du dimanche Mœurs – Sacré dimanche !Au terme de notre parcours, il apparaît que le repos dominical ne porte pas atteinte aux performances économiques. Bien au contraire, en ajoutant du sens à l’existence humaine et en renforçant les liens sociaux, il encourage chacun à donner le meilleur de lui-même pour la communauté. Il n’est pas sans intérêt d’observer qu’aujourd’hui encore, en ce début du XXIe siècle, les pays d’Europe qui affichent les meilleures performances économiques sont ceux qui ont conservé au dimanche sa valeur biblique : un jour de repos et de sociabilité pour échapper à l’esclavage du travail. Ces pays sont l’Allemagne et l’Autriche. A contrario, ceux qui ont cédé aux sirènes de l’ultralibéralisme et supprimé toute restriction calendaire au travail salarié se classent parmi les cancres. Ainsi en va-t-il du Portugal ou du Royaume-Uni. Mais la pression en faveur de la banalisation du dimanche est plus forte que jamais. Ses partisans mettent en avant le confort des ménages (disposer du dimanche en plus du samedi pour faire les courses), la satisfaction des touristes étrangers, même s’il est rare que ceux-ci séjournent en France seulement un dimanche, et la concurrence du commerce électronique, en oubliant que, si l’on peut commander à tout moment sur internet, on est livré au mieux deux jours plus tard et jamais le dimanche…Sacré dimanche en droit
Canada
Au Canada, le repos dominical a été transgressé à partir des années 1930 par quelques commerçants. L’ouverture des centres commerciaux dans les années 1970 mène à son abrogation légale.Union européenne Le droit européen laisse chaque État membre libre de sa politique concernant le travail le dimanche. Seul un repos hebdomadaire après six jours de travail est exigé. La Cour européenne de justice n’a pas confirmé que le dimanche devait être ce jour d’interruption. Pour la Commission européenne, « le choix d’un jour de fermeture des commerces fait intervenir des considérations de nature historique, culturelle, touristique, sociale et religieuse relevant de l’appréciation de chaque État membre » [16]. Au contraire, au niveau européen, la Fédération des Verts, ainsi que les églises catholiques et protestantes, ont organisé à Berlin, le 4 juin 2008, une conférence sur la sauvegarde du dimanche comme jour de repos dominical.
FranceLe repos dominical, une histoire millénaire
En France, le repos dominical a été contesté depuis 1789 et le combat a été long pour imposer légalement à tous un jour de congé par semaine, en 1906. En 2011, 6,5 millions de salariés ont travaillé le dimanche, dont 3 millions de manière habituelle. Un phénomène qui se banalise : 20 % des salariés étaient concernés dans les années 1990, contre 29 % en 2011. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la possibilité de travailler le dimanche a été étendue. Le Code du travail autorise désormais plusieurs dérogations.
C’est notamment le cas pour les commerces se situant dans les zones touristiques ou dans les périmètres d’usage de consommation exceptionnel. Lors de la campagne présidentielle de 2012 le candidat socialiste, François Hollande, avait souhaité parvenir à un « équilibre » entre les salariés et les commerçants, en 2013, le gouvernement n’a pas modifié le dispositif. Une plus grande libéralisation du travail le dimanche, est intervenue avec la mise en place de nouvelles exceptions géographiques : les « zones commerciales » qui remplacent les « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » et les zones touristiques internationales. Des compensations seront toujours prévues pour les salariés travaillant le dimanche, mais elles seront moindres pour les entreprises de moins de 20 salariés. En outre, en cas de travail lors d’un dimanche férié, il n’y a pas de doublement de la prime.L’empereur romain Constantin I décrète que le dies Solis Invicti (dimanche) est le jour de repos dans l’EmpireEmpereur romain, Constantin le Grand
Empereur romain de 306 à 337 et considéré comme l’un des plus grands empereurs romains. En tant qu’empereur, il a promulgué de nombreuses réformes administratives, financières, sociales et militaires pour renforcer l’empire. Il a également été le premier empereur romain à revendiquer la conversion au christianisme et est donc une figure importante de l’histoire du christianisme.
Événements historiques
0306-07-25 Constantin Ier est proclamé empereur romain par ses troupes
0308-11-11 Le Congrès de Carnuntum : Tentant de maintenir la paix au sein de l’Empire romain, les dirigeants de la Tétrarchie déclarent Maxence et Licinius être Augusti, tandis que le concurrent rival Constantin Ier est déclaré César de Grande-Bretagne et de Gaule.
0312-10-27 L’empereur romain Constantin le Grand aurait reçu sa célèbre vision de la croix
0312-10-28 L’empereur Constantin le Grand bat son rival Maxence à la bataille du pont Milvius
0314-10-08 Bataille de Cibalae : l’empereur romain à l’ouest Constantin bat l’empereur à l’est Licinius
0317-03-03 Crispus et Constantin II, fils de l’empereur romain Constantin Ier , et Licinius le jeune, fils de l’empereur Licinius, élevé au rang de César
0321-03-07 L’empereur romain Constantin I décrète que le dies Solis Invicti (dimanche) est le jour de repos dans l’Empire
03/03/324 Bataille d’Andrinople : l’empereur romain Constantin Ier bat son co-empereur Licinius, qui s’enfuit à Byzance
0324-09-18 Chrysopolis L’empereur Constantin bat l’empereur Licinius
0332-05-18 L’empereur romain Constantin le Grand institue des rations quotidiennes gratuites de pain à Constantinople
19/09/0335 Dalmatius est élevé au rang de César par son oncle Constantin I .
0335-10-21 L’empereur romain Constantin le Grand déclare que les Juifs ne sont pas autorisés à acheter et à circoncire des esclaves chrétiens
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