Nazim Hikmet, le chant des hommesNazim Hikmet (1901-1963) né le 21 novembre à Salonique (actuellement en Grèce), et mort le 3 juin à Moscou est l’une des plus importantes figures de la littérature turque du XXe siècle, et l’un des premiers poètes turcs à utiliser des vers plus ou moins libres.Hikmet est devenu, de son vivant, un des poètes turcs les plus connus à l’Ouest et ses travaux ont été rapidement traduits dans différentes langues. Cependant, dans son propre pays, il fut condamné pour marxisme et demeura en Turquie, même après sa mort, un personnage controversé. Il passa quelque 17 années en prison et baptisa la poésie le plus sanglant des arts. Ses écrits soulignent la critique sociale et il est le premier écrivain turc à avoir évoqué le génocide arménien. Il proclama au début des années 30 que l’artiste est l’ingénieur de l’âme humaine. Son père, Nazim Hikmet Bey était un fonctionnaire et sa mère, Aicha Dshalila, un peintre. Il était le petit-fils d’un pacha ottoman. Il étudia brièvement au lycée francophone Galatasaray à Istanbul et étudia par la suite même à l’école navale turque, mais fut réformé après son premier embarquement en raison de son état de santé. Durant la guerre d’indépendance, il rejoignit Atatürk en Anatolie et ensuite travailla comme enseignant à Bolu. Il étudia la sociologie à l’université de Moscou (1921-1928) et devint membre du parti communiste turc dans les années vingt. Après son retour en Turquie en 1928, sans visa, Hikmet écrivit des articles pour des journaux et des périodiques, des scénarios et des pièces. Il fut condamné à la prison à cause de son retour irrégulier mais bénéficia d’une amnistie générale en 1935. En 1938, il fut condamné à 28 ans et 4 mois de prison pour « activités antinazies et antifranquistes ». Il passa les douze années suivantes en prison. Il reçut le prix international de la paix en 1955. Déchu de la nationalité turque, il termina sa vie en exil comme citoyen polonais. Il mourut d’une crise cardiaque à Moscou.Le récite du délicieux poème de Nazim HikmetA propos de toi encore … Nazim HikmetJ’aime en toi l’aventure du navire en route vers le pôle
J’aime en toi l’audace des joueurs de grandes découvertes
J’aime en toi le lointain j’aime en toi l’impossible
J’entre en tes yeux comme en une forêt toute pleine de soleil et moi, suant, affamé et rageur
J’ai la passion du chasseur pour mordre dans ta chairJ’aime en toi l’impossible mais nullement le désespoir
Tu es ma servitude et ma liberté
Tu es ma chair qui brûle comme la chair nue des nuits d’été
Tu es mon pays toi, avec les stries vertes de tes yeux bruns
Toi, superbe et victorieuse
Tu es ma nostalgie de te savoir inaccessible au moment où je t’atteinsÀ propos de vivre… Nazim Hikmet
Vivre n’est pas une plaisanterie,
Tu vivras avec un grand sérieux,
Comme le fait un écureuil, par exemple,
N’attendre rien sauf et au-delà de la vie,
Ta seule occupation sera de vivre.Tu prendras la vie au sérieux,
Et au sérieux à tel point que,
Par exemple les bras liés, le dos au mur,
Ou dans un laboratoire avec une chemise blancheEt de grandes lunettes,
Tu devras pouvoir mourir pour les autres,
Les autres dont tu n’auras même pas vu le visage,
Bien que personne ne t’y ai forcé. Bien que tu saches que,
vivre est la plus belle chose belle, la plus vraie.Tu prendras la vie au sérieux à tel point que, même
À 70 ans, tu planteras des oliviers,
Et pas pour que tes enfants en héritent non !
Mais plutôt parce que tu redoutes la mort, alors
Même que tu ne crois pas en son existence et que
La vie pèse plus lourd dans la balance….Les citations de Nazim Hikmet, ses meilleures pensées
Le plus beau des océans est celui que l’on n’a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants n’a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours sont ceux que nous n’avons pas encore vécus.
Il y a deux choses qu’on oublie qu’à sa mort, c’est le visage de sa mère et le visage de sa ville.
Trouve la joie dans toutes les choses de la terre, dans l’ombre et la lumière, mais avant tout, trouve ta joie dans l’homme.
Être captif, là n’est pas la question. Il s’agit de ne pas se rendre : voilà.
https://citations.ouest-france.fr/citations-nazim-hikmet-14368.html
http://leselnantais.free.fr/journal/spip.php?article135
https://www.babelio.com/auteur/Nazim-Hikmet/44180
http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/12_80_10.pdf
https://www.leblogdistanbul.com/2020/04/poeme-turc-de-nazim-hikmet-yasamaya-dair-en-francais/
https://www.mondeenpoesie.net/2020/03/le-chant-des-hommes.html