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7 mars 1989 – La Pologne a accusé l’URSS d’un massacre commis à Katyn en 1940

Katyn ou l’histoire exhumée, un crime de masse longtemps resté tabouun film sur le drame de Katyn (1940) - Profs d'Histoire lycée Claude LeboisL’histoire du massacre de KatyńMap of the sites related to the Katyn massacreAu printemps 1940, des milliers de prisonniers polonais sont assassinés par la police secrète soviétique. Joseph Staline fera accuser les nazis et veillera à ce que la vérité ne soit jamais rendue publique. Il faudra attendre un demi-siècle pour que l’Union soviétique admette enfin son rôle. A croire que la malédiction de Katyn n’a pas de fin. Le 10 avril 2010, le président polonais Lech Kaczynski, son épouse, plusieurs membres de son gouvernement ainsi que les représentants des familles d’officiers assassinés par les Soviétiques périrent dans l’accident de leur avion qui atterrissait près de l’aéroport de Smolensk. On dénombra 96 morts. Le président polonais voulait commémorer l’anniversaire d’un crime de masse, emblématique de la Seconde Guerre mondiale, qui envenima les rapports russo-polonais durant soixante-dix ans. Une enquête conclura que la brume aurait causé l’accident d’avion, comme le brouillard de l’Histoire qui occulte encore un massacre longtemps tabou. » AM 2476 : en uniforme, trois cartes postales, un journal soviétique du 23 avril 1940.  »  » AM 2608 : en uniforme, trois lettres originaires de Bialystok, dont une, signée Maria, commence par  » Mon cher Feliks  » et mentionne deux prénoms, Stanislaw et Leszek ; une autre lettre, datée du 12 décembre 1939, commence par  » Cher Papa « . Une carte de visite au nom de Szczepan Cerekwicki.  »  » AM 2392 « … Ce macabre inventaire, celui des victimes non identifiées du massacre de Katyn, vient d’être publié, sur la base de documents conservés en Occident, par l’hebdomadaire polonais Tygodnik Polski.  » Les lecteurs qui, à partir des objets cités, identifieraient un proche ou une connaissance sont priés de prendre contact avec la rédaction « , ajoute le journal sous la  » liste de Katyn « .  L’énumération des lettres et effets personnels trouvés sur les victimes, exhumées en 1943 de fosses communes dans cette forêt proche de Smolensk, ne laisse aucun doute sur les auteurs du massacre des 4143 officiers polonais (dont 2815 ont été identifiés) : pas une lettre, pas un journal trouvé sur eux n’est postérieur au 23 avril 1940. La date est cruciale puisque, à cette époque, la région était aux mains des Soviétiques, qui, après avoir envahi la Pologne le 17 septembre 1939, avaient fait prisonniers quelque 15000 militaires polonais. Après mai 1940, plus personne ne devait entendre parler de ces milliers d’officiers.Massacre de Katyn – Wikipédia, a enciclopédia livreMassacre de Katyn

Le pacte germano-soviétique scelle le sort de la Pologne Refer to Caption      Pour comprendre Katyn, il faut revenir à la signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, qui scelle le sort de la Pologne, partagée entre les deux puissances totalitaires. Les communistes prétendront plus tard que Staline, sentant la guerre inévitable, a voulu gagner du temps. Mais les archives aujourd’hui ouvertes, consultées par des historiens tels que Victor Zaslavsky (Le Massacre de Katyn, coll. Tempus, 2007) ou Frédéric Saillot (Katyn, de l’utilité des massacres, éd. Le Harmattan, 2010), montrent aussi un Staline prêt à tout pour que les pays «capitalistes», qu’ils soient démocrates ou fascistes, «se battent entre eux et s’affaiblissent réciproquement».https://www.valeursactuelles.com/assets/uploads/2022/05/BAL_493370-1.jpgL’URSS pourrait alors étendre son hégémonie à l’Europe orientale et centrale, et pourquoi pas, à terme, à toute l’Europe. Voilà ce qu’il déclare à Georges Dimitrov, chef du Komintern, qu’il reçoit au Kremlin le 7 septembre 1939 : «La Pologne ? Sa destruction dans les conditions actuelles signifierait un Etat fasciste de moins !» Le 17 septembre, sans déclaration de guerre, les Soviétiques envahissent l’est du pays «pour venir en aide aux frères de sang ukrainiens et biélorusses» menacés par la «désagrégation de l’Etat polonais».  17 men, most in military uniform, stand in a cemetery, inspecting two graves.Pris à revers, abasourdis, démoralisés, les Polonais se rendent presque sans combattre. Quinze mille de leurs officiers sont emmenés en captivité, internés dans trois monastères transformés en prison, à Kozielsk, près de Smolensk, Starobielsk, près de Tver, et Ostachkov, près de Kharkov. Onze mille autres sont dispersés dans des camps en Ukraine et Biélorussie. Ils y sont soumis à une propagande intense, à des interrogatoires sur leurs origines, leur situation économique, leur orientation politique. Rares sont les officiers de carrière. La plupart sont des réservistes mobilisés depuis peu. Ces professeurs, médecins, avocats, propriétaires terriens, intellectuels, qui forment une partie de l’élite polonaise, doivent être «maintenus dans les camps», ordre du Politburo.

Des réservistes polonais présentés comme «des ennemis acharnés» Katyn, un crime de masse longtemps resté tabou - Geo.frLavrenti Beria, chef du NKVD

Le 5 mars 1940, Lavrenti Beria, chef du NKVD, soumet à Staline un rapport qui présente les officiers polonais comme «des ennemis acharnés et irréductibles du pouvoir soviétique». Beria propose d’appliquer à ces réservistes, représentants d’une élite polonaise jugée indocile, «le châtiment suprême : la peine de mort par fusillade».

Staline a encore en travers de la gorge l’humiliante défaite de l’Armée rouge près de Varsovie en 1920, et les membres de l’intelligentsia polonaise ne lui ont jamais inspiré que méfiance ou mépris. Le maître du Kremlin est aussi confronté à un souci d’organisation : il faut libérer les camps pour y enfermer, à la place des Polonais, les Finlandais contre lesquels il vient d’entrer en campagne. Décapiter l’élite pour «soviétiser» la Pologne tout en réglant un problème de logistique ? C’est sans ciller qu’il signe, avec Vorochilov, Molotov et Mikoïan, la condamnation à mort de 21 857 prisonniers.British reactions to the Katyn massacre 1943-2003 by FCDO Historians - IssuuCette décision radicale surprend même les agents du NKVD qui prévoyaient plutôt leur déportation. En avril 1940, les détenus sont exécutés, la plupart en prison. Mais les 4 404 prisonniers du camp de Kozielsk sont, eux, acheminés vers la forêt de Katyn, non loin de Smolensk, depuis longtemps un lieu de mise à mort pour la police politique qui y a fait ériger, en 1918, une maison de deux étages. Des fosses ont été creusées. Les condamnés sont abattus en plein jour, d’une balle dans la nuque, certains les mains attachées derrière le dos avec un nœud relié à une corde autour du cou pour empêcher, par étranglement, toute résistance.

Un secret bien gardé, malgré la propagande russe  La Douma russe reconnaît le "crime" de Katyn ordonné par Staline - ladepeche.fr

Le secret doit rester bien gardé. En décembre 1941, six mois après l’invasion allemande en URSS, le général Sikorski, le chef du gouvernement polonais en exil à Londres, est reçu par Staline, nouvel allié, au Kremlin. Sikorski s’inquiète du sort des officiers polonais disparus. Staline, évasif, répond qu’ils ont dû fuir ou se cacher en Union soviétique. Cynique, il ordonne même, devant son hôte, de trouver et libérer les détenus. Mais, deux ans plus tard, des soldats allemands mettent à jour le charnier de Katyn et en informent le monde entier. Cette découverte sera pour Hitler l’occasion d’une tonitruante campagne anti-communiste, Goebbels proclamant alors que «le sort des offi­ciers polonais assassinés constitue un avertissement éloquent de ce qui attend les peuples européens en cas de victoire bolchévique».The history of Katyń Massacre - Katyń Pro MemoriaIls font visiter les lieux à des prisonniers de guerre anglais et américains. Ils convient aussi de nombreux experts, notamment ceux de la Croix-Rouge polonaise, dont les membres, témoins des atrocités commises au même moment en Pologne, s’étonnent de cette soudaine sollicitude des nazis. Leur examen les convainc de la culpabilité soviétique, mais ils décident de ne pas publier leurs conclusions pour ne pas jouer le jeu de la propagande nazie.

Une copie de ce rapport a beau être transmise par la résistance polonaise au gouvernement britannique, elle ne rencontre aucun écho. Appuyé par Roose­velt, Churchill, qui ne veut pas accabler l’«oncle Jo», déclare que les Allemands ont « créé cette histoire pour ouvrir une brèche dans les rangs des ­Alliés » et pour persuader le monde que « l’Allemagne ­défend les intérêts de l’Europe et des petits peuples face aux grandes puissances extra-européennes, particulièrement face à l’URSS, les Etats-Unis et l’Empire britannique ». Classé top secret, le rapport de la Croix-Rouge polonaise ne sera publié qu’en 1989Stalin Society: The Katyn Massacre | The Espresso StalinistKatyn n’est plus qu’un détail embarrassant 

Staline, loin d’avouer ses crimes, accuse à son tour les nazis. En 1944, il nomme une commission d’enquête fantoche sur les territoires reconquis afin de convaincre l’opinion occidentale de la culpabilité alle­mande à Katyn. En 1946, le tribunal militaire international de Nuremberg, faute de preuves suffisantes, ne retient pas l’accusation de cette commission Burdenko… sans pour autant la retourner contre les Russes. Il est encore impensable de mettre dos à dos l’horreur nazie et les crimes commis par les Soviétiques. Ces derniers siègent d’ailleurs parmi les juges, qui considèrent avec respect l’effrayant tribut payé par le puissant allié pour libérer l’Europe : on compte en effet 26 millions de morts soviétiques durant la guerre.  Dès lors, Katyn n’est plus qu’un détail embarrassant, un «non-lieu non-dit», selon l’expression de Frédéric Saillot. Le brouillard s’épaissit un peu plus sur un massacre qui risquerait de ternir l’aura des vainqueurs. La Pologne, désormais satellite de l’URSS, est sommée d’oublier ses héros. Même la mort de «l’homme de fer» en 1953 ne fait pas éclater la vérité. Khrouchtchev, dans son rapport secret au XXe congrès du PCUS de 1956, tente alors de sauver le régime en imputant tous ces crimes au seul Staline et songe à éclaircir la vérité sur les massacres de la guerre, mais Alexandre Chelepine, chef du KGB, lui suggère de détruire les fiches individuelles des 21 857 prisonniers polonais exécutés en 1940. «Leur divulgation pourrait avoir des conséquences désagréables pour notre Etat, étant entendu que les conclusions de la commission Burdenko se sont enracinées de manière solide dans l’opinion internationale». Khrouchtchev approuve. Les fiches sont détruites.Katyn, un crime de masse longtemps resté tabou - Geo.frMais la vérité transparaît au fur et à mesure que vacille le bloc soviétique                                                            ImageL’ère Brej­nev, à peine troublée par le printemps de Prague en 1968, est plus sérieusement bousculée en 1980. Les grèves de Gdansk, en Pologne, aboutissent à la création du syndicat indépendant Solidarnosc. Les Polonais, qui ont toujours su à quoi s’en tenir sur les criminels de Katyn, appuient la décision de Mikhaïl Gorbatchev, ami du général Jaruzelski, de créer un comité polono-soviétique pour résoudre le problème des «lacunes» entre les deux pays. Il est temps d’éclaircir le massacre de Katyn. Le chantre de la Perestroïka (refondation) et de la Glasnost (transparence) hésite pourtant, comme s’il craignait une déflagration qui écornerait trop fortement le régime soviétique, et refuse de publier des documents trop compromettants. Khrouchtchev, avant lui, avait dédouané le régime tout en accusant Staline. Gorbatchev rejette, quant à lui, la faute sur Beria et le NKVD, déjà discrédités. Il veut surtout éviter de créer des ennuis au Parti communiste de Pologne. Cet «aveu-écran», comme le nomme Frédéric Saillot, aboutit malgré tout à des excuses officielles au peuple polonais, en octobre 1990.Katyn Forest massacre-The killing of Polish POW's – History of SortsMais il faudra attendre le successeur de Gorbatchev, Boris Eltsine, pour une rupture franche avec le passé. En 1992, le premier président russe démocratiquement élu livre ainsi au public des documents cruciaux et soumet les archives à la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie pour la mise en accusation du PCUS comme organisation criminelle. La même année, il fait porter ces documents au président polonais de l’époque, Lech Walesa. Et un an plus tard est créé, à Varsovie, le musée Katyn. Dans ce lieu de mémoire, à la fois mausolée et centre de recherche historique, sont exposés les portraits des victimes qu’on a pu identifier, et d’innombrables objets exhumés des charniers : alliances, vêtements, chaussures, médailles, montures de lunettes…The Massacre At Katyn Forrests – World History – Free PDF DownloadEt en Russie ? On préfère relativiser, éluder, minimiser… En 2010, Vladimir Poutine, sans revenir sur les excuses de Gorbatchev, reconnaît certes le massacre, mais estime qu’après tout, «lors de la guerre soviéto-polonaise de 1919-1920, 32 000 prisonniers soviétiques sont morts de faim ou de maladie lorsqu’ils étaient en captivité en Pologne». Le brouillard plane toujours sur les morts de Katyn.

L’histoire du massacre de KatyńImageEt puis vint la guerre..ImageDans les années 1930, la politique étrangère de la Pologne reposait sur l’idée de maintenir un équilibre dans les relations avec ses deux grands voisins. La paix avec l’Union soviétique devait être garantie par le pacte de non-agression soviéto-polonais signé le 25 juillet 1932, qui devait rester en vigueur jusqu’à la fin de 1945. À son tour, une déclaration de non-violence fut signée avec le Reich allemand le 26 janvier 1934. Cependant, ces accords internationaux ne protègent pas la Pologne contre les attaques de ses deux voisins aux ambitions impériales.The decomposing remains of Katyn victims, found in a mass grave.Le traité de non-agression, signé le 23 août 1939 à Moscou par le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop et son homologue soviétique Viatcheslav Molotov, ainsi que son protocole secret, divisent l’Europe en sphères d’influence et décident de l’indépendance des États souverains. Pour la Pologne, c’était en fait le début de sa quatrième partition.Zbrodnia Katyńska. Niezabliźniona rana w sercach PolakówLe 31 août 1939, une mobilisation générale est annoncée en Pologne en cas de guerre avec l’Allemagne. Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes attaquent la Pologne. Lorsque la Grande-Bretagne et la France ont déclaré la guerre au Troisième Reich, le conflit polono-allemand s’est transformé en Seconde Guerre mondiale.Au cours des deux premières semaines de combats, l’Union soviétique a maintenu une apparence de neutralité, mais au début du 17 septembre, l’Armée rouge a envahi la Pologne le long de toute sa frontière orientale, comme prévu par le traité Hitler / Staline.Fichier:Massacre of Katyn.png — WikipédiaFaire la guerre sur deux fronts était impossible. La défense de la Pologne contre les Allemands s’est effondrée. Les attaques surprises et l’ordre du commandant en chef, le maréchal Edward Smigly-Rydz d’éviter de combattre les bolcheviks en évacuant vers la Hongrie et la Roumanie, ont conduit à la capture d’un grand nombre de soldats et d’officiers polonais.A number of candles are arranged in a cross shape in a roadway, while a crowd of people look on.Fin septembre 1939, quelque 250 000 soldats polonais (dont 8 600 officiers) et membres d’autres services en uniforme (gardes-frontières, policiers, gardiens de prison, etc.) avaient été faits prisonniers par l’URSS. Il était ingérable de détenir un si grand nombre de prisonniers de guerre, de sorte que des soldats et des sous-officiers d’origine biélorusse et ukrainienne ont été libérés. Ceux qui restaient ont été transférés dans dix camps de prisonniers de guerre créés à cet effet et supervisés par le Commissariat du peuple aux affaires intérieures de l’URSS (NKVD).Katyń – pamiętamy - TEKSTY - Przystanek HistoriaCes camps étaient encore surpeuplés. En octobre/novembre 1939, les autorités soviétiques libérèrent la plupart des soldats et sous-officiers d’origine polonaise des zones occupées par l’URSS. En vertu d’un accord d’échange de prisonniers de guerre, les habitants des territoires occupés par les Allemands ont été remis au Troisième Reich, tandis que l’Allemagne a remis des soldats polonais capturés (principalement de nationalité ukrainienne et biélorusse) des territoires annexés par l’URSS.Environ 26 000 soldats et sous-officiers polonais sont restés en captivité soviétique. Ils ont été envoyés dans les camps de prisonniers de Rovensky, Krivorozhsky, Yeleno-Karakubsky et Zaporozhsky en Russie et en Ukraine. Environ 6 500 policiers, gendarmes, gardiens de prison, soldats du corps des gardes-frontières et des gardes-frontières, responsables gouvernementaux, colons militaires, agents de renseignement identifiés et agents de contre-espionnage ont été rassemblés dans un camp à Ostashkov dans la région de Kalinin (aujourd’hui la région de Tver en Russie) .undefinedPendant ce temps, une vaste répression soviétique a commencé dans le territoire polonais capturé. Les arrestations politiques ont principalement touché des fonctionnaires polonais (officiers de l’armée et des policiers qui n’avaient pas été faits prisonniers), des intellectuels, des membres de partis politiques et d’organisations sociales, des industriels, des propriétaires terriens, des commerçants, des militants culturels et des artistes, des forestiers, des personnes arrêtées lors du passage de la frontière et d’autres « ennemis des autorités soviétiques ».Pas moins de 112 000 personnes ont été arrêtées, tandis que quelque 25 600 autres sont mortes ou ont été assassinées, y compris des victimes du massacre de Katyn détenues dans des prisons de l’ouest de l’Ukraine et de l’ouest de la Biélorussie. Quatre campagnes de déportation sont menées dans les zones occupées : 320 000 Polonais sont exilés au plus profond de l’URSS.Des Polonais comme prisonniers de guerre à KozelskundefinedEn 1923, les autorités soviétiques fermèrent le monastère. Ils ont aménagé une scierie dans l’église principale (l’une des six) et ont transformé l’ermitage en une maison de vacances du NKVD. Les prisonniers de guerre polonais y sont arrivés après que l’URSS ait capturé les territoires de l’est de la Pologne. Les premiers transports de prisonniers furent envoyés à Kozelsk le 20 septembre 1939. undefinedLe gouverneur du camp était le capitaine de l’armée soviétique Vasily Korolov.Au 1er décembre 1939, un total de 4 594 personnes étaient détenues dans les bâtiments du monastère à moitié en ruine de Kozelsk, dont le contre-amiral Ksawery Czernicki, quatre généraux : Bronislaw Bohaterewicz (Bohatyrewicz), Henryk Minkiewicz, Mieczyslaw Smorawinski et le survivant Jerzy Wolkowicki, 24 colonels , 79 lieutenants-colonels, 258 majors, 654 capitaines, 3 420 autres officiers et 7 aumôniers de l’armée. Soixante-dix pour cent des prisonniers de guerre étaient des officiers de réserve de l’intelligentsia polonaise : professeurs, médecins, avocats, ingénieurs, enseignants, journalistes et bien d’autres. La seule femme assassinée dans la forêt de Katyn a également été détenue à Kozelsk : la pilote et sous-lieutenante des forces de réserve, Janina Lewandowska, la fille du général Jozef Dowbor-Musnicki.ImageComme les autres camps de prisonniers de guerre polonais, le camp de Kozelsk n’était pas préparé à accueillir un si grand nombre de personnes. Les pièces mal chauffées étaient surpeuplées. En raison d’un approvisionnement insuffisant en eau et en produits d’hygiène, les punaises de lit et les poux étaient fréquents. Le nombre de sanitaires était insuffisant et, pire encore, ils n’étaient ni nettoyés ni désinfectés. Les prisonniers dormaient dans des unités surpeuplées, sur des lits superposés, souvent sans matelas ni oreillers. Au fil du temps, ils ont commencé à donner des noms amusants à chaque unité. Les généraux vivaient à « Bristol », les majors à « Old Folks’ Home ». L’ancienne église orthodoxe est devenue « Indian Tomb », il y avait aussi « Lice Hotel » sur « Misery Square », « Circus », « Philharmonic Hall », « Shanghai », et « Monkey Grove ».ImageLa ration alimentaire quotidienne par prisonnier de guerre comprenait 800 g de pain, 30 g de sucre, une portion de gruau pour le petit déjeuner et une soupe pour le dîner. La viande, le poisson et les légumes étaient distribués irrégulièrement. Une fois par semaine, les officiers recevaient une ration de thé, de tabac bon marché, d’allumettes et de savon. En raison des mauvaises conditions de vie dans le camp, les prisonniers ont développé des maladies des poumons et du tube digestif, des rhumatismes et des carences en vitamines. Les soins de santé dans le camp étaient assurés par des médecins formés parmi les prisonniers de guerre eux-mêmes.

Les officiers polonais détenus dans le camp devaient obéir à des règles qui leur interdisaient, par exemple, de quitter le camp sans autorisation ou de rester dans une unité autre que la leur. Il était interdit de quitter la caserne après la tombée de la nuit et les lampes devaient être allumées toute la nuit. Il était également strictement interdit d’exprimer des sentiments religieux ou patriotiques, d’organiser des réunions ou de jouer aux cartes. Des personnes de service étaient choisies parmi les prisonniers pour être responsables de la propreté et de l’ordre. Un officier supérieur du camp a également été nommé; cette fonction était exercée par le colonel Ryszard Malinowski. À partir de novembre 1939, les prisonniers de guerre sont autorisés à envoyer et à recevoir des lettres, mais ils sont cependant soumis à la censure.ImageL’unité spéciale du NKVD opérant dans le camp était chargée de tenir des registres opérationnels et un réseau d’agents et d’informateurs parmi les prisonniers de guerre. Le major de la sécurité de l’État, Vasily Zarubin, a été envoyé au camp. Cultivé, cultivé et parlant couramment diverses langues avec de nombreuses années d’expérience de travail à l’étranger, il a défié l’image des officiers NKVD sans instruction et primitifs travaillant dans le camp. Zarubin était le seul membre du personnel du camp salué par les prisonniers de guerre. Malgré ses efforts, par exemple en offrant l’accès aux livres de sa petite bibliothèque, il n’a réussi à recruter que quelques dizaines de prisonniers parmi les plusieurs milliers détenus à Kozelsk. C’est probablement son rapport qui a aidé Beria à prendre la décision d’exécuter les Polonais détenus dans les camps de Kozelsk, Ostashkov et Starobelsk.The Soviet Secret Police & the Katyn Forest Massacre - Warfare History NetworkUn travail politique et éducatif dans l’esprit de la propagande communiste, glorifiant les réalisations de l’Union soviétique, a également été mené dans les camps. Des programmes de radio de Moscou ont été diffusés par des haut-parleurs et des conférences et des conférences ont été organisées. Les prisonniers de guerre avaient accès à la presse soviétique et pouvaient également utiliser la bibliothèque de l’ancienne maison de vacances du NKVD. Le club a projeté des films soviétiques tels que « Alexander Nevsky », « Volga, Volga », « Mother » et « Chapaev ».ImageComme l’a noté le lieutenant Stanislaw Swianiewicz, un survivant de Kozelsk, éminent soviétologue et professeur d’économie et de droit dans sa vie civile : « Kozelsk peut donc être décrit comme une sorte d’institution pour étudier la mentalité et les caractéristiques de différents types de personnes, que le L’Union soviétique a réussi à capturer en 1939 grâce à son alliance avec Hitler.

Le travail opérationnel et politique entrepris par le NKVD dans le camp n’a pas donné les résultats escomptés. Selon les rapports du NKVD, les prisonniers de guerre polonais nourrissaient des sentiments hostiles envers l’Union soviétique et ont déclaré leur volonté de combattre et de libérer leur patrie des mains des deux agresseurs. Ils ont inondé le quartier général du camp de demandes et de pétitions, exigeant d’être renvoyés en Pologne ou dans un État neutre. Peu se sont déclarés prêts à coopérer avec les autorités soviétiques.Katyn: Stalin's Massacre and the Seeds of Polish Resurrection: Paul, Allen: 9781557506702: Amazon.com: BooksLes prisonniers ont boycotté les règles du camp, les traitant comme un élément d’endoctrinement soviétique. Les fêtes officielles polonaises et les fêtes religieuses étaient célébrées contrairement à l’interdiction. Les ecclésiastiques tenaient des services religieux secrets. Il y avait aussi des chrétiens orthodoxes, des juifs et des protestants dans le camp, et la participation à des cérémonies organisées par d’autres confessions était pratiquée. Lorsque les célébrations de Noël ont été interdites et que les prêtres catholiques et autres membres du clergé ont été déportés du camp le 23 décembre 1939, cela a provoqué une indignation généralisée. Un seul prêtre est resté à Kozelsk, à savoir le major Jan Ziolkowski, qui était alors détenu à l’isolement.Amazon.com: Katyn: The Untold Story of Stalin's Polish Massacre: 9780684192154: Paul, Allen: BooksLes prisonniers de guerre se sont engagés dans l’auto-éducation. Ils ont organisé des conférences et des causeries illégales, données par d’éminents spécialistes détenus dans le camp. Ils couvraient un large éventail de sujets, de la théogonie grecque aux œuvres littéraires de Stefan Zeromski en passant par l’embaumement des cadavres. Des cours de langues étrangères ont été dispensés. Kozelsk avait également une bibliothèque, que les soldats ont créée avec les livres qu’ils avaient emportés avec eux à la guerre. Les journaux «Monitor» et «Merkuriusz» ont été publiés illégalement. Les « rapports d’information parlés » quotidiens, préparés à partir d’informations et d’articles, sont devenus un phénomène social spécifique dans le camp.In the Shadow of Katyn: Estaline Terror | Amazon.com.brLes prisonniers de guerre ont créé des chorales, des ensembles musicaux et des groupes théâtraux, les performances du célèbre satiriste de Poznan, le sous-lieutenant Tadeusz Hernes, jouissant d’une grande popularité. Pendant leur temps libre, les prisonniers de guerre jouaient aux échecs et aux cartes ou organisaient même des séances spirituelles.

La liquidation du camp de prisonniers de guerre de Kozelsk commença le 3 avril 1940. Ce jour-là, le premier transport de 74 officiers polonais partit pour Gnezdovo, et de là vers la forêt de Katyn. Tout au long du mois d’avril, des transports sont partis presque tous les jours. Le dernier prisonnier de guerre a été envoyé du camp le 20 mai. Les prisonniers de guerre ont été escortés à Smolensk et Gnezdovo par le 136e bataillon indépendant des troupes de transport du NKVD stationné à Smolensk.

Le massacre de KatynImageLe 5 mars 1940, le Bureau politique du Comité central du Parti communiste de l’URSS prit la décision d’exécuter les prisonniers de guerre polonais. Cela était basé sur une recommandation du commissaire du peuple aux affaires intérieures Lavrentyi Beria au secrétaire général du Parti communiste Joseph Staline :

« Ils sont tous des ennemis déclarés des autorités soviétiques, ne montrant aucune perspective d’amélioration. ”ImageLa décision a convenu que les 14 700 prisonniers détenus dans les camps de prisonniers de guerre de Kozelsk, Starobelsk et Ostashkov et 11 000 détenus détenus dans les prisons des régions occidentales de l’Ukraine et de la Biélorussie devraient être traités selon une procédure spéciale :

[S]ans convoquer les personnes arrêtées et sans porter plainte, ni présenter la décision de clore l’enquête et l’acte d’accusation… et avec la peine la plus lourde contre eux tous : l’exécution par peloton d’exécution .

Le document enregistrant cette décision porte quatre signatures manuscrites de membres du Politburo votant « Pour » (Joseph Staline, Kliment Vorochilov, Vyacheslav Molotov et Anastas Mikoyan) avec des notes que Mikhail Kalinin et Lazar Kaganovitch étaient également d’accord.

Une « troïka » du NKVD de l’URSS a été mise en place pour mettre en œuvre la décision : Vsevolod Merkulov (premier vice-commissaire du peuple aux affaires intérieures) ; Bakhcho Kobulov (commissaire populaire adjoint aux affaires intérieures); et Leonid Bashtakov (chef du 1er département spécial).

125 officiers du NKVD ont été nommés pour perpétrer les meurtres. Le 26 octobre 1940, par ordre secret n° 001365, les officiers furent récompensés par Lavrentyi Beria « pour l’exécution réussie de tâches spéciales » et reçurent l’équivalent d’un salaire mensuel ou 800 roubles.

Les prisonniers étaient traités sur la base de listes de transport (en fait de listes de morts) envoyées de Moscou. Les trois premiers documents avec les noms de 343 personnes sont parvenus au camp d’Ostashkov le 1er avril 1940.

L’absence d’accès complet aux documents clés stockés dans les archives russes signifie que le nombre définitif et les noms des victimes ne sont toujours pas connus du public. Cependant, les chercheurs savent que la décision génocidaire des dirigeants soviétiques a conduit au meurtre de 4 415 prisonniers de guerre détenus à Kozelsk (enterrés dans la forêt de Katyn près de Smolensk, à 2 km de la gare de Gnezdovo) ; 6 295 prisonniers de guerre à Ostashkov (abattus à Kalinine dans le sous-sol du siège du NKVD et enterrés dans la forêt à Mednoe) ; et 3 820 prisonniers de guerre du camp de Starobelsk (abattus à Kharkiv dans le sous-sol du siège du NKVD et enterrés près du village de Pyatikhatki).

De même, on ne sait toujours pas combien de prisonniers de guerre polonais de Kozelsk ont ​​été assassinés dans la villa du NKVD sur le site ou dans la prison du NKVD à Smolensk. Les journaux trouvés dans les fosses de la mort montrent que d’autres ont été assassinés dans la forêt de Katyn elle-même : le journal d’Adam Solski (cité ailleurs ici) et le récit de Stanislaw Swianiewicz.

394 personnes ont survécu aux tueries de masse dans les trois camps, principalement celles dont le retour avait été demandé par l’ambassade d’Allemagne et la mission lituanienne à Moscou à la suite des efforts de leurs familles en Pologne occupée. Certains survivants ont été recrutés comme agents secrets, ou avaient exprimé leur volonté de combattre aux côtés de l’URSS, ou avaient des connaissances jugées utiles. D’autres officiers emmenés des camps à la prison Loubianka NKVD de Moscou ont également survécu.

7 305 autres personnes ont été assassinées dans les prisons de l’est de la Pologne annexée par l’URSS. La « liste ukrainienne » remise en 1994 par les services de sécurité ukrainiens comprend les noms de 3 435 prisonniers transportés à Kiev, Kharkiv et Kherson et assassinés là-bas. Les autorités polonaises ne connaissent toujours pas les noms des 3 870 prisonniers de la soi-disant « liste biélorusse » assassinés à Minsk après y avoir été envoyés depuis Brest, Pinsk, Baranavichy et Vileyka.

Ces meurtres de prisonniers de guerre polonais et d’autres prisonniers en 1940 ont été accompagnés de décisions d’expulser les familles des victimes vers le Kazakhstan pendant 10 ans.

.Manquant

Après mars 1940, les parents et les proches des prisonniers de guerre polonais de Kozelsk, Starobelsk et Ostashkov ont cessé de recevoir leurs lettres. Pendant de nombreuses années, les familles des prisonniers de guerre ont attendu leur retour, pensant qu’ils avaient disparu quelque part dans l’Est.

Après que l’Allemagne a attaqué l’Union soviétique, le gouvernement polonais en exil a repris ses relations diplomatiques avec l’URSS et s’est effectivement retiré de la position selon laquelle les pays étaient en guerre. Un accord du 30 juillet 1941 pour normaliser les relations (accord Sikorski-Mayski) prévoit la libération des citoyens polonais emprisonnés et déportés et annonce la formation d’une armée polonaise en URSS.The Katyn Massacre – the Way to the Truth | Warsaw InstituteLes personnes désireuses de rejoindre les forces armées polonaises en URSS ont commencé à se rassembler dans des prisons éloignées, des camps de goulag et des lieux d’exil. Le général Wladyslaw Anders a été libéré de la prison Loubianka de Moscou et a pris le commandement. L’absence d’officiers parmi tous les volontaires polonais entrants a suscité des inquiétudes. Le plénipotentiaire pour les personnes disparues était l’écrivain et peintre Jozef Czapski, capitaine de cavalerie et survivant du camp de prisonniers de guerre de Starobelsk qui a recueilli des informations sur les Polonais en URSS. Lorsque le Premier ministre Sikorski et le général Anders ont soulevé la question des officiers polonais disparus lors d’une conversation en face à face avec Staline le 3 décembre 1941, on leur a dit que les officiers « s’étaient enfuis en Mandchourie ».

Les tombes se révèlent

Le 13 avril 1943, Radio Berlin annonça la découverte de charniers d’officiers polonais dans la forêt de Katyn. Face à la défaite sur le front de l’Est, l’Allemagne a utilisé ce crime à des fins de propagande pour tenter de briser la coalition anti-allemande et gagner le soutien international pour combattre l’Union soviétique.

Le professeur Gerhard Buhtz, directeur de l’Institut de médecine légale et de science médico-légale de l’Université de Breslau (aujourd’hui Wroclaw), a dirigé les exhumations. Les journaux de langue polonaise publiés par les Allemands en Pologne occupée ont commencé à imprimer des listes de noms de victimes identifiées et des affiches de propagande sont apparues.

Staline et les communistes polonais sous son contrôle ont dénoncé cette « provocation ». Le 28 avril 1943, dans le journal Izvestia , Wanda Wasilewska accusa le Troisième Reich d’avoir perpétré le crime. Quelques jours plus tard, les dirigeants communistes polonais firent de même.

Pour attirer l’attention internationale sur le meurtre des prisonniers de guerre polonais, les Allemands ont invité la Croix-Rouge internationale (IRC) à procéder à des exhumations et à enquêter sur les meurtres. Le gouvernement polonais en exil a également demandé à l’IRC d’enquêter. Staline a accusé les autorités polonaises libres de coopération avec le Troisième Reich et « a mis fin aux relations avec le gouvernement polonais ». Moscou a refusé de participer aux travaux de l’IRC.

Les Allemands ont invité des experts médico-légaux de toute l’Europe pour enquêter sur le crime dans la forêt de Katyn. Ces experts ont confirmé sans aucun doute que les tueries avaient été perpétrées par les Soviétiques. Avec le consentement du gouvernement polonais en exil, le Comité technique de la Croix-Rouge polonaise (PRC) a opéré à Katyn. La Commission a identifié 2 733 corps sur plus de 4 243 exhumés. Un premier cimetière de fortune composé de six fosses collectives est aménagé. Les généraux Bronislaw Bohaterewicz et Mieczyslaw Smorawinski ont été enterrés dans des tombes individuelles.

Le combat pour la vérité commence

Bien qu’ils aient eu connaissance des meurtres soviétiques des officiers polonais à Katyn, les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni ont choisi de ne pas donner une large publicité à la question : leur alliance avec Staline contre Hitler était plus importante que le sort des prisonniers de guerre d’une armée alliée.31 #Poland / Soviet Union 1940 ▷ Katyn Massacre by Soviet NKVD ...Après l’annexion soviétique de la région de Smolensk, une équipe du NKGB-NKVD dans la forêt de Katyn a fabriqué des preuves et préparé des «témoins» pour promouvoir une nouvelle fausse version soviétique selon laquelle les Allemands avaient commis les meurtres en 1941. En janvier 1944, les témoins ont été amenés devant un comité soviétique ad hoc dirigé par Nikolai Burdenko et des journalistes étrangers.

Deux tombes symboliques ont été construites pour remplacer le site précédent. Le 30 janvier 1944, avec la participation de soldats du 1er corps des forces armées polonaises en URSS sous le commandement du général Zygmunt Berling (précédemment prisonnier de guerre au camp de Starobelsk qui avait accepté de coopérer avec les Soviétiques), des cérémonies ont eu lieu au des tombes en souvenir d’officiers polonais qui auraient été assassinés par les Allemands. L’aumônier militaire, le père Wilhelm Kubsz, a célébré une messe pour les âmes des défunts.

Cette section de la forêt de Katyn était séparée par une haute clôture en bois. Un petit obélisque avec des inscriptions en russe et en polonais (la version polonaise comportait des erreurs) a été érigé sur le site du massacre :

Dans la Sainte Mémoire. Ici reposent les officiers réduits en esclavage de l’armée polonaise horriblement assassinés par les forces d’occupation germano-nazies à l’automne 1941                                                        Polish War Cemeteries - Katyń Pro MemoriaDans les années 1970, l’obélisque a été remplacé par une plaque avec une nouvelle inscription :

Aux victimes du fascisme – Officiers polonais, exécutés par les nazis en 1941

En 1946, l’Union soviétique a tenté d’inclure le meurtre présumé des officiers polonais à Katyn en septembre 1941 dans l’acte d’accusation contre les principaux criminels de guerre allemands à Nuremberg. Il y avait des témoignages peu convaincants et de nombreuses erreurs/inexactitudes dans le dossier de l’accusation soviétique : le Tribunal militaire international de Nuremberg n’a pas inculpé les Allemands pour avoir tué les officiers polonais.

Le problème du massacre de Katyn est revenu pendant la guerre froide. En 1951, la Chambre des représentants des États-Unis a créé un comité chargé d’enquêter sur le massacre de la forêt de Katyn présidé par Ray John Madden (le comité Madden). Le rapport final rédigé en 1952 rendait l’Union soviétique responsable.

Néanmoins, pendant des décennies, l’URSS a promu des mensonges officiels sur la responsabilité allemande, tout comme les autorités communistes subordonnées de la République populaire de Pologne. Les certificats de décès transmis aux familles portaient de fausses dates comme la date de fin de la Seconde Guerre mondiale. Les familles des victimes ont été harcelées : les veuves ont été licenciées et les enfants ont eu des difficultés à s’inscrire à l’université. Les autorités communistes ont opprimé ceux qui se sont battus pour la vérité. Entre autres, le père Tadeusz Rusek et le père Leon Musielak (un prisonnier de Kozelsk) ont été envoyés en prison de trois à cinq ans.

Dans les années 1970, l’Union soviétique a commencé à rendre public un crime de guerre contre des civils dans le village biélorusse de Khatyn qui avait été incendié par les Allemands en 1943. Khatyn a été choisi parmi de nombreux endroits touchés par des atrocités en temps de guerre car sa prononciation ressemblait à Katyn. . Un complexe de monuments marquant le crime de Khatyn a été construit à l’endroit où se trouvait le village; les chefs d’Etat étrangers en visite en URSS dont le président américain Richard Nixon sont invités à y déposer des fleurs. Cette manipulation était censée effacer le souvenir des tueries de Katyn et lier tout massacre similaire aux Allemands.

En revanche, la mémoire des victimes du massacre de Katyn a été préservée par les émigrés polonais et le gouvernement polonais en exil. Au début des années 1950, la communauté polonaise des États-Unis a soutenu le premier monument Katyn au monde à l’église St Adalbert à Detroit. Des monuments et des plaques ont été érigés à Londres, Paris, Toronto, Rome, Melbourne et Johannesburg. En Occident, les écrits d’auteurs tels que Janusz K. Zawodny, Jozef Mackiewicz, Zdzislaw Stahl et Jozef Czapski ont rappelé au monde les prisonniers de guerre assassinés et ont exigé la vérité.

En Pologne, la mémoire « officielle » est remise en question par la version « non officielle ». Des plaques dédiées aux victimes du massacre de Katyn ont été placées dans les églises. Les noms des personnes assassinées ont été gravés sur les tombes familiales.

La mémoire de Katyn a motivé l’opposition démocratique dans la Pologne communiste. Malgré le harcèlement de la police secrète communiste, l’opposition a distribué des livres, des calendriers, des tracts, des brochures, des affiches, des timbres et des cartes postales commémorant les victimes. En 1978, un groupe de chercheurs indépendants comprenant Adam Macedonski, Andrzej Kostrzewski et Stanislaw Tor a créé un institut souterrain Katyn à Cracovie; il a publié le Katyn Bulletin et d’autres publications sur le massacre.Poland honours Katyn Massacre victims on Remembrance Day – The First News

https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/03/23/le-massacre-de-milliers-d-officiers-polonais-en-1940-les-spectres-de-katyn_4111503_1819218.html

https://www.france24.com/fr/20100407-le-massacre-katyn-crime-guerre-passe-sous-silence-pendant-50-ans

https://www.geo.fr/histoire/katyn-un-crime-de-masse-longtemps-reste-tabou-206363

https://www.cs.mcgill.ca/~rwest/wikispeedia/wpcd/wp/k/Katyn_massacre.htm

https://katynpromemoria.pl/the-history-of-katyn-massacre/?lang=en

https://ipn.gov.pl/en/news/4020,The-Katyn-lie-Its-rise-and-duration.html

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