Koch, la tuberculose, le charbon et le choléraLes bactéries sont de minuscules êtres vivants faits d’une seule cellule, présents un peu partout : l’air, les sols, l’eau, la peau. Certaines provoquent des maladies (rhume, listériose) d’autres sont utiles à l’homme : présentent dans l’intestin elles aident à digérer, elles sont utilisées pour fabriquer des aliments (yaourts, choucroute)…Koch avec son excellente recherche et son exemple en ont fait dans l’aire germanophone l’égal de Pasteur. C’est en effet à Koch et ses collaborateurs que l’on doit d’avoir mis au point les techniques d’isolement et d’identification des bactéries. Il commence sa carrière de médecin de campagne, et il s’intéresse à un domaine nouveau: la bactériologie.Il ne cesse de rechercher la cause des maladies mortelles. Il invente plusieurs manières de cultiver les micro-organismes, il les isole, les colore, les observe, les manipule et les inocule à des hôtes sains.
En 1876 il démontre que Bacilles anthrax est l’agent du charbon épidémique, et devient membre de l’Office de la Santé à Berlin.
En 1882, il découvre la bactérie Mycobactérie tuberculosis de la tuberculose, ou bacille de Koch et en 1883, le vecteur du choléra : Vibrio cholerae.Robert Koch, connu dans le monde entier, devient professeur à l’Université de Berlin. De 1891 à 1904, il est directeur de l’Institut des maladies infectieuses qu’il a fondé comme équivalent de l’Institut Pasteur à Paris. Il meurt à Baden-Baden en 1910 après avoir obtenu le prix Nobel de médecine en 1905.Sa démarche, succès et découvertes
Le micro-organisme doit être présent dans les cas de maladie, mais absent des organismes sains.
Il doit être isolé et cultivé en culture pure.
La maladie se développe quand le micro-organisme est inoculé à un hôte sain.
Le même micro-organisme doit de nouveau être isolé de cet hôte malade.
Mise au point de techniques de fixation et de coloration des bactéries.Isolement de cultures pures sur milieu solide.
Solidification de milieu liquide avec de la gélatine
Emploi d’agar comme agent solidifiant, car non-digérable par les bactéries
Utilisation de la boîte de Petri, imaginée par son assistant, Richard Petri.
Publication des « postulats de Koch », règles devant être satisfaites pour qu’un micro-organisme soit déclaré responsable d’une maladie.Préparation de la tuberculine extraite du bacille de Koch.En 1881, Koch entreprit ses études sur la tuberculose et, l’année suivante (1882), le Maître lui-même s’est illustré par la découverte du bacille de la tuberculose. Les conclusions de Koch furent confirmées par des chercheurs du monde entier. Cette découverte fit progresser le diagnostic en révélant la présence des bacilles dans les sécrétions des malades, en particulier dans les crachats. Le 10 avril 1882, lors d’une séance de la Société de Physiologie de Berlin, Koch annonce qu’il a identifié et cultivé l’agent de la tuberculose et mis en évidence ses modes de transmission. Bien que capitale, sa découverte est rejetée dans un premier temps puis fait rapidement le tour du monde. Désormais, on parlera de « BK » ou « Bacille de Koch » pour désigner l’agent transmetteur de la tuberculose.En 1890, Koch extrait d’un filtrat de bouillon de culture un antigène tuberculeux de structure mal définie, dépourvu de tout pouvoir infectant : la tuberculine, et établit l’existence de phénomènes anaphylactiques spécifiques chez les sujets infectés. Il faudra attendre 1921 pour qu’Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point un vaccin contre la tuberculose, le fameux B.C.G. Par ses recherches sur l’infection des plaies et les désinfectants, il pose les bases de la chirurgie moderne qui seront développées par Joseph Lister. Auréolé de gloire à 39 ans (1882), Koch ne s’endort pas sur ses lauriers. Il focalise alors son attention sur le choléra, et par celle du « komma-bacillus » ou vibrion cholérique mis en évidence en moins d’un mois à l’occasion d’une épidémie qui sévissait à Alexandrie et qu’il étudia sur place en 1883, dont il confirma l’existence et le rôle l’année suivante, aux Indes. Il identifia le bacille à l’origine de la maladie et découvrit qu’il se transmet à l’homme principalement par l’eau.Il est nommé professeur puis directeur du nouvel Institut des maladies infectieuses en 1885, mais ces charges ne ralentissent pas pour autant son amour des voyages. Tout à la fois expéditions ethnologiques et missions scientifiques, ses équipées lui permettent aussi d’étudier d’autres pathologies : les pestes bovine et équine, les piroplasmoses, le paludisme et principalement la maladie du sommeil pour lesquelles il fait avancer la recherche quand il ne trouve pas un vaccin.En 1891, Koch devint directeur de l’Institut des maladies infectieuses de Berlin (Institut qui désormais porte son nom), qui avait été créé pour la recherche médicale spécialisée. En 1905, en récompense d’une carrière vouée à la recherche médicale et de nombreuses découvertes, Robert Koch obtient le Prix Nobel de Médecine et Physiologie.Luttant sans cesse contre le conservatisme médical pour faire admettre ses découvertes, il participera activement au progrès médical tout au long de sa vie. Au cours d’une existence moins régulière et plus aventureuse que celle de Pasteur, comblé d’honneurs dans son pays comme à l’étranger, Koch devait céder à son goût des voyages. Tandis qu’il se rendait successivement en Afrique, aux Indes, à Java, aux Etats-Unis, au Japon, il posait ça et là les jalons de la microbiologie et de la parasitologie exotiques que les Instituts Robert Koch développeront dans le même temps et le même esprit que les Instituts Pasteur d’outre-mer. En Angleterre, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, les Instituts Lister, Oswaldo Cruz et Rockefeller ont été fondés sur des principes analogues. Épuisé par des années de recherches, le médecin allemand décède d’une crise cardiaque le 27 mai 1910, dans la station thermale allemande de Baden-Baden.L’Institut des maladies infectieuses de Berlin prendra alors le nom d’Institut Robert Koch. Profitant des découvertes de ses prédécesseurs, en faisant preuve d’ingéniosité, il va permettre une avancée formidable de la médecine en isolant plusieurs bactéries pathogènes, dont celle de la tuberculose et découvrit les vecteurs animaux de plusieurs autres maladies importantes.Le charbon
Petite histoire du bacille : fléau pour les animaux en Egypte, environ 1500 ans avant notre ère, la maladie humaine est décrite par Virgile : lésions cutanées aux points de contact avec de la laine contaminée.A Troie, l’épidémie, déclarée chez les mulets et les chiens décima les grecs… serait-ce le charbon ? En 1876 koch découvre le bacille et en 1881, Pasteur, à Pouilly-le-Fort, le 5 mai 1881, tente avec succès l’expérience sur la vaccination charbonneuse en injectant à des moutons sains des germes atténués. Il fait aussi la preuve que ce sont les vers de terre qui remontent les spores de charbon puis, par temps sec, la poussière qui en est issue se répand sur les plantes et est ingérée par les animaux… C’est l’explication scientifique des «champs maudits». La bactérie peut produire une forme de survie extrêmement résistante : la spore. Le sol est le réservoir du bacille, les spores peuvent y survivre pendant des décennies. Les crises d’anthrax de 1998 à 2001. L’anthrax représente un prototype d’agent de guerre biologique : la facilité de sa production et son effet dévastateur lui donnent une puissance destructive, autant sur le plan physique que sur le plan psychologique. En 1998, un microbiologiste a été arrêté aux Etats Unis. Il avait menacé de disperseranthracis à Las Vegas (Emerging Infectious Diseases, 1999; 5: 498-504). Une vague de menaces aux armes biologiques avait suivi. Un nouveau mode de dissémination de spores dans du courrier postal a fait découvrir un potentiel de nuisance dramatique en terme de moyens nécessaires pour maîtriser ce risque insaisissable. 22 cas d’anthrax ont été diagnostiqués dont 12 cutanés et 10 pulmonaires, 4 personnes sont décédées, plusieurs milliers ont reçu une prophylaxie.
En Suisse, on estime à plus de 2.5 millions CHF le coût des interventions rendues nécessaires par ces alertes mais aucune analyse ne s’est révélée positive.
Pendant les deuxièmes guerres mondiales, 1942 et 1943, les Anglais ont dispersés des spores de B. anthracis sur l’île de Gruinard, (4 ha de superficie) au large de l’Ecosse, tuant un troupeau de moutons. Depuis lors, cette île a été interdite d’accès en raison de la persistance d’une contamination importante par B. anthracis. Plus de quarante ans et une décontamination en 1986 (280 t de formaldéhyde) ont été nécessaires pour détruire les spores. C’est en 1990, après qu’un nouveau troupeau de moutons soit resté sur l’île sans montrer de signes de maladie, que l’accès a pu à nouveau être autorisé. Certains craignent que des spores persistent encore en profondeur du sol…
https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-bacteries-microbes-tout-genre-704/page/7/
https://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/koch_robert.html
https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-bacteries-microbes-tout-genre-704/page/7/