Le président de la République Sadi Carnot était assassiné à Lyon par l’anarchiste italien Sante GeronimoLe 24 juin 1894, le président de la République était mortellement poignardé par un jeune italien, Santo Caserio, à Lyon. Un fait inédit pour les Français, qui oscillaient entre effarement et incrédulité.Attentat contre le premier magistrat de France. Le 24 juin 1894 Sadi Carnot (1837-1894) (Marie-François Sadi Carnot) est assassiné à Lyon par un jeune anarchiste italien, Santo Caserio. Il est venu visiter l’exposition universelle internationale et coloniale. C’est après un banquet en son honneur et en se rendant à un gala qu’il est mortellement blessé dans sa voiture. Il est le premier président de la République français tué dans l’exercice de ses fonctions -Paul Doumer en 1932 connaîtra le même sort. C’est l’incrédulité qui règne à l’annonce de cette nouvelle. Le Figaro rapporte dans son édition du 26 juin 1894 que bien des gens à Paris se refusaient à croire à la réalité d’un crime semblable : «ce n’est qu’après être allé se renseigner dans les rédactions des journaux qu’on s’en est bien persuadé.» Peu après le crime, des boutiques appartenant à des Italiens sont attaquées à Lyon, saccagées, dévalisées.Sadi Carnot, homme politique sans ambition présidentiellePolytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussée, Sadi Carnot réalise un certain nombre de travaux en Savoie avant d’entrer en politique en 1871 : député, sous-secrétaire d’État aux Travaux publics, ministre des Travaux publics. Il est ministre des Finances, au moment de la démission de Jules Grévy -emporté par le scandale des décorations. Sadi Carnot, républicain modéré à la personnalité effacée, accède alors à la présidence de la République, sans l’avoir souhaité. En effet, il est choisi par les députés pour faire barrage à Jules Ferry. Son mandat est marqué par l’affaire de Panama, la crise boulangiste et des attentats anarchistes. Il est d’ailleurs menacé de mort, par des lettres anonymes d’anarchistes, après son refus d’accorder la grâce à Auguste Vaillant -condamné à mort en 1892 pour avoir lancé une bombe dans l’hémicycle.Le 1er juillet 1894 le président défunt est inhumé, après des funérailles nationales à Notre-Dame, au Panthéon -au côté de son grand-père Lazare, «l’organisateur de la victoire» sous la Révolution. C’est le seul président de la République française à y reposer. Son assassin est condamné le 4 août à la peine de mort : il est guillotiné douze jours plus tard.Sadi Carnot était poignardé à mort par un anarchiste italien, rue de la République.C’est un grand moment de l’histoire de France qui s’est écrit à Lyon, ce 24 juin 1894, soit il y a 127 ans, jour pour jour. Sadi Carnot – de son vrai nom Marie François Sadi Carnot, alors président de la République, a été assassiné, à l’âge de 56 ans (1837-1894).
Le chef de l’Etat était alors en déplacement dans la capitale des Gaules à l’occasion de l’Exposition universelle, internationale et coloniale lorsqu’il a été poignardé à mort par un anarchiste.
À propos de : Sante Geronimo CaserioSante Geronimo Caserio (8 septembre 1873 – 16 août 1894) était un anarchiste italien et l’assassin de Marie François Sadi Carnot, présidente de la Troisième République française. Caserio est né à Motta Visconti, en Lombardie. Le 24 juin 1894, il poignarde mortellement le président Carnot après un banquet, pour venger les exécutions des bombardiers anarchistes Auguste Vaillant et Émile Henry.
De son côté, l’anarchiste italien Caserio n’a jamais renié son geste lors du procès (2-3 août). Il était condamné à la peine capitale et guillotiné le 16 août 1894 à la prison Saint-Paul de Lyon. Juste avant que le couperet tombe, il avait lancé à la foule : « Courage les amis ! Vive l’anarchie ! »Sante Geronimo Caserio a une gueule d’ange et des idées de fer.En 1894, l’Italien âgé de 20 ans fréquente un groupe libertaire à Sète, dans le sud-est de la France, où il est apprenti boulanger. Lui et ses camarades ont une bête noire, Sadi Carnot, président de la République française. Il représente à leurs yeux « toute la justice bourgeoise » depuis qu’il a refusé d’accorder sa grâce aux anarchistes Ravachol, Vaillant et Henry, guillotinés pour des attentats à la bombe ayant causé une dizaine de morts et une centaine de blessés depuis 1892. Adepte de la « propagande par le fait », Caserio veut agir : il faut éliminer Sadi Carnot !
Caserio se fait oublier pour mieux frapperMais d’abord, il doit disparaître des radars de la police. Pendant quelque temps, il cesse de fréquenter le groupe anarchiste de Sète. Opération « noyer le poisson ». Son physique agréable joue pour lui et, en raison de son air doux et rêveur, la police le considère comme inoffensif. Elle cesse de le surveiller. Le voilà libre de prendre le train, le 23 juin 1894, pour se rendre à Lyon, où se tient l’Exposition universelle. Il sait que le Président doit, le soir du 24, aller au Grand Théâtre pour applaudir Andromaque, la tragédie de Racine.