L’abbé Pierre savait avoir des messages extrêmement forts qu’il mettait en pratique L’Abbé Pierre (né Henri Antoine Grouès ; 5 août 1912-22 janvier 2007) était un prêtre catholique français, membre de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et député du Mouvement républicain populaire (MRP). Il fonde en 1949 le mouvement Emmaüs qui a pour but d’aider les pauvres, les sans-abri et les réfugiés. Abbé signifie abbé en français et est également utilisé comme titre de courtoisie donné aux prêtres catholiques. Il était l’une des personnalités les plus populaires de France, mais son nom a été supprimé.1949 : l’origine d’EmmaüsEmmaüs (Emmaüs en français) voit le jour en 1949. Son nom fait référence à un village de Palestine apparaissant dans l’évangile de Luc, où deux disciples offraient l’hospitalité à Jésus juste après sa résurrection sans le reconnaître. Ainsi, la mission d’Emmaüs est d’aider les pauvres et les sans-abri. C’est une organisation laïque.
En 1950 est créée la première communauté de compagnons Emmaüs à Neuilly-Plaisance près de Paris en France.La communauté Emmaüs collecte des fonds pour la construction de logements en vendant des biens d’occasion. Cependant, il y eut des difficultés initiales à collecter des fonds, alors en 1952, l’abbé Pierre décida de participer au jeu télévisé de Radio Luxembourg « Quitte ou double » (Double or Nothing) pour le prix en argent; il a fini par gagner 256 000 francs.Hiver 1954 : « Insurrection de la bonté »L’abbé Pierre est devenu célèbre pendant l’hiver extrêmement froid de 1954 en France, lorsque des sans-abri mouraient dans les rues. Suite à l’échec du projet de loi sur le logement, il prononce un discours mémorable sur Radio Luxembourg le 1er février 1954 et demande au Figaro, journal conservateur qui, dit-il, est lu par « les puissants », de publier son appel :« Mes amis, venez aider… Une femme est morte de froid ce soir à 3 heures du matin, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant l’avis d’expulsion qui la veille l’avait mise à la rue… Chaque nuit, plus de deux mille succombent au froid, meurent sans nourriture, sans pain, beaucoup presque nus…« Écoutez-moi, ces trois dernières heures, deux centres de secours ont été créés : l’un sous tente au pied du Panthéon, rue Montagne Sainte-Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils débordent déjà, il faut en ouvrir davantage, en Ce soir, dans toutes les villes de France, dans tous les quartiers de Paris, il faut mettre des pancartes dans la nuit, sous une lampe, à la porte des endroits où il y a des couvertures, de la paille, de la soupe ; où l’on peut lire, sous le titre ‘Centre d’Aide Fraternelle’, ces simples mots : ‘Si tu souffres, qui que tu sois, entre, mange, dors, retrouve l’espoir, ici tu es aimé’.Dormira sur l’asphalte ou sur les quais de Paris ce soir.Merci. »Le lendemain matin, la presse parle d’une « insurrection de la bonté » et le désormais célèbre appel à l’aide finit par récolter 500 millions de francs de dons (Charlie Chaplin en donne 2[7]). Cette somme énorme était totalement inattendue ; les opérateurs téléphoniques et la poste étaient débordés et, en raison du volume des dons, plusieurs semaines ont été nécessaires rien que pour les trier, les distribuer et trouver un endroit où les stocker dans tout le pays. De plus, cet appel a attiré des volontaires de tout le pays pour les aider, y compris des bourgeoises fortunées émues par l’appel de l’abbé : d’abord faire la redistribution, mais ensuite dupliquer l’effort dans toute la France. Assez rapidement, l’abbé Pierre doit organiser son mouvement en créant les communautés Emmaüs le 23 mars 1954.Dans une communauté Emmaüs, des bénévoles viennent en aide aux sans-abri en leur offrant un logement, un lieu de restauration et de travail. Un certain nombre de volontaires Emmaüs sont également d’anciens sans-abri de tous âges, origines religieuses ou ethniques et milieux sociaux. L’Abbé Pierre mettait un soin particulier à montrer aux désespérés qu’eux aussi pouvaient aider les autres, et donc que les plus faibles pouvaient encore aider les plus faibles.Les communautés Emmaüs ont rapidement pris une dimension mondiale. L’abbé se rend à Beyrouth (Liban) en 1959, pour y assister à la création du premier groupe Emmaüs multiconfessionnel, fondé par un sunnite (musulman), un archevêque melkite (catholique) et un écrivain maronite (chrétien).
http://yayasanpenghibur.blogspot.com/2010/06/abbe-pierre-founder-of-emmaus-movement.html