Organisation internationale mouvement des non-alignésMouvement des non-alignés (NAM), organisation internationale dédiée à la représentation des intérêts et des aspirations des pays en développement. Au début du XXIe siècle, le Mouvement des non-alignés comptait 120 États membres.
Le Mouvement des non-alignés a émergé dans le contexte de la vague de décolonisation qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Lors de la Conférence de Bandung de 1955 (la Conférence afro-asiatique), les participants, dont beaucoup de pays avaient récemment obtenu leur indépendance, ont appelé à « s’abstenir d’utiliser des arrangements de défense collective pour servir les intérêts particuliers de l’une des grandes puissances. ” 
Dans le contexte de la guerre froide, ont-ils soutenu, les pays du monde en développement devraient s’abstenir de s’allier à l’une ou l’autre des deux superpuissances (les États-Unis et l’URSS) et devraient plutôt s’unir pour soutenir l’autodétermination nationale contre toutes les formes de colonialisme et l’impérialisme. Le Mouvement des pays non alignés a été fondé et a tenu sa première conférence (la Conférence de Belgrade) en 1961 sous la direction de Josip Broz Tito de Yougoslavie, Gamal Abdel Nasser d’Égypte, Jawaharlal Nehru d’Inde, Kwame Nkrumah du Ghana et Sukarno d’Indonésie.
Comme condition d’adhésion, les États du Mouvement des non-alignés ne peuvent pas faire partie d’une alliance militaire multilatérale (telle que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord [OTAN]) ou avoir signé un accord militaire bilatéral avec l’une des « grandes puissances » si il a été «délibérément conclu dans le contexte de conflits entre grandes puissances». Cependant, l’idée de non-alignement ne signifie pas qu’un État doit rester passif ou même neutre dans la politique internationale. Au contraire, depuis la création du Mouvement des pays non alignés, son objectif déclaré a été de donner une voix aux pays en développement et d’encourager leur action concertée dans les affaires mondiales.
Contrairement à l’Organisation des Nations Unies (ONU) ou à l’Organisation des États américains, le Mouvement des non-alignés n’a pas de constitution formelle ni de secrétariat permanent. Tous les membres du Mouvement des non-alignés ont un poids égal au sein de son organisation. Les positions du mouvement sont arrêtées par consensus lors de la Conférence au sommet des chefs d’État ou de gouvernement, qui se réunit généralement tous les trois ans. L’administration de l’organisation est sous la responsabilité du pays occupant la présidence, un poste qui tourne à chaque sommet. Les ministres des affaires étrangères des États membres se réunissent plus régulièrement pour discuter des défis communs, notamment à l’ouverture de chaque session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU.
L’un des défis du Mouvement des pays non alignés au XXIe siècle a été de réévaluer son identité et son objectif dans l’ère de l’après-guerre froide. Le mouvement a continué à plaider en faveur de la coopération internationale, du multilatéralisme et de l’autodétermination nationale, mais il s’est également prononcé de plus en plus contre les inégalités de l’ordre économique mondial.
La déclaration de Brioni du 19 juillet 1956, proposée par Gamal Abdel Nasser, Josip Broz Tito, Sukarno et Jawaharlal Nehru, marque l’origine du mouvement, qui vise alors, dans le contexte de la Guerre froide, à se protéger de l’influence des États-Unis et de l’URSS qui cherchaient à rallier le monde à leur cause (idée de bipolarisation : les deux grands qui gouvernent le monde).Le terme de « non-alignement » a été inventé par le premier ministre indien Nehru lors d’un discours en 1954 à Colombo. Dans ce discours, Nehru a décrit les cinq piliers à utiliser pour les relations sino-indiennes, qui ont été pour la première fois mises en avant par le premier ministre chinois Zhou Enlai. Appelés Panchsheel (les « cinq principes »), ces principes servent plus tard de base au mouvement des non-alignés.
On peut considérer que la conférence de Bandung, tenue en 1955 dans la ville indonésienne de Bandung dans l’ouest de l’île de Java, qui avait réuni une trentaine de pays d’Afrique et d’Asie, est une étape importante vers la constitution du mouvement des non-alignés.
