C’est quoi une vie d’homme ? C’est le combat de l’ombre et de la lumière – C’est une lutte entre l’espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur… Je suis du côté de l’espérance, mais d’une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté.Au bout du petit matin…
Car sa voix s’oublie dans le marais de la faim,
Et il n’y a rien, rien à tirer vraiment de ce petit vaurien,
Qu’une faim qui ne sait plus grimpeur aux agrès de sa voix Une faim lourde et veule,
Une faim ensevelie au plus profond de la Faim de ce morne famélique
Cahier d’un retour au pays natal – Aimé CésaireRadiation sur l’image sombre du monde et questionnement révélateur La plus courte biographie politique, littéraire et artistique d’Aimé Césaire dans la description courante du monde de lui: «un poète humain et la voix forte des humiliés sur terre». «Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont pas de bouche, ma voix la liberté de ceux qui s’affaissent au cachot.»Aimé Césaire n’est pas une biographie conventionnelle de la naissance à la mort; dont est le rayonnement d’une culture sur un tableau noir. Aimé Césaire est un questionneur qui, en écrivant «Pourquoi et questionner», acquiert la connaissance des lois de briser le mur de l’oppression dans le monde.Aimé Césaire a d’abord signé sa carte d’identité la «Négritude», l’a reconnue et s’est mise à reconstruire son identité humaine et à lui redonner son statut transcendant. C’est une tâche très difficile et ardue, ayant une relative noirceur sur un continent avec un certificat d’esclavage et d’oppression. Tout ce qui doit être dit et écrit à son sujet, c’est l’enlèvement constant du trésor de sa propre pensée et de sa vie, qu’il a réalisé en voyant une contradiction plus élevée du continent et de la couleur: «Il est en fait beaucoup plus difficile de vivre libre que d’être un esclave.»Certitude de changer avec la lumière de la sagesse Aimé Césaire a dit qu’il est possible de suivre ce chemin avec certitude, avec la lampe de la sagesse:Que ce soit par la poésie, des conférences, écrire des articles, en lançant le mouvement «Négritude», ou en entrant sur le marché commerciale de la politique, et en cherchant honorablement des réponses aux «pourquoi».Aimé Césaire voulait apporter la naissance d’une nouvelle culture et la reconnaître avec tout cela. « Va-t-en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t-en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance…»Césaire veut tout simplement dire que la Négritude est une attitude, une façon de pensée et d’être.
« ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité
ruée contre la clameur du jour
ma négritude n’est pas une taie d’eau morte ruée contre la clameur du jour
ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre
ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale
elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l’accablement opaque de sa droite patience. »
Découvrez les étoiles de midiMarcher dans les salles de poésie d’Aimé Césaire, c’est creuser l’incrédulité et les échecs et toucher des métaphores métaphoriques. Les cercles imbriqués et les ondulations de la vie d’Aimé Césaire sont productifs et le réservoir de grandes significations dans des phrases courtes. C’est comme s’il avait traversé le monde et l’être humain englobant pour retrouver son intégrité dans l’art, la poésie et la littérature. On passe devant certains de ses tableaux:Il ne me vient pas à l’esprit qu’un artiste du tiers monde n’est pas engagé. Être engagé envers un artiste, c’est être profondément enraciné dans son environnement social.
Je définis la culture ainsi : c’est tout ce que les hommes ont imaginé pour façonner le monde, pour s’accommoder du monde et pour le rendre digne de l’homme.Il y a dans le regard du désordre cette hirondelle de menthe et de genêt qui fond pour toujours renaître dans le raz-de-marée de ta lumière.
L’engagement de l’auteur est supérieur à l’engagement politique.
Ce qui m’émeut, c’est la volonté de créer et de construire dans le présent et le futur.
Je refuse de désespérer parce que désespérer, c’est refuser la vie. Il faut garder la foi.
J’ai toujours un espoir parce que je crois en l’homme. C’est peut-être stupide. La voie de l’homme est d’accomplir l’humanité, de prendre conscience de soi-même.
C’est ça, la culture : c’est tout ce que l’homme a inventé pour rendre le monde vivable et la mort affrontable.Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu’une étincelle de sympathie humaine.
Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde.
«Pour nous, la culture est une arme. Il faut prendre en mesure très important la culture.
Kant a tout lié à ces trois questions fondamentales:
Qui suis-je? Que devrais-je faire? Qu’est-ce qui me donne de l’espoir?
Voici mes réponses:
Qui suis-je? Un nègre de la Martinique.
Que devrais-je faire? Agir comme un être humain digne d’un statut humain.
Qu’est-ce qui me fait espérer? Evolution permanent d’humaine. Solidarité avec l’humanité.Biographie Aimé Césaire
Aimé Fernand David Césaire, est un poète et homme politique français de Martinique, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France. Il est l’un des fondateurs du mouvement littéraire de la négritude et un anticolonialiste résolu. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient six frères et sœurs. Son père disait de lui «quand Aimé parle, la grammaire française sourit…»Après avoir obtenu son baccalauréat et le «Prix de l’élève le plus méritant», il obtient une bourse et arrive à Paris en 1931 pour poursuivre ses études, qui le conduiront du lycée Louis-le-Grand à et à l’école normale supérieure. En 1934, il fonde la revue l’Etudiant noir avec Léopold Sédar Senghor, Damas, Sainville et Maugée. En 1936, il commence à écrire. Père du mouvement de la négritude, il écrit sur un cahier d’écolier les mots de la colère, de la révolte et de la quête identitaire donnant ainsi naissance à son œuvre poétique majeure, «Cahier d’un retour au pays natal», publié en 1939 par son ami Senghor, date de son retour en Martinique. En 1940, il rencontre André Breton (1896-1966), poète et écrivain et l’un des fondateurs de l’école surréaliste, qui change sa méthode d’écriture. En 1947, André Breton préface la réédition Cahier d’un retour au pays natal et reconnaît en Césaire un « grand poète noir ». Ce poème en vers libres, de 65 pages, rédigé en 1938-1939, est un long cri de révolte et d’éveil, un récit invocatoire, appelant le peuple noir à se réapproprier son passé et réinventer sa destinée. André Breton veut reconnaître en Aimé Césaire un frère dans le surréalisme, misant sur la capacité magique de la parole à créer et recréer le monde. A ce propos André Breton disait : «La parole d’Aimé Césaire belle comme l’oxygène naissant.» Sa poésie est une œuvre rare, portée par son cri premier d’une reconquête identitaire.
En 1945, il devient maire de Fort-de-France et député de la Martinique. Son «Discours sur le colonialisme» (1950) dit sous la forme du pamphlet toute son hostilité au colonialisme européen. Sa pensée se trouve au carrefour de trois influences : la philosophie des Lumières, le panafricanisme et le marxisme. Il enseigne au lycée de Fort de France en 1941, il fonde la revue Tropiques. Il entre au Parti communiste français qu’il quitte en 1956 pour fonder deux ans plus tard le Parti progressiste martiniquais (PPM) [En 1956, après la répression du soulèvement hongrois par l’Union soviétique, Aimé Césaire démissionna dans une lettre adressée au Parti communiste français, et en 1958, il fonda Parti progressiste martiniquais (PPM).]
A partir de 1956, Aimé Césaire s’oriente vers le théâtre. Avec «Et les chiens se taisaient », il explore les drames de la lutte de décolonisation. «La tragédie du Roi Christophe» (1963), est l’occasion de revenir à l’expérience haïtienne, en mettant en scène les contradictions des pays décolonisés et celles de leurs dirigeants. «Une saison au Congo» (1966) raconte la tragédie de Patrice LUMUMBA, père de l’indépendance du Congo Belge. «Une tempête» (1969), traite de l’identité raciale et de l’aliénation coloniale. «Moi, Laminaire» (1982) et «La poésie» (1994) sont les derniers livres. En 1993, il met un terme à une longue carrière parlementaire. Retiré de la vie politique, Aimé Césaire s’insurge cependant contre la loi du 23 février 2005 sur les «aspects positifs de la colonisation» qu’il faudrait évoquer dans les programmes scolaires. En 2006, Nicolas Sarkozy, le chef de parti UMP, a souhaité à une rencontre avec Aimé Césaire; Mais il a refusé; Car le parti de Sarkozy avait fait passer la loi coloniale française pour confirmer la présence de la France à l’étranger, notamment en Afrique du Nord. Le refus d’Aimé Césaire de rencontrer Sarkozy a suscité beaucoup d’attention médiatique et de controverse jusqu’à ce que Jacques Chirac soit contraint d’abroger la loi.
A l’élection présidentielle de 2007, il apporte son soutien à Ségolène Royal. Aimé Césaire meurt le 17 avril 2008 et a droit à des obsèques nationales à Fort-de-France, en présence du Président de la République.
La voix d’un peuple
Dès son premier recueil de poèmes, Cahier d’un retour au pays natal (1939), devenu un classique de la littérature mondiale, Aimé Césaire cisèle la révolte du peuple noir, sa dignité millénaire et sa place dans la mémoire de l’homme. Cahier d’un retour au pays natal
« J’habite une blessure sacrée
J’habite des ancêtres imaginaires
J’habite un vouloir obscur
J’habite un long silence
J’habite une soif irrémédiable… »
Aimé Césaire, Moi Laminaire
Aimé Césaire était un homme révolté. Il voulait donnait au peuple noir une identité, des droits. C’est à travers son poème Cahier d’un retour au pays natal et de la politique qu’il dira ce qu’il pense et les causes pour lesquelles il se bat, tout au long de sa vie. Il a écrit ce poème car il voulait dénoncer les méfaits du colonialisme dans son pays et chez le peuple noir. Mais aussi, le comportement que les hommes entretenaient entre eux. Cahier d’un retour au pays natal est un poème de dénonciation.
Aimé Césaire était un homme politique anticolonial et en même temps un intellectuel extrêmement avancé qui enseignait à ses anciens professeurs … La poésie d’Aimé Césaire n’était pas un slogan. C’était vraiment de la poésie. C’était de la littérature. Cela signifie que même si vous le supprimez de son contexte politique, c’est toujours de la poésie. Si vous le prenez et le lisez dans un autre siècle, c’est toujours de la poésie. Incroyable ! Cet homme noir n’est pas seulement un homme noir, mais c’est un être humain parfait qui raconte toutes les questions, les peurs, les espoirs et les joies de l’homme et se manifeste plus que jamais comme un véritable modèle de sobriété
http://susa-literatura.eus/kaierakm/aime-cesaire-cahier_d%27un_retour_au_pays_natal.pdf
https://citations.ouest-france.fr/citations-aime-cesaire-1877.html
https://www.lumni.fr/article/l-oeuvre-poetique-d-aime-cesaire
https://www.babelio.com/auteur/Aime-Cesaire/12658
2 réponses sur « 17 Avril 2008 – Aimé Césaire : incarnation de l’honneur politique, manifestation d’un artiste engagé, le symbole de la fierté de la littérature et de la poésie »
Merci pour ce portrait d’un homme engagé dont la poésie est d’une grande beauté.
Merci à vous chère madame