QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE LA CONFÉRENCE DE YALTA ? YALTA SYMBOLISE LA RESPONSABILITÉ DES DIRIGEANTS À PROPOS DE LA CRISE EN UKRAINE ET LA QUESTION DE LA CRIMÉELes dirigeants du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) sont réunis à Yalta. Roosevelt, Staline, Churchill se retrouvent à Yalta en Crimée du 4 au 11 février 1945 pour préparer en commun l’après-guerre après la défaite de l’Allemagne. À cette occasion, les futurs vainqueurs de l’Allemagne s’entendent pour un découpage de l’Europe qui sera en place pendant plus de quarante ans. En Crimée, sur la côte de la mer Noire, se tient une conférence décisive entre les futurs vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale. Trois chefs politiques sont réunis : le président Franklin D. Roosevelt des États-Unis, considérablement affaibli par la maladie, le premier ministre britannique Winston Churchill, qui perdra le pouvoir peu de temps après, et le secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique (URSS), Joseph Staline, alors à l’apogée de son pouvoir. L’Allemagne n’a pas encore capitulé mais la progression des Alliés est telle qu’il est possible d’établir un plan pour l’après-guerre. Au moment où les négociations commencent, l’URSS est en position de force. Principale responsable de la défaite nazie à l’Est, l’armée de Staline est aux portes de Berlin. Les trois grands s’entendent à Yalta pour un découpage qui correspond globalement à la progression des forces armées sur le terrain. Dans le communiqué final de la conférence, on exprime la volonté de tenir des élections libres en Pologne et le principe suivant: « L’établissement de l’ordre en Europe et la reconstruction de la vie économique nationale devront être réalisés par des voies qui permettront aux peuples libérés de détruire les derniers vestiges du nazisme et du fascisme et de créer des institutions démocratiques de leur choix. » Les faits seront cependant différents : l’Europe de l’Est passera sous le contrôle soviétique, mais sans obtenir des régimes politiques démocratiques. Quant à la Pologne, elle ne connaîtra pas d’élections libres avant plus de quarante ans. En 1946, Churchill décrira la nouvelle donne politique par des mots devenus célèbres : « Un rideau de fer est descendu » sur l’EuropeDes dossiers en suspens pendant un demi-siècle Après Yalta, la question de l’Allemagne est en suspens jusqu’en 1990. Les puissances alliées occupent leurs zones respectives pendant des décennies et y imposent leur autorité. Cette situation ne se termine qu’au lendemain de la chute du mur de Berlin. D’un point de vue du droit international, il ressort bel et bien d’une occupation militaire, qui a duré un demi-siècle. L’unification allemande clôture alors le premier dossier laissé en suspens à Yalta.
D’autres éléments sont pourtant laissés en attente pendant des années. En 2005, l’Union européenne s’élargit et accueille deux nouveaux pays : la Pologne et la Tchécoslovaquie. Ceux-ci, alors subitement soumis au droit européen, prennent conscience qu’ils pourraient être punis devant la cour européenne. En effet, les populations allemandes qui avaient été expulsées par les divisions actées à Yalta, auraient alors le droit de porter plainte et surtout, de récupérer leurs biens. L’adhésion des deux pays est alors bloquée par de longues négociations qui aboutissent finalement sur une nouvelle injustice. Dans le traité, on inscrit que l’entrée dans l’union d’un nouveau pays ne modifie en rien « les règles de la propriété établie précédemment ». Les expropriations qui ont eu lieu restent donc impunies et des millions d’exilés ne retrouveront jamais leurs bien.
L’objectif d’une paix stable et durable
Franklin D. Roosevelt amène à Yalta le projet d’une organisation mondiale poursuivant la paix. Thomas Wilson, son prédécesseur, avait, quelques années plus tôt, échoué avec la Société des Nations. Enlisé dans un conflit qui ravage le monde, le président des Etats-Unis entend bien solidifier les bases de la future Organisation des Nations Unies, telle qu’on la connait aujourd’hui. Dans l’inconscient collectif, Yalta symbolise la paix, organisée par ces trois chefs d’états qui ont réussi à s’entendre sur des dossiers brûlants, tout en évitant une troisième guerre mondiale. Alors, effectivement, un autre conflit mondial est évité. Cela prouve la force des engagements pris à Yalta. Mais il faut tout de même souligner que les lendemains de cette réunion au sommet amènent un affrontement glacial entre deux idéologies. La guerre entre communiste et capitaliste n’est froide que dans le prisme européen-centré : les villages envahis d’Afghanistan, les populations bombardées au Napalm au Vietnam, les ports bombardés en Indochine et les milices instrumentalisées dans toute l’Afrique, pour ne citer qu’eux, n’ont pas le même ressentiment. Si les accords de Yalta sont historiques, c’est parce qu’ils consolident la confiance de trois grands puissants chefs d’états déterminés à stopper un conflit meurtrier. Mais si la poudrière européenne est finalement épargnée, on ne peut pas en dire autant du reste du monde, qui sera le théâtre injuste d’une guerre par procuration.
Le 4 février 1945 marque le début de la Conférence de Yalta. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union soviétique se sont réunis pour discuter de l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe après la guerre. La conférence dura une semaine jusqu’au 11 février 1945.
La Conférence de Yalta
La Conférence de Yalta, également connue sous le nom de Conférence de Crimée, s’est tenue du 4 au 11 février 1945 dans une station balnéaire russe. Le président américain Franklin D. Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le dirigeant soviétique Joseph Staline ont assisté à la conférence. Les « Trois Grands » ont discuté de la reddition éventuelle de l’Allemagne, du gouvernement d’après-guerre de l’Allemagne et de la Pologne, et des conditions dans lesquelles Staline entrerait en guerre contre le Japon et le gouvernement de la Mandchourie après la capitulation japonaise. Les procédures de vote avec le Conseil de sécurité des Nations Unies ont également été discutées lors de la conférence. Image : USA-C-543 : Conférence de Yalta, février 1945. Les dirigeants alliés posent dans les cours du palais de Liviadia, à Yalta. De gauche à droite le premier ministre britannique Winston Churchiil ; Le président américain Franklin D. Roosevelt et le dirigeant soviétique Joseph Staline.
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