Histoire du pétrole et début de la nouvelle technologie 
1er puits de pétrole réussi foré, près de Titusville, Pennsylvanie, par Edwin Drake
L’exploitation du pétrole remonte à une époque ancienne, mais son importance, commerciale et industrielle, croît à partir du XIXe siècle pour connaître au XXe siècle un essor économique et aussi une succession de crises.
Le 27 août 1859, l’Américain Edwin L. Drake (1819-1880) extrait pour la première fois du pétrole par forage, à une profondeur d’une vingtaine de mètres, à Titusville, en Pennsylvanie. Il s’inspire pour cela des techniques de forage des puits de sel. Un lourd trépan creuse le sol en étant suspendu au bout d’un câble qui lui transmet depuis la surface un mouvement alternatif créé par un balancier. /Drake-first-oil-well-3000-3x2gty-56e6bfc95f9b5854a9f94566.jpg)
Dans cette ville, le pétrole proche de la surface est déjà utilisé à des fins médicales par la Pennsylvanie Rock Oïl Company dans laquelle Drake, conducteur de train du Connecticut, possède quelques actions. Drake ne réussit pourtant pas à breveter sa technique de forage alors que de nombreuses villes de l’État connaissent une expansion considérable, le pétrole supplantant très vite l’huile de baleine comme combustible pour l’éclairage. Le pétrole était certes connu depuis l’Antiquité, mais c’est la découverte de Drake qui marque le début de son exploitation industrielle. C’est également à Titusville que la première raffinerie des États-Unis voit le jour.
27 août 1859 : L’Amérique entre dans le marché du pétrole
Une grève pétrolière près de Titusville, en Pennsylvanie, aboutit au premier puits commercialement viable et signale le début de Big Oil aux États-Unis.
1859 :Des foreurs découvrent du pétrole près de Titusville, en Pennsylvanie. Il devient le premier puits de pétrole commercialement viable aux États-Unis, le prototype de la future construction de puits de pétrole et marque la naissance de l’industrie pétrolière américaine.
Le fait que les terres autour du comté de Crawford contenaient beaucoup de pétrole était déjà bien connu. Ce qui manquait, c’était une méthode efficace pour extraire le brut et l’acheminer vers le marché. Entrez Edwin Drake, qui avait passé la décennie précédente à localiser des gisements de pétrole dans la région pour la Seneca Oil Company.
Frustré par les limites des méthodes d’extraction existantes, ainsi que par les problèmes d’infiltration d’eau, Drake a décidé de s’écarter de la technologie habituelle de creusement de tranchées. Il s’est tourné vers les méthodes utilisées par les foreurs de puits de sel, qui impliquaient de creuser un puits directement à la source tout en offrant une plus grande intégrité structurelle. Il a également conçu le tuyau d’entraînement, en fonte segmentée, comme outil de forage.
L’équipage de Drake a heurté le substratum rocheux à 32 pieds et le forage a calé, ce qui a valu des cris sarcastiques de la part des observateurs intéressés. Même après l’utilisation d’outils de forage spécialisés, les progrès sont restés lents – si lents en fait que les habitants ont commencé à appeler le puits « Drake’s Folly ». Drake, cependant, a persévéré et, finalement, à une profondeur de 69,5 pieds, il a trouvé du pétrole. Au début, le puits de Drake ne pompait qu’environ 25 barils de brut par jour, et la production a en fait chuté pendant un certain temps. Mais les méthodes qu’il avait employées pour rendre son puits opérationnel se sont avérées si efficaces que d’autres foreurs ont immédiatement commencé à copier le modèle de Drake.
Le forage du premier puits de pétrole
Un personnage improbable a lancé l’industrie pétrolière moderne
L’histoire de l’industrie pétrolière telle que nous la connaissons a commencé en 1859 en Pennsylvanie, grâce à Edwin L. Drake, un conducteur de chemin de fer de carrière qui a conçu un moyen de forer un puits de pétrole pratique.
Avant que Drake ne creuse son premier puits à Titusville, en Pennsylvanie, des gens du monde entier avaient accumulé du pétrole pendant des siècles autour de « suintements », des endroits où le pétrole remontait naturellement à la surface et émergeait du sol. Le problème avec la collecte de pétrole de cette manière était que même les zones les plus productives ne produisaient pas de grandes quantités de pétrole.
Dans les années 1850, les nouveaux types de machines produites avaient de plus en plus besoin d’huile pour la lubrification. Et les principales sources de pétrole à l’époque, la chasse à la baleine et la collecte du pétrole des suintements, ne pouvaient tout simplement pas répondre à la demande. Quelqu’un devait trouver un moyen d’atteindre le sol et d’en extraire le pétrole. Le succès du puits de Drake a essentiellement créé une nouvelle industrie et a conduit des hommes tels que John D. Rockefeller à faire fortune dans le secteur pétrolier.
Drake et l’industrie pétrolière
Edwin Drake était né en 1819 dans l’État de New York et, jeune homme, avait occupé divers emplois avant de trouver un emploi en 1850 en tant que conducteur de chemin de fer. Après environ sept ans de travail sur le chemin de fer, il a pris sa retraite en raison de problèmes de santé.
Une rencontre fortuite avec deux hommes qui se trouvaient être les fondateurs d’une nouvelle société, The Seneca Oil Company, a conduit à une nouvelle carrière pour Drake. Les dirigeants, George H. Bissell et Jonathan G. Eveleth, avaient besoin de quelqu’un pour faire des allers-retours pour inspecter leurs opérations dans la campagne de Pennsylvanie, où ils récupéraient le pétrole des suintements. Et Drake, qui cherchait du travail, semblait être le candidat idéal. Grâce à son ancien travail de conducteur de chemin de fer, Drake pouvait prendre les trains gratuitement.
«La folie de Drake» 
Une fois que Drake a commencé à travailler dans le secteur pétrolier, il est devenu motivé pour augmenter la production des suintements de pétrole. A cette époque, la procédure consistait à absorber l’huile avec des couvertures. Et cela ne fonctionnait que pour la production à petite échelle. La solution évidente semblait être de creuser d’une manière ou d’une autre dans le sol pour accéder au pétrole. Alors au début, Drake s’est mis à creuser une mine. Mais cet effort s’est soldé par un échec lorsque le puits de la mine a été inondé.
Drake a estimé qu’il pouvait forer pour le pétrole, en utilisant une technique similaire à celle utilisée par les hommes qui avaient foré dans le sol pour trouver du sel. Il a expérimenté et découvert que des «tuyaux d’entraînement» en fer pouvaient être forcés à travers le schiste et jusqu’aux régions susceptibles de contenir du pétrole.
Le puits de pétrole construit par Drake a été appelé « Drake’s Folly » par certains habitants, qui doutaient qu’il puisse jamais réussir. Mais Drake a persisté, avec l’aide d’un forgeron local qu’il avait embauché, William « Oncle Billy » Smith. Avec des progrès très lents, environ un mètre par jour, le puits continuait à s’approfondir. Le 27 août 1859, il atteint une profondeur de 69 pieds. Le lendemain matin, lorsque l’oncle Billy est arrivé pour reprendre le travail, il a découvert que le pétrole était monté par le puits. L’idée de Drake avait fonctionné, et bientôt le « Drake Well » produisait un approvisionnement régulier en pétrole.
Le premier puits de pétrole a été un succès instantané
Le puits de Drake a extrait du pétrole du sol et il a été canalisé dans des barils de whisky. Avant longtemps, Drake disposait d’un approvisionnement régulier d’environ 400 gallons d’huile pure toutes les 24 heures, une quantité étonnante par rapport à la maigre production qui pouvait être collectée à partir des suintements d’huile.
D’autres puits ont été construits. Et comme Drake n’a jamais breveté son idée, n’importe qui pouvait utiliser ses méthodes. Le puits d’origine s’est fermé en deux ans, car d’autres puits de la région ont rapidement commencé à produire du pétrole à un rythme plus rapide. En moins de deux ans, il y a eu un boom pétrolier dans l’ouest de la Pennsylvanie, avec des puits produisant des milliers de barils de pétrole par jour.
Le prix du pétrole a chuté si bas que Drake et ses employeurs ont été mis en faillite. Mais les efforts de Drake ont montré que le forage pétrolier pouvait être pratique. Bien qu’Edwin Drake ait été le pionnier du forage pétrolier, il n’a foré que deux autres puits avant de quitter le secteur pétrolier et de vivre la majeure partie du reste de sa vie dans la pauvreté. En reconnaissance des efforts de Drake, la législature de Pennsylvanie a voté pour accorder à Drake une pension en 1870, et il a vécu en Pennsylvanie jusqu’à sa mort en 1880.
Formation du pétrole
Le pétrole est un combustible fossile dont la formation date d’environ 20 à 350 millions d’années. Aussi appelé « huile » ou « pétrole brut », il provient de la décomposition d’organismes marins (principalement de plancton) accumulés dans des bassins sédimentaires, au fond des océans, des lacs et des deltas.
La formation du pétrole est un phénomène naturel. Il intervient lorsque des sédiments sont enterrés et soumis, de fait, à des températures et des pressions élevées. Au fil des siècles, des fragments de roches et des minéraux issus de l’érosion ainsi que de la matière organique, essentiellement du plancton et du phytoplancton, se déposent sous forme de sédiments.
Des sédiments à la roche-mère 
Ceux-ci sont progressivement enfouis sous plusieurs centaines de kilomètres d’autres couches sédimentaires.
Le processus peut prendre plusieurs millions d’années (soixante en moyenne) et plus il est lent, meilleure est la conservation de la matière organique. Si les conditions sont bonnes, on observe la formation d’une roche-mère qui renferme dans ses porosités de la matière organique préservée.
Du kérogène au pétrole
La présence dans les sédiments de 1 à 2 % de matière organique suffit à espérer la formation d’hydrocarbures.
Cependant, plus il y a de matière organique dans les sédiments, plus le potentiel de formation d’hydrocarbures est important. À un kilomètre sous terre, la température atteint environ 60 °C et la pression quelque 250 bars. La matière organique se transforme alors en kérogène, un mélange d’eau, de CO2, d’hydrogène et de carbone dans des proportions diverses. Lorsque la température et la pression augmentent encore avec l’enfouissement, entre 2.000 et 3.800 mètres, les roches-mères entrent dans ce que l’on appelle «la fenêtre à huile». Les liaisons chimiques du kérogène se brisent. Les atomes de carbone et d’hydrogène se recombinent pour former du pétrole. Selon la composition initiale du kérogène et les conditions thermodynamiques de l’environnement, cela se produit à une température comprise entre 60 et 120 °C.
Le cas des schistes bitumineux
Lorsque la roche-mère n’est pas suffisamment enfouie, le kérogène qu’elle contient ne subit pas de pyrolyse. Appelé schiste bitumineux, il s’agit d’un combustible fossile arrêté au stade d’« avant-pétrole » dans le processus de maturation du kérogène. Par un procédé industriel, les schistes bitumineux peuvent être transformés en pétrole en subissant une pyrolyse (à 500° C pour accélérer la maturation du kérogène).
Formation des gisements de pétrole
Le pétrole est une matière première facilement exploitable lorsqu’il se concentre dans un réservoir par des phénomènes de migration.
À retenir
*La transformation de matière organique en pétrole s’échelonne sur des dizaines de millions d’années, en passant par une substance intermédiaire appelée kérogène.
*Le pétrole brut contenu dans une roche-mère compacte et imperméable mais il peut être expulsé et migrer vers une roche-réservoir.
*Parmi les différents «pièges à pétrole», le plus courant est le piège anticlinal, structure où les roches ont été plissées en forme de voûte par les mouvements terrestres.
*Il existe plusieurs types de pétrole brut. Plus un pétrole est visqueux, plus il est dit «lourd» et est difficile à extraire et à traiter.
Les découvertes de gisements géants de pétrole se poursuivent, repoussant la fin de l’ère du pétrole
L’épuisement des ressources de pétrole dans le monde est prédit, attendu avec impatience par tous ceux qui souhaitent tourner la page de cette histoire sombre et polluante de notre civilisation. Et pourtant, les découvertes de gisement se poursuivent tandis que la pandémie de COVID-19 a poussé les réserves à leurs maximums et les prix à leurs minimums.
Voici quelques découvertes récentes de gisements :
* Mars 2017 : découverte d’un gisement géant de pétrole en Alaska
* Octobre 2017 : découverte d’un important gisement de pétrole au Mexique
* Novembre 2017 : découverte d’un gisement géant de pétrole en Chine
* Avril 2018 : découverte du plus grand champ pétrolier de Bahreïn
* Octobre 2018 : découverte de deux gisements de pétrole dans le Golfe du Mexique
* Juin 2020 : découverte d’un gisement pétrolier en Egypte
Brève histoire du pétrole en Iran et dans la péninsule Arabique
La première étape de l’histoire pétrolière du Moyen-Orient s’étend jusqu’au début des «années cinquante». Le pétrole découvert dès 1908 en Iran, dans les «années 30» en Arabie Saoudite, à Bahreïn et à Kuwait, va faire de toute la région un enjeu stratégique majeur, et un champ d’affrontement des grandes puissances. L’effondrement de l’empire ottoman, à l’issue de la première guerre mondiale, entraîne un partage des dépouilles entre les vainqueurs, essentiellement France et Grande-Bretagne, qui s’intéressent surtout à l’Irak (l’Iran restant une chasse gardée britannique).
En 1945, le Moyen-Orient dans son ensemble n’est encore qu’un petit producteur à l’échelle mondiale (moins de 5 %), et seuls dans la péninsule Bahreïn et l’Arabie Saoudite (2,9 M.T.) sont exportateurs. A cette époque, le Moyen-Orient pétrolier est constitué avant tout par l’Iran (17,7 M.T.) et l’Irak (4,7 M.T.).
En quelques années, l’Arabie Saoudite et le Kuwait vont accéder au rang de producteurs majeurs, et le Moyen-Orient deviendra de plus en plus le pivot de l’économie pétrolière mondiale. L’apparition, après 1960, d’un nouveau «grand» (Abu Dhabi) et le maintien de productions non négligeables à Qatar et Oman ne feront que renforcer cette position. Un certain nombre de perspectives dominent cette période.
Une grande disparité dans les réserves pétrolières
L’Arabie Saoudite est la première puissance pétrolière mondiale en termes de production, avec la Russie, (13 % de la production) et le premier exportateur de brut (20 % des échanges internationaux) avec une capacité de production de 11,3 millions de barils par jour en 2007 pour un volume effectivement produit de 9 millions de barils. Ses réserves prouvées, les plus importantes au monde, sont estimées à 264 milliards de barils, soit près du quart du total mondial. Selon certaines sources, et même si de telles estimations doivent être maniées avec précaution, ses réserves potentielles seraient deux fois supérieures. Le Royaume de Bahreïn a, pour sa part, une capacité de production de seulement 0,182 million de barils par jour. Il dépend donc pour son approvisionnement d’accords privilégiés avec l’Arabie Saoudite qui le fournit en brut à prix coûtant ou à titre gracieux. Les EAU, qui possèdent un peu moins de 10 % des réserves mondiales de pétrole (avec environ 98 milliards de barils), produisent 2,8 millions de barils par jour (cela représente 8 % de la production de l’OPEP, assurée à hauteur de 87 % par le seul émirat d’Abou Dabi) et l’objectif est de porter cette production à 4 millions de barils par jour.
https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/energie-formation-petrole-6210/
https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/formation-du-petrole
https://www.notre-planete.info/actualites/212-decouverte-gisement-petrole-fin-petrole
https://www.wired.com/2007/08/aug-27-1859-america-enters-the-oil-bidness/
https://www.thoughtco.com/edwin-drake-first-oil-well-1859-1773897