Le magicien de l’orchestre, Rimski-Korsakov génie musical, empreint du folklore russe et de poésieNikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) est né le 18 mars 1844 à Tikhvine (empire russe). Issu d’une famille aristocratique, il entreprend une carrière dans la Marine, mais étudie à l’insu de sa famille le piano et la composition. Alors qu’il est encore officier dans la marine, il rencontre en 1861 le pianiste Mili Balakirev, fondateur du groupe des cinq, qui l’encourage à composer. Il commence en 1862 l’écriture de sa première symphonie qui sera jouée en public pour la première fois en 1865. En 1868, il rencontre une première fois Tchaïkovski (1840 -1893). Professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg à partir de 1871, il a pour élèves Glazounov, Prokofiev et Stravinski. En 1872 il épouse Nadejda Purgold, femme musicienne qui sera pour lui une alliée et une conseillère comme le fut Clara Wieck pour Robert Schumann. En 1873, toujours officier de marine, il est nommé Inspecteur des orchestres de la marine impériale, et devient ainsi un musicien à part entière. En 1884, son poste d’inspecteur étant supprimé, il quitte la marine et devient adjoint de Balakirev, alors directeur de la Chapelle du Palais impérial. De 1883 à 1886, il orchestre les œuvres de Moussorgski et termine «Le Prince Igor» de Borodine. C’est après 1886 qu’il compose ses plus belles œuvres, telles que Capriccio espagnol, Shéhérazade et «la Grande Pâque russe». La mort de Tchaïkovski en 1893, lui donne la possibilité de composer pour le Théâtre impérial. Il écrira onze opéras de 1893 à 1908.Durant la révolution russe de 1905, il apporte son soutien aux étudiants et écrit quelques articles dans les journaux où il critique les actions réactionnaires de la direction du Conservatoire et de la Société musicale russe. En réponse il est licencié du conservatoire. Cet événement provoque l’indignation des milieux intellectuels et musicaux : plusieurs professeurs (y compris Alexandre Glazounov et Anatoli Liadov), ainsi qu’une centaine d’étudiants quittent le conservatoire en signe de protestation. Rimski-Korsakov reçoit des milliers de lettres de soutien. Finalement environ trois cents étudiants quittent le Conservatoire pour montrer leur sympathie envers le maître. Quelques jours plus tard, Rimski-Korsakov met en scène l’opéra «Kachtcheï l’immortel».En décembre 1905, il est réintégré au Conservatoire. La polémique continue pourtant à la parution de son opéra le Coq d’or, une critique voilée de l’autocratie, de l’impérialisme russe, et de la guerre russo-japonaise. La première n’est donnée qu’en 1909, après la mort du compositeur et dans une version tronquée. Le «stress» accumulé lors des dernières années amplifie les effets de l’angine de poitrine dont il souffre depuis 1890. En 1907, il dirige à Paris 5 concerts historiques russes organisés par Sergueï Diaghilev. Il décède le 21 juin 1908 d’un infarctus à l’âge de 64 ans. Korsakov, très inspiré par Berlioz, fut un grand orchestrateur. Il est l’auteur de deux traités d’orchestration dont le second fut achevé après sa mort par son beau-fils en 1912. Il reste le membre le plus influent et le plus connu du groupe des cinq dont il orchestra plusieurs œuvres d’autres membres après leur mort. Il influença également la musique orchestrale de Ravel, Debussy, Dukas, et Respighi, ainsi que les premiers ballets de Stravinski. Ce dernier écrira un Chant funèbre à la mort de son maître.La poésie domine toute son œuvre Prodigieux compositeur russe, il laisse un nombre important d’œuvres dont quinze opéras. Ils ont peu percé en Occident alors que ses symphonies restent universellement connues. L’an dernier en 2017 l’Opéra Bastille a remis à l’honneur Snégourotchka, la Fille de la neige, l’un des opéras préféré du musicien, disparu de la scène française depuis 1929. Ce génie de la musique tient une place essentielle dans l’aventure de la musique russe de la seconde moitié du XIXe siècle. Marqué par «la couleur luxuriante de l’Orient et par la poésie si riche du folklore russe», il reste «dans toutes les circonstances, un artiste».Les plus belles œuvres de Rimski-Korsakov : Poèmes symphoniques : Capriccio espagnol (1887) Shéhérazade (1888) La Grande Pâque russe (1888)
Opéras : «Snegourochka» (ou «La demoiselle des neiges») (1898) dans lequel on peut entendre la «danse des bouffons».
« Sadko » (1898) dans lequel on peut entendre la «chanson indienne».«La Légende du tsar Saltan» (1900), dans lequel on peut entendre le célèbre «Vol du bourdon».
«Le Coq d’or» (1909), son dernier opéra, dans lequel on peut entendre «l’hymne au soleil».
Rimski-Korsakov a également écrit 3 symphonies et un concerto pour piano. Souvent surnommé «le magicien de l’orchestre», Rimski-Korsakov est célèbre pour ses orchestrations brillantes et colorées.
A propos de Shéhérazade : Rimski-Korsakov Très populaire, la Shéhérazade de Nikolaï Rimski-Korsakov reprend plusieurs épisodes des Mille et une nuits.
Le compositeur brosse ici une série de tableaux qui font allusion au récit. Néanmoins, la musique, teintée de couleurs orientales, s’éloigne de la narration et parle pour elle-même.Certes, les quatre parties portent chacune un titre : « La mer et le bateau de Sindbad », « Le récit du prince Kalender », «Le jeune prince et la princesse», « La fête à Bagdad ; La mer ; Naufrage du bateau sur les rochers ».
Rimski-Korsakov n’avait cependant pas l’intention de les garder et songeait même à des titres plus formels comme « Prélude », « Ballade », « Adagio » et « Final ». Comme il l’explique dans Chronique de ma vie musicale, le programme est « constitué d’épisodes épars des Mille et une nuits, sans liens entre eux ».Nikolaï Rimski Korsakov, compositeur russe, s’est éteint.Le Capriccio espagnol, Les suites Shéhérazade et Le Coq d’or, de même que son ouverture La Grande Pâque russe démontrent son génie d’orchestrateur et comptent parmi ses œuvres les plus populaires. Il a aussi dirigé une importante école de composition, ayant notamment parmi ses élèves Glazounov et Stravinski.
Le prolifique compositeur russe Nikolay Rimsky-Korsakov est peut-être plus connu pour ses compositions orchestrales. Il a écrit 15 opéras, ainsi qu’un certain nombre de symphonies, de musiques chorales et de chansons.Rimsky-Korsakov est né dans une famille aristocratique qui, bien qu’elle se soit rendu compte que son fils avait des capacités musicales, ne l’a pas pris au sérieux parce que le métier de compositeur n’était pas considéré comme convenable pour quelqu’un de leur rang social. Selon les souhaits de ses parents, il étudie pour faire carrière dans la marine impériale russe. À l’école, il prend des leçons de piano et devient convaincu, au fur et à mesure de ses études, qu’il peut faire carrière dans la musique, même s’il n’a pas la formation musicale formelle d’un conservatoire.
Il a commencé à composer sa première symphonie alors qu’il était en mer dans la marine russe. Au fur et à mesure que ses fonctions dans la marine diminuaient, il trouvait plus de temps pour composer. En 1871, il est invité à devenir professeur au conservatoire de Saint-Pétersbourg et, en 1873, il démissionne de sa commission navale pour se consacrer à l’enseignement et à la composition. Ironiquement, plus il enseignait, plus il se rendait compte de son besoin de formation professionnelle. Il commence à étudier sérieusement l’harmonie, le contrepoint et l’orchestration. Il est considéré comme un orchestrateur très compétent.
Dans son autobiographie, Ma vie musicale, Rimski-Korsakov se souvient que, bien qu’il ait été satisfait de la Fantaisie sur des thèmes russes, pour violon et orchestre, qu’il avait composée en 1886, il voulait écrire une autre pièce virtuose pour violon et orchestre, cette fois sur des thèmes espagnols. Cependant, après en avoir fait une esquisse, il abandonna cette idée et décida plutôt de composer une pièce orchestrale avec une instrumentation virtuose.
Shéhérazade, également orthographiée Sheherazade, est une suite orchestrale qui s’inspire du recueil de contes indiens et moyen-orientaux connu sous le nom de « Mille et une nuits » (ou Les Mille et une nuits). Exemplaire du goût de la fin du XIXe siècle pour la musique à programme – ou la musique qui a une histoire à raconter- la pièce évoque l’image de Shéhérazade, la jeune épouse du sultan Schahriar (Shahryar), racontant des histoires à son mari pour déjouer son projet de la tuer. Colorée et d’humeur très variée, l’œuvre comporte un solo de violon récurrent qui représente Shéhérazade elle-même et un thème profond et pesant qui correspond au sultan. L’œuvre a été achevée en 1888 et a été créée le 3 novembre de la même année, à Saint-Pétersbourg, sous la direction du compositeur lui-même.
Schéhérazade tire ses thèmes des histoires évocatrices de personnages, tels que Sindbad le marin et le bûcheron Ali Baba, qui sont devenus largement connus en Europe dans les années 1800. Rimski-Korsakov, réputé comme un virtuose de la coloration orchestrale, a vu dans ces contes un terrain idéal pour donner libre cours à ses capacités. Il a donc créé une œuvre qu’il a lui-même décrite comme « une suite orchestrale étroitement liée par la communauté de ses thèmes et motifs, mais représentant, pour ainsi dire, un kaléidoscope d’images de contes de fées ».La suite est structurée en quatre mouvements, qui n’avaient pas de titre à l’origine, mais auxquels l’ancien élève de Rimski-Korsakov, Anatoly Lyadov, a donné un nom. Le deuxième mouvement, « L’histoire du prince Kalandar », s’ouvre sur la ligne de violon désormais familière de Shéhérazade, qui se dissout dans des passages animés ressemblant à une marche, entrelacés par intermittence avec des suggestions du thème du sultan.
Bien que les noms des mouvements dérivent des histoires originales des Mille et Une Nuits, Rimski-Korsakov a toujours insisté sur le fait que la musique n’était pas destinée à représenter exactement un conte particulier ou une partie du recueil. À l’exception de l’inquiétant thème d’ouverture du sultan et d’un solo de violon sinueux récurrent destiné à suggérer Shéhérazade elle-même, aucun motif de personnage n’est utilisé dans l’œuvre. « En composant Shéhérazade, écrit le compositeur dans ses mémoires, j’ai voulu que ces thèmes n’orientent que légèrement la fantaisie de l’auditeur sur le chemin que ma propre fantaisie avait parcouru, et laisser des conceptions plus minutieuses et particulières à la volonté et à l’humeur de chacun. Tout ce que je désirais, c’était que l’auditeur, s’il aimait ma pièce en tant que musique symphonique, emportât l’impression qu’il s’agissait sans aucun doute d’un récit oriental de quelques merveilles féeriques nombreuses et variées et non pas simplement de quatre pièces jouées l’une après l’autre et composées sur la base de thèmes communs aux quatre mouvements.
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