L’Assemblée Nationale vote l’abolition de la peine capitale en France.Sur les 482 députés qui se prononcent, 369 votent pour l’abolition et 113 contre. Ce vote donnera lieu à la loi d’abolition le 9 octobre 1981. Cet événement est la conséquence d’une longue évolution. En effet, la peine de mort fut une première fois abolie en 1795 par la Convention, puis rétablie en 1810 sous l’Empire. En 1906, un projet de loi pour transformer la peine capitale en peine perpétuelle est rejeté. À partir de 1939, le public ne peut plus assister aux exécutions. Puis, à partir de 1951, la presse n’a plus le droit de les commenter. Il faut attendre la présidence de François Mitterrand, élu en mai 1981, pour que le dossier soit débattu à nouveau à l’Assemblée nationale. Sous la Ve République, de 1958 à 1981, il y a eu 19 exécutions, la dernière peine de mort ayant été prononcée en 1977.La France va retirer sa guillotine et abolir la peine de mortLa nouvelle direction socialiste de France retire la guillotine, rompant avec près de 200 ans d’histoire au cours desquels la terrible machine symbolisait la sévérité et les traditions révolutionnaires de la justice gauloise en coupant d’innombrables têtes. Dès le début de sa campagne présidentielle, François Mitterrand s’est opposé à la peine de mort « dans ma conscience, dans ma conscience la plus profonde », et a déclaré qu’il ne permettrait pas qu’elle soit utilisée pendant son mandat. L’approbation parlementaire est attendue prochainement pour une législation visant à abolir la peine de mort. Pour six hommes faisant appel des condamnations à mort, la décision signifie qu’ils ne sont plus confrontés à la perspective de se faire trancher le cou par le coup mortel de la lame.Pour le ministre de la Justice Robert Badinter, elle couronne un long combat contre la peine de mort en France. Sa croisade a commencé par une froide aube de novembre 1972 lorsque, en tant qu’avocat d’un meurtrier condamné, il a assisté à l’exécution de son client par guillotine, un moment qui l’a tellement traumatisé qu’il a écrit plus tard : « Le crime a physiquement changé de camp » lorsque la lame est tombée.Pour les Français, c’est enfin rejoindre le reste de l’Europe occidentale où, à l’exception de la Grèce, la peine de mort a été abolie ou tombée en désuétude pour les criminels de droit commun. En comparaison, 36 des 50 États-Unis ont inscrit la peine capitale. Dans le contexte du changement de la France, les projets de l’Oklahoma d’exécuter le meurtrier reconnu coupable Thomas Lee Hays en s’injectant de la drogue dans son corps ont suscité un grand intérêt ici. Les exécutions en France se font par guillotine depuis qu’un bandit de grand chemin du nom de Nicolas Jacques Pelletier s’est fait trancher la tête par les autorités révolutionnaires le 25 avril 1792. La machine avait été introduite comme instrument de la peine capitale à l’initiative du Dr Joseph-Ignace Guillotin. , un anatomiste qui, en 1789, suggéra à l’Assemblée constituante de la Révolution française que ce serait plus humain que de pendre ou de couper des têtes avec des épées.Guillotin a également fait valoir que ce serait plus dans l’esprit de l’époque, car ce serait plus égalitaire. À l’époque royale, les roturiers étaient pendus tandis que les nobles égarés étaient décapités. La position de Mitterrand suit une longue tradition des gauchistes français. L’un de ses premiers actes en tant que président a été de commuer la peine de mort de Philippe Maurice, reconnu coupable en 1979 du meurtre d’un policier et dont le dernier appel avait été rejeté par l’équivalent français de la Cour suprême. Le gouvernement socialiste de Mitterrand a déjà envoyé au parlement une loi dont la clause principale se lit comme suit : « La peine de mort est abolie ». La majorité des socialistes au parlement assure le passage. Cependant, certains citoyens français insistent encore sur le fait que la peine de mort est nécessaire pour dissuader le crime. Ce sentiment est particulièrement fort chez les conservateurs de la classe ouvrière. Le plus éminent des quatre membres du Cabinet communiste de Mitterrand, le ministre des Transports Charles Fiterman, aurait souligné lors d’une récente réunion du Cabinet la nécessité d’expliquer au peuple les statistiques montrant que les pays sans peine capitale ne souffrent pas de taux de crimes violents plus élevés que ceux qui le font.
Mais même en France, la guillotine a été rarement utilisée ces dernières années en raison de la montée du sentiment public contre la peine capitale, encouragée par Badinter et d’autres. Seules huit exécutions ont eu lieu depuis 1965, selon les archives du ministère de la Justice. Le plus récent est celui d’un immigré tunisien en septembre 1977.
Le prisonnier a été réveillé à l’aube du jour fixé. On lui a permis une tasse de rhum et une dernière cigarette, ainsi que les soins d’un ecclésiastique, puis a été conduit dans la cour de la prison. Ligoté et les yeux bandés, il fut rapidement poussé sur une planche. Cela a été poussé en place de sorte que la tête du prisonnier a glissé dans une dépression sur une barre en bois, dont la moitié supérieure s’est fermée comme un pilori pour serrer son cou. Quand tout fut prêt, le bourreau tira le voyage. La lame inclinée, surmontée d’un poids en plomb de 65 livres, a strié sur des roulements à billes le long de deux poteaux de 10 pieds de haut jusqu’à ce qu’elle coupe le cou du prisonnier. Après que la tête soit tombée dans un bassin en métal en dessous, le corps a été placé dans un panier de paille. Georges Perruchot, un assistant bourreau à la retraite qui a rompu une promesse traditionnelle de silence, a récemment déclaré à un journaliste d’un magazine que la guillotine n’était pas toujours aussi efficace qu’elle en avait l’air. Une fois, a-t-il dit, une tête a été laissée pendante et a dû être coupée avec un couteau.
« Tu es parfois un peu éclaboussé de sang, » dit-il. « Tu dois aller nettoyer. » Perruchot a été assistant pendant 29 ans jusqu’à sa retraite en 1976, mais n’est jamais devenu bourreau. Ce travail reste dans une famille, selon la tradition, et le bourreau actuel a obtenu le poste en épousant la nièce de son prédécesseur. Perruchot vit dans un village normand avec sa femme, Emma, selon un journaliste de Paris-Match qui l’y a découvert. La résolution du nouveau gouvernement d’abolir son ancien poste est, selon lui, une mauvaise idée. « Je suis indulgent pour les crimes passionnels », aurait-il déclaré. « Quant aux autres, à la tombe avec eux. Si on coupait la tête à tous les types qui détiennent des pistolets, ils hésiteraient avant de s’en servir.»
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