Divorce et femmes en France – Histoire du divorceLe divorce et les femmes en France Le divorce est devenu légal en France le 20 septembre 1792. Il a été aboli en 1816 et, malgré les lois sur le divorce présentées par les législateurs dans les années 1830 et en 1848, il n’a été rétabli qu’en 1884 sous la Troisième République.Tout au long de cette période, le climat politique de la France a façonné ses lois sur le divorce ; le divorce a été considéré comme une institution républicaine, voire révolutionnaire, tout au long du XIXe siècle. La loi sur le divorce du 20 septembre 1792 était en effet une rupture révolutionnaire par rapport à ce qui s’était passé auparavant. Sous l’ancien régime, le mariage était indissoluble ; après 1792, les couples pouvaient divorcer rapidement et facilement. Cette loi reconnaissait les deux principes de la rupture du mariage, dans lesquels aucun des époux ne serait nommé coupable du divorce. Dans le premier cas, les couples pouvaient divorcer par consentement mutuel, ou l’un des époux pouvait demander le divorce simplement pour incompatibilité de tempérament. Pour que le divorce unilatéral ne soit pas utilisé à la légère, un délai de carence de six mois a été imposé. Dans le divorce pour une cause spécifique, les motifs comprenaient l’immoralité, la cruauté, la folie, la condamnation pour certains crimes, la désertion pendant au moins deux ans ou l’émigration. Même selon les normes modernes, il s’agissait d’une loi sur le divorce extrêmement libérale. Il rendait le divorce abordable même pour les plus pauvres, il était également disponible dans toute la France et il n’était fondé sur aucun double standard de moralité sexuelle qui aurait désavantagé les femmes. Cette loi sur le divorce reflétait l’engagement de la Révolution envers les droits de l’individu et son antipathie envers le catholicisme romain.Sous Napoléon, le divorce devient beaucoup plus difficile à obtenir. En 1803, dans le cadre de l’établissement du Code civil, la loi est rendue plus restrictive : les motifs de divorce sont réduits à l’adultère, aux mauvais traitements et à la condamnation à certaines peines dégradantes. Le divorce par consentement mutuel exige désormais l’autorisation des membres de la famille et les motifs d’incompatibilité sont complètement éliminés. De plus, le double standard sexuel a été introduit dans la loi : les femmes pouvaient être divorcées pour simple adulte, tandis qu’un homme ne pouvait être condamné pour adultère que s’il amenait sa maîtresse chez lui. Le divorce est également rendu plus coûteux et plus difficile sur le plan procédural. Ces modifications de la loi ont eu l’effet escompté : ils ont renforcé l’autorité patriarcale auprès de la famille et ils ont drastiquement réduit le nombre de divorces à environ un dixième de leur nombre sous la loi de 1792. En dépit de leur position désavantageuse en vertu de la nouvelle loi, les femmes ont continué à être plus nombreuses que les hommes à demander le divorce après 1803. Les femmes semblent avoir eu plus de raisons d’être insatisfaites du mariage – ce qui n’est pas surprenant, car il les place socialement, économiquement et socialement. même physiquement sous la tutelle de leurs maris.Avec le retour de la monarchie en France en 1816, le divorce est entièrement aboli. Sous Louis XVII, le catholicisme romain redevient religion d’État et, conformément à sa doctrine, la séparation de corps devient la seule option pour les couples malheureux. Après la chute des Bourbons lors de la Révolution de juillet 1830, plusieurs tentatives ont été faites pour rétablir la loi napoléonienne. En 1831, 1832, 1833 et 1834, un projet de loi sur le divorce est introduit et facilement adopté par la chambre des députés. Cependant, à chaque fois, la chambre des pairs a rejeté même la loi beaucoup plus restrictive de 1803 qui était proposée. L’aristocratie française a clairement rejeté tout retour à la révolution ; leur vote contre ces projets de loi sur le divorce était autant un rejet de l’héritage révolutionnaire que des effets sociaux du divorce.La révolution de 1848 amena une nouvelle tentative pour rétablir le divorce en France. En mai de cette année-là, plusieurs membres de la Commission exécutive déposèrent, au nom du gouvernement, un projet de loi sur le divorce devant être examiné par l’assemblée constituante. Adolphe Crémieux, ministre de la justice, accompagné d’Arago, Lamartine, Marie et Garnier-Pagés, proposa l’abrogation de la loi du 8 mai 1816, et que la loi napoléonienne, titre VI du code civil, être remis en vigueur. Ils n’ont proposé que deux modifications : toute séparation de corps pourrait être transformée en divorce au bout de trois ans, et il serait interdit à un conjoint reconnu coupable d’adultère de demander le divorce.
La restitution du divorce rencontre des oppositions dès le début d’avril 1848, près de deux mois avant qu’une proposition ne parvienne à l’Assemblée nationale et avant même que le club des femmes ne se saisissent de la question. Les détracteurs du divorce soutenaient que le seul fondement moral du mariage était son indissolubilité. La réintroduction du divorce dans la société française remettrait en cause la pureté et la force de tous les mariages, même ceux qu’il ne dissoudrait pas. Selon eux, l’indissolubilité n’était pas seulement un principe religieux, mais aussi la pierre angulaire de l’ordre et de la stabilité sociale.
Si ce projet de loi sur le divorce ne différait que peu de ceux proposés par les législateurs libéraux dans les années 1830, les hommes de toutes classes sociales le trouvèrent menaçant car les femmes radicales réclamèrent le droit au divorce en 1848. Le club des femmes, présidé par Eugène Niboyet, se réunit pour discutent de la question du divorce au début de mai 1848 et publient des articles en faveur du divorce dans leur journal, La Voix des Femmes. Les Vésuviennes, une organisation quasi-militaire d’ouvrières parisiennes, a également plaidé pour le retour d’une loi conservatrice sur le divorce. Cela faisait partie de leur plan pour un nouveau mariage égalitaire, dans lequel les hommes et les femmes partageraient les tâches domestiques et le service public. Dans une série de conférences données au Collège de France, Ernest Legouvé prône également le rétablissement du divorce. Bien connu pour son soutien aux droits des femmes, Legouvé a soutenu que les femmes en particulier bénéficieraient du divorce, puisque sa seule alternative en vertu de la loi actuelle, la séparation laissait toujours les épouses sous le contrôle de leurs maris. Quelques jours après que Crémieux ait présenté à l’assemblée constituante le projet de loi sur le divorce de sa commission, un groupe de 200 femmes mariées s’est réuni place Vendôme pour le féliciter et le remercier. De nombreux critiques ont présenté le divorce comme le premier pas vers l’émancipation politique et sociale des femmes françaises, et peut-être même vers la liberté sexuelle des femmes. Les femmes radicales et leurs adversaires masculins considéraient le divorce comme l’une des nombreuses demandes qui pourraient être la première étape d’une transformation complète des relations entre les sexes, même si une loi aussi conservatrice était peu susceptible de provoquer des changements radicaux. Même de nombreux socialistes, notamment Proudhon, doutaient que les femmes devaient être politiquement émancipées, mais les hommes de tous bords politiques savaient qu’ils ne voulaient pas promouvoir la libération sexuelle des femmes. Ils ont ressuscité la critique de la loi de 1792, dont certaines remontaient à 1796, afin de montrer que le divorce entraînerait des désordres sociaux. Le 9 avril, Charivari a publié plusieurs blagues de ce genre, une sur un couple qui a divorcé et s’est remarié onze fois, et une autre qui montrait un homme qui s’était remarié tant de fois qu’il appelait sa femme par son numéro – 14 – parce qu’il ne se souvenait pas de son nom. Les critiques ont également averti que le divorce perturberait plus les mariages que la séparation judiciaire ; une bande dessinée montrait un mari bourgeois et sa femme peu attirante dans leur salon ; la légende se lit comme suit : « Mais qu’attendez-vous avant de m’acheter un nouveau chapeau ? » à quoi son mari répond : « Cieux ! J’attends la décision de la chambre sur le divorce !»D’autres critiques du divorce se sont concentrés sur le fait de rendre ridicules les partisans d’une nouvelle loi. Un article sur le club des femmes affirmait que le divorce intéresserait surtout les veuves et les vieilles filles, car il ramènerait un grand nombre d’hommes sur le marché du mariage. Selon cet article, le club des femmes décréterait qu’un mari était un privilège. Puisque tous les privilèges étaient du vol, les femmes mariées seraient tenues de renoncer à leurs maris au club, qui organiserait alors une loterie, dans laquelle chaque homme pourrait être gagné pour un mariage d’un an. De telles descriptions de la promiscuité renvoient au radicalisme sexuel du Père Enfantin et des Saint-Simoniens des années 1830, et elles rendent de nombreuses féministes prudentes dans leur soutien au divorce. Pauline Roland, qui avait été partisane de l’amour libre dans les années 1830, reconnaissait la légitimité du divorce, mais elle y vit un échec de la part du couple et recommanda que leurs enfants soient emmenés pour être élevés par des parents « irréprochables ». Selon Roland, le mariage doit être basé sur la fidélité, et l’émancipation des femmes n’inclurait pas la liberté sexuelle. Finalement, le rétablissement du divorce n’a même jamais été débattu par l’assemblée. Le 27 septembre, ce projet de loi a été officiellement retiré. Fin octobre, Crémieux annonce définitivement que le divorce ne sera pas rétabli. Le 27 septembre, ce projet de loi a été officiellement retiré. Fin octobre, Crémieux annonce définitivement que le divorce ne sera pas rétabli. Le 27 septembre, ce projet de loi a été officiellement retiré. Fin octobre, Crémieux annonce définitivement que le divorce ne sera pas rétabli.
La question du divorce disparaît jusqu’aux dernières années du Second Empire. Avec la libéralisation politique de la fin des années 1860 viennent quelques appels au rétablissement du divorce, mais uniquement de radicaux et de féministes autoproclamés comme Olympe Audouard, André Léo et Léon Richer. Avec l’établissement de la Troisième République, l’intérêt pour une nouvelle loi sur le divorce a augmenté. Entre 1875 et 1884, Alfred Naquet, ancien socialiste radical et aujourd’hui député du Vaucluse et d’autres partisans d’une nouvelle loi fait le tour des conférences. Ils organisent des conférences dans toutes les villes de France, au cours desquelles ils expliquent l’opportunité et même la nécessité d’une nouvelle loi sur le divorce. Contrairement à 1848, les femmes jouaient un rôle significativement et relativement faible dans le nombre de brochures et de livres publiés dans les années 1870 sur le divorce.
En 1876, Naquet présente à la chambre un projet de loi calqué sur la loi originelle de 1792. Les députés se moquent de l’idée que le rétablissement du divorce soit nécessaire ou voulu en France, et ils refusent même de former une commission pour en discuter. Naquet a réintroduit le projet de loi en 1878, et il a de nouveau été rejeté. Il renonça alors à voter une loi similaire à celle de 1792. Il se tourna vers la loi napoléonienne, titre VI du code civil, et y modela un nouveau projet de loi plus conservateur. Il fut battu de justesse à la chambre des députés en 1881 ; cependant, il a été reconsidéré et adopté par la chambre en 1882 et envoyé au sénat. Le sénat a modifié le projet de loi en éliminant le divorce pour adultère de leurs maris, éliminant ainsi le double standard sexuel dans la loi. Cette version a été approuvée par les deux chambres et, après 68 ans.
La loi autorisant le divorce en France fut adoptée le 20 septembre 1792 par l’Assemblée nationale et modifiée par des décrets de 1793 et 1794. Le 30 août 1792, l’Assemblée législative «déclare que le mariage est dissoluble par le divorce» et réhabilite de la sorte le divorce, catégorie juridique du droit romain que le droit canonique avait réussi à occulter. La loi du 20 septembre 1792 institue la laïcisation de l’état civil et l’autorisation du divorce. Le divorce fut conservé par les rédacteurs du Code civil, puis abrogé sous la Restauration par la loi du 8 mai 1816. Il ne fut rétabli que sous la Troisième République, avec la loi du 27 juillet 1884 (« loi Naquet ») sous la seule forme du divorce pour faute.
Sous l’ancien régime monarchie, le divorce était interdit, notamment en raison de la présence très forte de la religion catholique. Le mariage était ainsi indissoluble, la seule possibilité de dissolution était la nullité ou la séparation de corps.
La révolution de 1789
En 1789, à la révolution tout est remis en cause, et en particulier le principe d’indissolubilité sous l’impulsion des Lumières. La loi du 20 septembre 1792 autorise le divorce pour deux causes : soit le consentement mutuel soit par la volonté unilatérale d’un époux par incompatibilité des mœurs. En 1804, le Code civil Napoléon va tempérer certains excès de la révolution, mais ne va pas pour autant supprimer le divorce. Il est autorisé, mais seulement par consentement mutuel ou pour faute de l’un des deux époux.
La Restauration : La Restauration sonne le retour de la monarchie et entraine la disparition du divorce par une loi de 1816. Seule la nullité ou la séparation de corps restent possibles. Il faut attendre la loi « Naquet » du 27 juillet 1884 qui réintroduit le divorce dans le Code civil. À partir de cette date, il ne disparaitra plus. Le divorce à l’époque était essentiellement un divorce pour faute, avec la notion de « divorce sanction ».La révolution culturelle de 1968
En mai 1968, on ne veut plus entendre parler du «divorce sanction», on veut le rendre possible dans d’autres cas. La Loi du 11 juillet 1975 introduit en plus du divorce sanction, le divorce remède. Il existait ainsi trois cas à l’époque :
Consentement mutuel
Divorce pour rupture de la vie commune.
Pour faute.À partir de cette date le nombre de divorces a augmenté considérablement. De 61 000 divorces avant la loi de 1975 en France on est passé à 123 000 cas de divorces en 2002. À Paris, on estime qu’un mariage sur deux se termine par un divorce. L’idée maitresse de l’évolution du divorce est de considérer qu’on ne pouvait pas forcer à époux à rester enfermé dans le mariage.
http://www.gauchemip.org/spip.php?article14108