Cent-Jours : le court règne de l’empereur NapoléonLe 26 février 1815, Napoléon Ier, alors exilé à l’île d’Elbe, s’évade à bord de l’Inconstant, et revient en France afin d’essayer de reprendre le pouvoir. Les « Cent jours » désignent la dernière période du règne de Napoléon Ier, de son retour de l’île d’Elbe et son entrée dans Paris le 20 mars 1815 à sa seconde abdication, suite à la défaite de Waterloo, le 22 juin 1815. A la suite de son abdication au trône de France en avril 1814, Napoléon 1er est envoyé en exil sur l’Ile d’Elbe par les puissances européennes. S’il exerce sa souveraineté sur cette petite île méditerranéenne, cela ne peut suffire à celui qui régna sur une grande partie de l’Europe. Il ambitionne, rapidement, un retour sur le continent. Son ambition est exacerbée lorsque des espions le renseignent sur l’instabilité politique de la France, ainsi que sur sa popularité qui semble perdurer. A la fin février 1815, les événements vont s’accélérer. Alors que son contrôleur anglais est appelé à Florence le 26 février 1815, vers 19h, Napoléon 1er embarque sur un navire, L’Inconstant, qui s’était échoué dans la rade de Portoferraio quelques semaines auparavant. L’Empereur déchu avait alors pu, discrètement, armé le navire et le préparer pour son évasion, prétextant les nécessaires réparations qu’il fallait lui apporter. Cette fuite, préparée, conduit Napoléon 1er, accompagné d’une armée de moins de mille hommes, à débarquer à Golfe-Juan le 1er mars. Alors que Louis XVIII envoie des troupes contrer le retour de Napoléon, celles-ci vont changer de camp et rejoindre les rangs de l’Empereur. Rapidement, Napoléon 1er retrouvera sa place à la tête du pays. Mais il la perdra à nouveau, à la suite de la défaite de Waterloo. Il sera conduit alors conduit à un exil définitif sur l’ile de Sainte-Hélène.Napoléon en exil Après la défaite de la campagne de France par l’empereur Napoléon Ier, les Alliés de la Sixième Coalition (Angleterre, Russie, Prusse, Autriche, Suède, Bavière) pénètrent dans Paris le 31 mars 1814. Le Sénat proclame la déchéance de l’empereur, alors contraint d’abdiquer le 6 avril 1814 et de signer le traité de Fontainebleau cinq jours plus tard. L’empereur déchu se voit promettre la souveraineté d’une possession française de 222 km², proche de la côte italienne, l’île d’Elbe, tandis que le comte de Provence, frère du roi Louis XVI, monte sur le trône de France sous le nom de Louis XVIII. C’est la Restauration.À peine arrivée en exil, Napoléon pense déjà à son retour. Il s’attache à embellir l’île et n’est pas en prison, mais cela ne l’empêche pas de s’ennuyer ferme. Au manque d’activités viennent s’ajouter les difficultés financières, sa rente de 2 millions de francs promise par Louis XVIII ne lui étant pas versée. Et, pour couronner le tout, sa femme Marie-Louise et son fils refusent de le rejoindre.
Un exil de courte durée Persuadé que les Français n’adhèrent pas à la monarchie en place et attendent son retour avec impatience, Napoléon profite de l’absence du commandant anglais Campbell, chargé de surveiller l’île, pour s’échapper. Il embarque le 26 février 1815 à bord de L’Inconstant. Le 1er mars, moins d’un an après son départ en exil, il débarque à Golfe Juan, près d’Antibes, avec six autres navires et 1.100 hommes. De Juan-les-Pins, Napoléon emprunte la route des Alpes avec son armée, pour éviter la Provence qui lui est hostile. Sur la route de Grenoble, il rencontre des soldats prêts à l’arrêter, le roi l’ayant déclaré « traître et rebelle ». Usant de son charisme, il parvient à plusieurs reprises à rallier ses ennemis avant de gagner Lyon. Le 18 mars, à Auxerre, il retrouve le maréchal Ney, qui s’est rangé du côté de Louis XVIII comme la majorité des anciens maréchaux d’Empire. Si ce dernier a promis au roi de « ramener l’usurpateur dans une cage de fer », il se rallie finalement à son ancien empereur.Le retour à Paris
Deux jours plus tard, Napoléon fait une entrée triomphale à Paris. Au palais des Tuileries, son ancienne résidence officielle d’où Louis XVIII s’est enfui la veille, les Parisiens l’accueillent avec tous les honneurs. Mais la situation du pays a bien changé. Le peuple aspire à la paix. Les notables au pouvoir ne sont pas prêts à accepter une nouvelle dictature. Napoléon le comprend et tente de mettre en place une monarchie constitutionnelle.
Il constitue un gouvernement avec Cambacérès à la Justice, Davout à la Guerre, Fouché à la Police, Carnot à l’Intérieur et Caulaincourt à l’Extérieur. Le 1er juin 1815, Benjamin Constant est chargé de rédiger un Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire. Promulguée au Champ-de-Mars le 1er juin 1815, cette charte instaure deux assemblées : une Chambre des pairs et une Chambre des représentants.
La Septième coalition se mobilise Malgré ses efforts, Napoléon ne parvient pas à dissiper les craintes que provoque son retour, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du pays. Les grandes puissances, alors réunies au congrès de Vienne pour réorganiser l’Europe (18 septembre 1814-9 juin 1815), le déclarent hors-la-loi. La Septième coalition (Angleterre, Autriche, Espagne, Portugal, Prusse, Russie, Suède, Pays-Bas, Saxe, Bavière, Bade, Wurtemberg, Suisse, Naples) est déterminée à en découdre une fois pour toutes avec « l’ogre corse ». Conscient de l’affrontement à venir, Napoléon lève des troupes et, à partir du 12 juin, marche vers la Belgique. Il veut à tout prix empêché les Anglais et les Prussiens de s’unir mais échoue lamentablement sur la plaine lors de la bataille de Waterloo le 18 juin 1815. De retour à Paris, Napoléon est contraint d’abdiquer une seconde fois le 22 juin. Le 8 juillet, Louis XVIII remonte sur le trône. Alors qu’il accueille le Roi à son retour de Gand, le préfet de la Seine Chabrol de Volvic évoque les « Cent jours » de Napoléon, expression passée à la postérité pour désigner le bref retour de l’empereur déchu. On parle aussi du « vol de l’Aigle » ou, pour Chateaubriand, de « l’invasion d’un pays par un seul homme ». Napoléon s’embarque sur le Bellérophon et gagne l’île de Sainte-Hélène où il est fait prisonnier, avant d’y mourir le 5 mai 1821.Un bilan désastreuxAprès cette vaine tentative de reprise de pouvoir, Napoléon a laissé la France dans un état pitoyable. Anéantie militairement, elle se voit contrainte d’accepter les dures conditions des Alliés lors du second traité de Paris du 20 novembre 1815 qui symbolise l’effondrement du Premier Empire. La France est ramenée à ses frontières de 1790 et doit payer une indemnité financière considérable.
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