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21 février 1934 – L’assassinat de Sandino, le général des hommes libres du Nicaragua

ImageLa figure emblématique Augusto Sandino, Zapata d’Amérique centraleImageSandino : le témoignage d’un patriote nicaraguayenImageLa figure historique de la guérilla du Nicaragua meurt assassinée, le 21 février 1934, sur ordre des États-Unis. Aux basses œuvres, on retrouve Somoza, le futur dictateur. Après tant d’années, la popularité de Sandino est intacte, et son combat anti-impérialiste d’une brûlante actualité.Augusto Sandino, National Hero – open ended social studiesIl était «le général des hommes libres». Ce surnom, Augusto Cesar Sandino (1895-1934) le doit à un Français, Henri Barbusse, fondateur de l’Association républicaine des anciens combattants. Entre les deux guerres, le Nicaraguayen a acquis une renommée mondiale. Aucune description de photo disponible.On pourrait presque parler de mythe comme Emiliano Zapata (1879-1919) l’un des principaux acteurs de la révolution mexicaine de 1910. Patriote et anti-impéraliste, Sandino a consacré sa vie au combat pour la souveraineté du Nicaragua, alors bafoué par des dictatures et par l’occupation des États-Unis. Sandino hi-res stock photography and images - AlamyQui aurait pu imaginer que ce fils, né d’une relation entre une paysanne métisse et un propriétaire terrien, allait prendre la tête d’un soulèvement populaire armé à même de mettre en déroute l’armada yankee ? Augusto Cesar Sandino est né à Niquinohomo, en 1895. Son enfance est à l’image des privations endurées par l’immense majorité de ses concitoyens. Il en tirera une grande fierté. Son « plus grand honneur, a-t-il confié, c’est d’être issu du sein des opprimés, qui sont l’âme et le nerf de la race ». Son éveil politique remonte à la première grande invasion états-unienne, en 1912, alors que le pays se révolte contre le régime d’Adolfo Diaz, un fieffé acolyte de Washington. En résistance, le général Benjamin Zeledon est tué lors d’un combat. Le jeune Sandino se recueillera sur sa dépouille et écrira plus tard, lorsqu’il sera le leader de la guérilla : « (Sa) mort m’a donné la clé de notre situation nationale (…) La guerre dans laquelle nous sommes impliqués, nous la considérons comme une continuité de celle-là. »                                                     Buy Sandino – the Testimony of a Nicaraguan Patriot, 1921–1934 (Paper) (Princeton Legacy Library, 1094) Book Online at Low Prices in India | Sandino – the Testimony of a Nicaraguan Patriot, 1921–1934 (Augusto Sandino quitte le Nicaragua. On le retrouve au Guatemala, au Honduras. Il travaille comme mécanicien ou encore au sein du mastodonte United Fruit Company, symbole de l’oppression politico-économique américaine dans cette région. Car l’Amérique centrale est, déjà à l’époque, l’arrière-cour par excellence des États-Unis. Au Mexique où il travaille pour des compagnies pétrolières, il se rapproche des milieux révolutionnaires, socialistes, syndicaux et maçonniques. Les luttes de la classe ouvrière contre l’exploitation états-unienne font rage. Sandino ne s’organise pas au sein des mouvements politiques existants, mais y puise des idées qui forgeront sa propre pensée, empreinte de souverainisme, d’humanisme et d’un certain mysticisme comme en atteste son manifeste Lumière et Vérité, rédigé en 1931. Il retourne précipitamment au Nicaragua en 1926, où une guerre civile a éclaté à la suite du coup d’État du général Emiliano Chamorro, soutenu par la Maison-Blanche. Amazon.com: AUGUSTO C. SANDINO Escritos sobre el General de Hombres Libres (Spanish Edition): 9781490516776: Rivera-Montealegre, Flavio: LibrosLes marines ont officiellement quitté le territoire depuis un an, mais des instructeurs veillent à la formation de la répressive garde nationale. Sandino intègre le soulèvement conduit par le général libéral Moncada et s’illustre déjà à la tête d’une troupe. Retourné par Washington, Moncada renonce à la lutte en 1927. Sandino, lui, refuse de se soumettre. « Je mourrai avec les peu qui m’accompagnent parce qu’il est préférable de mourir comme des rebelles pour ne pas vivre comme des esclaves. » Il plante son QG à San Juan de Segovia et se bat dans un pays de nouveau assiégé par des milliers de marines et les éléments de la garde nationale. Son appel à défendre la souveraineté nationale du Nicaragua est entendu par-delà les frontières. Des frères latinos se joignent à son combat anti-impérialiste, comme le communiste salvadorien Farabundo Marti. Augusto sandino hi-res stock photography and images - AlamyLa guerre de guérilla menée par ces courageux va-nu-pieds est populaire. De revers en victoires militaires quasi légendaires, sa « folle petite armée », selon l’expression de la poétesse chilienne Gabriela Mistral, réussit le tour de force de faire mordre la poussière aux troupes yankees, les contraignant ainsi à se retirer du Nicaragua le 1er janvier 1933. Le mythe Sandino est né ; le sandinisme a triomphé. En février, il signe à Managua un traité de paix avec le président Sacasa. Durant un an, l’homme au sombrero dénonce les assassinats de guérilleros perpétrés par la garde nationale, dirigée par le funeste Anastasio Somoza, qui instaurera par la suite une dictature sanguinaire.  Digital Resources: The Sandino Rebellion Digital Historical ...Le 21 février 1934, après avoir dîné avec le chef de l’État, Sandino ainsi que deux autres généraux sont arrêtés sur ordre de l’administration américaine. Somoza ordonne leur exécution. En faisant disparaître son corps, le futur bourreau de Managua croyait se débarrasser du père de la révolution populaire. Grave erreur. En 1961, la guérilla de gauche se baptise Front sandiniste de libération nationale, et fait siens les principes libérateurs de son mentor, ainsi que son drapeau rouge et noir. Le slogan « Patrie et Liberté » est de nouveau sur les lèvres. En 1979, la guérilla entrera triomphante dans Managua, mettant ainsi un terme à la féroce dynastie des Somoza. Visionnaire, le général des hommes libres avait un jour déclaré : « Nous irons vers le soleil de la liberté ou vers la mort, et si nous mourons, notre cause continuera de vivre. D’autres nous suivront. »Sandino, un ejemplo de resistencia › Mundo › Granma - Órgano oficial del PCCManifeste de san albino 

Le 1er juillet 1927, Augusto Cesar Sandino rédige son premier Manifeste politique, dit de San Albino, où il a installé son campement. Dans cette adresse au peuple du Nicaragua, le leader de la guérilla explique les motifs de l’insurrection populaire. Extraits. « Celui qui n’exige rien de la patrie, même pas un morceau de terre par sépulture, mérite d’être écouté et cru. Je suis nicaraguayen, et fier que le sang qui coule dans mes veines soit surtout du sang indo-américain qui contient le mystère du patriotisme loyal et sincère. Je suis un travailleur de la ville, un artisan comme l’on dit, mais mon idéal naît d’un large front d’internationalisme, du droit à être libre et à exiger la justice, même si pour atteindre cet état de perfection il faille verser mon sang propre ou étranger. Mon plus grand honneur est d’être issu du sein des opprimés qui sont l’âme et le nerf de la race. Je jure devant la patrie et face à l’histoire que mon épée défendra le décor national. À l’envahisseur traître et aux traîtres de ma patrie, je réponds par mon cri de combat. Patrie et liberté ! »Digital Resources: The Sandino Rebellion Digital Historical Archive, Nicaragua, 1927–1934 | Oxford Research Encyclopedia of Latin American HistoryL’assassinat du 21 février 1934 

Conscient des risques qu’il courait, Sandino décida de rencontrer le président Sacasa. Le 20 février 1934, il quitta son quartier général et partit vers Managua accompagné de son père, de l’écrivain Sofonías Salvatierra, et des généraux Estrada et Umanzor. Les Sandinistes dînèrent avec le président et, à neuf heures passées, ils quittèrent la résidence.  En arrivant aux guérites du Champ de Mars, qui se trouve au pied de la demeure présidentielle, la voiture de Sandino et sa suite furent arrêtées par un officier de la Garde et conduites à la prison du Hormiguero. Le président Sacasa, mis au courant par sa fille de ce qui se passait, parla au téléphone avec l’ambassadeur des Etats-Unis, lequel promit de faire son possible « pour éviter le pire ». ImageDu Hormiguero, Sandino, Estrada et Umanzor furent transférés en camion dans un endroit des environs de la ville appelé La Calavera. Des rafales de feux croisés tuèrent le « général des hommes libres » (Sandino) et les siens. Quelques minutes plus tard, dans un autre endroit de Managua, son grand frère Sócrates Sandino était assassiné. Quelques jours plus tard, Somoza ravagea le village sandiniste de Wiwilí. Les corbeaux, les chiens et les porcs des environs s’offrirent un festin de chair humaine. Le gouvernement annonça une amnistie pour les Sandinistes, à condition qu’ils se présentent dans la ville de Jinotepe « pour leurs papiers ». Ceux qui s’y fièrent tombèrent assassinés.Image1934 Le patriote nicaraguayen Augusto César Sandino et trois autres sont enlevés et assassinés par la Garde nationale à LarreynagaDigital Resources: The Sandino Rebellion Digital Historical Archive, Nicaragua, 1927–1934 | Oxford Research Encyclopedia of Latin American HistorySandino : le témoignage d’un patriote nicaraguayen

« Washington est appelé le père de son pays ; on peut en dire autant de Bolvar et d’Hidalgo ; mais je ne suis qu’un bandit, selon l’aune à laquelle se mesurent le fort et le faible. — Augusto C. Sandino.ImagePour la première fois en anglais, voici les paroles passionnées du remarquable héros et martyr nicaraguayen Augusto C. Sandino, qui a donné son nom au récent régime révolutionnaire. De 1927 à 1933, les Marines américains ont mené une guerre amère dans la jungle au Nicaragua, avec Sandino comme ennemi de la guérilla. Cet artisan et agriculteur devenu soldat était une menace militaire étonnamment redoutable pour l’un des régimes successifs que les États-Unis avaient imposés à ce pays à partir de 1909. Il était également le créateur d’un langage de protestation profondément patriotique – éloquent, souvent naïf, parfois cruel, et toujours provocant. Les documents de ce volume, présentés chronologiquement, constituent une autobiographie spontanée,

Emblématique de l’enchevêtrement profondément enraciné des États-Unis dans les affaires nicaraguayennes, le fait qu’Anastasio Somoza, qui a assassiné Sandino en 1934, était le père des Somoza renversés par les sandinistes en 1979. En 1933, l’armée de guérilla de Sandino avait enfin forcé le départ des Marines américains du Nicaragua, et cette même année, il avait négocié un accord de paix avec le nouveau président, Juan Bautista Sacasa. Sacasa a accordé à Sandino et à une centaine de partisans une grande étendue de terres gouvernementales pour établir une coopérative agricole, et Sandino a accepté le désarmement partiel de ses hommes. Mais un an plus tard, il est saisi près de l’hôtel présidentiel par des soldats de la garde nationale de Somoza et assassiné avec deux de ses généraux. La Garde nationale a alors attaqué et détruit sa coopérative.

Avant et après l’assassinat brutal de Sandino, Somoza a tenté de discréditer le mélange idiosyncrasique d’idées politiques, religieuses et théosophiques à travers lesquelles Sandino a inspiré ses soldats. Parmi les documents présentés ici figurent des expressions non seulement des préoccupations militaires de Sandino et de sa philosophie, mais aussi de ses préoccupations pratiques concernant l’organisation et la législation des travailleurs, les droits des femmes et des enfants, la protection et le développement des Indiens du Nicaragua, l’unification de l’Amérique centrale, la construction de un canal nicaraguayen au profit des Nicaraguayens et du monde en général, la coopération indo-hispanique et la réforme agraire. Cet ouvrage, basé sur l’édition espagnole en deux volumes compilée par Sergio Ramirez, comprend une introduction de Robert Conrad replaçant la vie de Sandino dans un contexte historique.

https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691637471/sandino

https://www.humanite.fr/tribunes/augusto-cesar-sandino-le-general-des-hommes-libres-559673

https://www.gauchemip.org/spip.php?article5384

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