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2 décembre 1954 – Traité de défense mutuelle entre les États-Unis et la République de Chine (Taïwan)

ImageQuelle est l’origine des tensions entre la Chine et Taïwan ?ImageTaïwan (ROC) et les États-Unis signent le traité de défense mutuelle, empêchant la Chine continentale (RPC) de prendre Taïwan entre 1955 et 1979Taiwan and China: between confrontation and cooperation - Le portail de référence pour l'espace de liberté, sécurité et justiceTraité de défense mutuelle sino-américainSino-American Mutual Defense Treaty - WikipediaLe traité de défense mutuelle sino-américain, officiellement traité de défense mutuelle entre les États-Unis d’Amérique et la République de Chine, a essentiellement empêché la République populaire de Chine de prendre le contrôle de l’île de Taiwan entre 1955 et 1979. Une partie de son contenu a été reprise dans le Taiwan Relations Act.Taiwan: An Anti-Imperialist Resource — Qiao CollectiveArrière-plan 

Dans le contexte de la guerre froide et de la confrontation entre le capitalisme et le communisme dans le monde entier, le traité de défense mutuelle sino-américain entre les États-Unis d’Amérique et la République de Chine a protégé l’île de Taiwan de l’invasion par la République populaire de Chine à la suite de la guerre civile chinoise sur la Chine continentale.Taiwan Doesn't Need a Formal U.S. Security Guarantee to Deter ChinaPlutôt que d’adopter une approche multilatérale de leurs alliances et traités en Asie de l’Est, comme cela avait été fait en Europe avec l’OTAN, les États-Unis ont opté pour une approche bilatérale avec leurs alliés asiatiques (Japon, Corée du Sud et Taïwan), connue sous le nom de système de San Francisco ou système en étoile. Étant donné que la politique en Asie allait du démocratique à l’autoritaire, il serait difficile de trouver une base de valeurs communes pour les relations multilatérales. De plus, les pays d’Asie n’étaient pas tous confrontés à une menace commune, comme l’Occident l’a fait avec l’Union soviétique.                                       Image

Il a donc été jugé plus avantageux de poursuivre des relations bilatérales. Le traité a été signé le 2 décembre 1954 à Washington, DC et est entré en vigueur le 3 mars 1955. Le traité a prolongé et aidé la République de Chine à maintenir sa légitimité en tant que seul gouvernement de l’ensemble de la Chine continentale jusqu’au début des années 1970. Pendant la guerre froide, le traité a également aidé les décideurs politiques américains à façonner la politique de confinement en Asie de l’Est avec la Corée du Sud et le Japon contre la propagation du communisme.Why a Taiwan conflict could go nuclear — Defense PrioritiesObligations et impact

Le traité se compose de dix articles principaux. Le contenu du traité comprenait la disposition selon laquelle si un pays était attaqué, l’autre aiderait et fournirait un soutien militaire.  Le traité était limité dans son application à la défense de l’île de Taiwan et des Pescadores uniquement. Kinmen et Matsu n’étaient pas protégés par ce traité. Par conséquent, les États-Unis se sont tenus à l’écart lors de la deuxième crise du détroit de Taiwan. Le traité a également découragé la République de Chine de lancer toute action militaire contre la Chine continentale, puisque seuls Taiwan et Pescadores étaient inclus et les actions militaires unilatérales non soutenues.  Du point de vue du Sénat américain, parallèlement à la ratification du MDT, un rapport publié le 8 février 1955 par le Comité des relations étrangères du Sénat américain spécifiait : « Le comité est d’avis que l’entrée en vigueur de la présente traité ne modifiera ni n’affectera le statut juridique existant de Formose et des Pescadores. »

Afin d’éviter toute possibilité de malentendu sur cet aspect du traité, le comité a décidé qu’il serait utile d’inclure dans ce rapport la déclaration suivante : Il est entendu par le Sénat que rien dans le traité ne doit être interprété comme affectant ou modifiant le statut juridique ou la souveraineté des territoires auxquels il s’applique.Biden, Taiwan, and Strategic Ambiguity – The DiplomatRésiliation

L’article 10 du traité prévoyait que l’une ou l’autre des parties pouvait y mettre fin un an après notification à l’autre partie. En conséquence, le traité a pris fin le 1er janvier 1980, un an après que les États-Unis ont établi des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine le 1er janvier 1979.  Le pouvoir du président Jimmy Carter d’annuler unilatéralement un traité, en l’occurrence le traité de défense mutuelle sino-américain, a fait l’objet de l’affaire Goldwater c.Carter de la Cour suprême dans laquelle le tribunal a refusé de se prononcer sur la légalité de cette action, étant donné la nature politique plutôt que judiciaire de l’affaire, lui permettant ainsi d’aller de l’avant.How Eisenhower Saved Taiwan – The DiplomatLoi sur les relations avec Taiwan  Image

Peu de temps après la reconnaissance de la République populaire par les États-Unis, le Congrès américain a adopté le Taiwan Relations Act . Une partie du contenu du traité de défense mutuelle sino-américain, par exemple la définition de « Taiwan », survit dans la loi. Il ne parvient cependant pas à promettre une assistance militaire directe à Taiwan en cas d’invasion.

Dans un contexte de tensions entre la République populaire de Chine (RPC) et la République de Chine (Taïwan), cette dernière conclut un traité de défense mutuelle avec les États-Unis. Ce geste est dénoncé par le premier ministre de la RPC, Zhou Enlai, qui le considère comme une intrusion dans ses affaires intérieures.  La prise du pouvoir en Chine par les communistes, en octobre 1949, est suivie par le départ de l’ancien gouvernement, dirigé par Tchang Kaï-chek. Celui-ci se replie sur l’île de Taïwan, mais envisage une reconquête de la Chine continentale. La RPC considère pour sa part la possibilité de prendre Taïwan par la force. Les États-Unis annoncent en janvier 1950 qu’ils n’interviendront pas militairement à cet endroit pour appuyer le gouvernement de Tchang Kaï-chek.Image À la suite du déclenchement de la guerre de Corée, en juin 1950, le président Harry Truman opte toutefois pour un déploiement de la 7e flotte dans le détroit de Taïwan. Son successeur, Dwight Eisenhower, y met fin en 1953. L’année suivante, le gouvernement de Taïwan renforce militairement les îles de Jinmen et l’archipel de Matsu, situées dans le détroit. La RPC réplique par des bombardements, une décision qui, dans le contexte de la guerre froide, laisse présager une escalade. Pressé par des militaires d’utiliser l’arme atomique, Eisenhower s’entend le 2 décembre 1954 avec Taïwan sur un traité de défense mutuelle. Il prévoit une aide et un support militaire en cas d’attaque contre Taïwan ou l’archipel des Pescadores, mais ce soutien ne s’applique pas à Jinmen et Matsu. La RPC et l’Union soviétique dénoncent ce traité qui est ratifié par le Sénat américain en février 1955. Les États-Unis adoptent aussi une résolution sur Formose (Taïwan) en janvier 1955, donnant au président la latitude pour agir militairement en cas d’agression. Après une prise de possession par la RPC d’îles qui sont évacuées (Tachens, Yichiang), le climat s’apaise quelque peu, le premier ministre Zhou Enlai se disant ouvert aux discussions. Un autre différend éclatera cependant en 1958. Le traité de défense mutuelle entre les États-Unis et Taïwan prendra fin le 1er janvier 1980, un an après le rétablissement de relations diplomatiques entre Washington et la RPC.

La question de Formose

Depuis quelques mois l’actualité est marquée par les tensions qui montent entre la Chine et Taïwan, alors que des avions militaires chinois ont multiplié les incursions près de l’île. Ce sont autant de démonstrations de force destinées à impressionner les Taïwanais. Retour sur l’origine de ce conflit.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’île de Taïwan fait partie de la Chine. Une guerre civile oppose les communistes menés par Mao Tsé-toung aux nationalistes du Kuomintang (KMT) fondé par Sun Yat-sen. A la tête de son Armée populaire de libération, Mao Tsé-toung sort vainqueur de cette guerre et il proclame le 1er octobre 1949 à Pékin la République populaire de Chine. Des centaines de milliers de Chinois s’exilent sur l’île de Taïwan, où est réfugié le leader nationaliste Tchang Kaï-chek. Ce dernier y établit un gouvernement et appelle ce pays la « République de Chine », qui englobe aussi les îles de Penghu, Kinmen et Matsu.

Membre des Nations Unies Image

La Chine est un des membres originaires de l’Organisation des Nations Unies, depuis 1945. Mais c’est la République de Chine, autrement dit la partie nationaliste, qui a signé la Charte des Nations Unies et qui représentait la Chine jusqu’au début des années 70, bien que la constitution du gouvernement de la République populaire de Chine (la partie communiste) ait été notifiée à l’ONU dès 1949.  La question de savoir laquelle des deux parties était légitime auprès de l’ONU a été source de tensions pendant des dizaines d’années. ImageCe n’est que le 25 octobre 1971 que l’Assemblée générale a adopté une résolution intitulée « Rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine » à l’ONU, au détriment de Taïwan.  Des liens se tissent entre les Etats-Unis et Taïwan : en 1954, un traité de sécurité mutuelle est signé, ce qui est dénoncé par Pékin, qui considère cela comme une intrusion par Washington dans ses affaires intérieures. Les Etats-Unis sont un important partenaire commercial de Taïwan.  Actuellement, la République de Chine est reconnue par 16 des 193 membres de l’ONU. Cependant le conflit reste entier, Pékin considère toujours que Taïwan et ses habitants font partie de la République populaire.

A partir des années 1990, des discussions ont bien eu lieu entre Pékin et Taipeh au sujet d’une éventuelle réunification. Mais il faut admettre que les signes d’apaisement manquent actuellement, les incursions à répétition d’avions de guerre chinois dans la zone de défense aérienne de Taïwan ont incité le ministre taïwanais de la Défense M. Chiu début octobre à déclarer que même une légère impudence pourrait déclencher une crise dans le détroit de Taïwan.  Et aucun progrès non plus n’a pu être constaté lors de la plus récente rencontre (virtuelle) entre Joe Biden et Xi Jinping : le président américain a rappelé qu’il s’opposait fermement à toute tentative de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan, alors que son homologue chinois a averti les Etats-Unis de « ne pas jouer avec le feu » à propos de l’île.Image

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_quelle-est-l-origine-des-tensions-entre-la-chine-et-taiwan?id=10879669

https://military-history.fandom.com/wiki/Sino-American_Mutual_Defense_Treaty

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/1369

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