Déclanchement de la première guerre mondiale Un groupe de nationalistes serbes fondent, le 3 mars 1911, dans un appartement de Belgrade, l’organisation secrète : Ujedinjenje ili smrt ! (« L’Union ou la mort ! »), plus communément connue sous le nom de « Main noire ». Cette organisation prône la création d’une « Grande Serbie » qui réunirait autour de Belgrade tous les territoires peuplés par des Serbes (ou supposés tels). Elle naît en réaction à l’annexion de la Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie. Parmi ses promoteurs figurent des officiers qui ont participé à l’horrible attentat contre le roi de Serbie Alexandre 1er et la reine Draga Machin. Le principal est Dragutin Dimitrievitch : surnommé «Apis» par ses admirateurs en raison de sa carrure imposante qui évoque le taureau de la mythologie égyptienne, il est entré dans les services secrets serbes et va organiser dans l’ombre l’attentat de Sarajevo. Assez comparable aux organisations djihadistes du XXIe siècle, la « Main noire » compte très vite quelques milliers de membres et ouvre des camps d’entraînement en vue d’attentats et d’opérations clandestines.Histoire et actualité du terrorisme SerbieBelgrade, mai 1911 : des partisans de la « grande Serbie » fondent une société secrète, “L’Union ou la Mort”, rapidement connue sous le nom de « Main Noire » (Tcherna Ruka, en serbe). Brodée en fils d’argent sur sa bannière noire, toute la morbide panoplie du comploteur : crâne et ossements, poignard, bombe et bouteille de poison. Les conspirateurs jurent de libérer les Slovènes, les Croates et les Bosniaques, tous slaves du sud encore assujettis à l’empire Austro-hongrois, pour les fédérer ensuite sous l’égide de la Serbie. En majorité militaires, les affidés de la Main Noire sont organisés par cellules de trois ; on les trouve en Serbie, bien sûr, dans tous les Balkans, ainsi que dans les Empires Austro-hongrois et Ottoman ; en 1914, leur nombre est évalué à – 2 000 activistes. La direction communique avec ses cellules par de petites annonces codées placées dans le grand quotidien de Belgrade, « Trgovinski Glasnik ». En théorie, la Main Noire est aux ordres d’un directoire de six membres comprenant des ministres et des généraux, mais la personnalité du colonel Dragoutine Dimitriévitch, nom de code “Apis”, écrase toutes les autres. Spectaculaire colosse chauve et moustachu, “Apis” occupe le poste, idéal pour comploter, de directeur du bureau du renseignement de l’état-major général serbe ; c’est depuis Belgrade et le Ministère de la guerre qu’il dirige les opérations de la Main Noire. Non sans prudence : plus modéré, le ministre de la guerre de l’époque considère “Apis” comme un exalté et le tient à l’œil. Cela n’empêche pas la Main Noire d’ourdir en 1913 l’assassinat du roi Georges Ier de Grèce, “oppresseur des minorités slaves”. Bien avant la fondation de la Main Noire, “Apis” a participé en 1903 au meurtre du roi Alexandre Obrenovitch et de son épouse Draga. Ces “collabos des Autrichiens” sont abattus dans leur palais de Belgrade et leurs corps, jetés par les fenêtres…
Au printemps de 1914, la Main Noire apprend que l’Archiduc François-Ferdinand, prince-héritier de l’Empire Austro-hongrois, doit se rendre à Sarajevo en compagnie de son épouse morganatique, la princesse de Hohenberg et ce le 28 juin, jour de la Saint-Vitus !L’affront est trop grave; François-Ferdinand doit mourir. L’opération est confiée à trois jeunes adhérents d’un groupe révolutionnaire pan-serbe, « Mlada Bosna » (Jeune Bosnie), bien implanté chez les étudiants serbes de l’Herzégovine. Les trois revolvers et les munitions des terroristes proviennent des arsenaux de l’armée serbe ; ils ont été introduits en Bosnie-Herzégovine par la Main Noire, qui s’est aussi chargée de l’entraînement de Gavrilo Princip et de ses deux camarades. Le 28 juin donc, François-Ferdinand est assassiné avec son épouse. 35 jours plus tard, conséquence directe du double meurtre, la Première Guerre mondiale éclate. Cet attentat sera le dernier « exploit » de la Main Noire, que le prince-régent Alexandre Karageorgévitch commence à trouver encombrante. En décembre 1916, alors que l’armée serbe, repliée, combat en Macédoine, les principaux dirigeants et cadres de la Main Noire, dont “Apis”, sont arrêtés. Convaincus de “tractations avec l’ennemi” et de “tentative d’assassinat du prince-régent” lors d’un procès expéditif, “Apis” et deux autres dirigeants de la société secrète sont passés par les armes à Salonique le 26 juin 1917. 200 officiers de la Main Noire sont envoyés dans un bagne de Tunisie. Alexandre Ier suscite par la suite une “Main Blanche” qui lui est toute dévouée. En 1953, à la demande de Tito, la cour suprême de Serbie casse le jugement de 1917 : “Apis” et ses compagnons de la Main Noire sont réhabilités.A l’automne de 1991, les relations se gâtent brutalement entre la Serbie et une Allemagne considérée à Belgrade comme un “IVème Reich” inconditionnellement pro-croate. En novembre, la police fédérale, le BKA, publie une note d’alerte selon laquelle deux irréguliers Serbes, des “Tchetniks”, se seraient infiltrés en Allemagne pour tenter d’y assassiner des personnalités pro-croates comme Hans-Dietrich Genscher, alors ministre des Affaires étrangères, Otto Lambsdorff, président du parti libéral et Otto de Habsbourg. Cette note ajoute que des attentats sont désormais possibles contre des bâtiments diplomatiques allemands et autrichiens. Mais à ce jour, aucun élément concret n’a permis de vérifier le sérieux de cet avertissement.A partir du mois d’août 1992, des personnalités serbes menacent de plus en plus ouvertement les puissances occidentales de recours au terrorisme nucléaire. Le 8 août, Aleksa Buha “ministre des Affaires étrangères de la République serbe de Bosnie-Herzégovine” menace d’envoyer des “commandos suicides” contre les centrales nucléaires européennes, aux cas où les occidentaux interviendraient en Bosnie-Herzégovine. Le 12 août 1992 un journaliste serbe signe une tribune libre dans le Quotidien de Paris, où l’on peut lire.
« En cas d’une guerre totale livrée aux Serbes, non seulement des fusées et des kamikazes pourraient atteindre la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne, principales coupables de la tragédie yougoslave mais encore tout, absolument tout (y – compris des usines chimiques et des centrales nucléaires dont au moins deux, Krsko en Slovénie et Kozlodaj en Bulgarie se trouvent dans la région) pourrait être touché par le conflit. Verrait-on alors s’allumer, par accident, plusieurs Tchernobyl sur le continent, frappant du sceau de la malédiction nucléaire l’avenir de la planète ? ». Le 27 août 1992, le président de la République serbe de Bosnie, Radovan Karadzitch, brode encore sur le même thème : « Il est possible que les patriotes serbes attaquent par exemple les centrales nucléaires en Europe occidentale… Je lance un avertissement : si les Serbes font l’objet de pressions, la situation deviendra incontrôlable… » Première guerre mondiale : quelles en furent les causes ?
Depuis la fin du XIXe siècle, les peuples européens traversent un fort sentiment nationaliste. En France, il n’est question que de revanche contre l’Allemagne pour récupérer l’Alsace et la Lorraine, régions perdues lors de la guerre de 1871. Dans les empires austro-hongrois et ottoman déclinants, les différentes populations (hongroises, serbes, tchèques, etc.) revendiquent leur indépendance. Les Italiens réclament les terres irrédentes, majoritairement italophones, à l’empire austro-hongrois.
En parallèle, depuis l’unification de l’Allemagne en 1871, le pays a rattrapé son retard économique sur les grands États européens. Son industrie est particulièrement importante. Les dirigeants allemands veulent donc trouver de nouveaux débouchés pour leurs produits et obtenir des matières premières à moindre coût. C’est ainsi qu’ils lorgnent sur l’Afrique, chasse gardée française et anglaise. Par deux fois, l’empereur Guillaume II tente de prendre le Maroc à la France, en 1905 et en 1912, provoquant des conflits diplomatiques de plus en plus graves. Les alliances diplomatiques
L’assassinat de François-Ferdinand provoque un mécanisme d’alliances diplomatiques en cascade. L’Autriche-Hongrie pose un ultimatum à la Serbie pour enquêter sur le meurtre, le 23 juillet. L’Allemagne lui assure son soutien. Le 25 juillet, la Serbie refuse l’ultimatum et déclare la mobilisation générale. Le 29 juillet, la Russie, alliée de la Serbie, se mobilise contre l’Autriche-Hongrie puis contre l’Allemagne. Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France, alliée de la Russie. En quelques jours, la Triple Entente, France, Royaume-Uni et Russie, et la Triple Alliance, Allemagne et Autriche-Hongrie, se sont constituées. Membres du Commonwealth, le Canada, l’Australie et l’Afrique du Sud entrent automatiquement en guerre aux côtés de l’Angleterre, participant ainsi au caractère mondial du conflit.
http://www.xavier-raufer.com/archives/mcc/html/archives/ne/ne23&24/ne23&2420.html
https://www.geo.fr/histoire/comprendre-les-raisons-de-la-grande-guerre-204144
https://www.cgcp.asso.fr/leblog/?p=12004