Achèvement du retrait israélien du Sinaï, conformément aux accords de Camp David.Les accords de Camp David, négociés jusqu’à leur conclusion par le président américain Carter, sont signés sur la pelouse de la Maison Blanche le 17 septembre 1978. Basés sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU, les accords se composent de deux parties : la première est axée sur les relations égypto-israéliennes et la seconde sur les méthodes et procédures pour établir l’expression politique arabe palestinienne à travers le concept d’autonomie. Malgré ces progrès historiques, l’OLP et d’autres États arabes s’opposent avec véhémence à l’acceptation diplomatique d’Israël par le président égyptien Sadate ; Les États arabes isolent en fait intentionnellement l’Égypte des affaires interarabes.Un pilier majeur de ces accords était le retour de la péninsule du Sinaï à l’Égypte, qui avait été acquise par Israël pendant la guerre de juin 1967. Les accords ont finalement abouti au traité de paix égypto-israélien, signé le 26 mars 1979.
Le 23 avril 1982, au milieu d’une forte opposition intérieure, Israël évacue et rase la ville de Yamit, la dernière colonie israélienne à être évacuée dans le Sinaï, dans le cadre du retour du Sinaï à l’Égypte. Deux jours plus tard, Israël termine le processus de trois ans de retrait complet de la péninsule stratégiquement importante et riche en minéraux. L’achèvement de cet acte est l’accomplissement final de la promesse faite par Israël à l’Égypte dans le traité de 1979. En retour, l’Égypte reconnaît le droit d’Israël à exister et promet de vivre en paix en tant que voisins.Le traité de paix avec l’Égypte est le premier entre Israël et l’un de ses voisins arabes, et il reste en vigueur aujourd’hui.
Dans le cadre du conflit israélo-arabe et dans celui de la recherche de la paix, alors que les Etats-Unis et l’Union soviétique sont en train d’organiser une conférence à Genève, le président égyptien Anouar el-Sadate, pressé de parvenir à une paix rapide avec Israël pour des raisons de politique intérieure, décide d’agir. Le 19 novembre 1977, il reconnaît l’Etat d’Israël dans une allocution prononcée à la Knesset (Parlement israélien) et demande en échange le retrait israélien des territoires conquis en 1967 ainsi que la reconnaissance des droits des Palestiniens, c’est-à-dire de leurs droits fondamentaux, notamment le droit à l’autodétermination et la mise en place d’un Etat indépendant.Après un moment d’embarras, l’initiative de Sadate est saluée par la diplomatie américaine, et le président Carter décide d’accompagner l’Egypte et Israël dans leur volonté de paix. Mais cette paix ne se fait pas sans heurts, car le Premier ministre israélien Menahem Begin bute sur la question de la reconnaissance des droits des Palestiniens. Il faut toute la persuasion du président Carter pour faire aboutir la paix israélo-égyptienne.Celle-ci se fait en plusieurs étapes. Du 14 au 22 décembre 1977, une conférence se déroule au Caire, réunissant des représentants égyptiens, israéliens et américains. Aucune avancée n’est réalisée. Dans le même temps, le 16 décembre, Carter rencontre Menahem Begin à Washington. Ce dernier accepte que l’armée quitte le Sinaï (occupé depuis la guerre des six jours) mais refuse le départ des colonies juives implantées dans le désert égyptien. En revanche, il ne souhaite pas régler la question de la Cisjordanie et de Gaza dans l’immédiat. Les 25 et 26 décembre, Sadate et Begin se rencontrent sur le canal de Suez à Ismaïlia, mais la rencontre se solde par un échec, Begin ne voulant pas restituer tous les territoires acquis en 1967. Le 5 janvier 1978, Sadate et Carter évoquent la question de la Palestine, souhaitant faire aboutir les négociations qui sont au point mort, Israël bloquant notamment sur la reconnaissance des droits des Palestiniens.La médiation américaine se poursuit pendant toute l’année 1978, mais les objectifs des Israéliens divergent de ceux des Américains et des Egyptiens :
Les Israéliens reprennent leur interprétation de la résolution 242, selon laquelle ils n’envisagent pas de retrait de tous les territoires occupés depuis 1967 ni ne reconnaissent les droits du peuple palestinien tandis que les Américains et les Egyptiens proposent pour leur part le retrait d’Israël des territoires occupés depuis 1967 (Sinaï égyptien Golan syrien, Cisjordanie et Bande de Gaza), le droit à la souveraineté et à l’intégrité, le droit pour les Palestiniens à l’autodétermination.Le président Carter convie alors Sadate et Begin à Camp David, résidence d’été des présidents américains, du 5 au 17 septembre 1978. Les négociations sont difficiles mais aboutissent finalement le 17 septembre par la signature du président égyptien et du Premier ministre israélien de deux documents dont la référence est le texte de la résolution 242 : un traité portant sur le « cadre de paix au Proche-Orient » et l’autre sur la « conclusion d’un traité de paix » entre Israël et l’Egypte. Le premier traité prévoit la « pleine autonomie administrative » de Gaza et de la Cisjordanie pour cinq ans, période pendant laquelle la présence militaire d’Israël sera maintenue, sans que soient créées des colonies de peuplement. Le second traité prévoit que l’Egypte récupère le Sinaï, territoire sur lequel les colonies juives se retirent également et qu’un traité de paix soit signé dans les trois mois. Quant à Israël, il obtient, outre sa reconnaissance par l’Egypte et la mise en place de relation diplomatique (ambassades), le rétablissement des échanges dans le golfe d’Akaba ainsi que dans la zone du canal.
Du côté arabe, les réactions sont vives. Les accords de Camp David sont condamnés lors de l’IXème congrès arabe qui se tient à Bagdad du 2 au 5 novembre 1978.A la suite des accords de Camp David, la signature de la paix entre Israël et l’Egypte doit s’effectuer dans un délai de trois mois. Alors que le traité de paix inclut, outre la paix avec l’Egypte, la question des territoires palestiniens, Israël décide de ne prendre en compte que la paix avec l’Egypte et refuse d’avancer sur la question de la Cisjordanie et de Gaza. En dépit des interventions du président Carter, les négociations n’aboutissent pas sur la question palestinienne, et seul le traité de paix est signé entre l’Egypte et Israël le 26 mars 1979 à Washington. Les dernières colonies juives quittent le Sinaï le 25 avril 1982. Dans le même temps, en Cisjordanie et à Gaza, les implantations juives se poursuivent de façon soutenue (5000 colons en 1977 à environ 50 000 en1985).La question majeure dans les cercles diplomatiques du Caire et dans les couloirs des ministères égyptiens est que va-t-il se passer après le 25 avril ?
C’est la date à laquelle Israël doit se retirer de la dernière partie de la péninsule du Sinaï, qu’il a capturée à l’Égypte lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967.La question persiste ici, et en Israël aussi, malgré les affirmations répétées du président Hosni Moubarak que le traité de paix avec Israël et les efforts de normalisation des relations entre Égyptiens et Israéliens se poursuivront après le retour du dernier des vastes Sinaï sous le drapeau égyptien.
L’une des raisons de l’incertitude est le fait que, contrairement à son prédécesseur, Anwar el-Sadate, le président Moubarak a déclaré depuis qu’il a pris ses fonctions que l’Égypte est désireuse de réparer les relations avec le monde arabe qui ont été rompues lorsque M. Sadate a lancé l’Égypte processus de paix israélien.
https://www.nytimes.com/1982/03/06/world/sinai-after-april-25-news-analysis.html
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Conference-de-Camp-David.html
https://israeled.org/sinai-returned-egypt/