Cyrus McCormick, inventeur de la faucheuse mécaniqueCyrus McCormick (1809-1884), un forgeron de Virginie, a inventé la moissonneuse mécanique en 1831. Essentiellement une machine tirée par des chevaux qui récoltait le blé, c’était l’une des inventions les plus importantes de l’histoire de l’innovation agricole. La moissonneuse, qu’un observateur a comparée à un croisement entre une brouette et un char, était capable de couper six acres d’avoine en un après-midi, l’équivalent de 12 hommes travaillant avec des faux.McCormick est né en 1809 dans le comté de Rockbridge, en Virginie, de Robert McCormick et de Mary Ann Hall McCormick, qui avaient émigré de Grande-Bretagne. Il était l’aîné de huit enfants d’une famille influente dans la région. Son père était agriculteur mais aussi forgeron et inventeur.
Le jeune McCormick avait peu d’éducation formelle, passant plutôt son temps dans l’atelier de son père. Son père détenait des brevets pour l’invention de machines agricoles telles qu’un décortiqueur de trèfle, un soufflet de forgeron, une machine à énergie hydraulique et d’autres dispositifs d’économie de main-d’œuvre pour la ferme, mais après plus de 20 ans, il n’avait pas réussi à trouver un cheval pratique moissonneuse mécanique tractée. Cyrus a décidé de relever le défi.Graines de la faucheuseL’invention de McCormick le rendrait prospère et célèbre, mais c’était un jeune homme religieux qui croyait que sa mission était d’aider à nourrir le monde. Pour les agriculteurs du début du XIXe siècle, la récolte nécessitait un grand nombre d’ouvriers. Il entreprit de réduire le nombre de mains nécessaires à la récolte. Il s’est inspiré du travail de nombreuses autres personnes pour développer la faucheuse, y compris celui de son père et de Jo Anderson, un homme que son père a asservi, mais il a fini par fonder son travail sur des principes entièrement différents de ceux employés par Robert McCormick.Après 18 mois, il est venu avec un modèle de travail. Sa machine avait une lame de coupe vibrante, une bobine pour tirer le grain à portée de la lame et une plate-forme pour attraper le grain qui tombait. Il avait réussi, et il n’avait que 22 ans. La première version était grossière – elle faisait un tel bruit que les personnes que sa famille avait réduites en esclavage étaient chargées de marcher avec les chevaux effrayés pour les calmer – mais cela fonctionnait clairement. Il a reçu un brevet pour son invention en 1834.Ironiquement, après avoir reçu le brevet, McCormick a mis de côté son invention pour se concentrer sur la fonderie de fer de sa famille, qui a échoué à la suite de la panique bancaire de 1837 et a laissé la famille profondément endettée. Il est donc retourné à sa moissonneuse, installant la production dans un magasin à côté de la maison de son père et se concentrant sur les améliorations. Il vend finalement sa première machine en 1840 ou 1841 et les affaires décollent lentement.Déménage à ChicagoUne visite dans le Midwest a convaincu McCormick que l’avenir de sa moissonneuse était dans cette terre fertile et tentaculaire au lieu du sol rocheux de l’Est. Après d’autres améliorations, lui et son frère Leander ont ouvert une usine à Chicago en 1847 et ont vendu 800 machines la première année. La nouvelle entreprise, la McCormick Harvesting Machine Co., est finalement devenue la plus grande entreprise de fabrication d’équipements agricoles du pays.En 1851, McCormick a acquis une renommée internationale lorsque sa faucheuse a remporté la médaille d’or à la grande exposition historique du Crystal Palace de Londres. Il est devenu une personnalité publique de premier plan et est resté actif dans les causes presbytériennes ainsi que dans la politique démocrate.En 1871, le grand incendie de Chicago détruit l’entreprise de McCormick, mais la famille la reconstruit et McCormick continue d’innover. En 1872, il produit une faucheuse qui liait automatiquement les fagots avec du fil. Huit ans plus tard, il a sorti un classeur qui, à l’aide d’un dispositif de nouage inventé par le pasteur du Wisconsin John F. Appleby, liait les poignées avec de la ficelle. Malgré une concurrence féroce et des batailles juridiques sur les brevets, l’entreprise a continué à prospérer.
Mort et TragédieMcCormick est décédé en 1884 et son fils aîné, Cyrus Jr., a pris la présidence à seulement 25 ans. Deux ans plus tard, cependant, l’entreprise a été marquée par la tragédie. Une grève des travailleurs en 1886 impliquant la McCormick Harvesting Machine Co. s’est finalement transformée en l’une des pires émeutes liées au travail de l’histoire américaine. À la fin de l’émeute de Haymarket, sept policiers et quatre civils étaient morts.Des accusations ont été portées contre huit anarchistes réputés : sept ont été condamnés à mort ; un s’est suicidé en prison, quatre ont été pendus et les peines de deux ont été commuées en prison à vie.
Cyrus McCormick Jr. resta président de l’entreprise jusqu’en 1902, date à laquelle JP Morgan l’acheta, avec cinq autres, pour former l’International Harvester Co.Héritage
On se souvient de Cyrus McCormick comme du « père de l’agriculture moderne » parce qu’il a permis aux agriculteurs d’étendre leurs petites fermes personnelles à des opérations beaucoup plus grandes. Sa moissonneuse a mis fin à des heures de travail fastidieux sur le terrain et a encouragé l’invention et la fabrication d’autres outils et machines agricoles économes en main-d’œuvre.
McCormick et ses concurrents ont continué à améliorer leurs produits, conduisant à des innovations telles que les moissonneuses auto-râteleuses, avec une bande de toile en mouvement continu qui livrait le grain coupé à deux hommes montés au bout de la plate-forme, qui l’ont regroupé.La moissonneuse a finalement été remplacée par la moissonneuse-batteuse automotrice, actionnée par un seul homme, qui coupe, rassemble, bat et met en sac le grain mécaniquement. Mais la première moissonneuse était la première étape d’une transition du travail manuel à l’agriculture mécanisée d’aujourd’hui. Il a provoqué une révolution industrielle, ainsi qu’un vaste changement dans l’agriculture.Cyrus McCormick et la moissonneuse
Cyrus Hall McCormick Sr était un inventeur américain à l’origine de la moissonneuse batteuse.
Il a été le fondateur de l’entreprise McCormick Harvesting Machine Company qui fait depuis 1902 partie de l’International Harvester Company. Quand Cyrus McCormick décède, son épouse et son frère lui succèdent. McCormick vend cette année-là 54 841 machines.En 1830, ce dernier a vingt et un ans. Premier né des huit enfants que Mary Ann a donnés à Robert McCormick, c’est un garçon sans histoires qui, tout comme ce dernier, n’a reçu que des rudiments d’éducation. Sa véritable passion, c’est la mécanique à laquelle il se consacre des heures durant, seul ou aux côtés de son père. Doué de ses dix doigts, il a inventé, à quinze ans, une sorte de panier articulé pour récolter sans effort les fruits des arbres. Mais le jeune homme a une autre passion : l’argent. « Dès mon plus jeune âge, devait-il raconter plus tard, je laissais mon esprit dériver sur le moyen le plus rapide de gagner 1 million de dollars. Cet objectif me paraissait aussi impossible à atteindre que nager au milieu des nuages. » Ce rêve impossible, c’est son père qui va lui permettre de l’atteindre. A force de côtoyer Robert McCormick, le jeune homme a en effet fini par comprendre où le bât blesse : « Mon père était très doué pour inventer de nouvelles machines ; mais il n’avait aucun sens des affaires, si bien que toutes ses inventions tombaient dans l’oubli, alors qu’elles auraient pu rapporter une fortune », racontera-t-il encore. A force de discussions, il parvient à le convaincre de lui laisser la responsabilité de sa moissonneuse, à charge pour lui d’en assurer la commercialisation.La première démonstration a lieu à l’été 1831, à Rockbridge County, en Virginie, devant une douzaine de propriétaires terriens. C’est un échec complet. Malgré ses qualités, la machine ne recueille que quelques mots polis et des compliments d’usage. Il en faut cependant plus pour décourager le jeune entrepreneur ! A une époque où il faut six personnes et une journée entière pour moissonner un champ de 1 hectare, Cyrus McCormick est persuadé que sa moissonneuse répond à un véritable besoin : n’est-elle pas capable, en une seule journée, de moissonner 5 hectares avec deux personnes seulement ? Le tout est de convaincre les propriétaires terriens de sauter le pas. Pour cela, pense-t-il, il faut multiplier les démonstrations. Tout au long de l’été 1831, et à nouveau l’année suivante, le jeune homme parcourt l’Etat de Virginie, traînant avec lui, sur un chariot, sa machine, faisant halte où il le peut, logeant parfois chez des fermiers, dormant le plus souvent à la belle étoile. C’est à Lexington, à la fin de l’été 1832, que survient le premier succès. Lorsque, à l’issue d’une démonstration, un gros propriétaire terrien s’exclame « cette machine vaut 100.000 dollars ! », Cyrus McCormick sait qu’il a gagné son pari. Ce jour-là, le jeune vend, pour 110 dollars, sa première machine.A l’autre bout de la Virginie, du côté du clan McCormick, on commence pourtant à trouver le temps long. L’ambition de Cyrus a fait des émules. Pourquoi ne pas essayer de vendre d’autres inventions maison _ une machine à filer le chanvre, des appareillages pour les mines, etc. _, estiment Robert McCormick et deux de ses fils ? Peut-être auront-elles plus de succès. Voilà donc Cyrus reparti sur les routes de Virginie et des Etats voisins. La moissonneuse, cependant, ne quitte jamais ses pensées. Le soir venu, après ses tournées, il passe de longues heures penché sur son carnet de croquis à imaginer des procédés qui amélioreront la machine. C’est alors, au milieu des années 1830, que sont conçus la plupart des dispositifs qui feront la réputation de la moissonneuse McCormick : doigts en avant de la machine pour guider l’épi de blé jusqu’à la lame, lames à mouvement alternatif, plate-forme de récupération des épis, roue unique… Le jour, devant les fermiers qui l’écoutent vanter les mérites de la machine à filer le chanvre, il ne manque jamais de dire un mot sur sa moissonneuse. Plus que jamais, Cyrus McCormick est persuadé que c’est elle qui révolutionnera l’agriculture américaine.
Il lui faudra cependant patienter près de dix ans avant de voir ses efforts porter leurs fruits. Dix ans au cours desquels n’auront été vendues en tout et pour tout qu’une quarantaine de machines, toutes fabriquées à la main par les membres de la famille ! Entre-temps, cependant, de multiples inventeurs ont conçu leur propre moissonneuse, commercialisée localement. Considérée comme une curiosité dix ans plus tôt, celle-ci commence, au tournant des années 1830 et 1840, à gagner du terrain parmi les propriétaires terriens, qui ont compris que leur avenir passait par une amélioration substantielle de la productivité de leurs domaines. Convaincu qu’il n’y a pas de temps à perdre et qu’il a tout intérêt à capitaliser sur la qualité de ses machines, Cyrus McCormick décide de revoir entièrement son organisation. Pour vendre plus, pense-t-il, il faut sortir de Virginie. Et pour cela créer un réseau de licenciés. Le projet est l’objet de discussions acharnées au sein du clan, soudain effrayé par l’ambition de Cyrus. Mais celui-ci a le dernier mot. En 1843, le premier contrat de licence est signé en Virginie. Trente machines sont instantanément commandées, obligeant les McCormick à recruter en catastrophe des travailleurs saisonniers ! Dans les quatre ans qui suivent, le système est étendu à l’Amérique des grandes plaines fertiles, l’Ohio, l’Illinois, le Missouri, avant de gagner tout le pays. Chaque année, ce sont désormais de 200 à 300 machines qu’il faut fabriquer ! Un véritable triomphe pour Cyrus McCormick que la mort de son père, Robert, en 1846, a propulsé à la tête du clan. L’étape suivante _ la construction d’une usine capable de répondre à une demande croissante _ intervient en 1847. Avec l’aide de ses frères, de quelques associés et du produit de la vente du domaine familial, un établissement de 2.500 m2 doté d’une capacité de production de 1.500 machines par an est édifié dans la banlieue de Chicago, au coeur de l’Amérique des grandes plaines.
La McCormick Harvesting Machine Company vient de naître. Le succès, désormais, ne se démentira plus. Entre 1850 et 1860, la production de moissonneuses est multipliée par plus de quatre, passant de 1.000 à 4.120 exemplaires. Entrepreneur dans l’âme, Cyrus McCormick a fortement innové dans le domaine commercial afin de rendre ses produits plus attractifs. Contrat de garantie, paiement à crédit et en plusieurs fois, possibilité de retour après essai : nombre de ces pratiques devaient être reprises plus tard par les constructeurs automobiles. Pour l’heure, elles permettent à la McCormick Company de se tourner résolument vers le marché de masse. En 1860, sous l’effet de la mécanisation accélérée de l’agriculture, plus de 70 % de la surface emblavée outre-Atlantique est moissonnée au moyen d’une moissonneuse mécanique. A elle seule, l’entreprise créée par Cyrus McCormick détient près de 60 % du marché américain. La guerre de Sécession (1861-1865), loin de freiner l’essor de la firme, contribue au contraire à accélérer son développement. Dans les Etats de l’Union, la moissonneuse McCormick pallie en effet l’absence de milliers d’hommes enrôlés sous les drapeaux et permet de maintenir la production de blé à un niveau sensiblement égal à celui de l’avant-guerre. « La moissonneuse est au Nord ce que l’esclave est au Sud », pourra dès lors écrire à Cyrus McCormick le secrétaire d’Etat à la Guerre, Edwin Stanton. L’abolition de l’esclavage dans les Etats du Sud, au lendemain du conflit, favorisera pareillement la firme de Chicago, en poussant à une reconversion massive des propriétaires terriens vers le machinisme agricole.Au milieu des années 1860, Cyrus McCormick est devenu ce qu’il avait toujours voulu être : un millionnaire. En 1858, alors âgé de quarante-neuf ans, l’homme a épousé Nancy Fowler, la fille d’un gros commerçant de New York qui lui donnera cinq enfants. Le couple vit dans une somptueuse demeure de dix-huit pièces implantée au coeur de la banlieue industrielle de Chicago. Outre son usine, à laquelle il se consacrera jusqu’à sa mort, Cyrus McCormick est très impliqué dans la vie de l’Eglise presbytérienne de Chicago et celle du Parti démocrate dont il est l’un des plus fidèles soutiens… et l’un des plus gros contributeurs privés. Il ne se résignera pourtant jamais à afficher de véritables ambitions politiques. Depuis la présentation de sa moissonneuse au Crystal Palace de Londres en 1851, Cyrus McCormick jouit également d’un immense prestige à l’étranger. En Angleterre, en Belgique, en Italie, en Russie, mais aussi au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, ses machines caracolent en tête des concours et expositions agricoles. Même la France lui rend hommage : en 1878, il est fait officier de la Légion d’honneur pour avoir fait plus « qu’aucun homme vivant pour la cause de l’agriculture dans le monde ».
A sa mort, en 1884, Cyrus McCormick laisse un immense empire industriel qui, en 1902, à la suite de la fusion avec trois de ses concurrents, prendra le nom d’International Harvester Company, avant de fusionner à nouveau, en 1982, avec JI Case pour former le groupe Case IHC. Surtout, il laisse une agriculture profondément transformée : entre 1835 et 1880, la production de blé par tête aux Etats-Unis est passée de 3 à 10 boisseaux (de 81 à 272 kilos), contribuant à jeter les bases du gigantisme agricole américain. Pionnier de la mécanisation agricole, Cyrus McCormick ouvre également la voie à toute une série d’inventeurs et d’entrepreneurs outre-Atlantique qui, tous, devaient largement contribuer à la modernisation de l’agriculture. Au milieu des années 1830, John Deere met ainsi au point sa première charrue en acier avant de fonder la société qui, aujourd’hui encore, porte son nom ; quelques années plus tard, en 1842, un autre contemporain de Cyrus McCormick, Jerome Increase Case, invente la première batteuse mécanique et fonde la Treshing Machine Works ; en 1852, Daniel Massey crée dans l’Ontario la première faucheuse mécanique. Quelques décennies plus tard, et c’est l’apparition, en 1895, en Pennsylvanie, de la société New Holland, autre grand nom du machinisme agricole. Le mouvement gagne également l’Europe, comme en témoigne la création en Alsace, dans les années 1830, de la société Kuhn, aujourd’hui l’un des leaders mondiaux des outils agricoles tractés. L’étape suivante sera justement celle du tracteur, inventé en 1893 et où s’illustreront particulièrement deux grands noms d’outre-Atlantique, Henry Ford et Harry Ferguson. Au début du XXe siècle, la deuxième révolution agricole après le néolithique, celle du machinisme, est en marche. Plus rien ne l’arrêtera.
Brevet de faucheurEn 1834, Cyrus Hall McCormick a reçu un brevet pour sa faucheuse, reconnue comme la première machine pratique de ce type. Il a fait la démonstration de sa machine en 1831 lors d’un essai public dans un champ près de Walnut Grove, en Virginie. Le propriétaire du champ, craignant que la machine ne fasse trembler les têtes de son blé, a arrêté la démonstration, qui a ensuite été déplacée dans un champ plus plat de la ferme du voisin. Là, le test a été impressionnant, coupant six acres en une demi-journée. Bien qu’elle fasse le travail de six hommes, elle fut très difficile à populariser, et il fallut attendre 1841 pour que McCormick vende ses deux premières machines. En 1902, la McCormick Harvesting Machine Company a fusionné avec cinq autres grands fabricants de matériel agricole pour former l’International Harvester Company. Cyrus McCormick développe également un système de crédit pour permettre aux agriculteurs d’acheter ses machines. Après la destruction de son usine par le feu en 1871, il crée une nouvelle usine et en profite pour s’implanter dans d’autres pays comme la Nouvelle-Zélande.
https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-cyrus-mccormick-1084/
https://www.lesechos.fr/2003/07/3-cyrus-mccormick-et-la-moissonneuse-1058794
https://www.thoughtco.com/cyrus-mccormick-mechanical-reaper-1991634