Otto Von Bismarck (1815-1898), après avoir été l’un des principaux artisans de l’Allemagne, puissance née de sa victoire sur la France de Napoléon III en 1870. Il est aussi l’un des initiateurs du Kulturkampf en Allemagne, courant libéral cherchant à contrer l’influence de l’Eglise catholique sur les Allemands.
C’est ainsi qu’il va transformer l’Allemagne démocratique et cultivée en un État autoritaire et militariste. Sans l’avoir consciemment voulu, il porte sans nul doute une responsabilité dans les événements qui ont conduit aux drames du XXe siècle.
Le « chancelier de fer », un homme de conviction Après un bref passage dans l’administration et la magistrature, Bismarck est élu au Parlement de Prusse où il se fait remarquer par ses discours violents vis-à-vis des idées «révolutionnaires» ou simplement démocratiques.
Ne se cachant pas d’être agnostique, voire athée, Bismarck n’a qu’une passion, la Prusse, et agira constamment en vue d’étendre son emprise sur l’Allemagne. Ses idées sont servies par son physique impressionnant de colosse aux yeux bleus et au regard direct, autant que par sa franchise brutale et volontiers sarcastique. Nommé ambassadeur à la Diète fédérale de Francfort de 1852 à 1858, Otto Von Bismarck y acquiert la conviction que l’unité allemande devra se faire sous l’égide de la Prusse et au besoin contre l’Autriche. Il est ensuite ambassadeur à Saint-Pétersbourg puis à Paris. Pendant ses vacances dans le Midi de la France, il est rappelé d’urgence à Berlin et reçu par le roi le 23 septembre 1862. Le 23 septembre 1862, le roi Guillaume 1er, qui a succédé à son frère quelques mois plus tôt, lui offre le poste de ministre-président, autrement dit la direction du gouvernement. Jusqu’à sa mort, en 1888, il va lui conserver sa confiance malgré leur incompatibilité de caractère et de très violents heurts entre les deux hommes !
Prussien par-dessus tout
Bismarck, que l’on surnommera rapidement et avec justesse le «Chancelier de fer», raffermit l’autorité de l’État prussien et de son souverain en bafouant allègrement les prérogatives des députés. Sa politique est résumée par un député dans l’aphorisme : «La force prime le droit» et lui-même rappelle publiquement que les grands problèmes du temps ne sauraient être résolus par le Parlement mais «par le fer et par le sang» ! Il fait capoter une tentative de l’empereur d’Autriche François-Joseph 1er d’unifier l’Allemagne autour de Vienne en dissuadant Guillaume 1er de se rendre à la Journée des Princes convoquée à cet effet. Adepte de la «Realpolitik», il provoque une guerre avec l’Autriche et remporte une victoire écrasante sur les Autrichiens à Sadowa , le 3 juillet 1866. La défaite de l’Autriche fait en Europe l’effet d’un «coup de tonnerre». L’Autriche est exclue d’Allemagne. La Prusse, quant à elle, annexe la plupart de ses adversaires d’Allemagne du Nord. La Confédération germanique est remplacée le 15 décembre 1866 par une Confédération de l’Allemagne du Nord, avec 21 États sous la mainmise écrasante de la Prusse. 
Bismarck peut savourer son triomphe lors de sa signature du traité de Francfort, non sans commettre l’erreur d’enlever à la France l’Alsace et le nord de la Lorraine, empêchant toute réconciliation future entre les deux pays. Le chancelier va s’atteler dès lors à la construction d’une nation puissante avec les 25 États qui composent l’IIe Reich, chacun conservant ses lois, sa Constitution et même son souverain (sans compter l’Alsace-Lorraine, érigée en terre d’Empire).
1862-1871 Allemagne : l’Union «par le fer et par le sang»
Le 2 janvier 1861, Guillaume 1er (64 ans) succède à son frère Frédéric-Guillaume IV sur le trône de Prusse. Cet homme profondément pieux est troublé par le régime de délation qu’a instauré le gouvernement réactionnaire du défunt roi (la Camarilla). Il est aussi très irrité par la virulence de l’opposition libérale à l’assemblée du Landtag, qui s’oppose au vote de crédits militaires en vue de renforcer l’armée. Il envisage d’abord d’abdiquer puis se ravise, renvoie les ministres de son frère et, le 23 septembre 1862, appelle à la chancellerie l’énergique comte Otto Von Bismarck (47 ans).
L’alliance étroite entre les deux hommes va conduire à l’unification de l’Allemagne autour de la Prusse et de sa capitale, Berlin. Elle va modifier radicalement la carte de l’Europe en installant en son cœur un puissant état aux ambitions hégémoniques. C’est par la guerre qu’en définitive Otto Von Bismarck, chancelier de Prusse en 1862, va réussir cette unification. L’Autriche est battue en 1866 à Sadowa et exclue du jeu. Enfin, les autres états allemands scellent leur union dans la guerre contre la France de Napoléon III et c’est à Versailles, dans la galerie des Glaces, le 18 janvier 1871, qu’est solennellement proclamé l’IIe Reich, autour du roi de Prusse Guillaume 1er.
Bismarck, le «chancelier de fer»
30 juillet 1898 — Le « chancelier de fer » allemand Otto von Bismarck, l’homme qui a effectivement jeté les bases des deux guerres mondiales, est décédé ce jour-là.
Le mot allemand «Reich» signifie «empire», bien qu’il puisse également être traduit par « gouvernement ». Dans l’Allemagne des années 1930, le parti nazi a identifié son règne comme le Troisième Reich qui, disaient-ils, durerait mille ans.
Ils avaient probablement à l’esprit le Premier Reich qui, en effet, a duré mille ans, ayant été établi en 800 après JC. Finalement, les Français sous Napoléon ont pris le contrôle du Premier Reich et il a été dissous en 1806. L’Allemagne n’a pas eu d’autre gouvernement fonctionnel jusqu’en 1871, lorsque le Second Reich a été formé.
Et l’homme en grande partie responsable de cela était Otto von Bismarck. Après la dissolution de 1806, il y avait 39 États allemands indépendants, dont la Prusse, le plus grand et le plus puissant de tous. Bismarck a passé 28 ans en tant que Premier ministre de la Prusse et 19 ans en tant que chancelier d’une Allemagne unie.
Entre 1862 et 1871, ce brillant politicien a utilisé une combinaison de persuasion, de stratégie, de compétence et de guerre pure et simple pour créer un nouvel empire allemand dominé par la Prusse et gouverné par le Kaiser.
La dernière étape sur la voie d’un Second Reich fut la guerre franco-prussienne de 1870 au cours de laquelle la France fut rapidement vaincue. Dans une démonstration de force symbolique, le nouveau Reich a été annoncé en France même, le pays où le premier empire a pris fin en 1806. Le roi prussien Guillaume Ier a été salué comme le nouvel empereur d’Allemagne (Kaiser) dans la galerie des glaces du château de Versailles, à 24 km (15 miles) de Paris – une énorme insulte aux Français.
Bismarck est né à Schönhausen, au nord-ouest de Berlin. Son père appartenait à l’élite des propriétaires terriens prussiens, même si la situation économique de la famille était modeste.
Il étudia le droit à l’université mais de 1839 à 1847 se contenta de mener la vie ordinaire d’un hobereau prussien. Se tournant vers la politique, en 1849, il est élu à la Chambre des députés de Prusse et installe sa famille à Berlin.
Tout au long de sa carrière, Bismarck n’a eu que du mépris pour la gauche et a décrit les socialistes et les libéraux comme « les rats de ce pays qui devraient être éliminés ». Malheureusement pour lui, une coalition de ces partis a pris le contrôle du Reichstag en 1890 et le chancelier vieillissant et amer a rapidement été contraint de démissionner.
Malgré ses références de droite, cependant, Bismarck a volé quelques joyaux de la couronne socialiste et a créé le premier État-providence moderne d’Europe, établissant des soins de santé nationaux en 1883, une assurance accident en 1884 et des pensions de vieillesse en 1889.
Comme il l’a dit lui-même, « la politique est l’art du possible ». Mais sa vraie nature est probablement mieux reflétée par son message à la Chambre des députés prussienne en 1862 : « Ce ne sont pas par des discours et des votes de la majorité que les grandes questions de l’époque sont tranchées – mais par le fer et le sang. »
En grande partie à cause de Bismarck, les différents royaumes allemands ont été réunis en un seul pays, qui est devenu l’une des nations les plus puissantes d’Europe. L’histoire du XXe siècle raconte où cela a mené. 
Bismarck est décédé le 30 juillet 1898 à Friedrichsruh, en Prusse. Il avait 83 ans.
« Il a joué ses rôles avec une parfaite confiance en lui, mais les a mélangés avec de la rage, de l’anxiété, de la maladie, de l’hypocondrie et de l’irrationalité. … Il a utilisé la démocratie quand cela lui convenait.
« Il a totalement dominé ses ministres avec un mépris souverain et a noirci leur réputation dès qu’il n’a plus eu besoin d’eux. Il a déjoué les partis parlementaires, même les plus forts d’entre eux, et a trahi tous ceux… qui l’avaient porté au pouvoir.
« En 1870, même ses amis les plus proches (…) ont réalisé qu’ils avaient aidé à mettre au pouvoir une figure démoniaque. »
L’homme d’État allemand Otto von Bismarck
Otto von Bismarck duc de Lauenburg a unifié la plupart des États allemands en un puissant empire allemand sous la direction prussienne et est devenu le premier chancelier d’une Allemagne unie.
Événements historiques
1862-09-23 Otto von Bismarck est nommé Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Prusse par le roi Guillaume Ier
1862-09-30 Le ministre-président de Prusse Otto von Bismarck prononce son discours « Blood & Iron »
1865-04-15 Otto von Bismarck élevé au rang de comte de Bismarck-Schönhausen
1866-05-07 Premier ministre allemand Otto von Bismarck grièvement blessé lors d’une tentative d’assassinat
1870-07-13 Le roi Guillaume de Prusse envoie « Emser Depeche » sur Bismarck
1871-01-18 Deuxième Empire allemand proclamé par Kaiser Wilhelm I et Otto von Bismarck
1871-03-21 Otto von Bismarck élevé au rang de Fürst (Prince)
1878-10-21 Le chancelier allemand Otto von Bismarck délègue la fin du « socialisme »
1885-02-17 Bismarck confie à Carl Peters la direction de l’Afrique de l’Est
1885-05-19 Le chancelier allemand Otto von Bismarck prend possession du Cameroun et du Togo
1890-03-18 Le chancelier allemand Otto von Bismarck démissionne après 19 ans de désaccord avec l’empereur allemand Guillaume II
1890-05-24 Leo von Caprivi succède à Otto von Bismarck au poste de chancelier d’Allemagne
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https://www.herodote.net/Allemagne_l_Union_par_le_fer_et_par_le_sang_-synthese-71-108.php
https://jourdutempspasse.wordpress.com/2020/07/30/30-juillet-1898-mort-de-otto-von-bismarck-2/
https://www.onthisday.com/articles/iron-chancellor-bismarck-dies