Journée tristement célèbre dans l’histoire du CanadaQui était Louis Riel ?Louis Riel (1844-1885) est exécuté dans les quartiers de la Police Montée, à Regina ; le leader Métis avait été condamné à la pendaison le premier août de la même année, après avoir été reconnu coupable de haute trahison. Il avait dirigé la révolte des colons francophones de la Rivière Rouge et de l’Assiboine contre les injustices et les abus de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Comme le gouvernement fédéral soutenait les droits de cette compagnie, Riel fut contraint d’entrer en rébellion contre le pouvoir central. Avant de mourir, il a donné une entrevue exclusive au journaliste N.F. Davin qui s’était déguisé en prêtre pour entrer dans la prison. Sa condamnation, malgré de nombreuses protestations de personnalité du Québec, a pris dans la presse francophone du Canada une dimension nationale.Le procès de Riel divise les francophones et les anglophones du pays. Les Canadiens français, sensibles à la cause des Métis, crient à l’injustice et réclament son acquittement. Il est jugé à Regina, devant un jury composé exclusivement d’anglophones, et est pendu le 16 novembre 1885. Les Ontariens, souhaitant venger la mort de Scott, tué par les Métis en 1870 et considérant ces derniers comme des rebelles, accueillent avec satisfaction l’annonce de sa pendaison.Louis Riel était le chef des Métis de l’ouest du Canada qui a mené son peuple à la révolte contre la souveraineté canadienne et a aidé à fonder la province du Manitoba.Qui était Louis Riel ?
Louis Riel est né dans la ville moderne de Winnipeg, au Manitoba, au Canada. Après sa formation initiale à la prêtrise, Riel dirigea une rébellion de 1869-1870 contre le transfert des terres métisses de la Compagnie de la Baie d’Hudson au Dominion du Canada, menant à la formation de la province du Manitoba. Exilé par le gouvernement canadien et institutionnalisé dans les années 1870, Riel retourne en territoire métis en 1884 pour mener un autre soulèvement. Après s’être rendu, Riel a été reconnu coupable de trahison et pendu le 16 novembre 1885 à Regina, au Canada.Premières années
Louis David Riel est né dans la colonie de la rivière Rouge de l’actuelle Winnipeg, Manitoba, Canada, le 22 octobre 1844. Il était l’aîné des 11 enfants nés de Julie Lagimonière et de Louis Riel, un chef métis local qui a soutenu une résistance au monopole commercial de la Compagnie de la Baie d’ Hudson (CBH). Prenant après son père, le jeune Riel s’est identifié comme un membre des Métis, un groupe mixte d’ascendance autochtone et européenne qui traditionnellement chassait le bison et faisait le commerce des fourrures. Les Métis francophones de la rivière Rouge étaient également impliqués dans l’Église catholique romaine et, à 13 ans, Riel a obtenu une bourse pour étudier dans un petit séminaire à Montréal, au Canada. Riel finit par abandonner le séminaire et, après un passage comme commis dans un cabinet d’avocats de Montréal, il retourna à la Rivière-Rouge en 1868.Chef métis et formation du Manitoba
Le retour de Riel est survenu à un tournant pour les Métis, alors que la CBH se préparait à transférer la vaste bande de territoire connue sous le nom de Terre de Rupert, qui comprenait la rivière Rouge, au nouveau Dominion du Canada. L’énergique et bien éduqué Riel se trouva bientôt dans une position de leadership pour son peuple, qui craignait d’être expulsé par un afflux de protestants anglophones du Canada. Il dirigea un soulèvement en novembre 1869 qui prit le contrôle d’Upper Fort Garry, le quartier général de la CBH, et supervisa les discussions avec les commissaires canadiens au début de l’année suivante. Riel est devenu président du gouvernement provisoire du Comité national des Métis, qui a envoyé une délégation dans la capitale canadienne, Ottawa, pour négocier les conditions officielles de l’annexion. La mission de la délégation a été en grande partie un succès, le Canada acceptant les demandes d’un gouvernement provincial bilingue et réservant 1,4 million d’acres à la progéniture métisse en vertu de ce qui est devenu l’Acte du Manitoba de 1870.Homme politique et fugitif
Pendant ce temps, Riel faisait face aux retombées d’une tentative de rébellion contre les dirigeants métis, qui avait abouti à l’exécution d’un Canadien anglophone du nom de Thomas Scott. Riel s’enfuit en apprenant qu’une force militaire des alliés de Scott venait pour sa tête, avant de retourner à la Rivière-Rouge en 1871 pour aider à repousser un autre soulèvement.
Le chef métis a été élu à la Chambre des communes dans la circonscription manitobaine de Provencher lors de l’élection partielle de 1873, bien qu’il n’y ait jamais siégé. Il a été élu deux fois de plus, les opposants à la Chambre menant la charge pour le faire expulser à chaque fois. En février 1875, le gouvernement canadien a accordé l’amnistie à Riel pour son rôle dans l’insurrection qui a tué Scott, à la condition qu’il accepte un bannissement de cinq ans des provinces.Institutionnalisation et années Montana
À ce moment-là, Riel subissait une transformation personnelle dans laquelle il se considérait de plus en plus comme l’intendant du peuple élu de Dieu et d’un nouveau christianisme basé sur la patrie métisse. Effrayés par ses explosions émotionnelles et ses revendications de visions saintes, les amis de Riel l’ont fait interner dans deux asiles. Riel s’est finalement installé près de la rivière Upper Missouri dans le territoire du Montana, où il a rejoint le parti républicain et a travaillé pour freiner le commerce du whisky qui dévastait son peuple. En 1881, il épousa une Métisse du nom de Marguerite Monet dit Bellehumeur, avec qui il eut trois enfants, et il devint citoyen américain naturalisé en 1883.
Rébellion du Nord-Ouest et reddition Au milieu de 1884, Riel accepte une demande d’aide aux Métis de la vallée de la Saskatchewan pour régler leurs griefs avec le gouvernement canadien. Il s’entretint avec des colons francophones et anglophones et des chefs de la tribu des Cris des plaines et compila les revendications dans une pétition d’ici la fin de l’année. Ayant initialement l’intention de retourner au Montana, Riel a plutôt été saisi par un retour de sa fureur religieuse, et il a rallié ses partisans enragés dans ce qui est devenu la Rébellion du Nord-Ouest de 1885. Cependant, une série d’escarmouches a attiré une forte réponse du gouvernement canadien. , qui envoie une importante milice pour écraser la rébellion à Batoche, la capitale de la Saskatchewan, et Riel se rend le 15 mai. Procès et exécution Jugé pour haute trahison à Regina, en Saskatchewan, Riel a sapé les tentatives de ses avocats de le dépeindre comme fou en expliquant rationnellement et avec éloquence ses actions et les injustices auxquelles sont confrontés les Métis. Le jury anglophone l’a reconnu coupable et a recommandé la clémence, seulement pour voir le juge prononcer une condamnation à mort conformément à une loi anglaise vieille de 500 ans.Face à la pression politique, le condamné a eu la possibilité de subir une autre évaluation mentale. Cependant, l’analyse d’un médecin qui a trouvé Riel incapable de faire la distinction entre le bien et le mal a été rejetée et il a été pendu à Regina le 16 novembre 1885. L’exécution de Riel a suscité l’indignation dans les régions francophones du Canada, alimentant directement la montée du Parti national libéral. Il demeure une figure compliquée de l’histoire canadienne, dont on se souvient pour son zèle religieux, sa défense passionnée des Métis et ses contributions à la fondation du Manitoba.Journée tristement célèbre dans l’histoire du Canada
Le 16 novembre 1885, la puissance coloniale britannique exécute le grand chef métis Louis Riel. Riel avait été accusé et reconnu coupable de haute trahison après la défaite des Métis à la bataille de Batoche en mai de la même année. L’exécution de Louis Riel se voulait une attaque contre la conscience de la nation métisse, mais n’a pas réussi à mettre fin à leur lutte pour leurs droits et leur dignité en tant que nation. La lutte des Métis pour affirmer leur droit d’être et d’exercer un contrôle sur leurs affaires politiques se poursuit à ce jour.Les deux grands soulèvements des Métis — l’insurrection de la rivière Rouge (1869-1870) et l’insurrection du Nord-Ouest (1885) — n’étaient pas des événements isolés, mais se produisaient à une époque où les nations autochtones et la nation québécoise s’efforçaient également d’affirmer leur nationalité, et à une époque d’effervescence révolutionnaire en Europe. Les soulèvements des Métis représentaient une réponse au projet colonial qui cherchait à reproduire l’État britannique en Amérique du Nord et à bloquer les aspirations légitimes des nations qui composaient le Canada.L’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 et l’achat par le gouvernement fédéral de la Terre de Rupert à la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1869-1870, juxtaposés au déclin de l’économie métisse traditionnelle basée sur la chasse au bison, forcèrent les Métis à s’engager dans une lutte de pouvoir avec les autorités coloniales et à négocier L’entrée du Manitoba dans la Confédération après l’établissement d’une Assemblée législative. L’esprit qui animait Riel et les membres du gouvernement provisoire de l’époque est contenu dans la Déclaration des habitants de la Terre de Rupert et du Nord-Ouest qui affirme la souveraineté des Métis sur leurs terres. Ce dernier a également refusé de reconnaître l’autorité du Canada, « […], qui présume avoir le droit de venir nous imposer une forme de gouvernement encore plus incompatible avec nos droits et nos intérêts […]. »La Loi sur le Manitoba, qui a établi cette province, a été votée et adoptée au Parlement fédéral en mai 1870. Le gouvernement n’a pas tardé à exercer un contrôle sur son nouveau territoire, comme en témoigne l’expédition militaire de Wolseley plus tard cette année-là – qui a conduit à Riel fuir aux États-Unis par crainte pour sa sécurité — la création de la Police à cheval du Nord-Ouest (1873) et la Loi sur les Indiens(1876). Le premier ministre John A. Macdonald a défendu la colonisation de l’Ouest et le développement de l’agriculture avec la politique nationale qu’il défendait depuis 1878. Avec l’aide des Oblats (membres laïcs de l’Église catholique affiliés à une communauté monastique), les autorités cherchait à sédentariser les Métis et à les forcer à adopter un mode de vie agricole. Confrontés à une existence dans ce cadre rigide et sous la pression des spéculateurs fonciers, certains Métis vendent les terres qui leur sont concédées et s’installent en Saskatchewan.C’était une période où le nationalisme était dans l’air. Les événements du Manitoba alertent les Québécois sur la fragilité de la situation des Métis, tandis que l’abolition de l’enseignement du français au Nouveau-Brunswick en 1871 indique le besoin d’organisation. Des organismes nationaux de défense des droits et des intérêts des francophones, comme la Société Saint-Jean-Baptiste, se sont répandus sur tout le continent avec les vagues migratoires de la vallée du Saint-Laurent. La Convention nationale de Montréal en 1874 et les fêtes de la Saint-Jean-Baptiste à Québec en 1880 et à Windsor en 1883 réunissent des délégations de toute l’Amérique française dans une démonstration forte de la vitalité de la « famille canadienne-française ». Les Acadiens ont tenu leur première convention en 1881 où ils ont organisé une célébration et adopté une doctrine nationale.
Les dirigeants métis, sous l’emprise de l’Église à l’époque, n’ont pas bougé le bateau. Au lendemain de la résistance de la rivière Rouge, la société Saint-Jean-Baptiste du Manitoba est fondée à Saint-Boniface, au Manitoba. Son vice-président n’est autre que Louis Riel. Cette association comprenait à ses débuts autant de Canadiens français que de Métis francophones. Cependant, conscients de leur identité distincte, les dirigeants métis souhaitent forger leur propre nationalisme. Riel en viendrait à articuler un nationalisme métis, avec ses propres fêtes et symboles nationaux. Ce processus aboutira à la création du Ralliement national des Métis à Batoche en septembre 1884, pour favoriser le développement de leur conscience politique. Les Métis ont de nouveau pris les armes pour affirmer leur nationalité et leur droit de faire partie de la rébellion du Nord-Ouest de 1885. Pendant trois jours, du 9 au 12 mai 1885, 250 Métis ont combattu vaillamment contre 916 Forces canadiennes à la bataille de Batoche, mais ont été vaincu et Riel se rendit.
Macdonald et son cabinet ont adopté une ligne dure à l’égard de Riel et de ses compatriotes. Riel subit son procès à Regina pendant cinq jours en juillet 1885. Après une demi-heure de délibération, il fut reconnu coupable de trahison par le jury, qui recommanda la clémence. Néanmoins, le juge Hugh Richardson l’a condamné à mort. De septembre 1885 à octobre 1886, Riel et plusieurs de ses camarades, tous autochtones, seront condamnés à la pendaison. Alors que les temps ont changé, l’État canadien a hérité du pouvoir colonial et il persiste dans le but de nier la nationalité des Métis, des nations autochtones et du Québec. La fière histoire des Métis et leur lutte pour affirmer leurs droits et leur statut de nation ne sont pas un artefact historique qui prend la poussière, mais continuent de briller à la lumière d’aujourd’hui. La lutte pour affirmer les droits qui appartiennent aux personnes en vertu de leur être humain est précisément la lutte pour des arrangements modernes centrés sur l’humain. La vie de Louis Riel incarne la lutte pour la reconnaissance des droits sur une base moderne.
La vie de Louis Riel est un héritage important qui est plus que jamais d’actualité en ce moment où l’État canadien fait tout son possible pour nier les droits des Métis, des nations autochtones et de la nation québécoise, ainsi que des travailleurs, des femmes, des jeunes, des minorités et tous les collectifs de la société, tout cela au nom de la sécurité, de l’équilibre, de l’austérité et d’autres faux idéaux élevés.
Homme politique et révolutionnaire Louis Riel (1844-1885)
En tant que leader politique et spirituel du peuple métis des Prairies canadiennes, il a dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien, cherchant à préserver les droits et la culture des Métis. Il a été arrêté et accusé de trahison avant d’être exécuté en 1885.
Événements historiques
1869-07-19 Louis Riel prend la parole lors d’une réunion de résidents métis sur les droits, déclenchant les événements maintenant appelés la rébellion de la rivière Rouge
1870-03-04 Sur ordre de Louis Riel, Thomas Scott est exécuté par un peloton d’exécution. Riel rejette tous les appels et demandes d’intervention pour tenter de démontrer au gouvernement canadien que les Métis doivent être pris au sérieux1872-03-02 Louis Riel s’exile volontairement à St. Paul, Minnesota
1885-03-19 Louis Riel revient au Canada, proclame un gouvernement provisoire, Saskatchewan
1885-03-26 Les forces de Louis Riel battent les forces canadiennes à Duck Lake, Saskatchewan
1885-05-12 Bataille de Batoche : Louis Riel et les Métis vaincus par Frederick Middleton, entraînent l’effondrement du gouvernement provincial de la Saskatchewan et la reddition de Riel
https://www.biography.com/political-figure/louis-riel