Naissance d’ELAS – Armée populaire de libération grecqueL’ Armée populaire grecque de libération (ELAS) ), aussi appelé à tort l’ Armée nationale populaire de libération était le bras militaire de le Front de libération nationale de gauche (MAE) pendant la période de la résistance grecque jusqu’en février 1945, date à laquelle, à la suite des affrontements de Dekemvriana et de l’ accord de Varkiza , il a été désarmé et dissous.Naissance d’ELAS L’Armée populaire de libération nationale grecque était la branche armée du Front de libération nationale, le principal mouvement de résistance grec à l’occupation durant la Seconde Guerre mondiale, regroupant des partis d’extrême-gauche et principalement contrôlée par le Parti communiste de Grèce, le KKEAprès que l’Allemagne nazie ait attaqué l’Union soviétique avec le lancement de l’opération Barbarossa (22 juin 1941 – la majeure partie de la Grèce étant tombée sous l’occupation de l’Axe depuis avril et la bataille de Crète ayant pris fin le 1er juin a appelé à Le KKE, avec de petits partis de gauche, a formé une structure politique appelée Front de libération nationale, auquel se sont joints d’autres militants de la résistance grecque de centre-gauche ou non politisés. Le 16 février 1942, l’EAM a donné la permission à un vétéran communiste, Athanasios (Thanasis) Klaras (plus tard connu sous le nom d’Aris Velouchiotis) d’examiner les possibilités d’un mouvement de résistance armée, qui a conduit à l’Armée populaire de libération grecque (ELAS). ELAS a lancé des actions contre les forces d’occupation allemandes et italiennes en Grèce le 7 juin 1942. Velouchiotis, avec un petit groupe de 10 à 15 guérilleros, est entré dans le village de Domnista en Evrytanie et a proclamé devant les villageois surpris qu’ils fussent sur le point de « déclenchez la guerre contre les forces de l’Axe et leurs collaborateurs locaux ». Initialement, Velouchiotis a également recruté des bandits traditionnels vivant dans les montagnes, comme Karalivanos, afin de créer un petit groupe d’experts en guérilla.Consolidation de la force GorgopotamosDans une nuit de septembre 1942, un petit groupe d’officiers britanniques du SOE a parachuté en Grèce près du mont. Giona. Ce groupe, dirigé par le brigadier Eddie Myers , avait été chargé de faire sauter l’un des trois ponts ( Gorgopotamos , Papadia ou Asopos) de la principale voie ferrée du pays, et d’amener les deux principaux groupes de guérilla, mais concurrents, de l’ELAS et de l’ EDES à coopérer. Appel à faire partie d’ELAS Après de longues délibérations, le pont de Gorgopotamos a été choisi en raison de la difficulté de réparer la structure. Dimos Karalivanos, un guérillero ELAS, fut le premier guérillero que les Britanniques trouvèrent. Fin octobre, un deuxième groupe d’officiers britanniques a été parachuté dans les montagnes grecques. Leurs chefs étaient Themis Marinos et le colonel Christopher Woodhouse. Leur mission était de localiser les guérilleros d’EDES et de leur chef Napoléon Zervas, qui étaient plus amicaux avec le commandement britannique du Moyen-Orient qu’ELAS, et de coopérer avec eux. Les deux groupes grecs ont finalement accepté de collaborer. Les Britanniques n’étaient pas favorables à la participation d’ELAS, car c’était un groupe pro-communiste, mais les forces d’ELAS étaient plus grandes et mieux organisées, et sans leur participation, la mission était plus susceptible d’échouer.Le 14 novembre, les 12 saboteurs britanniques, les forces d’ELAS (150 hommes) et celles d’EDES (60-65 hommes) se sont réunis dans le village de Viniani en Evrytanie et l’opération a commencé. Dix jours plus tard, ils étaient à Gorgopotamos. Dans la nuit du 25 novembre, à 23 heures, les guérilleros ont lancé l’attaque contre la garnison italienne. Les Italiens ont été surpris et, après peu de résistance, ont été vaincus. Après la défaite des Italiens, les saboteurs ont mis les explosifs. Les forces ELAS avaient placé des embuscades sur les routes vers le pont, pour bloquer l’approche des renforts italiens. L’explosion s’est produite à 03h00. Ensuite, les forces de la guérilla sont retournées à Viniani, pour célébrer le succès de la mission.
Grecs courageux – De la « Grande Catastrophe » à l’agression italienne (1922-1940) Fainéants, fraudeurs, inciviques, ingrats… Les Grecs ont tous les défauts du monde si l’on en croit certains commentaires de la presse européenne. Il est une qualité toutefois qu’on ne saurait leur dénier, le courage. Et aussi la résilience, la capacité à surmonter les épreuves, notamment celles qu’ils ont subies au cours du XXe siècle du fait des Turcs, des Allemands ou encore des Britanniques. Pour la Grèce, le cycle ouvert par les guerres balkaniques en 1912 s’achève en 1922 par la « Grande Catastrophe » : l’arrivée dans ce petit pays pauvre (4,7 millions d’habitants) de 1,5 million de réfugiés, souvent démunis de tout, chassés « à chaud » de la République turque en gestation ou « échangés » en vertu du traité de Lausanne (24 juillet 1923). La société grecque sort durablement déstabilisée de cette décennie de conflits. Le 4 août 1936, le général Ioánnis Metaxás instaure une dictature inspirée du fascisme italien, sous l’autorité du roi Georges II. Malgré cette proximité idéologique, Mussolini attaque la Grèce le 20 octobre 1940. Metaxás repousse l’ultimatum italien. Son « Όχι » (Non) provoque un enthousiasme patriotique auquel participe jusqu’au Parti communiste (KKE), persécuté la veille encore. Bien qu’inférieure en nombre et plus encore en matériel, l’armée hellénique repousse l’attaque lancée depuis l’Albanie jusqu’à plus de 50 km au nord de la frontière. Mais du même coup, elle contraint Hitler à sauver son allié de l’humiliation. Les troupes allemandes pénètrent en Grèce le 6 avril 1941.L’occupation allemande (1941-1945) Metaxás meurt de maladie en janvier 1941 et le général Georgios Tsolakoglou capitule en Macédoine occidentale. Par une décision sans équivalent, Hitler lui-même rend hommage à la combattivité des Grecs en libérant les prisonniers de guerre… dont beaucoup constitueront les premiers maquis ! Le 27 avril 1941, la croix gammée flotte sur l’Acropole. Tandis que le roi, le Premier ministre et une partie des troupes se replient en Crète, la Résistance s’active dans le pays. Dès l’arrivée des nazis sur l’Acropole, l’evzone qui avait la garde du drapeau grec s’en enveloppe et se jette dans le vide ; puis le 30 mai 1941, deux étudiants, Manólis Glézos et Lakis Sandas, en arrachent le drapeau nazi. En ville, les manifestations populaires contre les occupants se multiplient, contraignant par exemple les nazis, cas unique, à renoncer au Service du travail obligatoire. Les maquis eux-mêmes débordent d’activité et font par exemple sauter le viaduc du Gorgopotamos, ce qui a pour effet de couper le chemin de fer de Thessalonique au Pirée qui approvisionne l’Afrikakorps. Dans les régions montagneuses où Italiens et Allemands n’osent plus s’aventurer, la population expérimente des formes inédites d’autogouvernement. La répression est d’autant plus sauvage : après la Pologne et l’URSS, la Grèce connaîtra les pertes humaines et matérielles les plus considérables en Europe (8% à 9% de morts dans la population ; 1,5% en France) sans compter une famine qui tuera entre 250.000 et 300.000 des 7,36 millions de Grecs.Les juifs de Thessalonique (80% des juifs de Grèce) sont déportés entre mars et août 1943 : plus de 75% des 48.974 juifs de Grèce du Nord sont gazés à Auschwitz dès leur arrivée, et une centaine affectés au Sonderkommando. La terreur se déchaîne à la périphérie des bastions des maquis. Wehrmacht et SS y brûlent les récoltes, tuent le bétail, empoisonnent les puits. 2300 otages sont exécutés dans le seul Péloponnèse de novembre 1943 à juillet 1944 ; d’autres sont encagés en tête des trains afin de dissuader les saboteurs. Les Allemands multiplient les « Oradour » : 700 hommes et adolescents de Kalavryta, à l’est de Patras, sont massacrés à la mitrailleuse le 13 décembre 1943. Komeno de l’autre côté du Golfe de Corinthe, Klissoura en Macédoine, Distomo, non loin de Delphes, sont d’autres localités martyres. Dans ce dernier cas, le carnage dure trois jours, du 10 au 13 juin 1944 (il est concomitant du massacre d’Oradour). Le pope est décapité, les hommes sont torturés, pendus ou abattus, les femmes violées, on leur coupe les seins ou leur ouvre le ventre, des enfants sont éviscérés… Au total, près de 900 villages seront rasés et 500 autres en grande partie détruits. À Athènes et au Pirée, les Allemands et leurs supplétifs grecs bouclent périodiquement les quartiers populaires. Durant ces bloka, les maisons sont pillées et la population rassemblée sur une place où les suspects, désignés par des délateurs cagoulés, sont souvent torturés en public, avant d’être envoyés au camp de concentration d’Haïdari, pendus ou fusillés sur place, comme les 200 habitants de Kaisariani, le « petit Stalingrad » (1er mai 1944), auxquels le Premier ministre Alexis Tsipras est allé rendre hommage le jour de sa prise de fonction le 26 janvier 2015. À la Libération, dans ce pays ravagé, l’armement maritime est la seule activité qui peut repartir rapidement et faire rentrer des devises, raison pour laquelle elle est alors défiscalisée. Nombre d’armateurs ont en effet mis leur flotte au service des Alliés et reçoivent, pour compenser leurs pertes, des liberty ships américains ainsi que des navires italiens. Car l’Italie et la Bulgarie payent des dommages de guerre à la Grèce, contrairement à l’Allemagne qui en sera exemptée…Cynisme britannique
Dès la fin 1942, Churchill crée les conditions d’une autre tragédie en préparant le retour du roi, bien que celui-ci ait été discrédité par son rôle sous le régime Metaxás. Les agents britanniques favorisent par l’argent et les armes les mouvements monarchistes au détriment de l’EAM/ELAS (Front national de libération/Armée populaire grecque de libération), marqué à gauche et sous influence communiste.
Entre l’enclume et le marteau Churchill va tout faire pour que la résistance de gauche reconnaisse le gouvernement royaliste en exil, puis participe de façon minoritaire à un gouvernement d’union nationale et enfin mette ses forces armées sous commandement britannique. Pour contrer Londres et son gouvernement monarcho-fasciste en exil, sur une idée des émissaires de Tito, la résistance démocratique fonde son propre gouvernement : le PEEA (Comité politique de libération nationale). C’est lui qui dirige les zones libérées : élections de députés, de maires, gestion de l’approvisionnement, lutte contre le marché noir, justice locale, droit des femmes (premier droit de vote), mise en place de théâtres populaires… Bref, une organisation administrative des montagnes qui n’avait jamais été faite par Athènes. Le 25 mai 1944, date de l’accord du Liban, la délégation de l’EAM accepte de reconnaître le gouvernement grec en exil et de participer à un gouvernement d’union nationale dirigé par un centriste de droite, Giorgos Papandréou, républicain antimonarchiste, mais aussi très anticommuniste. Dans les montagnes grecques on parle de trahison. Les andartes ne savent pas que Pétros Roussos, délégué du KKE au Liban, est piloté par l’ambassadeur de l’URSS au Caire, Nikolaï Novikov. Staline oblige le KKE à se plier aux desiderata de Churchill. Dans la même veine, la résistance de gauche devra signer les accords de Caserte en septembre 1944. Les andartes de l’ELAS doivent se mettre sous les ordres de l’armée britannique qui s’apprête à débarquer dans un mois au Pirée.La guerre civile (1945-1949)Cette Libération est cependant pleine de désillusions. Les 9-10 octobre 1944, lors d’une rencontre à Moscou, Churchill et Staline scellent un « accord des pourcentages » qui donne à la Grande-Bretagne (en accord avec les États-Unis) 90% d’influence en Grèce, contre 10% à l’URSS. Le 14, les Britanniques défilent dans Athènes sous les acclamations de la foule. Pourtant, le général anglais Ronald Scobie va se comporter davantage en gouverneur de colonie qu’en libérateur. Il s’oppose à l’amalgame des résistants dans l’armée régulière et bloque la formation d’un gouvernement d’union nationale. Incapable de se faire entendre, l’EAM tente alors d’établir un rapport de force par l’insurrection : le 12, les Anglo-gouvernementaux ne contrôlent plus que quelques km2 dans Athènes et les installations portuaires du Pirée. Mais Churchill, au grand scandale de Roosevelt, envoie des renforts et fait mitrailler par la RAF les quartiers qui avaient déjà été victimes des bloka allemands quelques semaines plus tôt. Après un plébiscite sur le retour du roi, le 1er septembre 1946, les libertés individuelles et publiques sont restreintes et la terreur s’amplifie contre les anciens résistants communistes. En réponse, ceux-ci créer l’Armée démocratique (AD) le 28 octobre 1946. C’est le début d’une atroce guerre civile. Sous le commandement d’un ancien résistant, Markos Vafiadis, l’AD remporte d’importants succès sans toutefois être soutenue par Staline. De l’autre côté, les Anglais cèdent la place aux Américains, qui dotent l’armée royaliste de conseillers et de puissants moyens. La guerre civile prend officiellement fin le 16 octobre 1949 en ayant fait au moins 150.000 morts. Mais les exécutions se poursuivront jusqu’en mai 1955.Aider les Allemands plutôt que les Grecs (1950-1953) Tous les gouvernements grecs de l’après-guerre demeurent sous l’étroite surveillance des États-Unis, et c’est en réaction à la situation en Grèce et en Turquie que le président américain Truman énonce, le 12 mars 1947, sa nouvelle doctrine de politique étrangère, en application de laquelle est mis en œuvre le Plan Marshall. Mais en Grèce, à cause de la guerre civile, cette aide sera dirigée à 60% vers l’armée. Le montant des dommages de guerre dus à la Grèce par l’Allemagne est évalué à 7,2 milliards de dollars mais, dans le souci de faciliter le redressement de la nouvelle République Fédérale Allemande, les accords de Londres du 27 février 1953 organisent un défaut de paiement de l’Allemagne. L’Allemagne voit alors ses différentes dettes réduites (entre 45% et 60%), bénéficie d’un moratoire de cinq ans et d’un rééchelonnement de long terme pour le paiement du solde, les annuités étant limitées à 5% du revenu de ses exportations. Enfin, le règlement des réparations se trouve renvoyé à la conclusion d’un traité de paix avec les Alliés, lui-même conditionné à la réunification. La question des réparations ne sera de nouveau soulevée qu’en 1996, par le ministre des Affaires étrangères socialiste Pangalos. Mais c’est la crise de 2008-2009 qui la relance véritablement. L’intransigeance allemande vis-à-vis de la dette grecque aboutit à une paupérisation de masse ainsi qu’à une crise humanitaire sans résultat économique probant. Elle ravive le souvenir de l’Occupation et de la famine, diffusant du même coup dans l’opinion l’idée que si l’Allemagne refuse toute remise de dette à la Grèce, celle-ci se trouve justifiée à lui réclamer le paiement de la dette de guerre jamais payée.
Mais lors de la réunification et précisément pour repousser toute éventuelle demande, le chancelier Helmut Kohl avait obtenu que le traité de Moscou, dit « quatre plus deux » (12 septembre 1990), n’apparaisse pas formellement comme un traité de paix, ce qui a permis à l’Allemagne d’échapper à ses engagements dont l’Italie, la Bulgarie ou la Hongrie ont dû pour leur part s’acquitter. En janvier 2015, l’arrivée au pouvoir de la coalition Syriza/Grecs indépendants a relancé le dossier des réparations. En Allemagne même, dès 2011, l’ex-chancelier Helmut Schmidt a mis en garde ses compatriotes contre une politique égoïste (« Nos excédents sont en réalité les déficits des autres. Nos créances sont leurs dettes. ») Risquant de réveiller « le sentiment latent de méfiance » généré en Europe par « notre histoire monstrueuse et unique ». Si Die Linke et les Verts ont reconnu depuis longtemps l’existence d’un problème à régler par la négociation, le gouvernement continue à le nier. Pourtant, lors d’un débat au Bundestag en mars 2015, Thomas Oppermann, président du groupe SPD, a déclaré que « les crimes des nazis n’ont pas de date d’expiration ». Enfin, c’est le président fédéral, Joachim Gaucke, qui, dans un entretien du 2 mai 2015 à la Süddeutsche Zeitung, déclare : « Nous ne sommes pas seulement des gens qui vivent aujourd’hui, à cette époque, nous sommes aussi les descendants de ceux qui ont laissé derrière eux un sillage de destruction en Europe pendant la seconde guerre mondiale, en Grèce entre autres. (…) Pour un pays conscient de son histoire comme le nôtre, il est juste d’envisager la possibilité qu’il puisse y avoir des réparations». En dépit de tout, les Grecs sont passés sous les fourches caudines de la Commission européenne. Trois ans plus tard, le 20 août 2018, prend fin le dernier plan de sauvetage (des créanciers). Mais la surévaluation de l’euro interdit toute reprise économique véritable : la croissance constatée en 2017, après huit années de récession, est insignifiante au regard des 25% de PIB (ou plus) qui se sont évaporés du fait de la politique de déflation imposée par l’Union européenne. Enfin la baisse du chômage est un trompe-l’œil : outre que le tiers des emplois est désormais à temps partiel (salaires inférieurs à 400 €), que beaucoup de salaires ne sont plus qu’irrégulièrement payés, qu’un tiers de la population a plongé sous le seuil de pauvreté et qu’un autre tiers en est menacé, les expatriations ont explosé – entre 400 000 et 500 000 personnes pour une population de 11 millions d’habitants depuis 2010.
Armée populaire de libération grecque [ELAS]
L’Armée populaire de libération grecque ou ELAS, souvent appelée à tort Armée nationale de libération populaire, était la branche militaire du Front de libération nationale (EAM) de gauche pendant la période de la Résistance grecque jusqu’en février 1945.Naissance d’ELAS
Après que l’Allemagne nazie a attaqué l’ Union soviétique avec le lancement de l’opération Barbarossa (22 juin 1941 – la majeure partie de la Grèce étant tombée sous l’occupation de l’Axe depuis avril et la bataille de Crète s’étant terminée le 1er juin – le Parti communiste grec (KKE) a appelé à Le KKE et les petits partis de gauche forment une structure politique appelée Front de libération nationale , auxquels se joignent d’autres militants de la résistance grecque, de centre-gauche ou non politisés.
Le 16 février 1942, l’EAM a donné la permission à un vétéran communiste, appelé Athanasios (Thanasis) Klaras (plus tard connu sous le nom d’ Aris Velouchiotis ) d’examiner les possibilités d’un mouvement de résistance armée victorieux. C’est la naissance de l’Armée populaire de libération grecque (ELAS). L’ELAS a lancé des actions contre les forces d’occupation allemandes et italiennes en Grèce le 7 juin 1942. Aris Velouchiotis avec un petit groupe de 10 à 15 guérilleros est entré dans le village de Domnista en Evrytania et a proclamé devant les villageois surpris qu’ils étaient partis pour » déclencher la guerre contre les forces de l’Axe et leurs collaborateurs locaux ». Initialement, Velouchiotis a également rassemblé les bandits montagnards traditionnels locaux, comme les Karalivanos, afin de créer un petit groupe d’experts en guérilla.Consolidation de la forceUne nuit de septembre 1942, un petit groupe d’officiers britanniques du SOE parachuté en Grèce près du mont Giona. Ce groupe, dirigé par le brigadier Eddie Myers , avait été chargé de faire sauter l’un des trois ponts ( Gorgopotamos , Papadia ou Asopos) de la principale ligne de chemin de fer du pays, et d’amener les deux groupes de guérilla principaux, mais concurrents, ELAS et EDES à coopérer.
Le 14 novembre, les 12 saboteurs britanniques, les forces de l’ELAS (150 hommes) et celles de l’EDES (60-65 hommes) se sont réunis dans le village Viniani en Evrytania et l’opération a commencé. Dix jours plus tard, les forces étaient à Gorgopotamos. Dans la nuit du 25 novembre, à 23h00, la guérilla a lancé l’attaque contre la garnison italienne. Les Italiens ont été surpris et après peu de résistance, ils ont été vaincus. Après la défaite des Italiens, les saboteurs ont mis les explosifs. Les forces de l’ELAS avaient également placé des embuscades sur les routes vers le pont, pour bloquer l’approche des renforts italiens. L’explosion s’est produite à 03h00. Ensuite, les forces de la guérilla sont retournées à Viniani pour célébrer le succès de la mission. La destruction du pont de Gorgopotamos a été, avec le sabotage norvégien à l’eau lourde à Rjukan, l’un des deux plus grands actes de guérilla en Europe occupée . L’explosion du pont a perturbé le transport allemand de munitions via la Grèce vers les forces de Rommel pendant plusieurs semaines, se déroulant à un moment où les forces allemandes en Afrique du Nord, en retraite après la défaite d’ El Alamein , étaient dans une nécessité absolue de ravitaillement. .
De 1942 à 1943 : le tournant
L’explosion du pont de Gorgopotamos a favorisé ELAS. Bientôt, de nombreux habitants des villages de la Grèce centrale sont devenus membres d’ELAS. De plus, les gens ont sympathisé avec les guérilleros de l’ELAS parce qu’ils n’ont pas été aidés par les Britanniques contrairement à l’EDES. Lorsque 25 guérilleros désertent l’ELAS, Aris Velouchiotis se rend en Épire pour menacer Napoléon Zervas de ne pas entrer en contact avec eux. Plus tard, les 25 déserteurs ont été arrêtés et exécutés dans le village de Sperhiada. L’hiver 1942, des groupes ELAS se forment dans d’autres régions grecques, comme la Thessalie et la Macédoine. En Grèce centrale, Aris Velouchiotisa réussi à former une puissante armée semi-conventionnelle qui pourrait attaquer les forces allemandes et italiennes. Aris est devenu une figure légendaire qui a imposé une discipline de fer à l’ELAS. Parallèlement, certains membres de l’ELAS (Periklis, Tasos Leuterias, Diamantis, Nikiforos, Thiseas, Dimos Karalivanos et Belis) se sont distingués lors des combats. Aris Velouchiotis a formé un groupe de 30 à 35 hommes, appelés «Mavroskoufides» (les «bonnets noirs»), qui étaient ses gardes personnels. Au cours de l’hiver 1942-1943, de nouvelles unités d’ELAS ont été composées dans de nombreuses régions de Grèce. Certaines zones des montagnes de la Grèce centrale sont passées du contrôle des forces de l’Axe à celui de l’ELAS.
La direction de l’ELAS suivait une forme triadique, de haut en bas jusqu’au niveau du peloton : le capitaine , élu par les hommes et le général le chef de l’unité, le spécialiste militaire , généralement un officier régulier de l’armée, responsable pour la planification tactique et la formation, et le chef politique , généralement un membre du KKE, en tant que représentant de l’EAM. A son sommet, le quartier général de l’ELAS, ces postes étaient occupés par Aris Velouchiotis, Stefanos Sarafis et Andreas Tzimas. Deux événements d’une grande importance ont eu lieu à cette époque. Le KKE, après avoir passé de grandes difficultés, réussit à réorganiser ses groupes détruits par Metaxas. De nombreux membres ont été recrutés et avec l’aide d’ELAS, qui est devenue la plus grande armée partisane de Grèce, l’EAM est devenue la plus grande organisation politique de masse de l’histoire grecque, revendiquant plus de 1,5 million de membres, enrôlés dans des organisations qui couvraient chaque quartier de chaque village. Le deuxième grand événement a été la fondation de l’ Organisation panhellénique unie de la jeunesse (EPON). En 1943, une petite marine auxiliaire navale, la Marine populaire de libération grecque (ELAN) a également été fondée.Deux ans après sa fondation, la force militaire d’ELAS était passée du petit groupe de combattants de Domnitsa à plus de 50 000 partisans, atteignant au total un nombre de 150 000 hommes et femmes en armes et en réserve. L’EAM comptait alors plus de 1 500 000 membres, étant l’un des plus grands groupes de résistance formés en Europe, semblable au maquis français , à la résistance italienne et aux partisans yougoslaves .
Le « gouvernement de montagne »Le 10 mars 1944, l’EAM-ELAS, désormais aux commandes de la majeure partie du pays, créa le Comité politique de libération nationale (PEEA), largement connu sous le nom de «gouvernement de montagne», en fait un troisième grec rivaliser avec celui de la collaboration à Athènes et le gouvernement en exil au Caire. Ses buts, selon son Acte fondateur, étaient, « d’intensifier la lutte contre les conquérants (…) pour la pleine libération nationale, pour la consolidation de l’indépendance et de l’intégrité de notre pays (…) et pour l’anéantissement de le fascisme domestique et les formations de traîtres armés. »La PEEA a été élue dans les territoires libérés et occupés par 2 000 000 de citoyens grecs. C’était historiquement la première fois que les femmes pouvaient voter. Les ministres de la PEEA couvraient un large spectre politique de la gauche au centre.
Antagonisme avec d’autres groupes de résistance – première phase de la guerre civileL’ELAS est devenue la plus forte de toutes les organisations armées de résistance, contrôlant en 1944 les trois cinquièmes militaires du pays (principalement les montagnes) ayant dans ses rangs plus de 800 officiers militaires de l’ancienne armée nationale. ELAS s’est engagé dans des batailles contre d’autres groupes de résistance, en plus des forces paramilitaires du gouvernement collaborationniste . ELAS a d’abord commencé à attaquer la Ligue nationale républicaine grecque (EDES) sur des accusations de collaboration avec les Allemands; mais la vraie raison derrière les attaques était que, comme l’issue de la guerre devenait inévitable, le Parti communiste grec, par l’intermédiaire d’ELAS, voulait assurer une domination armée totale dans la Grèce d’après-guerre . L’ELAS a également attaqué l’Organisation de libération panhellénique (PAO), une autre organisation de résistance, concentrée dans le nord de la Grèce, dans la région de la Macédoine, avec des accusations de collaboration. La puissance armée des deux principales organisations n’était pas comparable car EDES avait env. 12 000 guérillas, alors que la puissance d’ELAS était beaucoup plus forte. De petites batailles se déroulaient en Épire où EDES avait sa force principale. Cette situation a conduit à des batailles triangulaires entre ELAS, EDES et les Allemands. Compte tenu du soutien des gouvernements britannique et grec du Caire à l’EDES, ces conflits ont précipité une guerre civile. En octobre 1943, ELAS a lancé des attaques majeures contre EDES et le groupe de guérilla de Tsaous Anton dans le nord de la Grèce, précipitant une guerre civile dans de nombreuses régions de la Grèce qui s’est poursuivie jusqu’en février 1944,accord de Plaka ); ELAS a rompu l’accord en attaquant le 5/42 Evzone Regiment , en assassinant le chef du groupe de résistance EKKA , Dimitrios Psarros , dans des circonstances encore peu claires et vivement débattues et en exécutant tous les captifs.
https://military-history.fandom.com/wiki/Greek_People%27s_Liberation_Army
https://www.monde-diplomatique.fr/1975/03/SVORONOS/33030
https://www.herodote.net/Grecs_courageux-synthese-2045.php