Pergolesi, un musicien de génie Giovanni Battista Draghi dit Pergolesi (1710-1736) en italien, Jean-Baptiste Pergolèse sous sa forme francisée, né le 4 janvier 1710 à Jesi, dans la province d’Ancône, dans les Marches italiennes alors partie des Etats Pontificaux et mort le 17 mars 1736 à Pouzzoles près de Naples, est un compositeur italien de la période baroque, représentant important de l’école napolitaine, principalement dans le domaine de l’opéra buffa.
Une brève carrièrePergolesi est malheureusement d’une santé très fragile, tout comme ses frères et sœurs qu’il perd encore enfant. Touché par son talent et sa précocité, un noble de sa ville lui offre une bourse qui lui permet de suivre des études musicales de haut niveau : il devient un excellent violoniste et se fait également remarquer par ses professeurs pour ses compositions.
Après ses études, Pergolesi obtient successivement d’importantes fonctions à Naples : tout d’abord maître de chapelle du prince de Stigliano (écuyer du vice-roi de Naples), puis maître de chapelle suppléant de la chapelle royale de Naples. Son dernier poste sera celui de maître de chapelle du duc de Maddaloni. On lui commande des opéras, des intermezzi et de la musique sacrée. Mais sa santé l’oblige à se retirer dans le monastère de Pozzuoli alors qu’il n’a que 26 ans. Pergolesi n’a donc eu que peu de temps pour composer. Il meurt cette même année et son œuvre est le fruit de moins de six ans de création.
Disparu trop tôt pour connaître une grande renommée de son vivant, sa mort précoce et son destin tragique suscitent un engouement du public pour le compositeur et son œuvre. L’Europe entière découvre son écriture délicate, expressive et novatrice. Sa renommée posthume est telle qu’une multitude d’œuvres d’autres compositeurs lui sont attribuées à des fins commerciales. Les musicologues ont eu fort à faire pour trier le vrai du faux, et permettre de reconnaître les œuvres qu’il a réellement composées.
Pergolesi est un compositeur du « baroque tardif ». Dans le domaine de l’opéra, ses œuvres appartiennent à l’école Napolitaine. À cette époque, Naples est la troisième ville la plus importante d’Europe. La musique y a évolué grâce aux réflexions, aux recherches et aux innovations de compositeurs qui partageaient une même conception de l’art. L’école baroque napolitaine est connue pour avoir parfait l’opéra dont elle a créé et séparé deux styles bien distincts : l’opera seria (au caractère et à l’argument noble et sérieux) et l’opera buffa (œuvre comique et enjouée). Pergolesi s’est distingué par son talent dans ces deux genres, et a particulièrement innové et brillé dans le style de l’opera buffa et des intermezzi d’opera seria. Pergolesi emploie le même style novateur d’écriture dans son répertoire vocal sacré. L’un de ses principaux objectifs est de purifier la ligne mélodique pour apporter la plus grande finesse et clarté possible au texte et à la phrase musicale. Il traduit ainsi avec force et justesse tous les sentiments et états d’âmes qui se dégagent des textes et des situations. Les trois œuvres les plus célèbres qui illustrent son talent sont l’intermezzo La Servante maîtresse (La Serva padrona en italien), ainsi que deux œuvres sacrées : le Salve Regina et le Stabat Mater, toutes deux datant de sa retraite au monastère de Pozzuoli en 1736.
La Servante maîtresse est un intermezzo en deux actes composé en 1733, et joué entre les actes de l’opera seria Il Prigionero superbo. L’œuvre est représentée encore longtemps après la mort du compositeur : en 1752, elle est donnée à Paris en tant qu’opéra (libéré de l’environnement de l’opera seria). Près de vingt ans après sa création, elle déclenche alors en France la querelle des Bouffons, opposant deux conceptions de l’écriture musicale et de la mise en musique du texte : d’un côté l’écriture italienne (représentée par Pergolesi et défendue en France par Rousseau) qui privilégie la mélodie accompagnée d’harmonies simples ; d’autre part l’écriture française (représentée par Rameau) fondée davantage sur la richesse harmonique. L’époque classique va dans un premier temps donner raison à Rousseau, aux Italiens, et à Pergolesi !
L’œuvre de Pergolesi a connu un immense succès. On lui a attribué un très grand nombre d’œuvres qui ne sont pas de lui, il a eu aussi beaucoup d’imitateurs. Son intermezzo La serva padrona a été joué en 1746 à Paris sans grand succès. En 1752, la troupe des Italiens inaugura son installation à Paris avec cet opéra qui se trouva, jusqu’à La Lettre sur la musique française de Jean-Jacques Rousseau au centre de la querelle des bouffons.
https://pad.philharmoniedeparis.fr/1092582-biographie-giovanni-battista-pergolesi.aspx
https://www.fnac.com/Giovanni-Battista-Pergolesi/ia142438/bio