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16 octobre 1949 – La fin de la guerre civile en Grèce, début de la guerre froide

ImageLes causes et les effets de la guerre civile grecque à l’époque de la guerre froideGreek Civil War: Causes, Effects and The Cold War - Video & Lesson Transcript | Study.comLes communistes grecs rendent les armesWhat Is Cold War (शीत युद्ध क्या हैं ?)Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la Grèce devient le premier terrain de la guerre froide. Les bombes au napalm états-uniennes sont testées sur les villages grecs. « Échec des attaques fascistes en Grèce. » Ainsi titre l’Humanité en février 1947 sur la guerre civile grecque. D’un côté, l’Armée démocratique rassemble les anciens résistants de l’EAM (Front de libération nationale) et des combattants affiliés au KKE (Parti communiste grec). En face, les troupes royalistes, appelés et prétoriens, sont encadrées par les troupes britanniques. Mais fin février 1947, la Grande-Bretagne, dont l’empire éclate, prévient les États-Unis qu’elle retire son « aide » à la Grèce, base alliée cruciale en Méditerranée. Devant le risque qu’elle bascule dans le camp communiste, le président Truman énonce devant le Congrès américain sa doctrine de l’« endiguement » de l’influence soviétique. Les troupes américaines sous les ordres du général Van Fleet relaieront les Britanniques qui se retirent fin mars. La Grèce devient le premier terrain de la guerre froide : les bombes au napalm seront testées sur les villages grecs.Greek Civil War 1946-1949 - COLD WAR DOCUMENTARY - YouTubePourtant le peuple grec, mené par le KKE et l’EAM, a délivré seul le pays de l’occupant nazi, au prix de 600 000 victimes. Dès fin 1943, de larges zones sont libérées en province puis auto-administrées par la population et l’Elas (Armée de libération nationale) du stratège communiste Aris Velouchiotis. Pour éviter que le peuple grec n’instaure un gouvernement communiste à la libération d’Athènes, le 12 octobre 1944, Churchill ramène précipitamment en Grèce Scobie, général en chef des troupes britanniques, sur le front italien. Αθήνα,Ολυμπιείο 1948...φωτ.DMITRI KESSEL | Greek history, Kessel, Athens greeceUn chef de gouvernement provisoire est placé, Georges Papandréou. L’enjeu : désarmer les résistants et réorganiser une armée nationale au service de Georges II, roi d’obédience anglaise, impopulaire pour avoir livré la Grèce à la dictature de Metaxas en 1936. Au nom de la lutte contre le communisme, les britanniques libèrent et arment les miliciens collaborateurs et les bandes royalistes. La direction du KKE évite le conflit direct, soucieuse de participer à la vie politique après la guerre. Malgré leur supériorité en nombre, les forces de l’Elas sont envoyées dans le Nord, ce qui condamne définitivement toute perspective d’une victoire par les armes. The Kids Want Communism — The Greek Civil War (1946-1949)Les 3 et 4 décembre 1944, Scobie et Papandréou font tirer sur une grande manifestation pacifique, place Syntagma, faisant plus de 100 morts. C’est le début des combats de décembre : la loi martiale est instaurée à Athènes. Les quartiers populaires en armes sont bombardés par les avions britanniques sur ordre de Churchill, qui impose au pays une régence sans l’EAM-Elas. Pour épargner ses hommes épuisés et affamés, l’EAM accepte un accord, signé le 12 février 1945 à Varkiza. Les soldats de l’EAM-Elas seront désarmés contre la promesse d’une amnistie et d’une épuration de l’État. Le même jour, l’accord de Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill entérine la partition de l’Europe. Pleurant de rage, les résistants de l’Elas rendent leurs armes aux Britanniques. Seuls Velouchiotis et ses compagnons reprennent aussitôt le maquis. Désavoué par le KKE, il est tué en juin 1945 dans une embuscade.The Cold War 1945-1991 timeline | Timetoast timelinesCollaborateurs et miliciens imposent dans tout le pays la « terreur blanche »The Greek Civil War, 1944-1949 | The National WWII Museum | New OrleansÀ Athènes, l’occupant anglais sème la division en organisant des élections législatives avant le référendum promis au peuple grec sur le retour du roi. Or, en dépit de l’accord de Varkiza, collaborateurs et miliciens imposent dans tout le pays la « terreur blanche », avec force viols, arrestations et meurtres, sans réaction de la police. En protestation, l’EAM prône l’abstention aux élections législatives de mars 1946. Une fraude massive et l’abstention à 50 % désignent une Assemblée et un gouvernement de droite et d’extrême droite où triomphent collaborateurs et politiciens en place depuis Metaxas. Dès lors, un simple contrôle d’identité, où figure le vote, suffit pour repérer les abstentionnistes, suspects d’être communistes ; l’hésitation du KKE à reprendre le combat laisse emprisonner ses cadres et 90 % des anciens officiers de l’Elas. The Greek Civil War 1943-1949, | Θεματα Στρατιωτικης ΙστοριαςEn octobre 1946 s’organise enfin la nouvelle Armée démocratique, d’abord en guérilla. C’est le début de la guerre civile. Elle durera jusqu’en 1949. L’Armée démocratique s’installe en Grèce du Nord, utilisant les frontières albanaise et yougoslave comme base arrière. Malgré les signaux de Moscou pour l’arrêt des combats selon le traité de Yalta, le KKE ordonne la transformation de la guérilla en armée régulière en octobre 1947, en dépit des manques en armement lourd et en soldats (30 % de femmes). En face, l’aviation et les troupes britanniques puis américaines forment et ravitaillent l’armée royaliste en surnombre. L’intervention de troupes spéciales formées par les États-Unis provoquera l’écrasement de l’Armée démocratique, laissant plus de 150 000 morts des deux côtés, tribu grec à la guerre froide.À l’automne 1949, après la fin de la guerre civile grecque, la majeure partie des combattants communistes grecs vaincus (KKE) ont été secrètement transportés d’Albanie vers l’Ouzbékistan soviétique. Cet article traite du projet clandestin de relocalisation, organisé par le Parti communiste soviétique, et du programme d’ingénierie sociale destiné à créer un prototype de démocratie populaire grecque à Tachkent.Image S’appuyant sur les archives du Parti communiste soviétique et grec, l’article soulève trois questions majeures : premièrement, les contingences de la transition d’après-guerre dans les Balkans et le statut précaire du régime albanais ; deuxièmement, la réponse communiste internationale à la défaite militaire du KKE en 1949 et les visions concurrentes des partis grec, soviétique et albanais concernant l’avenir de l’Armée démocratique de Grèce (DAG) ; troisième, les intentions du KKE d’établir des bases militaires en Albanie et l’effort ultérieur du parti pour transformer les combattants agraires du DAG en cadres révolutionnaires pour un futur rapatriement victorieux en Grèce. En rassemblant ces éléments, l’article élucide l’opération de relocalisation de 1949, positionne l’expérience des réfugiés politiques grecs dans la « bataille des réfugiés » d’après-guerre et remet en question l’hypothèse historiographique largement répandue selon laquelle le KKE a immédiatement abandonné la perspective d’une nouvelle confrontation armée.UNE HISTOIRE MÉCONNUE Image

KKE, EAM et syndicats ne sont pas proscrits jusque fin 1947, mais les militants sont arrêtés et les grèves interdites. Tortures et privations deviennent le quotidien des militants en camps de redressement dans les îles. Les tribunaux d’exception condamnent à mort des progressistes pendant quatre ans après la fin des combats. Une vaste propagande réécrit l’histoire nationale au détriment des résistants rebaptisés « traîtres à la patrie ». Les persécutions dureront jusqu’à la fin de la dictature des colonels en 1974. La réhabilitation attendra l’arrivée du Pasok en 1981. Nulle épuration n’a chassé le personnel politique ni ceux en place dans l’administration depuis Metaxas qui ont collaboré avec l’occupant nazi, britannique puis américain. L’État grec et la vie politique du pays en resteront marqués.Fin de la guerre civile en Grèce en 1949Description de cette image, également commentée ci-aprèsLa fin de l’occupation allemande en Grèce est marquée par une lutte de pouvoir qui oppose le gouvernement aux communistes. La guerre civile qui déchirera le pays entre 1946 et 1949 est considérée par plusieurs comme un des premiers moments forts de la guerre froide.De profondes divisions s’étaient déjà manifestées pendant la guerre au sein de la résistance qui s’est développée en réaction à l’occupation allemande (1941-1944). Celle-ci prend fin, mais un climat de confrontation persiste. Des élections sont organisées et le retour au pouvoir du roi George II est confirmé par un plébiscite qui se déroule à l’automne 1946. Il est suivi par un conflit armé entre le gouvernement, appuyé par les troupes britanniques, et les communistes, qui profitent du soutien de plusieurs pays voisins, notamment la Yougoslavie et l’Albanie. What if the communists won the Greek Civil War? And if they did, how could have they done it? - QuoraLes Britanniques se retireront du territoire grec en 1947, mais dans un discours prononcé devant le Congrès, le président américain Harry S. Truman annonce en mars 1947 que son pays apportera un soutien économique substantiel (250 millions de dollars) à la Grèce afin d’aider à contrer l’influence communiste. Les hostilités se poursuivront jusqu’à ce que les communistes, qui perdent graduellement l’appui de leurs alliés, ne soient contraints d’accepter un cessez-le-feu en octobre 1949. Trois ans plus tard, la Grèce deviendra membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. On estime que la guerre civile qui a déchiré le pays pendant les années 40 a fait plus de 150 000 morts. Perspective MondeLes causes et les effets de la guerre civile grecque à l’époque de la guerre froideImage

La guerre civile grecque : aperçuLa guerre civile grecque était une guerre violente qui a éclaté en Grèce vers la fin de la Seconde Guerre mondiale et a duré jusqu’à l’époque de la guerre froide. La guerre civile grecque a eu plusieurs phases, le premier commençant vers 1943 et la dernière phase mettant fin à la guerre en 1949. La guerre civile grecque a été menée entre les forces gouvernementales grecques et l’armée démocratique de Grèce qui a soutenu un changement de régime en Grèce communiste. L’armée allemande envahit en 1941 et contrôla la Grèce jusqu’à ce qu’elle soit repoussée en 1944 ; le vide politique qui s’ensuivit plongea le pays dans le chaos. La Grèce a connu une lutte de pouvoir entre les factions politiques de gauche et de droite. La guerre civile comprenait un soutien international et une intervention des deux côtés. Les événements qui ont eu lieu pendant et après la guerre civile grecque ont eu un impact sur l’avenir de la société grecque et ont représenté un théâtre de la guerre froide mondiale.Image

Guerre civile grecque : causes et origines  Cold War Southeast Asia timeline | Timetoast timelinesLes causes de la guerre civile grecque étaient nombreuses, avec de nombreux facteurs internes. La plupart des causes, cependant, ont été influencées par les courants politiques plus larges en Europe dans les années 1930 et ont saigné dans la Seconde Guerre mondiale.

Seconde Guerre mondiale et conquête allemandeThe Vietnam War timeline | Timetoast timelinesL’Allemagne nazie a cherché à éliminer la menace britannique dans le sud de l’Europe et à établir le contrôle de la Méditerranée. L’Allemagne a envahi la Grèce et le gouvernement grec soutenu par les Alliés s’est enfui en Égypte pour continuer en tant que gouvernement en exil. De nombreux Grecs se sont sentis trahis par la fuite de leur gouvernement. Les forces grecques pro-communistes sont restées en Grèce pour combattre l’occupation allemande par des tactiques de guérilla. Les forces communistes grecques, officiellement connues sous le nom d’Armée démocratique de Grèce (DSE), ont soulevé une résistance militaire pour empêcher l’occupation complète de la Grèce. L’armée était soutenue par le Parti communiste grec (KKE) qui a pris le contrôle du gouvernement.Image

La guerre froide et la Grèce communiste File:1946-Greece-pro-royal-poster.jpg - WikipediaLa guerre civile a montré des étincelles de conflits internes à la Grèce entre le gouvernement grec soutenu par les alliés et le KKE en 1943. Les Alliés, en particulier les États-Unis et le Royaume-Uni, s’inquiétaient du pouvoir et de l’influence que le KKE gagnait en Grèce. Une fois les Allemands chassés de Grèce en 1944, un vide de pouvoir s’était développé. Des escarmouches mineures entre le DSE et les forces gouvernementales avaient déjà commencé dans certaines des zones rurales de la Grèce.  Lorsque l’Allemagne capitule en 1945 et met fin à la guerre en Europe, les relations entre l’Union soviétique et les Alliés occidentaux se détériorent. Cette séparation a déclenché la guerre froide et les factions politiques en Grèce se sont alignées sur les principales factions de la guerre froide. La Grèce communiste voulait établir un régime qui s’opposait à la position traditionnelle du gouvernement pro-occidental. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont soutenu le rétablissement de l’ancien gouvernement en Grèce.Image

Le déclenchement de la guerre civile grecque Greece, free, independent, democratic'' Communist Party of Greece, 1947 (during the civil war). : r/PropagandaPostersLa guerre civile grecque est souvent considérée comme ayant plusieurs phases. De nombreux historiens et universitaires considèrent que la guerre a commencé pendant la Seconde Guerre mondiale, mais il s’agissait d’un conflit limité et situé principalement dans les régions rurales grecques. Le conflit ne s’est transformé en guerre civile à part entière qu’après la Seconde Guerre mondiale.ImageConflit initial pendant la Seconde Guerre mondiale

Les forces grecques communistes se sont affrontées dans les petites villes et les régions rurales contre les forces grecques pro-occidentales à la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Il y a des dates clés et des événements majeurs qui ont eu lieu qui ont conduit à la guerre civile grecque à part entière.What was fighting like in the First Indochina War compared to fighting in the Second Indochina War (The Vietnam War)? - QuoraMai – octobre 1944 – Les forces communistes grecques ont pris le plus de contrôle sur de vastes zones de la Grèce jusqu’à ce que les Alliés libèrent de grandes villes comme Athènes. Les forces communistes avaient repoussé l’Axe et les forces gouvernementales pro-grecques dans des conflits plus petits.

Décembre 1944 – Des combats à grande échelle éclatent entre l’armée nationale grecque et les forces communistes dans les principaux centres de population.The December 1944 Events that Brought the Greek Civil WarFévrier 1945 – Les forces communistes signent un accord pour arrêter les combats et se dissoudre.

Mars – juillet 1945 – Aucune des deux parties n’a confirmé le traité et les campagnes de terreur des deux factions ont fait de nombreuses victimes civiles.

Conflit après la Seconde Guerre mondialeDmitri Kessel, Brittish para checking out the view from the Acropolis. December 1944 the -arguably- Churchill orchestrated civil… | Acropolis, Greek history, GreeceAprès une période « d’intermède » à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la guerre civile grecque est entrée dans une phase de conflit à grande échelle.

Décembre 1945 – Le Parti communiste grec et les armées démocratiques grecques se réorganisent et lancent une nouvelle campagne.

Mars 1946 – Les forces de la guérilla communiste attaquent un poste de police dans une ville et tuent tous les occupants, entamant la phase suivante de la guerre.Greek Civil War 1946-1949 - COLD WAR DOCUMENTARY - YouTubeReste de 1946 – Le KKE a lancé plusieurs opérations de guérilla réussies contre l’armée nationale grecque et le gouvernement grec.

Début 1947 – Les forces communistes infligent de lourdes pertes à l’armée nationale grecque, les forçant à adopter une posture défensive. Les forces armées du gouvernement grec ont souffert d’un moral bas et de faibles ressources.

Septembre 1947 – Fort du succès des opérations de guérilla, le KKE décide de changer de tactique et de lancer une guerre conventionnelle à grande échelle pour prendre le contrôle de la Grèce.The Greek Civil War, 1946–1949 | OriginsLa guerre civile grecque, 1944-1949 Greek Arms Dealing in the Spanish Civil War - Archaeology WikiLa guerre civile grecque a éclaté en décembre 1944, entraînant les forces britanniques au combat à Athènes. Au cours des cinq prochaines années, ce conflit dévastateur allait briser la Grèce et transformer l’Europe.

Alors que les lignes de bataille convergeaient vers Berlin dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, des combats et des violences ont éclaté en plusieurs points de l’Europe libérée. À Athènes, en Grèce, les événements sanglants du dimanche 3 décembre 1944 ont déclenché une guerre civile brutale, pire que tout ce que le continent verrait pendant un autre demi-siècle. Les forces allemandes avaient évacué Athènes six semaines plus tôt. Désormais, les faibles forces britanniques et la police grecque luttaient pour maintenir l’ordre dans une ville en proie à la souffrance et au mécontentement. Peu après le lever du soleil, des civils en colère ont marché vers le centre-ville.Image La police a tenté de les bloquer, mais leurs barricades se sont effondrées alors que les manifestants – dont beaucoup de femmes – envahissaient la place centrale et convergeaient vers l’immeuble du premier ministre George Papandreou. Une grenade a explosé dans la foule alors que des manifestants enragés ont pris d’assaut le bâtiment. Le premier ministre s’est recroquevillé dans sa chambre jusqu’à ce que ses gardes armés repoussent les assaillants à l’extérieur.

Plus tard, une foule agitant des drapeaux grecs, soviétiques, britanniques et américains s’est rassemblée devant un poste de police. Pris de panique, la police s’est progressivement retirée jusqu’à ce qu’un homme armé en uniforme se précipite hors du poste en criant « Tirez sur les bâtards ! et tomba à genoux, puis ouvrit le feu sur la foule. Les policiers ont emboîté le pas. Les civils sont tombés en hurlant – 12 morts, plus de blessés – et d’autres ont fui. Les parachutistes britanniques, sommés de ne pas intervenir, regardaient nerveusement ces événements de près.Η Φωτογραφία: Dmitri KesselCes événements dramatiques ont marqué l’aboutissement de trois longues années de souffrances pour la Grèce. Pendant l’occupation du pays par l’Axe de 1941 à 1944, près de 100 000 personnes sont mortes de faim. La résistance avait commencé lentement contre les troupes et les intérêts allemands, italiens et bulgares. En 1942, cependant, des groupes de résistance grecs, y compris des partisans du régime déchu de Ioannis Metaxas et d’autres conservateurs ; et les radicaux de gauche, en particulier les communistes, avaient commencé à se battre contre les occupants – et entre eux. Finalement, les communistes se sont regroupés avec d’autres factions dans le Front de libération nationale (EAM) et sa formidable Armée nationale de libération populaire (ELAS). L’ELAS a anéanti de nombreux groupes d’opposition rivaux alors même qu’ils combattaient l’Axe. Le gouvernement grec en exil s’est opposé à l’EAM, tout comme le gouvernement collaborationniste, qui a organisé des bataillons de sécurité bien équipés et bien équipés. Ces forces ont subi des pertes proportionnellement beaucoup plus élevées dans les opérations anti-partisanes que les Allemands ou les Italiens. Un autre grand groupe de résistance, la Ligue nationale républicaine grecque, ou EDES, était anticommuniste mais opposé au gouvernement monarchiste en exil. Les Britanniques ont secrètement soutenu et approvisionné l’EDES, car elle a combattu à la fois l’EAM et les forces d’occupation.Civil War in GreeceAu début de 1944, le Premier ministre britannique Winston Churchill craignait que les avancées soviétiques dans les Balkans ne conduisent à un soulèvement de l’EAM et à l’installation d’un régime fantoche communiste. Lors d’une rencontre entre Churchill et le Premier ministre soviétique Joseph Staline à Moscou le 9 octobre, Churchill avait toutefois suggéré à son homologue : « En ce qui concerne la Grande-Bretagne et la Russie, comment cela vous ferait-il d’avoir une prédominance de 90 % en Roumanie, [ et] pour que nous ayons notre mot à dire à 90 % en Grèce ? » Staline a accepté de manière informelle et s’en tiendrait au marché.  L’Italie s’est effondrée à l’été 1943 et les forces allemandes ont commencé à se retirer de Grèce en septembre 1944. Au moment de leur départ, les factions anticommunistes se sont regroupées pour combattre leur ennemi commun. Néanmoins, l’EAM, mieux coordonnée et totalement impitoyable, a pris le contrôle d’une grande partie de la Grèce, à l’exception de la Crète, à la fin de l’année.Image

Les forces britanniques se préparent quant à elles à occuper les grandes villes. Le commandant en chef de la Méditerranée, Sir Henry Maitland Wilson, a placé le lieutenant-général Ronald Scobie aux commandes de la Force 140, forte de 10 000 hommes, désigné pour s’emparer d’Athènes dans le cadre de l’opération Manna. Cependant, les Allemands ne sont partis que progressivement et ont laissé derrière eux des décharges de ravitaillement intactes ainsi que des garnisons de bataillons de sécurité armés dans l’espoir de fomenter la guerre civile. Les combats internes avaient déjà commencé au moment où les Allemands ont évacué Athènes le 12 octobre. Deux jours plus tard, les troupes britanniques ont défilé dans la ville avec Papandreou à leur têteX \ World At War على X: "Greek Resistance Fighters 1944 who fought against the Axis occupation during #WW2. Images taken by Life Magazine Photographer Dmitri Kessel. https://t.co/g7BcVdLzQU".Privé du soutien soviétique manifeste, l’EAM a traversé les mouvements de compromis avec les Britanniques mais a rapidement rompu la foi, distribuant de la propagande, fomentant des troubles et formant des cellules armées. Des combats ouverts entre les forces de l’ELAS et les anticommunistes ont éclaté début décembre. La déclaration du gouvernement grec de dissolution des formations partisanes dans tout le pays a déclenché des manifestations qui ont conduit à la prise d’assaut de l’appartement de Papandréou et au massacre devant le poste de police de la place de la Constitution. Le 3 décembre, des combats à grande échelle avaient commencé sérieusement dans tout le pays, entre environ 22 000 combattants de l’ELAS contre le double de ce nombre de troupes gouvernementales, composées d’anciennes unités de l’armée grecque de retour d’exil, d’anciennes troupes du bataillon de sécurité et de divers anticommunistes bandes de résistance.What were the causes and outcomes of the Greek Civil War? - QuoraDes formations ELAS en infériorité numérique mais mieux organisées ont pris d’assaut et occupé presque tous les postes de police d’Athènes. Parfois, les communistes traînaient des policiers dans les rues et les torturaient sauvagement à mort en se moquant des troupes britanniques voisines à qui il avait été interdit d’intervenir. Dans la nuit du 4 au 5 décembre, Churchill décida que les troupes britanniques devaient prendre des mesures manifestes contre les communistes. Cependant, le commandement de Scobie était tout à fait inadéquat pour les opérations anti-insurrectionnelles, avec seulement huit bataillons d’infanterie réguliers britanniques et quatre grecs, plus un escadron de chars, quelques voitures blindées et quelques canons de campagne. Du 8 au 12 décembre, les combattants de l’ELAS ont coupé un certain nombre de détachements britanniques. Les communistes ont tiré sans relâche sur les hommes de Scobie alors qu’ils se retiraient vers le centre-ville.Image

Un nouveau commandant en chef britannique, le maréchal Sir Harold Alexander, a maintenant placé le général de division John ‘Ginger’ Hawkesworth en charge des opérations de combat en Grèce. Hawkesworth a déployé ses troupes dans des emplacements se soutenant mutuellement et a attendu l’arrivée d’importants renforts d’infanterie britannique aguerrie au combat en provenance d’Italie. Il l’a fait juste à temps pour repousser une attaque ELAS à grande échelle contre les positions britanniques dans la nuit du 15 au 16 décembre. Les chars et les voitures blindées britanniques ont joué un rôle majeur dans l’arrêt puis la déroute des assaillants.3,333 Greek Civil War Stock Photos, High-Res Pictures, and Images - Getty ImagesHawkesworth lance une grande offensive pour reprendre Athènes le 3 janvier 1945. Grâce à des renforts conséquents, l’attaque réussit au prix de 210 soldats britanniques tués et de quelques centaines de blessés. Dans le même temps, cependant, l’ELAS a anéanti ses rivaux grecs dans le nord et l’ouest de la Grèce. Des détachements communistes ont rassemblé et interné plus de 1 000 civils britanniques et 15 000 Grecs aisés. Dans les semaines qui ont suivi, des milliers de captifs mourraient des coups, des marches forcées et de l’exposition. Peut-être énervés par le refus continu des Soviétiques d’offrir leur soutien, les communistes n’ont pas poussé leur avantage. Au lieu de cela, la direction de l’EAM a accepté de dissoudre sa branche militaire, l’ELAS. Cependant, de nombreux chefs de la guérilla communiste ont refusé d’accepter l’accord. En conséquence, la résistance est devenue moins organisée alors que de petites bandes se disputaient le contrôle. Les forces communistes sont restées dominantes dans les montagnes du nord de la Grèce, tandis que des groupes d’autodéfense de droite ont commencé à opérer dans la partie centrale du pays. Un nouveau cycle de représailles et de contre-représailles replonge la Grèce dans des combats aussi brutaux que jamais pendant la guerre.Image

Après que le chef travailliste Clement Atlee a remplacé Churchill au poste de Premier ministre en juillet 1945, les forces britanniques ont continué à tenir Athènes mais ont refusé d’intervenir ailleurs. Au lieu de cela, l’armée naissante du gouvernement grec s’est chargée d’écraser les communistes. Au fil du temps, l’EAM a abandonné son expérience de conciliation – surtout maintenant que les Britanniques avaient reculé – et est devenue de plus en plus radicale, appelant à l’institution d’un régime de type soviétique, au démantèlement de l’Église orthodoxe grecque et à l’extermination de tous  » sympathisants fascistes. Des bandes communistes ont infligé des atrocités sauvages, y compris le meurtre par la torture de l’actrice populaire Eleni Papadaki. Le support EAM, autrefois robuste, a commencé à s’effriter. L’oppression gouvernementale, quant à elle, a approché des niveaux jamais vus depuis le régime Metaxas d’avant-guerreThe Greek Revolution and Civil War: 70 years since the Battle of Athens – Part One | Greece | EuropeBien que constamment en infériorité numérique, les communistes étaient des vétérans de la guérilla et se sont bien battus. Ils ont reçu un soutien limité de l’URSS – qui ne cherchait pas une prise de pouvoir communiste mais avait intérêt à fomenter l’instabilité – et de la Yougoslavie. Le maréchal Tito a fourni aux rebelles des milliers de fusils, de mitrailleuses, d’armes antichars et de mines terrestres. Il a même envoyé des armes anti-aériennes que les communistes ont utilisées pour abattre des dizaines d’avions de l’armée de l’air grecque (principalement des Spitfire d’occasion). Les communistes manquaient cruellement de fournitures de base comme la nourriture, les vêtements et surtout les moyens de transport. Ils en avaient juste assez pour continuer la résistance, mais pas assez pour exercer un contrôle.

La Grande-Bretagne s’est officiellement retirée de la Grèce au début de 1947, mais les conseillers militaires américains ont fait pencher la balance en faveur du gouvernement grec après 1948. Le président Harry Truman a rejeté les appels grecs à financer l’armée nationale, offrant à la place de l’équipement et de la formation. Fortes de cela, les forces gouvernementales grecques ont méthodiquement poussé les rebelles plus profondément dans les montagnes. L’équipement américain et surtout les avions – y compris les surplus de Curtiss Helldivers – ont soutenu ces opérations.  La guerre civile grecque a culminé en août 1949 dans le dernier grand bastion communiste, le massif de Grammos près de la frontière albanaise. Après plusieurs jours de combats brutaux, les rebelles ont finalement éclaté, retraversant la frontière albanaise. L’assaut final sur le mont Grammos, soutenu par des Helldivers larguant du napalm, a détruit les restes de l’armée rebelle. Les combats ont rapidement disparu par la suite lorsque Staline a ordonné aux communistes grecs de déclarer un cessez-le-feu.

Les forces gouvernementales grecques ont subi environ 48 000 victimes de 1946 à 1949 ; leurs adversaires armés ont probablement subi moitié moins de pertes. Cependant, des escadrons de la mort des deux côtés ont assassiné des milliers de civils et beaucoup d’autres sont morts de brutalité, de maladie et de famine. Quelque 158 000 Grecs sont peut-être morts à la suite de la guerre civile. La dévastation économique grecque était également totale, mais le plan Marshall allait planter les graines de la renaissance et de la guérison – encore incomplètes – des guerres civiles les plus brutales du XXe siècle.

Repères

1940 L’Italie envahit la Grèce à partir de l’Albanie qu’elle occupe déjà depuis avril 1939. L’Allemagne envahit la Grèce depuis la Bulgarie un an plus tard, année de la fondation du Front de libération nationale grec, principal mouvement composant la Résistance grecque, par le Parti communiste grec (KKE).

1949 La Grèce a perdu environ 8 % de ses habitants durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile.

1967-1974 : la Grèce des colonels

En 1967 une junte militaire prend le pouvoir à Athènes et inaugure 7 années de dictature : arrestations massives des opposants de gauche, tortures et censure généralisées n’empêchent pas les chants contestataires de Míkis Theodorákis, l’élégance de Melína Mercoúri ou l’émergence du rock.

Libérée en 1944 de l’occupation nazie, la Grèce s’était ensuite entredéchirée jusqu’en 1949 dans une guerre civile opposant communiste – qui avaient fourni le gros des résistants pendant la deuxième guerre – et monarchistes, soutenus par les occidentaux. Sur fond de guerre froide, les communistes sont défaits mais le pays reste, les décennies suivantes, écartelé entre une droite nationaliste et autoritaire, et des forces de gauche qui s’allient à l’Union du centre de Geórgios Papandréou. C’est dans ce contexte d’extrêmes tensions que, la nuit du 20 au 21 avril 67, une junte de colonels conduite par Geórgios Papadópoulos passe à l’action : des blindés entrent dans Athènes, l’armée lance des campagnes d’arrestations massives. La torture se généralise.   La censure s’abat. Intellectuels et artistes de gauche sont envoyés à l’ombre et torturés. Parmi eux, le compositeur Míkis Theodorákis. Arrêté l’été 1967, il compose en prison État de siège, et devient l’une des figures majeures de l’opposition à la junte. Il s’exile finalement en France en 1970, imitant d’autres artistes comme l’actrice et chanteuse Mélina Mercoúri ou les membres de jeunes groupes de rock (Aphrodite’s Childe…)   L’opprobre internationale encourage l’opposition qui se structure à travers des organisations clandestines. En 1973, les étudiants de l’école Polytechnique d’Athènes se soulèvent mais le mouvement est maté dans le sang. La chute de la junte viendra finalement de Chypre où, en 1974, les colonels tentent un coup de force qui tourne au fiasco. Le 24 juillet 74, la démocratie est restaurée en Grèce.

Extrait du film Z réalisé par Costa-Gavras (1969), au sujet de l’assassinat du député Grigóris Lambrákis en 1963.Image

Fin du régime des colonels en Grèce

L’intervention turque à Chypre précipite la fin du régime militaire qui dirige la Grèce depuis 1967 et le retour de l’ex-premier ministre Konstantin Karamanlis, exilé en France depuis quelques années. La situation économique difficile de la Grèce alimente un mécontentement croissant à l’endroit du régime des colonels. En mai 1973, un complot organisé par des officiers de marine échoue. En réaction, le premier ministre Georgios Padapoulos fait proclamer la République par référendum, le 1er juin. Il destitue le roi Constantin II, en exil à Rome, que l’on accuse d’avoir trempé dans le complot. Padapoulos est renversé par une junte en novembre, mais la contestation et la répression continuent. La crise chypriote de juillet 1974 révèle l’impuissance du régime militaire qui est évincé au profit d’un gouvernement formé de civils. L’ex-premier ministre Konstantinos Karamanlis revient d’exil et reprend ses anciennes fonctions. Des élections se déroulant le 17 novembre 1974 sont remportées par le Parti Nouvelle démocratie, formation de Karamanlis qui remporte 220 sièges sur 300. Le 8 décembre, un référendum permet à la population de se prononcer sur le sort de la monarchie. Les Grecs se prononcent contre à 69 %, mettant fin aux espoirs de retour sur le trône du roi Constantin II.

https://direct.mit.edu/jcws/article-abstract/16/3/62/13449/The-Defeated-of-the-Greek-Civil-War-From-Fighters?redirectedFrom=fulltext

https://www.franceculture.fr/emissions/juke-box/la-grece-des-colonels-resistances-en-musique

https://www.humanite.fr/la-guerre-civile-en-grece-debut-de-la-guerre-froide-632309

https://www.nationalww2museum.org/war/articles/greek-civil-war-1944-1949

https://study.com/learn/lesson/greek-civil-war-causes-effects-cold-war.html

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/497

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/113

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