Citroën Traction : Révolutionnaire, elle régna jusqu’à la DS« La Citroën Traction Avant » était une gamme de berlines et de voitures de direction, principalement à quatre portes, équipées de moteurs à quatre ou six cylindres, produites par le constructeur français Citroën de 1934 à 1957. Environ 760 000 unités ont été produites.Alors que la traction avant et la suspension indépendante avaient été bien établies sur le marché de masse par Auto Union et d’autres quelques années auparavant, la Traction Avant a été la première à produire en série une carrosserie monocoque unitaire et résistante aux chocs. En outre, la voiture a été l’une des premières à adopter la direction à crémaillère.Bien que le nom de la voiture mette l’accent sur sa traction avant la voiture se distinguait au moins autant par son profil et sa position beaucoup plus bas – rendus possibles par l’absence de châssis séparé sous la carrosserie unitaire de la voiture – ce qui la distinguait visuellement de ses contemporaines.Citroën est un constructeur automobile français. Fondée en mars 1919 par l’industriel André-Gustave Citroën, elle fait partie du Groupe PSA depuis 1976.En 1934, l’entreprise a établi sa réputation de technologie innovante avec la Traction Avant. Il s’agit de la première voiture au monde à être produite en série avec une traction avant, une suspension à quatre roues indépendantes, ainsi qu’une construction monocoque, sans châssis séparé, la carrosserie de la voiture servant de structure porteuse principale.
En 1954, elle a produit le premier système de suspension hydropneumatique auto nivelant au monde, puis, en 1955, la révolutionnaire DS, première voiture produite en série équipée de freins à disque modernes et, en 1967, elle a introduit sur plusieurs de ses modèles des phares pivotants qui permettent une meilleure visibilité sur les routes sinueuses ; ces voitures ont reçu plusieurs prix nationaux et internationaux, dont trois prix de la voiture européenne de l’année.Citroën vend des véhicules en Chine depuis 1984, en grande partie via la joint-venture Dong Feng Peugeot-Citroën, qui représente aujourd’hui un marché important pour la marque. En 2014, lorsque PSA Peugeot Citroën a connu de graves difficultés financières, la Dong Feng Motors Corporation est entrée au capital.Cité de l’Automobile, Musée national de l’automobile, Collection Schlumpf est un musée de l’automobile situé à Mulhouse, en France, et construit autour de la Collection Schlumpf d’automobiles classiques. Il possède la plus grande collection d’automobiles exposées et contient la plus grande et la plus complète collection de véhicules à moteur Bugatti au monde.Les frères Hans et Fritz Schlumpf étaient des citoyens suisses nés en Italie, mais après le veuvage de leur mère Jeanne, celle-ci a installé la famille dans sa ville natale de Mulhouse, en Alsace, en France. Les deux frères, dont on dira plus tard qu’ils avaient une « obsession Schlumpf », étaient dévoués à leur mère.En 1935, les frères Schlumpf fondent une société anonyme qui se concentre sur la production de produits en laine filée. En 1940, au moment de l’invasion de la France par l’Allemagne, Fritz, âgé de 34 ans, était le président d’une filature à Malmerspach. Après la Seconde Guerre mondiale, les deux frères se consacrent à la croissance obsessionnelle de leur entreprise et deviennent riches.
Citroën Traction : une superbe innovation made in FranceElaborée dans la précipitation, la première voiture de grande série monocoque et à traction avant connut un grand succès. Mais elle ne put sauver de la faillite André Citroën, qui mourut ruiné un an après sa sortie.
Pour Citroën, c’est la 7, la 11 et la 15. Pour tous les autres, c’est la Traction. Une prouesse technologique orchestrée par une équipe de virtuoses. A leur tête, André Lefebvre, esprit brillant et audacieux, embauché en mars 1933 par André Citroën.C’est l’homme providentiel dont l’entreprise a alors besoin pour échapper à la faillite. L’ingénieur Lefebvre aime relever les défis. C’est donc sans regret qu’il a quitté Renault, où il s’ennuyait, pour rejoindre la marque aux chevrons.Le cahier des charges du projet PV – pour Petite Voiture – est aussi limpide qu’ambitieux. La future Citroën 7 sera une 7 CV économique (7 litres aux 100), légère (800 kilos), rapide (100 km/h) et sûre.
Autant de critères qui imposent des solutions révolutionnaires : une monocoque en acier remplacera le châssis traditionnel pour alléger la construction, et le moteur adoptera des soupapes en tête pour offrir un rendement optimal. Enfin, la voiture sera à traction avant pour abaisser son centre de gravité et favoriser sa tenue de route.Un pari fou. Cette technique est déjà connue grâce aux essais de l’Américain Cord, en 1929, et de l’Allemand Adler, en 1932, mais sa mise en œuvre est loin d’être au point.Pour Citroën, le pari est d’autant plus fou qu’il y a urgence. André, le flamboyant patron, l’homme qui a inscrit son nom sur la tour Eiffel et envoyé ses autochenilles en Afrique et en Asie, a aussi misé des millions sur les champs de courses et mal géré son entreprise. Ses créanciers hurlent sous ses fenêtres. La 7 est sa dernière chance de rééquilibrer ses comptes.
André Lefebvre s’appuie sur des pros qui vont faire merveille : Maurice Sainturat crée le premier moteur culbuté de série, Pierre Franchiset et Raoul Cuinet développent la monocoque, Flaminio Bertoni trace les courbes élégantes de la carrosserie. Le délai est si court qu’il faut concevoir d’emblée la voiture définitive. Mais les problèmes succèdent aux problèmes.L’équipe se débat avec la boîte automatique imposée par le patron et doit convertir en pouces toutes les cotes avant de les envoyer chez l’américain Budd, qui fournit les matrices d’emboutissage de la carrosserie.Défauts de jeunesse. Après des progrès à marche forcée, un prototype est testé fin 1933. Mais le temps passe trop vite. En février 1934, Citroën ne fait plus face à ses échéances et la justice est saisie.
La cadence s’accélère encore. On renonce à la boîte automatique, remplacée par une boîte classique en quelques semaines. Et, le 24 mars 1934, la 7 sont enfin présentées. Son look racé fait grosse impression, surtout dans ses versions roadster et faux cabriolet. Les journalistes et clients (les livraisons débutent le 3 mai) découvrent son admirable tenue de route, mais aussi les premiers pépins, car elle n’est pas au point.Qu’importe, elle remporte les concours d’élégance et focalise l’attention. Au Salon de l’automobile d’octobre 1934, Citroën expose in extremis une gamme complète. La 7 sont complétées par la 11, plus longue et plus large, et par la 22, un modèle de luxe tracté par un V8 de 100 chevaux. Encore une idée surgie du cerveau du patron.
La dernière, car en décembre 1934 André Citroën doit céder sa société à Michelin. Pierre Boulanger, le nouveau boss, s’évertue alors à corriger les imperfections de la voiture. Il condamne la 22, mais lance la 15, qui est équipée d’un magnifique six-cylindres.Débarrassée de ses défauts, la Traction roule désormais vers son fabuleux destin, qu’André Citroën ne connaîtra jamais. Epuisé, il s’éteint le 3 juillet 1935, mais sa création va régner sans partage jusqu’au lancement de la DS, en 1955.Convoitée par tous, les hauts fonctionnaires et les patrons, les FFI et les collabos, les flics et les voyous, la Traction deviendra le symbole de l’exception automobile française et imposera à jamais le nom de Citroën comme un label d’excellence routière.