Rosalind Franklin, génie de la biologie moléculaire a fourni des informations clés sur la structure de l’ADN en capturant la « Photographie 51 » de la forme « B » de l’ADN en 1952 alors qu’elle était au King’s College de Londres.L’Effet Matilda c’est le phénomène qui veut que les femmes de science ne bénéficient que très peu des retombées de leurs découvertes, quand elles ne voient pas tout simplement le prix Nobel leur échapper. Parmi elles, Rosalind Franklin, la découvreuse de l’ADN.
Rosalind Elsie Franklin (1920-1958) est née à Londres, en Angleterre. Sa famille était aisée et les deux parties étaient très impliquées dans les travaux sociaux et publics. Le père de Franklin voulait être scientifique, mais la Première Guerre mondiale a interrompu ses études et il est devenu professeur d’université à la place. Rosalind Franklin était extrêmement intelligente et elle savait à l’âge de 15 ans qu’elle voulait être scientifique. Son père a activement découragé son intérêt car il était très difficile pour les femmes d’avoir une telle carrière. Cependant, avec son excellente éducation de la St. Paul’s Girls’ School ? Une des rares institutions à l’époque qui enseignait la physique et la chimie aux filles ? Franklin est entré à l’Université de Cambridge en 1938 pour étudier la chimie.Auteure d’avancées majeures sur la chimie du charbon et du graphite, et sur la structure des virus. Sa contribution déterminante à la découverte de la structure à double hélice de l’ADN commence seulement à être reconnue.Chimiste, biologiste moléculaire et cristallographe, Rosalind Franklin est célèbre pour ses travaux sur le charbon et les virus. Ses photographies de l’ADN par cristallographie aux rayons X ne sont pas moins célèbres et ont largement contribué à la découverte de la structure à double hélice de la molécule. Son rôle, cependant, n’a pas été récompensé par un prix Nobel.Rosalind Elsie Franklin naît le 25 juillet 1920 à Notting Hill, à Londres, dans une riche famille juive, Élève brillante, Rosalind Franklin réalise un parcours exemplaire tout au long de sa scolarité. Elle a la chance d’intégrer à 11 ans le St Paul’s Girls’ School, un des seuls établissements de Londres où la physique et la chimique sont enseignées aux jeunes filles. Là, elle montre ses talents pour ces matières, ainsi que pour le latin et le français, qu’elle apprendra à parler couramment. En 1938, elle passe avec brio son examen de fin de scolarité et obtient une bourse universitaire.En cette première moitié du XXe siècle marquée par la montée du nazisme et la guerre, la vie de Rosalind Franklin est influencée par ces évènements. Sa famille accueille des jeunes réfugiés juifs fuyant l’Allemagne et l’Europe de l’est grâce au programme de secours Kindertransport (transport d’enfants, en allemand). Son père lui intime de céder sa bourse universitaire à un réfugié, ce qui n’empêchera pas Rosalind Franklin d’intégrer le Newham College, à l’université de Cambridge, afin d’y étudier la chimie.Elle obtient son PhD en 1945 pour ses travaux sur la porosité du charbon, qui contribueront à la classification des charbons et permettront de déterminer leur intérêt industriel en ce contexte de guerre, notamment dans la production de carburants et de masques à gaz.Les photographies historiques de l’ADN aux rayons XAprès la guerre, Rosalind Franklin se rend en France grâce à une réfugiée nommée Adrienne Weill, ancienne étudiante de l’université Pierre et Marie Curie, qu’elle avait rencontrée à Cambridge. En 1947, elle a l’opportunité d’entrer au Laboratoire central des services chimiques, à Paris, où elle se forme à la cristallographie aux rayons X, aussi appelé diffractométrie aux rayons X, aux côtés de Jacques Mering, spécialiste du domaine. Elle se sert de ces nouvelles connaissances pour poursuivre ses recherches sur le charbon, notamment sur le passage du charbon au graphite.Paris et la diffraction des rayons X
En 1947, à 27 ans, Franklin s’installe à Paris. Elle vivait exceptionnellement bon marché dans la capitale française, car la priorité de sa logeuse était de trouver un locataire respectable.
Franklin a rejoint l’équipe de chercheurs de Jacques Mering au laboratoire central du gouvernement français, où Mering a été le pionnier des études de diffraction des rayons X sur les solides amorphes, c’est-à-dire des solides comme le charbon sans structure cristalline régulière.
De retour à Londres, Rosalind Franklin intègre le King’s College en 1951. Affectée au département de biophysique, elle met à profit son expertise en cristallographie aux rayons X pour étudier l’ADN. Elle vient alors prêter main forte à Maurice Wilkins et Raymond Gosling, un doctorant, qui avaient déjà effectué des travaux de diffraction sur cette molécule, en améliorant considérablement la technique utilisée. Mais des tensions s’installent entre Franklin et Wilkins…
Dans ce contexte, Rosalind Franklin et Raymond Gosling découvrent les deux conformations de la molécule d’ADN, qu’elle nommera A et B. Les deux chercheurs réalisent également de superbes clichés de l’ADN par diffractométrie aux rayons X, qui permettront d’identifier la structure à double hélice. Ainsi, en 1953, Rosalind Franklin arrive à la conclusion que les deux conformations de l’ADN présentent une telle structure et commence à les décrire dans des articles scientifiques.Un malentendu empoisonne une relationMalheureusement, Maurice Wilkins et Rosalind Franklin, travaillant dans le même domaine, dans le même laboratoire, finiront par cesser de se parler. Ils ont travaillé séparément sur la structure de l’ADN.
La tension est apparue pour la première fois parce que, à l’insu de Wilkins, son patron Randall avait dit à Franklin qu’elle reprendrait le travail de Wilkins sur l’ADN. Remarquablement, il n’a pas dit cela à Wilkins. La situation a été aggravée par le fait que Wilkins était absent pendant la première semaine ou deux après l’arrivée de Franklin, lorsque Franklin a succédé à Wilkins en tant que conseiller doctoral de Gosling.
Les travaux de Rosalind Franklin ont été écartésAu King’s College, Maurice Wilkins poursuit ses recherches sur l’ADN B en parallèle des travaux de Rosalind Franklin, de même que James Watson et Francis Crick à l’université de Cambridge. Ces derniers s’appuient largement sur les découvertes effectuées par Rosalind Franklin et Maurice Wilkins pour construire un modèle moléculaire de l’ADN.
En mars 1953, Rosalind Franklin quitte le King’s College pour le Birckbeck College. Ses travaux sur l’ADN sont alors aboutis, mais ils doivent rester au King’s College, sur ordre du directeur. De leur côté, James Watson et Francis Crick publient leur modèle dans Nature en avril 1953. Les travaux antérieurs de Rosalind Franklin et Maurice Wilkins ne seront publiés que plus tard, comme en soutien au modèle de Crick et Watson.Par un concours de circonstances, Rosalind Franklin sera ainsi écartée de la découverte de la structure à double hélice de l’ADN. Les tensions avec les autres chercheurs, d’une part, et sa position sceptique et prudente envers le modèle proposé par Crick et Watson, sont un début d’explication. Maurice Wilkins, James Watson et Francis Crick ont quant à eux accepté de collaborer. Il apparaît aussi que les travaux de Rosalind Franklin ont été utilisés à son insu après son départ du King’s College.Disparue avant un possible Nobel
Au Birckbeck College, Rosalind Franklin entame des recherches sur l’ARN et sur les virus. Elle étudie notamment le virus de la mosaïque du tabac, toujours par diffractométrie aux rayons X. Elle découvre notamment que tous les virus de ce type ont la même longueur et qu’ils possèdent un unique brin. Par la suite, elle travaille également sur le virus de la mosaïque du concombre, le virus de la mosaïque jaune du navet, puis s’intéresse aux virus affectant les animaux et commence à étudier la structure des poliovirus (voir ses publications).Dès 1956, la santé de Rosalind Franklin se dégrade en raison d’un cancer de l’ovaire. Après plusieurs traitements, elle décède finalement le 16 avril 1958 à Chelsea, à Londres, à seulement 38 ans.
En 1962, ses collègues James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins obtiennent le prix Nobel pour la découverte de la structure à double hélice de l’ADN. Rosalind Franklin, malgré son rôle primordial, ne sera malheureusement pas récompensée. Au-delà des tensions existant entre les chercheurs du vivant de Rosalind Franklin, cet « oubli » vient aussi du fait que le prix Nobel ne peut être attribué à titre posthume.
En tant que Co-découvreuse de la structure de l’ADN et pour la controverse entourant le manque de crédit accordé à son rôle dans la découverte.Elle a fourni des informations clés sur la structure de l’ADN en capturant la « Photographie 51 » de la forme « B » de l’ADN en 1952 alors qu’elle était au King’s College de Londres.
Ce travail a constitué la base du célèbre modèle d’ADN de James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkin qui a abouti à leur prix Nobel en 1962.
Rosalind Franklin (1920-1958)Rosalind Elsie Franklin était une physico-chimiste et cristallographe aux rayons X anglaise qui a contribué à la découverte de la structure moléculaire de l’acide désoxyribonucléique (ADN), un constituant des chromosomes qui sert à coder l’information génétique. À partir de 1951, elle a réalisé des photographies minutieuses de l’ADN par diffraction des rayons X, ce qui l’a amenée à soupçonner la forme hélicoïdale de la molécule, du moins dans les conditions qu’elle avait utilisées. Lorsque James Watson a vu ses photographies, il a eu la confirmation de la forme en double hélice que lui et Francis Crick ont ensuite publiée. Elle n’a jamais reçu la reconnaissance qu’elle méritait pour son travail indépendant, mais était décédée d’un cancer quatre ans avant que le prix Nobel ne soit décerné à Crick et Watson.Événements historiques
23-10-1951 La chimiste anglaise Rosalind Franklin identifie pour la première fois les deux types de carbone produits par la température, dans un article publié par la Royal Society
17-04-1958 Ouverture de l’Exposition Universelle de Bruxelles en Belgique, avec un modèle de la chimiste Rosalind Franklin décédée d’un cancer la veille
https://www.futura-sciences.com/sante/personnalites/genetique-rosalind-elsie-franklin-881/
https://www.franceculture.fr/sciences/leffet-matilda-rosalind-franklin-pionniere-de-ladn
https://dnalc.cshl.edu/view/16439-Biography-19-Rosalind-Elsie-Franklin-1920-1958-.html