Le scandale de l’Irangate – la saga politiqueRonald Reagan approuve la vente d’armes à l’Iran.Ce jour-là, un tribunal américain a jugé coupable et condamné l’amiral John Poindexter pour avoir présidé le Conseil de sécurité nationale américain dans le scandale Iran-Contra. Au cours de l ‘«Iran-Contra», il a été révélé que le régime clérical iranien achetait secrètement des armes aux États-Unis et déposait l’argent des armes sur le compte des contre-révolutionnaires nicaraguayens (Contra).Un peu d’histoire : L’affaire Iran-ContraEn 1986, les médias ont dévoilé que le gouvernement de Ronald Reagan avait vendu des armes à l’Iran, un pays ennemi des États-Unis, en échange d’otages américains détenus au Liban. Les sommes récoltées par cette vente ont servi à financer la Contra, un mouvement d’opposition armé au Nicaragua.Le 3 novembre 1986, le journal libanais Ash Shiraa réalise un scoop mondial. Il révèle que l’administration américaine livre clandestinement des armes à l’Iran, ennemi du Grand Satan américain, en échange de pressions sur le Hezbollah, le mouvement chiite pro-iranien, pour qu’il libère six ressortissants américains retenus en otage au Liban.Dans la foulée, il apparaîtra également que les profits de ces ventes illégales servent à soutenir les Contras au Nicaragua, un mouvement de lutte armée contre le régime révolutionnaire sandiniste du président Daniel Ortega.En décembre 1983, le groupe islamiste Hezbollah enlève six Américains au Liban. En mars 1984, on prend aussi en otage le chef de la CIA à Beyrouth. Le président Reagan refuse officiellement de payer la rançon demandée ou d’échanger des prisonniers, bien qu’il soit ému par ces événements.Les membres du Conseil de sécurité nationale (National Security Council ou NSC) concoctent alors un plan pour libérer les otages. Le principal artisan du plan, le conseiller à la sécurité nationale Robert McFarlane, souhaite ramener l’influence américaine au Moyen-Orient par la vente d’armes à l’Iran en échange d’otages. Son successeur, John Poindexter, se contente de suivre la procédure déjà établie.
Ronald Reagan approuve la vente d’armes à l’Iran En juillet 1985, Robert McFarlane dévoile à Ronald Reagan son plan pour libérer les otages. Le président approuve la vente de matériel militaire en Iran en échange d’otages. Les transactions commencent au mois d’août 1985 avec l’intermédiaire du gouvernement d’Israël et de Manucher Ghorbanifar, un ami du premier ministre Israélien. Dans les mois qui suivent, malgré la livraison de missiles à l’Iran, les États-Unis obtiennent la libération de seulement trois otages. Des tractations illégales Le lieutenant-colonel Oliver North, un membre du Conseil de sécurité nationale, s’occupe d’investir les sommes récoltées par la vente d’armes dans un fonds secret situé en Israël. L’argent récolté sert à financer la Contra, un mouvement d’opposition au président nicaraguayen Daniel Ortega.Or, le droit international et les lois américaines interdisent ce type de tractations. Le 13 novembre 1986, 10 jours après l’éclatement de l’affaire Iran-Contra, Reagan nie avoir échangé des armes contre la libération d’otages américains. Quelques mois plus tard, après la tenue d’une commission d’enquête, il finit par admettre que cet échange a bien eu lieu et que l’argent tiré des ventes d’armes a servi à financer la Contra. Quatorze des conseillers de Reagan impliqués dans le scandale Iran-Contra sont accusés de mensonge, d’obstruction à la justice, de destruction de documents et de conspiration, mais pas le président, Reagan sort quasiment indemne de cette extraordinaire accumulation de forfaitures.C’est le scandale Iran-Contras, connu également sous le nom d’Irangate, en référence à l’affaire d’espionnage politique du Watergate qui aboutira en 1974 à la démission du président Richard Nixon. Un scandale qui secoue en tout cas les l’administration Etats-Unis.
Israël, en contact avec l’Iran et les Contras, joue les intermédiaires Dans cette stratégie consistant à voir malgré tout l’Iran comme un allié potentiel, Israël, qui maintient des contacts avec l’Iran et fournit déjà des aides à la contre-révolution nicaraguayenne, va servir d’intermédiaire dès 1985. Plusieurs livraisons d’armes auront lieu cette année-là via le canal israélien avant que le CNS ne prenne directement en charge la suite. Le lieutenant colonel Oliver North, membre de ce conseil conduira l’une des livraisons. Il se rendra, fin mai 1986 à Téhéran, avec une bible en cadeau, dédicacée par Ronald Reagan en personne. Mais le miracle n’aura pas lieu et seuls trois otages américains seront libérés.
https://www.legrandsoir.info/un-peu-d-histoire-8-l-affaire-iran-contra.html
https://www.franceinter.fr/emissions/rendez-vous-avec-x/rendez-vous-avec-x-07-avril-2001